26/12/2004

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Le cruel destin des membres du réseau de résistance "Oscar-Parson" au Pays de Guer-Comblessac
1943-1945

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Ceux qui restent

Dans toute séparation, ceux qui s'en vont, sont libérés des souffrances d'ici-bas......

Ceux qui restent accumulent la douleur de la séparation d'un être cher à tous les soucis journaliers qui ne manquent pas d'affluer. A la ferme du Boisjean, Madame Eon, à 50 ans, est restée seule avec ses 2 filles pour diriger sa ferme.

Si, comme il était coutume à cette époque, elle était passée maîtresse dans l'art de gérer les affaires intérieures, c'était son mari qui s'occupait des champs. Il lui a fallu d'abord, improviser dans l'attente de son retour. Puis, lorsque ses espoirs ont été dissipés par l'annonce officieuse d'un décès datant du mois de février, la confirmation officielle n'étant arrivée que bien plus tard, ne pensez-vous pas qu'il faut avoir des nerfs d'acier pour continuer à faire son travail et s'occuper de ses enfants ?

Au cours de cette enquête, il nous a été donné de rencontrer les familles des disparus et chacune nous a raconté les misères qu'il leur a fallu gérer, souvent sans aide extérieure.

La famille Paistel vivait du travail du père, artisan peintre et vitrier. Son épouse était souffrante. Si les garçons se préparaient déjà à la vie active, la fille, plus jeune, pensait continuer ses études. L'arrestation, puis le décès ont tout bouleversé les projets.

Les traumatismes subis sont variés dans leur nature et dans leur intensité, notamment chez les femmes, épouses ou enfants. Certaines, 55 ans après, n'ont pas encore réussi à évacuer le choc qu'elles ont enregistré à cette époque. Deux d'entre elles, qui ne se connaissent pas, nous avouaient ressentir encore des cauchemars parfois, dans lesquels elles revoient l'arrestation de leur papa, et son départ entouré de soldats allemands. Et puis, il y a les jeunes, les petits enfants et les arrière petits enfants pour lesquels ce sujet de la déportation était tabou, même dans les familles de ceux qui sont revenus. Ils veulent savoir, mais personne ne parle. Généralement, les déportés gardaient pour eux leurs souvenirs et chacun respectait ce silence.

Madame Seroux et sa fille nous ont dit n'avoir rien appris de leur mari et père. " Il n'en parlait jamais "

Lorsque René Barre et moi-même avons, pour la première fois, rencontré Madeleine Glo, ses confidences se sont limitées à "Qu’est-ce que j'ai eu faim ! " " Depuis ce temps-là, dès que j'entends un bruit, j'ai peur, je m'imagine qu'ils reviennent m'arrêter. "

Chez Joseph Daniel, c'était la même chose. Il se bornait à répéter avec un grand soupir, "Ce n'était pas la joie, je vous assure. "

Les grandes douleurs sont muettes.

 

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