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Les hommes du maquis

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Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents  sur cette période   write5.gif (312 octets)35memoiredeguerre@gmail.com

IX - LE DÉBARQUEMENT

Fin mai, alors que s'organise le maquis de Broualan, sous les ordres de Pierre Jouan, Jacques Marguerite, Auguste Delaigue et Rolland, pour servir de place de transbordement vers la Mayenne, brusquement, des arrestations multiples viennent gêner et contrarier notre action. Les agents envoyés de Paris et munis des dernières instructions sont arrêtés à la gare de Rennes. Jacques et Maurice sont pris dans une rafle de la gestapo, dans un hôtel derrière la gare, en même temps que divers responsables de Bretagne, qui détenaient les plans des opérations. Rue de St-Malo, Jean Marguerite, grièvement blessé et Bob sont capturés par la gestapo et la milice. Ils seront plus tard, tous deux torturés. M. Gernigon, à Goven, reçoit une visite de la gestapo qui découvre chez lui des armes automatiques, incendie sa ferme, le torture et le fusillera le 30 juin. Moi-même, je manque d'être arrêté avec Thierry et n'échappe que de justesse aux miliciens, qui sortaient des abris souterrains du Champ de Mars, à l'instant où nous nous séparions.

A la suite de toutes ces arrestations, je perdis le contact avec Fabien, alors que tous nos camarades de la Côte étaient déjà prévenus. A la veille du grand combat, tout semblait compromis.

Cependant, les premiers messages passent à la radio de Londres, messages, dont le sens nous étaient dévoilé par le Quartier Général de Morlaix. " J'ai une centaine de canards ", nous annonça le parachutage de la nuit du 29 au 30 mai, à Louvigné-du-Désert. L'avion parachuta beaucoup trop haut et les containers s'éparpillèrent dans les bois et les ravins, rendant la tâche difficile à nos camarades. Le tout fut néanmoins récupéré, camouflé dans une grange et recouvert de foin, en attendant d'être transporté à Fougères et ailleurs.

Puis ce furent les messages d'attente :

"Le camion est en panne "; " L'heure du combat est proche "; 36 heures avant le débarquement : " Les sirènes auront des cheveux "; " L'heure du combat viendra. "

Suivant les instructions reçues et en accord avec Thierry, je décide de diriger les éléments vers la Normandie et d'y établir mon État-Major. Depuis la mi-mai, un camarade du nord de la Mayenne préparait les lieux, préparait des armes et du ravitaillement ; plusieurs F.T.P. étaient déjà sur place.

Le 5 juin, au soir, nous captons le message : " Il fait chaud à Suez ", qui signifiait : Préparez-vous, et, en même temps, le message : " Les dés sont sur le tapis ", qui voulait dire : attaquez.

Le 5 juin, des récupérations de carburant et d'explosifs étaient opérées à Louvigné-du-Désert par un groupe de Fougères. Le 6 au soir, ce furent les sept attentats prévus sur les voies de chemin de fer. Les explosifs avaient été repris chez M. Milon par notre ami Guénot de Morlaix, qui les avait transportés à Sainte-Anne-sur-Vilaine. Sur les sept attentats (Ploërmel - La Gouesnière, Messac - Guer, Messac- Rennes, Messac - Redon, Messac - Châteaubriant, Ploërmel -Guer, Ploërmel - Malestroit), un seul fut manqué, au cours duquel nous avons perdu Louis Mazan. Le même jour, des pylônes sautent à Avessac, La Chapelle-Saint-Melaine. Les groupes du sud de la Manche et de la Mayenne coupent les câbles souterrains des lignes téléphoniques; le camp de Broualan récupère des armes.

Le 7 juin, après les dernières directives données aux groupes, nous organisons l'installation définitive de l'État-major dans la forêt de la Monnaye. Les groupes F.T.P. d'Ille-et-Vilaine arrivent les uns après les autres et la véritable préparation militaire va commencer.

Dès le 9 juin, les bagarres recommençaient avec l'attaque d'une voiture allemande dont l'un des occupants fut tué. Elles n'avaient, pour ainsi dire, jamais cessé, pas plus en Normandie que dans toute la Bretagne. La liste de nos martyrs s'allongeaient chaque jour : René Boursier, blessé, était achevé par les miliciens au maquis de Larchamp (à la suite d'une dénonciation par téléphone de Fleury au milicien Bellier).

Le même jour, Guy Belis et quatre camarades étaient arrêtés lors de l'attaque du garage de la feldgendarmerie de Fougères. Nous répondions coup pour coup : c'était le 7, l'exécution de Renard, le traître de Saint-Manvieux-Bocage (Calvados), accusé d'avoir livré un parachutiste canadien; c'était, le 9, le déraillement d'une locomotive sur la ligne Rennes-Redon, après un déboulonnage de 44 mètres de voies, entraînant un arrêt de trafic de quinze jours. Ce fut, le 13, sur la route de Renac, l'attaque d'un camion allemand.

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Sommaire | Premières confidences | Juillet 1943Une période noire |   L'activité Front National | La S.P.A.C. et l'enfer Jacques Cartier | Saint-Senoux  Dinan | L'attaque de la prison de Vitré | Le mois de mai 1944 | Le débarquement | Le maquis de Lignières| Parachutages  | Allo! Allo CodyLa Libération   | Activités de nos F.T.P.F. en Ille-et-Vilaine et dans la région|


    
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  Dernière mise à jour: 06/12/2020  

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