Flambert

         21/02/2021

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Liste de  117 Résistants  fusillés en Ille-et-Vilaine
Classement alphabétique

- Classement par lieu- Classement par date

 

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Plaquette éditée sur le site de La-Maltière où ont été fusillés plus de 79 résistants

 

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Carré des fusillés au cimetière de l'Est de Rennes

Fusillés et Déportés du "Procès des 42" à Nantes en 1943etoil6.gif (599 octets)

ALLAIN Joseph Louis Edmond. Né le 22 avril 1924 à Le-Faou dans le Finistère. Fusillé le 30 juin 1944 à La-Maltière.

Réfugié et domicilié à Landévant, il est arrêté par les Feldgendarmerie de Ploërmel suite à une dénonciation, le 7 mars 1944 pour résistance à l'ennemi (sabotages divers, voies ferrées). Interné au camp de Vannes du 7 mars au 21 avril 1944, puis à Penthièvre du 21 avril au 6 juin 1944 et ensuite au camp Margueritte du 6 juin au 30 juin 1944. Source AC 21 417 573.

ARENAS-TURCADO Théofilio. Né le 8 janvier 1917 à Toledo (Espagne), fusillé le 8 juin 1944 au Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; résistant au sein des F.T.P.-MOI.

Domicilié à Quimperlé (Finistère), Teofilo Turcado Arenas fut arrêté fin mars 1944 en Ille-et-Vilaine lors d’une vaste opération de la Sipo-SD qui aboutit à l’arrestation de presque une centaine de républicains espagnols sur l’ensemble de la Bretagne. Ces arrestations furent consécutives à la trahison de deux membres du réseau.
Résistant espagnol, Teofilo Turcado Arenas était membre de l’Union nacional espanola (UNE). Le groupe de l’UNE, branche des Francs-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigrée (F.T.P.-MOI), lié organiquement au Parti communiste espagnol clandestin, était placé sous les ordres de Pedro Flores Cano et d’Antonio Barrios Ures, selon un rapport de Louis Pétri. Membre des groupes armés du réseau Deportistas, Teofilo Turcado Arenas participa aux attentats contre les cinémas de Rennes (Royal et Select), contre l’Hôtel du Commerce et contre des transformateurs électriques à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) et à Rennes. Il fut impliqué également dans trois déraillements de trains.
Neuf résistants espagnols furent impliqués dans cette affaire. Incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes, Teofilo Turcado Arenas fut condamné à mort le 7 juin 1944 pour « actes de franc-tireur » par le tribunal militaire FK 748 de Rennes. Il a été fusillé le lendemain, 8 juin 1944, à la caserne du Colombier à Rennes avec ses huit camarades (Leoncio Molina Cabre, Pedro Flores Cano, Tomas Hernandez Diaz, Ramon Nieto, Antonio Sebastian Molero, Lorenzo Montori Romeo, Dionisio Garcia Rubio etAntonio Barrios Ures).

Sources: Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 1045W50. – DAVCC, Caen, Liste S1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés (1940-1944), op. cit. – Gabrielle Garcia, Isabelle Matas, La mémoire retrouvée des Républicains espagnols. Paroles d’exilés d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Éd. Ouest-France, 2005. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Éd. Mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012. Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly.

Photos)

Roger BarbéBARBE Roger Pierre Auguste

Né le 30 juillet 1920 à Saint-Glen dans les Côtes-du-Nord, demeurant avec sa mère à Lannion.

Enfant de troupe de l'Ecole Nationale d'Autun, puis affecté au 3ème RAD à Vincennes, évadé.

Constitue avec Maurice ROBERT, un autre évadé, en juillet 1940, le premier groupe de Résistance connu dans la région de Lannion.

A la suite de nombreuses actions (sabotages et relevés de plans d'installations militaires de l'ennemi), le groupe entier est arrêté les 28 et 29 décembre 1940.

Roger BARBE est arrêté le 29 décembre 1940 à 21 heures au lieu dit Pen-ar-Stang en Buhulien près de Lannion chez Monsieur TANGUY où il assistait à une soirée de noces.

