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J'étais dans la Résistance

 

(Témoignage)

Roger Lenevette retrace son engagement dans la Résistance dans le groupe de Vieux-Vy-Sur-Couesnon. Il participe aux premiers parachutages et vit les journées  de la Libération dans le pays. Il raconte son baptême du feu, l'arrestation d'Yvonnick Laurent, la traque des Allemands, la poursuite du combat dans les F.F.I. ...

 

Mon engagement  | La décision | Les parachutages | La Libération | Le baptême du feu | Combourg | St-Brice-en-Coglès | Cap Fréhel | Camp de la Marne | Fégréac | Documents

Mon engagement

brais-350.jpg (31457 octets)Je suis entré dans la Résistance dés le 1er mai 1944 après mon évasion échouée de la maison. Maman s'était aperçue à temps que j'avais mis un cordage sous mon lit et que je mijotais donc quelque chose. Me sachant capable de coup de tête (même irréfléchi) et de les mettre à exécution, elle en avait parlé à Papa.

Dans le cas présent, il y avait longtemps qu'avec un copain de bal habitant Gahard, j'avais envisagé de rejoindre un groupe de maquisards, soit celui de Broualan, soit celui de Saint-Marc-sur-Couesnon. Il n'aurait pas été facile de m'en détourner. C'est alors que j'appris que Papa et Guy faisaient partie du groupe de Résistance de Vieux-Vy-sur-Couesnon et que des parachutages d'armes et de munitions étant prévus, ma participation à leur réception et à leur répartition pouvait s'avérer utile.

De plus, Maman et Madeleine, par leurs contacts avec la clientèle étaient bien placées pour recueillir des renseignements sur la mine, et ces renseignements pouvaient être utilisés lorsqu'ils étaient d'importance. Sans le savoir elles furent vraisemblablement à l'origine de l'enlèvement des explosifs.

Je compris alors, que mon départ aurait mis toute la famille en danger. L'objectif était de permettre la Libération de la région le moment venu. C'est alors que je comprenais l'importance des messages personnels émanant de Londres que nous écoutions chaque jour, le soir en sourdine, toutes portes et fenêtres fermées. C'est par eux que nous apprenions le jour et l'heure de ces parachutages. Le lieu de ces parachutages était d'abord étudié par les hauts responsables de la Résistance

La décision

D’écouter les informations de la B.B.C. dans l'émission "Les Français parlent aux Français " chaque fois que nous le pouvions ; d’avoir suivi toute la bataille de Stalingrad où furent arrêtés les Allemands dans leur progression pour la première fois, ne fut pas pour rien dans ma décision de participer à la lutte contre l'Occupant.

J'avais donc suivi cette bataille héroïque de 1941 1942 où les troupes russes furent obligées de reculer face aux troupes allemandes qui envahissaient leur pays. C'est avec enthousiasme que j'écoutais les récits de cette bataille de Stalingrad où le peuple russe se battant dans les rues, des hommes sautaient sur les chars allemands pour y déposer des grenades et les faire sauter.

Après avoir commencé à envahir la Russie en juin 1941, être rentré dans les rues de Stalingrad fin septembre 1942 pour y être finalement encerclé et obligé de se rendre sans condition début 1943. Toute cette résistance d’un peuple fit alors notre admiration et celle d’un certain nombre de Français.

Parallèlement nous commencions à entendre parler de la Résistance qui commençait à s’organiser dans certaines régions de France. Les exploits de la colonne Leclerc en Afrique forçaient également notre admiration. Tout cela nous amena, chacun dans notre coin, à vouloir participer d’une façon ou d’une autre pour mettre fin à l’occupation de notre pays. Des Allemands étant cantonné à Vieux-Vy-sur-Couesnon ainsi que dans les bourgs des alentours, cela nous amenait à prendre un maximum de précautions pour écouter cette radio dans la chambre entre nous, mais également afin que personne ne la voit et ne le sache. Il était interdit d'écouter la B.B.C. et le simple fait d'avoir ce poste et de l'écouter était très risqué.

Par compte, c'était le seul moyen d'avoir de l'information. Début 1944, j'avais donc envisagé de rejoindre le maquis. C’est alors que Papa, proposa de me faire participer aux opérations du groupe de Résistance de Vieux-Vy dont le responsable était Eugène Logeais. Ce groupe était sous les ordres du Commandant « Loulou » allias "Commandant Tanguy "dont le vrai nom était Louis Pétri . Nous appartenions au réseau F.T.P. (Francs Tireurs et Partisans) de Charles Tillon lequel devint Ministre du Général de Gaulle à la Libération. Ces noms, nous ne les avons connus qu’à la Libération. Nous ne connaissions que les noms de guerre. C’est donc après cette tentative avortée de rejoindre le maquis, qu’avec le groupe, je participais aux parachutages de « Pavée » en Vieux-Vy-sur-Couesnon le 16 juillet 1944 et de St-Christophe-des-Valains le 31 juillet suivant. Papa avait compris ma résolution, il savait qu'il était préférable de m'utiliser et de me faire participer, ou que sinon, je m'éclipserais à la première occasion. Sans l'avouer, je suis persuadé qu'il en était même très fier. Pour Maman, c'était beaucoup plus dur à accepter, ce qui ne l'empêchait pas de jouer un rôle de premier plan en ramassant les informations de toutes sortes dans son commerce et en les communiquant à Papa. Lorsqu'il y avait quelque chose à savoir, il n'y avait pas mieux qu'elle pour offrir un "petit coup à boire", s'installer à la table et faire parler sans en avoir l'air.

