Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents sur cette période
Mamadou et les autres...
« La Résistance au quotidien, c'était aussi de donner un coup de main aux prisonniers évadés des camps provisoires organisés par les Allemands. Il fallait alors les héberger, les cacher, leur trouver des faux noms, leur procurer vêtements et faux papiers, parfois trouver pour eux des contacts en zone libre.
« Nous en avons accueilli quatre. Trois en 1940, qui s'étaient échappés du camp des baraques. Puis Mamadou en 41.
« Mamadou... Je ne peux pas dire que je l'ai accueilli avec enthousiasme ! Il ne faut pas oublier qu'en 1941 l'étau allemand s'était resserré, et que sa police était partout. Et Mamadou était Guinéen, donc ... Noir! Difficile de le fondre dans l'anonymat de la foule... Difficile aussi que mes filles le voient et gardent leur langue... Nous l'avons donc parqué dans la mansarde, avec interdiction de se manifester dans la journée. Monsieur Parthenay, photographe à Montfort, est venu le soir, en douce, faire les photos indispensables à l'établissement de sa carte d'identité. Contacts ont été pris avec les passeurs pour la zone de démarcation. M. Josset (qui travaillait à la Perception) serait chargé de l'accompagner... Restait à l'habiller : Maurice Éveillard lui a passé une chemisette rose, Etienne a donné son complet de mariage. Puis, il est allé les conduire, Mamadou et son ange gardien, à Montauban, où ils ont pris le train pour la liberté...
« Je n'ai jamais eu de ses nouvelles. Je regrette, car son passage à la maison, à la fois furtif et ô combien encombrant , est resté dans ma mémoire comme un des souvenirs ensoleillés de cette sombre période... »
Dernière mise à jour: 31/05/2010