Jugés à Brest le 21 avril 1941, six membres du groupe sont condamnés à la peine de mort.L'affiche de la condamnation de Roger BARBE

Roger BARBE est fusillé à Rennes le 4 octobre 1941, à huit heures du matin

Plaque de la Compagnie F.T.P.F. Roger BARBE, rue Roger Barbé en Lannion

Plaque de Roger BARBE, bourg de Saint-Glen

 

 

BARRIOS-URES Antonio. Né le 19 novembre 1915 à Madrid (Espagne), fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; dirigeant du groupe F.T.P.-MOI de l’UNE (Union nacional espanola).

Domicilié sans doute à Rennes, Antonio Barrios Ures a été arrêté fin mars 1944 en Ille-et-Vilaine lors d’une vaste opération de la Sipo-SD qui aboutit à l’arrestation de presque une centaine de républicains espagnols sur l’ensemble de la Bretagne. Ces arrestations furent consécutives à la trahison de deux membres du réseau.
Résistant espagnol, Antonio Barrios Ures était membre de l’UNE (Union nacional espanola, Union nationale espagnole). Le groupe de l’UNE, branche des F.T.P.-MOI, lié organiquement au PCF espagnol clandestin, était placé sous les ordres de Florès Cano et d’Antonio Barrios Ures, selon un rapport de Louis Pétri. Membre des groupes armés du réseau « Deportistas », il participa aux attentats contre les cinémas de Rennes (Royal et Select), l’Hôtel du Commerce et contre des transformateurs électriques à Nantes et à Rennes. Il fut impliqué également dans trois déraillements de trains.
Neuf résistants espagnols furent impliqués dans cette affaire. Incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes, Antonio Barrios Ures a été condamné à mort le 7 juin 1944 pour « actes de franc-tireur » par le tribunal militaire FK 748 de Rennes. Il a été fusillé le lendemain 8 juin 1944 au Colombier à Rennes avec ses huit autres camarades (Leoncio Molina Cabre, Pedro Florès Cano, Tomas Hernandez Diaz,Ramon Nieto, Antonio Sebastian Molero, Lorenzo Montori Romeo, Dionisio Garcia Rubio et Teofilo Turcado Arenas).

Sources: Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1045W50. – DAVCC, Caen, Liste S1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, Th. Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Éd. de l’Atelier, 2005. – Gabrielle Garcia, Isabelle Matas, La mémoire retrouvée des Républicains espagnols. Paroles d’exilés d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Éd. Ouest-France, 2005. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), ouvrage collectif, Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.  Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly.

(Photos)

BELLIARD Jean, Raymond, Alexis est né le 30 avril 1920 à Mayenne.

Il exerce la profession de cimentier puis de valet de chambre, alors qu’il réside à Paramé (Saint Malo). Résistant, il est membre de l’OS (l’Organisation Spéciale) puis des FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français, créée à la fin de l’année 1941 par le Parti Communiste) où il rejoint René Nobilet et Albert Gérard

Il distribue des tracts et des journaux clandestins, pour dénoncer l'occupation et la collaboration. Il participe également au sabotage par explosif de la ligne ferroviaire Rennes-Saint Malo.

Il est arrêté par la suite pour « acte de franc-tireur » et interné à la prison Jacques Cartier à Rennes. Il est déféré au Tribunal Militaire allemand à Rennes (FK 748). Son avocat, qui se charge de la défense des 30 camarades, tente d’atténuer la sentence, en expliquant bien que les attentats qu’ils sont accusés d’avoir commis « n’ont fait aucune victime, seulement des dégâts matériels légers », le procès est vite expédié, pour lui comme pour les autres accusés qui sont communistes. Et le tribunal le condamne à mort le 22 décembre 1942.

L’Ouest Éclair du 26/27 décembre 1942 titre :

" 25 terroristes condamnés à mort par le Tribunal militaire allemand de Rennes "

Le Président du Tribunal justifie ainsi cette sentence : "Les peines qui sont prononcées serviront á la population française, puisqu'elles éviteront á l'avenir de nouveaux attentats... Le tribunal est certain qu'il trouvera la compréhension chez les Français raisonnables.". Face à cette annonce, l’émotion est vive à Rennes. Le maire de Rennes François Château, ainsi que l’archevêque, interviennent auprès de la Feldkommandantur pour obtenir leur grâce, mais sans succès.

Le 30 décembre, Jean Belliard et les 24 autres condamnés sont transportés de la prison jusqu’au stand de tir de la Maltière*, par deux camions cellulaires. Ils sont exécutés par groupe de trois, entre 9h15 et 10h20. Selon l’acte de décès  fait par la Felkommandantur et adressé à la Préfecture de Rennes, Jean Belliard a été exécuté à 9h35.