Où, mieux que dans un café, à une table et devant un verre, pouvait-on récupérer ce genre de renseignements ? Il était important de savoir tout ce qui se disait, ce qui se faisait ou allait se faire sur la mine. Il ne faut pas oublier que la mine était exploitée à l'aide d'explosifs. Tout le minerai qui en sortait était pour les Allemands. C'est ainsi que peu de temps avant le débarquement, le directeur (M. Morauges) décida de mettre tous les explosifs (la cheddite) dans un réduit en béton armé afin de le mettre à l'abri de ceux qui voudraient s'en servir pour autre chose. Le béton n'eut pas le temps de sécher complètement et une partie du réduit fit qu'au petit matin, la cheddite s'était envolée.

Le renseignement avait fonctionné. C'est ainsi qu'ensuite à l'aide de bidon contenant de la cheddite et une tapette à rat agissant sur un détonateur, nombre de blindés et de camions allemands ont sauté sur la route entre Rennes et le Mont-Saint-Michel et n'ont donc jamais rejoint les troupes allemandes qui faisaient face aux forces de débarquement alliées sur le front de Normandie.

Je reprendrai ici le passage d'un livre de Christian Bougeard (historien) : " Ainsi en Ille-et-Vilaine, le bilan des F.T.P. est-il passé de 10 sabotages en 1942 à 18 en 1943 et à 46 en 1944 avant le 6 juin. Les explosifs ont été fournis par un chef des FTP Louis Pétri Loulou de Louvigné-du-Désert. ". Comme il est indiqué dans les confidences du Commandant Pétri, il en a été pris ailleurs qu’à la mine. Ces carcasses sont longtemps restées sur le bord de cette route rappelant ainsi à tous, ce qui s'était passé dans cette région. L'ennui c'est que le système était très sensible, et qu'un chat ou un lapin suffisait à faire sauter le "bazar" . Il fallait donc veiller de part et d'autre pour qu'une personne innocente ne viennent pas se prendre les pieds dans le fil qui barrait la route.

Facile à déceler pour une personne, pas pour un chien, un chat ou un lapin. Il y eut donc quelques bavures, mais les victimes à quatre pattes ne vinrent pas se plaindre. De plus, lorsqu’il ne s’était rien passé pendant la nuit, il fallait ramasser le tout au petit matin et le ramener, ce qui n’était pas sans risques non plus. Pour ce qui est du rôle de M. Morauge, nous nous sommes toujours interrogés. Il recevait de temps à autre des officiers allemands de hauts grades avec qui il entretenait de très bonnes relations. Mais pouvait-il en être autrement à la place qu'il occupait ?

Nous l'avons arrêté deux fois à la Libération, et deux fois il a été relâché. A chaque fois tout le groupe de résistants était présent, le directeur était remis aux autorités rennaises et c'était surtout Papa et Guy qui s'entretenaient avec lui. Les choses se sont toujours bien passées, avec un dialogue presque cordial, mais à partir de la deuxième fois, on ne l'a plus revu. Personne n'a jamais été inquiété par les Allemands sur la Mine. Par contre, notre nom était sur la table du bureau de la Gestapo de Rennes à la Libération. Qui l'avait donné ?

Les parachutages :

Tous les soirs nous écoutions la BBC, depuis longtemps, mais à partir du 6 juin, cette écoute avait pris plus d'importance. Il n'était pas facile de la capter, car les Allemands faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour brouiller les ondes, mais le seul moyen d'avoir une information crédible à propos du débarquement et de ce qui se passait ailleurs, c'était par cette chaîne radio.

Au fur et à mesure que nous avancions dans le mois de juin, puis en juillet, nous écoutions avec beaucoup d'attention les messages personnels. Nous savions que nous devions recevoir un parachutage d'armes et de munitions. Mais quand et où ? Il est possible que Papa connaissait le lieu, car celui ci avait du être choisi par "Loulou" accompagné d'un membre du B.O.A. et d'Eugène Logeais (sans doute sur conseil de Papa) qui, par la chasse, connaissait tout les terrains propices de la région.

Pour la date, elle ne pouvait être déterminée qu'à partir de la réception du message personnel. Celui ci n'était guère connu que de Loulou et du membre du B.O.A. ainsi que du chef de groupe qu'était Eugène Logeais, lequel était obligé de se réfugier dans les bois avec son épouse et sa petite fille. Ce message avait sans doute été communiqué à Edouard Coirre (Pierre) ainsi qu'à Papa, car je ne suis pas certain que Coirre possédait un poste de radio.

