Pour enrichir la
mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents sur cette
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V - LA S.P.A.C. (Service de Police anti-communiste) ET L'ENFER JACQUES-CARTIER Thérèse Pierre ? (Biographie dit le commandant Pétri. Peu de temps après Mme Gautry, elle fut arrêtée le 23 octobre 43 à son domicile par la Gestapo. Je garde d'elle le souvenir d'une militante active, courageuse et dévouée. Sa prudence était extrême et tous ses gestes médités. Son calvaire et sa mort sont dans bien des mémoires, mais leurs détails ne sont pas très connus. Transférée à la prison Jacques Cartier, elle fut, dès son arrestation jusqu'à sa mort, torturée heure par heure, battue et flagellée deux jours consécutifs, Elle restait en contact avec ses compagnons de prison par le canal du chauffage central. Mme Lequeu, de Dol, recueillit ses dernières paroles. Le corps entièrement meurtri, elle se traînait sur le sol de sa cellule, sanglotait, criait de douleur, répétait inlassablement : " Je ne parlerai pas... Ils ne me feront pas parler. " Vers la fin de ce deuxième jour, elle prononça distinctement : " Ils n'ont rien obtenu de moi... " Le lendemain matin, on la trouva pendue aux barreaux de sa geôle avec un de ses bas. De toute évidence, c'était là une mise en scène allemande pour faire croire à un suicide. Mais quelle invraisemblance que, martyrisée comme elle l'était, au point de ne plus pouvoir marcher, elle ait eu la force de se pendre ! La Gestapo, en maquillant son crime de si grossière façon, achevait de le signer. Les obsèques de Thérèse Pierre eurent lieu à la cathédrale de Rennes, où son corps fut transporté de la morgue. - N'est-ce pas vers ce temps qu'intervint !a S.P.A.C. ? - La S.P.A.C. descendit de Paris vers novembre. Et, dans tout le département, des arrestations nombreuses furent la conséquence de sa présence à Rennes. Les détenus politiques arrêtés à la suite de l'affaire Morellon furent " pris en mains " par les bourreaux et durent périr sous les coups ou donner les noms de leurs responsables. L... et son aide, de Saint-Germain, dit le Marquis, sadique de la basse espèce, excellaient dans ces "confessions ". La "table des friandises " rendit tristement célèbre les caves de Jacques Cartier. - Qu'appelait-on ainsi ? - La table où le détenu était allongé, nu et battu, parfois pendant des heures, du fouet et du nerf de buf. L'ingéniosité de ces criminels était inépuisable et leur cruauté sans merci. Les hommes et les femmes dont ils prenaient la charge étaient méconnaissables dès le second jour. Parfois, frapper ne leur suffisait pas. Ils écrasaient le ventre de leurs victimes, comme ils le firent pour le responsable départemental Bernard, de son nom David, mort dans les tortures. A Rennes, Mmes Pondar, Godin, Rubillon, Paty, MM. Le Dal et Lalanne ; à Fougères, les Fontaine père et fils, fusillés plus tard à Fresnes ; M.M. Ponson, Bouffort, Le Gallo, Guédo, Le Marié, Geffroy, Marie Jouan, responsable des F.U.J.P., connurent les affres de Jacques Cartier. Mais il me faudrait citer Dol, Combourg, Landivy, Louvigné, où la S.P.A.C. vint perquisitionner chez moi, piller, tirer des balles dans les portes, frapper sauvagement mon père et ma mère..Il me faudrait citer toutes les villes du département et les centaines d'arrestations qui eurent lieu durant ces mois. " Sommaire | Premières confidences | Juillet 1943 | Une période noire | L'activité Front National | La S.P.A.C. et l'enfer Jacques Cartier | Saint-Senoux Dinan | L'attaque de la prison de Vitré | Le mois de mai 1944 | Le débarquement | Le maquis de Lignières| Parachutages | Allo! Allo Cody | La Libération | Activités de nos F.T.P.F. en Ille et Vilaine et dans la région| Dernière mise à jour: 06/12/2020 |