Les suppliciés sont sommairement enterrés par les Allemands le jour même, au cimetière de Saint-Jacques-de-la-Lande. Et malgré l’interdiction, de nombreuses fleurs sont déposées sur les tombes dans les jours suivants.

En janvier 1945, au lendemain de la guerre, une chapelle ardente est installée dans la Salle des Pas Perdus du Palais de Justice (Parlement de Bretagne) pour accueillir les dépouilles des suppliciés et permettre le recueillement des familles et des Rennais, à l’endroit même où ces hommes avaient été condamnés à mort. Des obsèques officielles ont lieu, et 14 des 25 corps sont ensuite inhumés au carré des Résistants au Cimetière de l’Est le 27 janvier 1945.

*La Maltière est un lieu-dit, qui avant la Seconde Guerre Mondiale était un terrain militaire servant à entreposer des munitions. Un stand de tir y avait été aménagé  où les recrues de la Caserne Foch allaient s’entrainer. En 1940, les Allemands, basés à Rennes, occupent les lieux et le stand de tir devient le site des exécutions.

                                                         Renée Thouanel-Drouillas

Sources:

DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Renée Thouanel-Drouillas (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Éd. Mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande, 2013.
Travail de Nathalie Bidan sur le Carré des Résistants du cimetière de l’Est. Le Maitron-en-ligne Carphaz

BELLIS Guy Alphonse Louis. Né le 12 octobre 1921 à Granville (Manche), fusillé le 23 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; tourneur mécanicien ; résistant ; membre des F.T.P.F..

Célibataire, Guy Bellis habitait à Laignelet (Ille-et-Vilaine). Il entra au sein des F.T.P.F. au mois d’août 1943. Chef de groupe, il avait sous ses ordres plus de 150 résistants. En effet, il fut le lieutenant, dans la région de Fougères, du commandant des F.T.P. en Ille-et-Vilaine, Louis Pétri. Parmi ses actions, celle du 11 mai 1944 : l’attaque de quatre garages abritant des camions allemands. Ils détruisent par l'incendie une trentaine et brûlent l'essence, l'huile et le matériel de réparation. À l’issue de cette action, six résistants furent arrêtés au mois de juin. Le 9 juin, en tentant de voler un véhicule allemand dans le garage de la Feldgendarmerie, près des Urbanistes à Fougères, il est blessé par balles à la jambe. Il se traîne jusqu'au bas de la rue de la Caserne où il est arrêté par les Allemands avec 4 autres camarades (Marcel BOULANGER, Michel HUGNET, François LAMBERT, Roger LAUNAY . Un sixième (Claude CHOLLET) sera arrêté ailleurs.
Arrêté le 4 juin 1944 à Fougères par la Wehrmacht « pour actes de franc-tireur », Guy Bellis fut interpellé après ce coup de main contre les Allemands casernés à Fougères.
Condamné à mort le 22 juin 1944 par le tribunal militaire allemand (FK 748) de Rennes, Guy Bellis a été fusillé le 23 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande à 6 h 19, avec Marcel Boulanger, Roger Launay, Paul Nogré etFrançois Touboulic.

Une plaque a été posée à l'endroit de son arrestation rue de la Caserne à Fougères. 

Sources: DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Éd. Mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande, 2013. ADIV 167 J. Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Delphine Neveu, Jean Paul Louvet

BLANCHARD Marcel Georges. Né le 26 juillet 1913 à Brusvily (22), fusillé le 31 mai 1944 à La Maltière à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; carrier ; membre du Parti communiste clandestin ; F.T.P.F..

Fils de Célestin BLANCHARD et d'Aurélie BIFFARD - Tailleur de pierre à la coopérative Le Granit Rose à Ploumanac’hà Perros-Guirec (22).

 - Réfractaire S.T.O - Il rejoint les F.T.P.F. en février 1944 - Recherché par la Gestapo pour l'attaque d'un train à Perros-Guirec (22). Il vivait maritalement avec une dame Neveu demeurant à Kergu, près de La Clarté en Perros-Guirec. Profondément marqué par la culture revendicative et révolutionnaire de la profession, il avait, comme beaucoup de ses compagnons de travail, intégré la Résistance F.T.P. Revenu au printemps 1944 au Hinglé, il fut hébergé par sa mère demeurant au vieux bourg. Tout en travaillant à la carrière Blanchard, il fit partie du groupe chargé de mener des opérations militaires dans la région de Dinan (22).