De toute manière, même s'il était souhaitable qu'il y ait peu de personnes dans le secret, il fallait  quelqu'un pour capter le message, et il y avait peu de poste de radio. Ce fameux message, je ne l'ai connu que plus tard, et c'était : " Il a gagné le million ". Il avait été diffusé le 15 juillet au soir.

16 juillet 1944  sur la lande de Pavée

Le 16 juillet au soir, tout le groupe se retrouve sur la lande de Pavée avec Loulou et quelques autres membres de groupes FTP des environs. Il est presque minuit et la nuit est tombée, lorsque nous entendons un bruit d'avions. Aussitôt nous allumons des torches électriques dirigées vers le ciel et espacées de vingt à trente mètres environ chacune, pour circonscrire la zone de parachutage.

Peu de temps après nous arrivent les containers avec armes, munitions et explosifs qui nous sont largués par quatre avions. Le tout arrive en bon état. Aussitôt nous nous activons auprès de ces containers pour en sortir les contenus et camoufler le tout aussitôt. Ces contenus seront retirés le lendemain et les jours suivants à l'aide de charrettes de fagots ou de foin. Armes et munitions iront rejoindre des caches d'armes pour en être retirés selon les besoins et au moment venu.

31 juillet 1944 prés de Saint-Christophe-du-Valains

Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1944, la même opération que pour Pavée est réalisée, dans un pré à proximité d'un petit bois, prés de Saint-Christophe-du-Valains, mais cette fois, seulement trois avions y participent. Comme à Pavée nous récupérons le tout et le camouflons dans le bois qui est tout près. Une partie sera enlevée sans problème le 1er août. Le 2 août au matin, le bois est cerné par les Allemands et ne peut donc être approché. Quelqu'un de charitable nous a donc donné. Les hommes restés de garde se sont installés et ont mis les fusils mitrailleurs en batterie avec une bonne réserve de munitions à proximité.

Les Allemands n'ont donc pas pu pénétrer dans le bois et en ont été tenus à bonne distance sans pouvoir s'en approcher. Les rafales des fusils-mitrailleurs et leurs portées étaient suffisamment dissuasives. Ils attendaient sans doute des renforts et soudain ils sont partis. Un homme vient prévenir que les Américains sont sur la route en direction de Vieux-Vy. Tout le monde savait qu'ils n'étaient pas loin, mais craint un piège.

Raoul Ollivry de Saint-Hilaire-des-Landes décide d'aller voir. En passant devant une maison, il prend une balle dans la joue qui ressort par la bouche. Un Russe (prisonnier évadé) qui faisait partie du groupe FTP dans le bois l'a suivi et le reçoit dans les bras. Il fonce sur la maison, ouvre la porte d'un coup de pied, trois Allemands se baissent derrière une table. Le Russe la bascule d'un coup de pied et vide le chargeur de sa mitraillette Sten sur eux.

La Libération :

Les armes reçues dans les parachutages ont permis aux groupes de Résistance des environs d'être armés. Nous avons pu également fournir des armes aux quelques civils qui nous ont rejoint le 2 août 1944. Lorsque les troupes alliées dont parmi eux des soldats français arrivèrent dans Vieux-Vy, elles passèrent à Brais aux environs de midi.

Tout l’après midi, et les jours suivants, avec le groupe, nous avons patrouillé sur la commune et sur les communes avoisinantes pour débusquer les Allemands qui pouvaient être restés, et il en restait. On ne dira jamais assez ce que l'on doit à des hommes comme Eugène Logeais, dont les Allemands et les miliciens ont brûlé la ferme, l'obligeant à se réfugier jusqu'à la Libération dans les bois avec sa femme et sa petite fille de six mois. C’est ainsi que Edouard Coirre (plus connu sous le prénom de Pierre Coire) dut prendre le relais pendant un certain temps pour continuer d’assurer les responsabilités du groupe et de mener à bien tout ce qui avait été prévu et organisé précédemment. Chacun de nous s'efforçait de vivre une vie tranquille dans la journée avec pour objectif "Ne pas attirer l'attention", ni des voisins, ni de qui que ce soit.

Cela ne marcha pas pour Eugène Logeais qui fut donné par des "âmes charitables", vraisemblablement à cause de ses opinions politiques trop orientées à gauche. Il eut la chance de ne pas être là lorsque ces messieurs de la milice se présentèrent, et donc d'être prévenu à temps pour ne pas se représenter sur les lieux. Je voudrais dire ici que la commune de Vieux-Vy a un peu trop vite oublié ce qu'elle devait à ce genre d'homme, qui parce qu'il a été très discret sur son passé, est mort de la tuberculose dans le plus parfait anonymat à Rennes. Je garde encore le souvenir de la dernière fois où je suis allé le voir avec Papa. Il était allongé dehors dans une petite cour sur un hamac tendu entre deux murs et il vivait ses derniers moments. Avant sa fin et après la Libération, il s'était trouvé du travail à l'Arsenal de Rennes et vivait dans un petit appartement avec sa famille. Reconnaissance pour un passé exemplaire…. Qui en a eu … ? Il avait pourtant mérité autre chose que l'oubli dans lequel on l'a laissé finir ses jours.

