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 Les hommes du maquis

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Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents  sur cette période   write5.gif (312 octets)35memoiredeguerre@gmail.com

II -JUILLET 1943

Le commandant Pétri se souvient des jours où il n'était que le responsable Hubert.

- Vous ne me parlez jamais des actions répressibles menées contre les miliciens?

- Mais justement, ce fut en ce mois de juillet 43 qu'elles commencèrent pour de bon, contre l'adjudant Meigné à Dol. Il avait, entre autres crimes, donné une liste de présumés communistes qui furent déportés en Allemagne. Auguste, Dédé le parisien et moi devions conduire l'affaire. Elle ne fut pas des plus faciles : notre victime se méfiait et notre premier voyage à Dol n'avait donné aucun résultat, lorsque le dimanche suivant, nous y retournâmes à bicyclette, Dédé et moi. Nous attendions le délateur à la sortie de l'église, après la messe, mais il n'en sortit pas seul et, pour ne pas risquer de blesser un innocent, nous décidâmes de les suivre. Il quitta son interlocuteur et revint sur ses pas, à 30 mètres de la gendarmerie, à l'instant où je m'approchais de lui et tirais à bout portant. Mon 7-65 ne partit pas. Meigné m'agrippa le bras, mais le pistolet de Dédé, un 6-35, fonctionna mieux que le mien.

" Nous avons fui, repris nos bicyclettes qui attendaient près de l'église et suivi la route de Cuguen. "

- Retour sans incident ?

- Il s'en fallut de beaucoup. A 4 kilomètres de Dol, le copain brise sa pédale et je suis obligé de le prendre en remorque. A Cuguen, où nous cassions la croûte, les gendarmes de Combourg, dont l'un s'appelait Salin, nous demandent nos papiers. Les miens étaient en règle, ceux de Dédé étaient faux : la plus sale blague qui pût nous arriver. Heureusement, nous savions que la responsable de Combourg était de leurs amis. Nous sommes allés jusqu'à Combourg pour l'avertir. Le soir même, elle obtenait de nos gendarmes qu'ils effacent nos noms de leurs calepins.

" Le dernier incident de notre voyage fut la rencontre à Saint-Aubin-d'Aubigné, sur la route de Rennes, d'une ambulance qui emmenait l'adjudant blessé, à l'hôpital de Rennes, où il devait être décoré de la Légion d'honneur. "

- Je vois la manchette : un héros sauvagement abattu par des terroristes.

- Oui; il n'en mourut pas d'ailleurs, malheureusement. Il était réfugié, par la suite, à Saint-Malo où j'essayai plusieurs fois de le descendre. Mais il se méfiait et ne sortait jamais.

- Et maintenant ?

- Maintenant ! II est en fuite quelque part en France.

Le commandant Pétri, dit Hubert, sourit brusquement, inopinément.

- Cette affaire me rappelle une jolie histoire : Quatre ou cinq jours plus tard, je voyageais sur la ligne Rennes-Saint-Malo et dans mon compartiment, une brave dame de Dol, racontait 'à qui voulait l'entendre et à moi tout oreilles qu'elle connaissait les auteurs de l'attentat et savait mieux que personne comment il avait eu lieu. A Dol, où elle est descendue, des gendarmes faisaient les cent pas sur le quai. L'instant eut été mal choisi de la détromper.

- Parlez-moi du 14 juillet 1943.

- Vous vous souvenez de cette mémorable journée ?

Oui, ce fut assez réussi. Obéissant à des consignes données par le Comité Militaire National des F.T.P. (Charles Tillon, président) qui prescrivaient des sabotages dans toute la Bretagne, je donnai l'ordre a mes camarades de faire un 14 juillet de guerre. A Fougères, ce jour-là, Jules et Roger Fontaine attaquèrent à la grenade la Feldgendarmerie. Résultats pratiques : 12 blessés, dont plusieurs officiers: La grenade lancée tua un officier allemand et provoqua une bonne dizaine de blessés.

(Jules  et son fils Roger Fontaine sont arrêtés le 1er décembre 1943 et seront fusillés à Fresnes le 24 juin 1944)

Roger Fontaine Jules Fontaine

 Auguste et moi avions passé la nuit du 13 au 14 à Vezin-Ie-Coquet, à préparer et placer nos bombes. Des morceaux de bois calaient, contre le pylône, les explosifs Nous couchions dehors et je vous assure, que malgré la saison, la nuit n'était pas chaude. Nous avons allumé le, mèches et nous sommes rentrés à Rennes. Quand le pylône est tombé, le ciel incendié jusqu'aux limites les plus lointaines de l'horizon.

" Avenue du Mail, à 5 heures moins 10, des agents nous croisèrent Nous riions très haut comme des ouvriers retour du travail. Mais notre travail n'était pas fini. A 5 heures, nous nous séparions rue de la Chalotais. A 5 heures 5, je posais une bombe au soupirail de la cave du P.P.F. et rejoignais ma "planque" chez Mme Nobilet.

" Quelques heures plus tard, les policiers et la Gestapo, alertés, établissaient des barrages dans toutes les rues de Rennes, tandis que Charles et ses compagnons jetaient des tracts dans ces mêmes rues, à pleines poignées.

 

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  Dernière mise à jour: 06/12/2020  

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