Son chef de groupe est le lieutenant Louis HESRY - Ce groupe participe à l'attaque de la prison de Dinan (22) le 12 avril 1944 qui permet de libérer les lieutenants F.T.P.F. Jean MARGUERITE et Jean GUÉRILLON, arrêtés le 1er avril 1944 à Dinan. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de la prison de Dinan pour les exfiltrer. Cette opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes relevant de l’épopée, fut menée sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des F.T.P. d’Ille-et-Vilaine. Il participe ensuite au sabotage de la ligne haute tension Rophémel-Plancoët. Il enlève une grande quantité d'explosifs au domicile d'un patriote arrêté et les met en lieu sûr. Arrêté le 6 mai par l'adjudant de gendarmerie Besnier à Trévron, il est remis à la Gestapo. Il est condamné à mort le 30 mai 1944. Le lendemain 31 mai 1944, il a été fusillé à 6 h 35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec ses neuf camarades – Jean-Baptiste Brault, René Fayon, Jean Garnier, Louis Hesry, Francis Lafranche, Henri Laplanche, Charles Maillard, Jean Perquis et Hippolyte Thomas. Marcel Blanchard avait trente et un ans.
Il fut d’abord inhumé au cimetière de l’Est à Rennes. Exhumé le 16 septembre 1944 il fut enterré au cimetière du Hinglé. Sa sépulture au cimetière du Hinglé est commune à celle de Jean-Baptiste Brault et de Jean-Baptiste Garnier. Une rue de la commune porte son nom

Son nom figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur le monument de la Résistance et de la Déportation à Dinan.

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 68J17, 2W33, 5W16. – Épopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, no 2 (1995). – Louis Pétri, Les hommes du Maquis, Le Patriote de l’Ouest, 1945. – Collectif, Le peuple des carrières, Éd. Apogée, 2011. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – État civil. Le Maitron-en-ligne

Alain Prigent, Serge Tilly, Jean Paul Louvet

Louis BodeurBODEUR Louis. Né le 23 mai 1910 à Lézardrieux (22), fusillé le 23 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; marin de commerce ; F.T.P.F.. Fusillé à 34 ans.

Louis Bodeur était le fils d’Yves, Marie Bodeur, marin d’état né en 1871, et de Marie Le Courtès, ménagère née en 1881. Marié le 18 octobre 1935 à Lézardrieux à Élia, Anne Le Courtès, qui demeurait route du Clos en Lézardrieux, Louis Bodeur navigua dans la marine marchande comme beaucoup de jeunes de cette région.

 Engagé dans les F.T.P. au début de 1944, il participe, fin avril 1944, avec quatre de ses camarades à une mission de réquisition à la mairie de Pleumeur-Gautier (Côtes-du-Nord). En cours de route ils se heurtent à une sentinelle allemande qui assure la garde des blockhaus. Louis Bodeur, porteur d'une arme, tente de fuir mais est blessé à la cuisse. Arrêté, il est incarcéré à Guingamp (Côtes-du-Nord). Le 7 juin 1944, il est transféré sur un brancard à la maison d'arrêt de Rennes.

 Son camarade Francis Turquis fut lui aussi arrêté. Trouvé sans arme, il fut déporté en camp de concentration en Allemagne où il mourut. Le nom de Louis Bodeur ne figure pas sur le monument des fusillés au camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande.
Le maire de Lézardrieux précisa dans un rapport remis au Comité départemental de Libération que Bodeur fut exécuté le 23 juin alors qu’il était blessé. Louis Bodeur fut inhumé au cimetière de Pleumeur-Gautier.

Le nom de Louis Bodeur ne figure pas sur le monument des fusillés au camp de La Maltière.

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 68J13, 2W36, 2W104, 2W235, 5W16. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – État civil. Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Jean Paul Louvet, Alain Prigent, Serge Tilly.

BOSCHET Marcel. Fusillé en 1942 à La Maltière

BOUGEARD Henri. Né le 3 avril 1909 à Guichen (Ille-et-Vilaine), fusillé le 30 décembre 1942 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; électricien ; militant du Parti communiste clandestin.

Fils de Joseph Bougeard et de Reine Desprès, cultivateurs. Après ses études primaires, il apprend le métier d’électricien.