Pour les autres, cela se passa bien, encore que nous eûmes la chance que les Alliés arrivent à temps, d'abord pour tous ceux qui étaient encerclés dans le bois de Saint-Christophe, et aussi pour nous qui avions également été donné puisque notre nom se trouvait sur les bureaux de la Gestapo à l'arrivée des Alliés. Pour le reste, le travail avait été si bien préparé, que la libération de la région ne demanda que quelques jours et qu’elle fut faite par les FTP de la région.

Le cas d'Yvonnick Laurent est un peu particulier. Pour beaucoup, il a refusé de donner nos noms, sous la torture et c'est vrai. Mais il ne pouvait les donner, puisque n'étant pas membres de notre groupe de Vieux Vy, il les ignorait. Cependant les miliciens n’avaient pas ménagé leurs forces en utilisant des liens à vaches auxquels ils avaient fait des nœuds, et qu’ils avaient trempés dans l’eau pour le frapper jusqu'à la mort. Oeuvre dont ils étaient si fiers qu’ils avaient caché son cadavre sous un tas de fagots.

Le jour où la milice fit sa descente et arrêta Yvonnick Laurent, trois autres maquisards, couchés sur du foin dans une grange, donc pas dans la même pièce, essayèrent de s’enfuir en arrosant les miliciens avec leurs mitraillettes. Un seul réussit. Je dois dire que leur imprudence en venant boire avec leurs armes au bureau de tabac de Vieux-Vy tenu à l’époque par notre facteur Adrien et sa femme Marie DI ne nous inspirait pas confiance. Nous nous posions des questions à leurs sujets, à savoir : " N’étaient-ils pas de la milice ?". La suite nous a démontré le contraire. Il s’agissait de jeunes, bravant tous les risques, et allant jusqu'à la provocation. C’était de leur âge, j’aurai vraisemblablement agi pareillement si je n’avais eu des adultes m’encadrant et me faisant mesurer tous les risques qu’on pouvait prendre et faire prendre aux autres en agissant ainsi. Ce genre de bravades était gratuit, mais méritait cependant un "grand coup de chapeau" pour le courage et le culot qu'il fallait bien avoir pour oser le faire.

Cela faisait jaser, et comme je l'ai déjà dit, nous n'étions pas sans inquiétudes sur notre "devenir" de Résistants. Le travail de notre groupe préparant la Libération et agissant dans l’ombre était beaucoup plus important sans être pour cela moins risqué. Eugène Logeais en a payé le prix avec sa famille et sa ferme brûlée. Nous savions tous qu'à n'importe quel moment, il pouvait nous arriver la même chose ou pire. L’Occupant n’avait pas que des ennemis au pays. Il y avait aussi des "collabos", même s'ils ne l'affichaient pas trop, ils n'en étaient que plus dangereux.

Voici le récit trouvé page 452 dans un livre de 800 pages environ, intitulé "Histoire de la Milice" et qui regroupe un certain nombre de témoignages de miliciens : " Le 8 juillet, à la "Roche-aux-Merles" des miliciens arrivés en voitures arrêtent et torturent pendant des heures, sous les yeux de plusieurs témoins, un jeune homme, Yvonnick Laurent. Mis torse nu et couché à terre, Yvonnick Laurent est flagellé au moyen d'une corde à nœuds que les miliciens trempent dans un seau d'eau. Le malheureux pousse des cris déchirants, mais refuse de répondre aux questions que ses tortionnaires lui posent.

Les miliciens le font monter dans leur voiture et repartent. Le lendemain soir, le cadavre de Yvonnick Laurent, tué d'une rafale de mitraillette, est découvert dissimulé sous des fagots, dans une ancienne carrière, à quelques kilomètres de là. "

Il a bien fallu des âmes charitables pour dire à la milice ou à la Gestapo dans quelle ferme ces Résistants se trouvaient. Car le fait qu'Yvonnick et ses camarades n'appartenaient pas à notre groupe ne veut pas dire qu'il n'appartenait à aucun réseau. de résistance. Beaucoup de maquisards de Saint-Marcel (dans le Morbihan), de Saffré (dans la Loire-Inférieure) ou de Broualan ( en Ille-et-Vilaine) ou d'ailleurs… ont dû aller se réfugier dans d'autres communes que celles de leurs maquis d'origine, parce que celui-ci avait été attaqué par les Allemands, ou par la Milice, ou par les deux. En s’installant à «La Roche-aux-Merles », il est vraisemblable qu’ils avaient fondé un autre groupe sous les ordres de « Loulou », mais la règle pour des raisons de sécurité chez les FTP, était que les groupes ne se connaissent pas entre eux. Que Eugène Logeais n'ai rien dit à leur sujet relevait de la plus haute prudence et de la logique de la "goutte de mercure" si chère à Charles Tillon.

