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Les hommes du maquis

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Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents  sur cette période   write5.gif (312 octets)35memoiredeguerre@gmail.com

XI -PARACHUTAGES

A la suite de l'attaque du maquis de Lignières, il nous fallut réviser nos plans. Les maquisards qui avaient échapper au carnage et 50 F.T.P. de la zone côtière qui avaient pu être avertis sur leur route, s'installent en de nouveaux lieux, dont le camp de Saint-Mars-du-Désert (Mayenne), sous les ordres du capitaine Grégoire, les maquis de Chevaigné-du-Maine, La-Baroche, Les-Chapelles. Pour ma part, je m'empresse, dès le 14 juin, de reprendre liaison avec le commandant anglais Michel (Claude de Baissac), originaire de l'île Maurice, afin de détourner les parachutages d'abord prévus sur la forêt de Lignières. Parallèlement, je réorganise mon État-major avec Julien, Roger, Ravet, Le Personnic.

- Où eurent lieu les parachutages ?

- Les deux premiers à La-Baroche, sous le signe "la cruche est cassée enfin " et à Fougerolles-du Plessis, sous l'appel "la banque est fermée ". Réussite magnifique : 7 avions, dans les 12 tonnes de matériel.

- Comment s'effectuaient ces parachutages ?

- Imaginez d'abord une vaste étendue. 7 à 8 hommes sont sur le terrain attendant le premier avion; 7 ou 8 en lisière attendant le second, etc. une douzaine d'hommes armés assurent dans les champs le cordon de sécurité. Trois lampes dirigées dans le sens contraire du vent, obéissent au signal de ma lampe code, qui sert aussi à guider l'avion. Lorsque le Libérator ou le Lancaster a compris mon message en morse lumineux, une lampe s'allume sous la carlingue : la réponse. L'avion, alors, passe au-dessus du camp, vire et revient sur la première lampe.

Il lâche le tout avec une maîtrise admirable. C'est un spectacle impressionnant, je vous assure que ce grand oiseau noir qui vient pour nous de l'Outre-Manche et dont les ailes s'éclairent d'argent lors du virage. Ils parachutaient généralement entre la deuxième et la troisième lampe, quelquefois à côté, jusqu'à 16 containers, 4 ou 5 paquets contenant des postes récepteurs ou émetteurs, des moteurs, des accus, de l'acide, des chaussures, du ravitaillement. Les grands containers mesuraient 1,80 m et les petits 60 cm. Les grands étaient les plus attendus. Ils renfermaient des fusils-mitrailleurs, des mitraillettes, des fusils. Ils se dévissaient aisément, d'un seul coup. Il faut dire aussi que nous n'avions pas de temps à perdre. "

- Je !e crois sans peine. La préparation...

- Elle résidait surtout dans la prévision des planques. Mais, il y avait le problème du transport : des fermiers prêtaient leurs voitures. Il nous fallait emmener dans la nuit, sur 2 et 3 kilomètres, 10 tonnes de matériel avec 3 voitures à chevaux. "

- Impossible!

- II faut croire que non, puisque cela se réalisait. Encore, ne faut-il pas oublier la présence constante des Allemands sur terre et dans les airs. C'est ainsi que, une fois, à Pré-en-Pail, une équipe fut mitraillée par des chasseurs boches.

- En dehors des parachutages, quelle était l'activité des groupes."

- Toujours la même, de jour en jour intensifiée.

Le commandant Pétri feuillette les rapports entassés sur la table et cite des faits extraordinaires comme s'ils étaient la chose la plus aisée du monde. C'est, dans le Calvados, 2 F.T.P. qui tuent un boche; à Fougerolles, la construction d'un souterrain, des récupérations d'armes; à St-Duval, la destruction de motos et d'autos; l'explosion du Pont-Auffray; l'attaque de l'État-major allemand au château de la Croix-Guillaume en Lignières où 3 officiers furent tués; les attaques à la grenade de deux camions; un vol d'explosifs à la mine de Braye.

Voici tout de même que Louis Pétri s'anime :

- Le 23 juin, 3 F.T.P. incendient 2 avions allemands en panne. Un des pilotes est tué ; les mitrailleuses et le matériel sont récupérés. Cela se passe à la Celle-Craonnaise, dans le sud de la Mayenne. En Ille-et-Vilaine, les hommes ne sont pas moins actifs. Ils inventent la " Tapette à rats ", qui fait de si grands ravages sur les routes du nord de l'Ille-et-Vilaine, parmi les transports boches.

- Qu'est-ce que c'était ?

- Le nom vous l'indique : une simple tapette et un détonateur reliés à d'énormes quantités d'explosifs fourrées dans des bidons d'essence. Un chien courant suffit à déclencher le dispositif. A plus forte raison, des autos citernes. Leurs cadavres témoignent encore, le long des routes, de l'activité du groupe de Vieux-Vy-sur-Couësnon, Bazouges, Saint-Rémy et autres.

 

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  Dernière mise à jour: 06/12/2020  

 

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