27/12/2004

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Le cruel destin des membres du réseau de résistance "Oscar-Parson" au Pays de Guer-Comblessac
1943-1945

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   L'horreur de Gardelegen


La consigne était de ne laisser aucun survivant.

Le travail des Allemands était donc de diriger leur troupe de déportés vers les crématoires les plus proches et les moins encombrés, avant de les tuer. Ce schéma de travail est illustré par ce qu'on appelle "l'horreur de Gardelegen ".

Ce 12 avril 1945, la cohorte des déportés traverse la ville de Gardelegen. Le chef du parti nazi de ce secteur fait parquer le troupeau dans le manège de la caserne, en attendant de poursuivre la marche vers le Nord. Ils sont plus de 1000 et certains gardes sont déjà partis dans la crainte de l'arrivée imminente des Américains.

Certains prisonniers, profitant du désordre, s'esquivent mais sont rapidement repris par les parachutistes ou par les membres des jeunesses hitlériennes. L'imminence de l'arrivée des Américains ennuie beaucoup le chef SS Gerhart Thiele, car il n'aura pas le temps matériel de fusiller tout ce monde là. ... C'est alors que Mme Bloch von Blochwitz a une idée ; Elle propose d'offrir un vieux bâtiment agricole de sa propriété comme dernière étape pour les prisonniers.

Le vendredi 13 avril, après avoir dûment inspecté la grange de Mme Bloch von Blochwitz, Thiele fait conduire les déportés à' la grange, distante d'environ 4 km. Les impotents sont transportés en camion ou en voiture à cheval. A leur arrivée, tout est prêt ; la paille est répandue dans la grange, dûment imbibée d'essence. Pour activer la rentrée des prisonniers, un avion passe en rase-mottes au-dessus d'eux, les chiens et les kapos qui ont accepté de revêtir l'uniforme allemand activent le mouvement. Quand tout le monde est logé, le commandant Bräuny allume une cigarette et jette l'allumette dans la paille.

Sur les 1.016 corps dénombrés, 3 05 seulement ont pu être identifiés. Henri Paistel a-t-il fait partie de ces prisonniers exécutés dans la grange ou est-il mort en chemin, nul ne le saura jamais.

Grâce à la complicité d'un adjudant de cavalerie de la Wehrmacht, une douzaine de déportés, dont trois Allemands originaires de Gardelegen, Félix Simon, Paul Bährenholz et Ludwig Lewin, avaient réussi à se cacher dans la caserne de Gardelegen, échappant ainsi à la tuerie.

Dans la grange, huit déportés échappent à la mort, trois français, Georges Crétin, Guy Chamaillard et Amaro Castellevi, un juif hongrois Boudi Gaza, deux Polonais Wladimir Wognia, Eugène Sieradzki, et deux Russes.

 

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Quelques heures après l'asssssinat des 1016 déportés, grillés dans la grange de Gardelegen, les troupes américaines découvrent les restes calcinés.

 

Victor von Cronthal, officier américain, assiste à la libération des camps de la mort:

"Personne ne croyait une telle chose possible. Ma première expérience, c'était dans une petite ville du nord de l'Allemagne, Gardelegen. Il n'y avait là que des étrangers. Mais quand nous avons atteint ce point-là, au hasard de la guerre, nous n'avons vu de loin qu'une fumée épaisse sortant d'un bâtiment. Il y avait plusieurs bâtiments. Mais l'odeur nous indiquait déjà que quelque chose de terrible se passait. Et quand nous sommes arrivés, nous avons même vu les bras de ces pauvres gens qui traversaient les murs de pierre. Et quand nous avons ouvert les portes, il y avait des centaines de gens, tous en vêtement rayé noir et blanc, tous déjà morts, et c'était une chose dont nous n'arrivions pas à croire qu'elle était possible".

A l'arrivée de la 102 eme division d'infanterie américaine, seulement quelques heures plus tard, son chef, le major Keating veut faire bombarder la ville en représailles, puis après plaidoyer des pasteurs Franz et Hedewald et du doyen Wendt, il accepte de revoir sa position, mais toute la population doit, venant en procession depuis la ville distante de 4 kms, défiler  devant les cadavres.

Les jours suivants, les membres des jeunesses hitlériennes et les habitants de Gardelegen doivent creuser des tombes individuelles et enterrer les cadavres, chacun dans un drap fourni par les femmes de cette bourgade.

Le mercredi 25 avril, 1016 habitants portant chacun une croix, font, en procession, le chemin de la ville à la  grange d'Isenschnible.

De plus, Keating fait apposer sur la porte du cimetière, cette inscription

Cimetière de Gardelegen

Ici reposent 1016 prisonniers de guerre alliés qui ont été tués par leurs gardiens.

Ils ont été enterrés par les habitants de Gardelegen, qui ont la responsabilité des tombes afin qu'elles restent toujours aussi vertes que le souvenir de ces malheureux restera dans le cœur des hommes épris de liberté partout dans le monde... 

Si l'on en croit Mme Thiele, son mari a disparu vers 15 h, le 14 avril, juste avant l'arrivée des Américains, et elle n'en a plus entendu parler par qui que ce soit. En fait, après la chute du mur de Berlin, la trace du SS Thiele a été retrouvée.

Utilisé par les services de la STASI, (la Gestapo est-allemande), il revoyait sa femme et subvenait à ses besoins par l'intermédiaire d'une " messagère jusqu'à sa mort survenue le 30 juin 1994.

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