Alors que nous venions de récupérer nos armes dans une cabane en bois face à la scierie de Isidore Logeais, mais entre le Couesnon et la route de la Bederais, l’après midi du 2 août, nous venions de nous mettre en file indienne sur la route et partions en patrouille. C’est alors que deux Allemands descendent la côte en side-car et nous dépassent. Aussitôt branle-bas de combat. Plusieurs se mirent à leur tirer dessus immédiatement, d'autres attendirent qu’ils passent sur le pont du Couesnon. Tous nous tirèrent, mais avec la végétation, ce n’était pas facile. De plus nous étions trop nombreux, il s'agissait de ne pas blesser l'un de nous. Ils abandonnèrent leur side-car à la sortie du pont et ne se hasardèrent pas à vouloir traverser le bourg. Nous pensions qu’ils avaient été touchés, mais nous n’en trouvâmes aucun.

Le lendemain dans la campagne en Sens de Bretagne, un sous-officier S.S. refuse de se rendre, et, caché derrière une souche, il blesse un résistant. Il est cerné aussitôt. Guy ( Lenevette) se trouvant là, attend qu’il bouge pour le tirer. A un moment l’Allemand sort sa tête pour voir où sont les hommes qui attendent sans tirer. C’est à ce moment que Guy  lui loge une balle en pleine tête. Avec lui l’Allemand n’avait aucune chance. guy-lenevette.jpg (19423 octets)

Guy Lenevette

 

L’après midi c’est un car de 25 Allemands qui s'arrête sur la place de Sens de Bretagne. Un membre du groupe de Sens qui leur est tombé dessus à l’improviste les met en joue avec sa mitraillette "Sten". Les Allemands étant sortis du car, surpris, lève les bras aussitôt, mais se regardent en se demandant sans doute : " Est-il seul " ? Le copain est aussi surpris qu’eux et commence à être embarrassé par cette situation explosive, ne sachant trop comment faire pour s'en sortir indemne. Pas facile pour un seul homme d'en désarmer 25 qui ne comprennent pas un traître mot de ce qu’on dit ou font semblant de ne pas comprendre. Tirer c’est en tuer quelques-uns mais être tué à coup sûr. Coup de chance pour lui, une voiture de quatre hommes armés de mitraillettes arrive. Les Allemands se rendent, mais il lui fallut un petit bout de temps pour se remettre de ses émotions. Sans l'effet de surprise, cela aurait pu tourner bien plus mal.

Le baptême du feu :

Le soir à la tombée de la nuit du 2 août c'est mon baptême du feu. Nous buvons une bolée, Jean Ferrand, Françis Aubrée et moi-même, au fond de la cour en forme de U de Francis Aubrée à la Bederais. Françis a rentré son arme chez lui, Jean a démonté sa mitraillette et l'a mise dans un sac à côté de lui, mon fusil est prés de moi, sans balle dans le canon, les huit étant dans le chargeur. Nous entendons un pas descendant la côte, mais un mur nous empêche de voir sur notre gauche celui qui arrive. Le pas est toutefois assez caractéristique, et nous alerte plus ou moins. Lorsque nous le voyons, c'est la tombée de la nuit, il fait presque noir, mais pas encore le noir opaque. Cela peut être un homme en gabardine ou un allemand avec son imperméable. Je prends immédiatement mon fusil et le mets en joue en lui criant " Halte là " !. Il ne s’arrêta pas mais ralentit. Il y a toujours un doute dans mon esprit, cela peut être un civil, cependant il a l’air d’un Allemand.

De plus il continue d’avancer et n’est pas loin d’arriver à hauteur du mur que nous avons à notre droite. Je mets rapidement une balle dans mon fusil tout en le tenant en joue et lui crie "Arrête nom de Dieu ou je tire". Le ton utilisé doit être assez persuasif, et c’est dit dans un Français qui n’a pas grand chose de militaire, du moins, je le pense. Il lève les mains et est presque arrêté lorsqu’il plonge les mains sous son imper, sort un revolver Mauser dans chaque main, nous arrosant de balles tout en partant au pas gymnastique. Les vitres de la fenêtre tout près de nous volent en éclats. Je fais feu aussitôt, presque en même temps que lui mais son démarrage le sauve. Le temps de remettre une balle dans le fusil et il est sorti de mon champ visuel. Le temps pour Françis de récupérer son fusil et pour Jean de remonter sa mitraillette lui donna le temps de fuir et de se planquer. Il n’était pas resté sur la route et avait sauté par-dessus le talus. Nous ne le trouvâmes pas et je pensais après coup que c’était aussi bien, car s’il nous avait attendu derrière le talus, il pouvait nous allumer très facilement, comme j’étais le seul armé et le premier arrivé. Il aurait eu toute facilité pour allumer Jean et Françis ensuite.

