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Les hommes du maquis

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Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents  sur cette période   write5.gif (312 octets)35memoiredeguerre@gmail.com

XII - ALLO ! ALLO CODY !

- L'Euréka et l'Exphone étaient vraiment de merveilleux appareils. Le premier, pour les signaux code, le second pour les entretiens avec le pilote de l'avion, rendirent de très grands services. Ce fut au début de juillet que je les vis employés pour la première fois par le commandant Michel, au cours d'un parachutage d'hommes à La-Baroche. Nous reçûmes ce jour-là une mission de S.A.S. anglais dont le travail devait consister à préparer le terrain et prévoir d'éventuelles liaisons. Par la suite, cette mission opéra, sous les ordres du capitaine Le Personnic, de nuit, car les Anglais refusaient de quitter leurs uniformes militaires. Dans les mêmes temps, une autre mission descendait à Courcité pour être dirigée sur l'Ille-et-Vilaine. Celle-ci se composait du commandant Jean-Claude, des capitaines Thomas, Frofrimer, anglais et W. Drux, américain; des sous-lieutenants Deschamps, Thomas et Masson. Je me chargeai de les conduire, voyageant de nuit à cause des uniformes anglais.

- Le voyage s'accomplit-il sans incident ?

- Non, à la suite d'une dénonciation, Joseph Hilliou était arrêté le 27 juillet à Champ-du-Boult et le 28 Fougerolles était encerclé par les Allemands le jour même où nous nous y trouvions. Nous n'échappâmes que de justesse aux arrestations qui eurent lieu dans le bourg : 18 patriotes dont 4, Derennes, Fréard, Bostan, Genevé, furent conduits et fusillés à Saint-Jean-du-Corail (Manche), le 31 juillet; 2 fusillés à La Flèche (Sarthe) et 5 déportés.

Cependant, d'autres parachutages étaient organisés. A Vieux-Vy-sur-Couësnon, sous la direction du capitaine Pineau (de son nom de guerre Pierre). Le message avertisseur était : " Il a gagné un million, trois fois ". Le chiffre qui intriguait si fort les auditeurs de la B.B.C. indiquait simplement le nombre d'avions qui nous seraient envoyés. Ce parachutage eut ceci de particulier et d'héroïque qu'il s'effectua sur un terrain distant de quelque cent mètres d'un maquis découvert par la milice et où Yvonnic Laurent avait été tué le 8 juillet.

Le 16, deux autres parachutages se produisaient. L’un, à Pléchâtel, fut assuré par Josette, ma femme de liaison, avec les moyens rudimentaires du feu de joie et des quatre lampes Code. Réussite parfaite, due en grande partie à l'aide apportée par les paysans du voisinage. Le message était : " Les enfants aux yeux bleus pleurent". L’autre, à La Guerche, devait être assuré par le lieutenant Bernard Salmon, qui se fit tuer le 14 juillet, à Vern-sur-Seiche, avec ses compagnons Henri Guinchard, Alfred Lavanant et Rémy Lelard. Le capitaine Pineau fut seul au rendez-vous et fit marcher seul l'Euréka et l'Exphone qu'il avait apportés. Le message pour ce parachutage avait été : " Les enfants font des courses ".

- Comment fonctionnait !'Exphone ?

- Comme un petit téléphone portatif, avec une petite antenne et des piles autour de la ceinture. Les interlocuteurs s'appelaient par leur nom-Code. C'est ainsi que le capitaine Pineau devait dire : " Allo ! Cody ! Allo ! Cody ! Ici, Buffalo " jusqu'à ce que le pilote réponde : " Allo ! Buffalo ! Ici, Cody ".

- Très romanesque !

- N'est-ce pas?...

Enfin, sous le signe : " La banque est fermée ", nous recevions à Fougerolles-du-Plessis deux autres parachutages : l'un de trois et l'autre, qui devait être de quatre, ne fut que de trois. Quelques jours plus tard, le 16, l'avion manquant nous fut annoncé par le long message : " La quatrième voiture a été en panne. : si possible recevoir nos amis. Nous irons ce soir au rendez-vous, si possible prévenir. La banque eu fermée.

Et ce fut le capitaine Eric, Anglais, envoyé par l'État-major Allié, que je mis aussitôt en liaison le responsable des F.T.P. de la Manche. Le capitaine installa son Q.G. à la Mancellière, près de Brecey les liaisons entre lui et le commandant Michel, le Calvados et moi, furent assurées par le Père Charles, responsable départemental, secondé par Julien Lamanilève.

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Le capitaine Anglais Eric parachuté
à
Fougerolles-du-Plessis
et le capitaine Pineau

- Quelles étaient alors les instructions reçues ?

- Préparer le passage des guides informateurs et les placer à l'arrière des troupes allemandes pour diriger, lors de leur avance

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  Dernière mise à jour: 06/12/2020  

 

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