Il avait certainement eu assez peur comme cela et était parti sans demander son reste. Nous aurions du avoir peur également mais notre réflexe fut la preuve du contraire et pas obligatoirement le bon. Il ne pouvait savoir que sur mes deux compagnons, l’un venait de déposer son arme chez lui, l’autre l’avait démontée et rangée dans un sac. Inutile de dire qu’ensuite la mitraillette fut remontée et gardée à la main avec son chargeur dessus lorsque je raccompagnais Jean Ferrand à Bois-Mine, ce qu’il m’avait demandé de faire. Il était préférable d’éviter de se déplacer seul, ce que je fus pourtant contraint de faire entre son moulin et la mine.

C’est ainsi que le lendemain, on me prit mon fusil et on me donna une mitraillette Sten. Si je l’avais eue la veille, l’Allemand ne s’en serait sans doute pas tiré. Le lendemain René Chapon et moi sommes chargé d'aller faire une perquisition chez le maire de St-Christophe-de-Vallains. Il est connu comme collaborateur et soupçonné d'être à l'origine de l'intervention des Allemands à la suite du parachutage de St Christophe. Seule sa femme est à la maison. Notre venue et notre travail n'est évidemment pas de son goût. Nous fouillons un peu partout, Meubles et tiroirs, et ne trouvons rien de bien compromettant, sauf en quittant, un portefeuille émergeant d'une petite barge de paille dans la cour de la ferme.

Nous l'ouvrons et y trouvons la photo de la fille du maire aux côtés d'un Allemand. Pas d'argent, pas de papiers, Nous avons pensé que c'était la fille qui l'avait mis là, peut-être en cachette des parents. Nous nous sommes regardés René et moi et avons décidé de laisser les choses en l'état. Rien de très compromettant. La réputation de la famille était assez compromise sans qu'on en rajoute. De plus notre visite était selon nous suffisamment punitive. Tout le monde dans le bourg nous avait vu arriver.

Les jours suivants, des battues furent organisées afin de fouiller chaque haie, chaque buisson, et toute la région fut passée au peigne fin. Avec notre groupe nous remettions 71 prisonniers allemands aux Américains à Betton près de Rennes. Papa et Guy sous la couverture du groupe arrêtèrent M. Morauge directeur de la mine pendant l’occupation, qui à maintes reprises avait reçu des officiers allemands de hauts grades dans la propriété de la Direction à la mine. Ils le remirent aux autorités rennaises de l’époque. Ils durent l’arrêter deux fois. A chaque fois il fut relâché mais ne revint pas la seconde. Ce monsieur était marié à la fille d’un des plus riches grossistes en épicerie de Rennes.

Nous apprîmes à l’époque que le nom de notre famille était sur les bureaux de la Gestapo à Rennes. Sans l’arrivée des Américains, nous n’aurions pas été longtemps sans avoir des problèmes. A deux reprises, nous avions dû quitter la maison, pour aller nous réfugier dans les bois de « Brinbien » pendant quelques jours. Nous avions été averti qu’une descente de la Gestapo ou de la Milice devait se faire. Elle n’avait pas eu lieu et avait sans doute été remise pour des raisons qu’on ne connaîtra jamais. Nous nous sommes souvent interrogés depuis.

Combourg

Jusqu’au 10 août, tous les résistants de la région firent un travail important pour la Libération du pays. Ils empêchèrent les Allemands de se regrouper et de se réorganiser à l’arrière des troupes Alliées qui avançaient. Ce 10 août au soir nous sommes allés rejoindre les Forces Françaises de l’Intérieur à Combourg.

C’est au château de Combourg que je me suis séparé du groupe de Vieux-Vy pour continuer la Libération. Le Groupe de Vieux-Vy était surtout formé d’hommes mariés et dont certains étaient pères de famille. Il était normal qu’ils rejoignent leurs foyers. Personnellement, considérant que je n’avais aucune responsabilité familiale, ma place et mon devoir était de continuer ce qu’on avait commencé ce qui me valut une sérieuse altercation avec Guy qui se considérait responsable de moi en l’absence de Papa du fait que j’étais encore mineur avec mes 19 ans.chapon-rene350.jpg (15526 octets)

A la suite de cette altercation, René Chapon du Groupe de Vieux-Vy qui avait envisagé de rentrer, me demanda à deux reprises si je voulais vraiment rester. Lui ayant répondu Oui et la deuxième fois assez sèchement et avec colère; il jeta son sac à mes côtés et me dit "Tu ne resteras pas seul". Comme moi il n’avait aucune responsabilité familiale mais avait cinq ans de plus donc vingt quatre ans. Nous restâmes donc à deux du groupe de Vieux-Vy pour continuer dans le combat de la Libération.

Saint-Brice-en-Coglès

René et moi sommes peut être resté un jour ou deux maximum au château de Combourg. Le lendemain ou le surlendemain le capitaine Santa vint nous chercher pour nous amener à St- Brice où, avec Adolphe Robillon et sous les ordres du Commandant Loulou, ils étaient en train de former un bataillon de F.T.P. avec d’anciens résistants et d’autres jeunes de la région. A Combourg nous nous étions trouvé parmi des F.F.I. (Forces Françaises de l’Intérieur) qui regroupaient également des jeunes de la région (anciens résistants ou non) et qui étaient considérés comme des forces engagées « politiquement à droite ». Or il y avait une grande rivalité entre les F.F.I . ( Forces considérées de droite) et les F.T.P. (Forces considérées de gauche).

Il est vrai que nous ne les avions guère vu avant. La recherche de la vérité m'a appris que ces deux organisations avaient tout simplement deux conceptions différentes de la Résistance. Pour les FTP, c'était l'action à base de sabotages et d'attentats et pour les FFI c'était l'attentisme sur ordre, c'est à dire mobiliser des volontaires pour les utiliser le moment venu. Les deux organisations ont prouvé leur utilité, chacune à leur manière. De plus, dans un souci d'efficacité et sur intervention des dirigeants de la "France Libre", elles ont été officiellement unifiées sur le plan national en février 1944, mais cela n'a pas toujours été suivi d'effets par les chefs locaux de chacune de ces formations. A partir de cette date, nous faisions donc tous partie des " Forces Françaises de l'Intérieur ". (F.F.I). C'était devenu nécessaire pour mettre en place les Comités De Libération (C.D.L.) avant que la Libération n'ai lieu.

Les CDL devaient devenir les organes administratifs des villes et des régions au fur et à mesure qu'elles seraient libérées, afin d'éviter que la France ne devienne un pays occupé et administré par les Américains. Les membres de ces CDL devaient donc être représentatifs des différentes composantes de la Résistance F.F.I. et F.T.P. ont mis en place à la Libération des groupes formés d’anciens résistants et de jeunes de la région que l’on a appelé «Résistants de la dernière heure », mais qui ont cependant joué un rôle essentiel dans la Libération du Pays. La guerre ne s’est terminée qu’en 1945 et nous étions en août 1944.

C’est avec ces bataillons que tout ce qui était stratégique sur le plan militaire a été gardé dans la région. C’est ainsi que j’ai participé à la garde de la ligne de chemin de fer entre Rennes et St Malo. Personnellement avec René et quelques autres nous avons eu à garder la ligne entre Rennes et Montreuil-sur-Ille. Nous étions cantonnés dans un pavillon près du passage à niveau de Maison-Blanche (Route Rennes - Mont-St-Michel) près de Rennes. Ce grand pavillon avait été le siège d’officiers allemands pendant l’occupation et fut réquisitionné par la Résistance à la libération

Le Cap Fréhel

Nous y avons surtout été les gardes côtes de l’époque, contre un retour éventuel des Allemands ou de traînards qui auraient pu venir prendre dans les casemates toute une multitude d’armes et de munitions abandonnées par l'ennemi lors de son départ souvent précipité. Nous y avons trouvé toutes sortes d’armes et de munitions (Canons antiaériens, mitrailleuses, obus, mines, balles etc.)

Il est vrai que les groupes de résistants organisés sortant de l’ombre et apparaissant au grand jour dés que le front de Normandie craqua ne fut pas pour rien dans la panique qui s’empara des Allemands et la débâcle qui s’ensuivit. Les Troupes alliées ne rencontrèrent aucune résistance dans la région.

Partis d’Avranches, les Américains ne furent arrêtés qu’après Betton où des Allemands les arrêtèrent bloquant leur convoi d’un seul coup de canon sur le premier char. Les chars s'amassant derrière ensuite, les Allemands reprirent leur canonnade et purent détruire ensuite 17 autres chars. Ils auraient sans doute fait intervenir leur artillerie ou leur aviation, mais n’eurent pas à le faire, un groupe de résistants ayant maîtrisé les Allemands et leur artillerie.

C’est d’ailleurs ainsi qu’on les retrouva à Betton et qu’on put leur remettre nos prisonniers. Les Américains entrèrent dans Rennes libéré par les Résistants le 4 août. Le C.D.L. était déjà en place lorsqu'ils y entrèrent. C'était important pour la France, Rennes étant le premier chef lieu de région depuis le débarquement.

Le Camp de la Marne

Ce camp dans la banlieue de Rennes était un camp américain de prisonniers allemands dont on nous avait confié la garde. Dans ce camp se trouvaient des prisonniers allemands mais également des Russes qui essayaient de communiquer avec leur pays, ce qui leur était refusé par les Américains. Il faut savoir que dans les pays soviétiques envahis par les Allemands un certain nombre de ressortissants soviétiques s’étaient engagés dans l’armée allemande et que d’autres avaient été emmenés plus ou moins de force. Il n’était pas facile de savoir la vérité. Certains de ces Russes prisonniers des Allemands en France s’étaient évadés. C’est ainsi qu’il y en avait deux avec nous au parachutage de St-Christophe-de-Valains dont un a sauvé la vie du Lieutenant Raoul (Raoul Ollivry).

Les Marais de Fégréac :

Les marais de Fégréac près de Redon sont une des pages de la Résistance de la région. J’y ai passé une bonne partie de l’hiver 1944 - 1945. L’objectif était d’empêcher les divisions allemandes de se retirer de la Poche de Lorient/Saint-Nazaire et d’aller rejoindre les forces allemandes. Cet objectif a commencé le 12 août, c'est à dire à partir du moment où les forces alliées se sont dirigées vers le centre de la France et où le général américain Wood a confié cette tâche aux F.F.I.. Plus de 25 000 Allemands étaient restés dans cette poche et environ 35 000 dans celle de Lorient. Ces poches ont été encerclées par des groupes de résistants des différentes régions de Bretagne aidés en cela par une compagnie américaine qui les ont maintenus sur place jusqu'au 10 mai 1945 pour la poche de Lorient et jusqu'au 12 mai 1945 pour celle de Saint-Nazaire.

On peut d’ailleurs regretter que cette page de la Résistance semble particulièrement ignorée en France. Pour ma part, j’ai passé une bonne partie de l’hiver 1944-1945 dans les marais de Fégréac avec René Chapon et bon nombre de camarades nous ayant rejoint à la Libération. Nous n’avions pour vêtements que ceux que nous avions emmenés avec nous en quittant nos foyers. Certains avaient du rechange, d’autres n’en avaient pas; la nourriture n’était pas toujours assurée et nous avons connu des jours sans également.

On peut dire que cette poche allemande a été gardée par une armée de jeunes en haillons, crevant de faim et de froid derrière des talus ou dans des marais, mais avec un moral d’acier qui a permis de tenir jusqu’au bout dans un hiver glacial et sans statut militaire, ce qui veut dire que si on était pris par les Allemands, on était traité comme terroriste et fusillé aussitôt.

On y avait formé des « Corps Francs ». René s’y étant porté volontaire, je l’y avais donc suivi. "Noblesse oblige". Il n'avait pas voulu me laisser seul à Combourg. Je considérais de mon devoir de lui renvoyer la vapeur. L’objectif traverser la rivière sur des barques pour aller harceler les forces ennemies de l’autre côté.

Il était important de savoir nager, et de ne pas craindre l'eau froide. En hiver ce n’était pas évident, le retour se faisait souvent sous le feu de l’ennemi et il valait mieux avoir du rechange en cas de besoin, ce dont heureusement maman m’avait pourvu. J’ai même dû un jour, donner un de mes pantalons à un camarade ( René Delaunay) qui avait déchiré le sien en passant par-dessus des barbelés et qui n’avait pas de rechange. Il était beaucoup plus grand que moi et le pantalon lui arrivait à mi jambes.

De temps en temps, nous avions la visite du capitaine Santa, ou de Loulou. Santa était un ancien capitaine des Républicains espagnols qui s’était battu contre Franco et s’était réfugié en France ensuite.

C'est à la caserne St-Joseph de Redon que j’ai signé mon engagement le 2 octobre 1944 pour la durée de la guerre ou trois ans dans l’Armée. Après avoir suivi au Centre d’instruction de l’armée de Dinan (Caserne Beaumanoir) les pelotons pour devenir instructeur et après avoir formé plusieurs pelotons, je me suis porté volontaire pour rejoindre le corps expéditionnaire du Général Leclerc en Indochine.indo-500.jpg (46319 octets)

Avant de partir, c'est à dire en mars 1945, je suis allé avec René voir son frère Roger Chapon à l’hôpital de Redon, lequel avait 18 ans alors. Il avait pris une balle dans le ventre par un tireur allemand isolé, installé dans un arbre. Les Snipers étaient dangereux, même dans la partie que nous occupions. Nous n'étions pas les seuls à pratiquer le harcèlement.

Roger m'a retrouvé à Paris en 1949 alors que je venais de reprendre des études afin de recréer mon avenir qui avait été arrêté par l'arrivée des Allemands.

Pour la petite histoire, et pour terminer, j'ajouterai que c'est par Roger, que j'ai connu mon épouse en 1949. Indirectement elle se trouve donc liée à mon passé et à cette histoire par le destin.

Marié en 1950, nous célébrerons le cinquantenaire de notre mariage cette année (an 2000) , ainsi que ses 70 ans et mes " 75 balais ".

 

LENEVETTE Roger : Nom de Guerre : JEANNOT - Matricule : 10.698

 

Les résistants du groupe de Vieux-Vy qui ont participé à la libération de la commune et de certaines communes avoisinantes.

Eugène Logeais, Edouard Coirre (Plus connu avec le prénom de Pierre), Jean Ferrand de Bois Mine, Françis Aubrée de La Bederais, Louis Lenevette de Brais, Guy Lenevette de Brais, Roger Lenevette de Brais, Jean Piette de Vieux Vy et René Chapon .

 

Autre document extrait du livre "Vieux-Vy-sur-Couesnon d'hier à aujourd'hui" produit par l'Association Socio-Culturelle de Vieux-Vy-sur-Couesnon

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