Son service militaire achevé, il entre en 1930 comme ouvrier électricien à la Société du Bourbonnais (aujourd’hui EDF.) où il travaille jusqu’en septembre 1939. Il habitait dans cette ville au 17 rue de Nantes Il est alors mobilisé et affecté dans la marine, en qualité de matelot mécanicien.

Démobilisé en août 1940, il rejoint ses parents avec qui, demeuré célibataire, il réside au n° 17 de la rue de Nantes à Rennes. Il reprend son travail.

En janvier 1941, il adhère au groupe de Résistance Organisation Spéciale du Parti Communiste Français Rennes, composé de cheminots et d’employés de la Société du Bourbonnais.

Dès la fin de l’année 1940, il distribua les éditions parisiennes et locales des journaux clandestins du Parti communiste. Il était membre de la branche militaire du PCF clandestin, l’OS (Organisation spéciale).

A son domicile, il cache des armes et il héberge parfois des résistants en fuite et recherchés par la Gestapo. Il doit être prudent car il sait qu’il est recherché par la police.

 Son ami, Eugène Hamon témoigne : « Sa chambre, N°17 rue de Nantes à Rennes, servait de lieu de réunion de notre groupe et de dépôt de munitions, de tracts et de journaux…

Traqué par la police et la Gestapo, il avait réussi à échapper aux recherches pendant plus d’un mois. Mais, à la mort de sa mère, au mois de septembre 1942, il se rend à Guichen où il est arrêté pendant l’enterrement… »En effet, les obsèques de sa mère ont lieu le 3 septembre 1942, à Guichen, commune berceau de la famille. Henri se tient sur ses gardes mais il veut tout de même accompagner sa mère jusqu’au bout. Malheureusement, la Gestapo est avertie et des policiers en civil l’attendent à Guichen au moment de la cérémonie et l’arrêtent. 

Il est incarcéré à la prison Saint-Hélier puis à la prison Jacques Cartier de Rennes où il retrouve beaucoup de militants arrêtés, comme lui, pour actes de résistance, dans le cadre d’une grande opération de répression menée par les services spéciaux allemands, aidés par la police française.  

Il fait partie du groupe de 30 patriotes (28 hommes et 2 femmes) qui passent en procès au Palais de Justice de Rennes (le Parlement de Bretagne) à partir du 15 décembre 1942.

Le 22 décembre 1942, le verdict tombe : 25 hommes sont condamnés à mort pour acte de « franc-tireur ». Henri Bougeard en fait partie. Plusieurs personnalités rennaises demandent aux autorités allemandes un peu de clémence mais la sentence reste la même, ils seront fusillés.  

Le 30 décembre au matin, les 25 hommes sont chargés sur un camion et emmenés jusqu’au stand de tir de La Maltière en Saint-Jacques de la Lande. Les gens les entendent passer car il chante La Marseillaise et l’Internationale sur tout le trajet.

Henri Bougeard est fusillé à 9h47 en même temps que René Nobilet et Georges Riandière. Il avait 33 ans.

À la Libération, le 25 janvier 1945, des obsèques officielles eurent lieu au palais de justice de Rennes.
Il existe une rue des 25-Fusillés-du-30-décembre-1942 à Saint-Jacques-de-la-Lande. Le nom d’Henri Bougard est inscrit sur quatre monuments: à Guichen sur le monument aux morts, à Rennes sur le monument de la résistance et au « panthéon » de l’hôtel de ville, enfin sur la stèle des fusillés de la Maltière à Saint-Jacques-de-la-Lande. En 1965, la CCAS décida, sur proposition de la CAS de Rennes, de donner son nom à la coupe d’athlétisme organisée depuis 1951.

Sources:  Mémoire de granit, Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 167J13, 134W19, 1045W50. – DAVCC, Caen, B VIII 3, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012. – Notes Dominique Tantin et Alexandre Courban. – État civil. Le Maitron-en-ligne.

Jean Paul Louvet, Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly

BOULANGER Marcel. Né le 12 février 1920 à Saint-Georges-de-Rouelley (Manche), fusillé le 23 juin 1944 à La Maltière à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) avec 8 autres résistants ; résistant au sein des F.T.P.F. (groupe Bellis).

Fils de Jean, Marie Boulanger, maçon, et de Marie, Hortense Flavrie, ménagère, Marcel Boulanger faisait partie des F.T.P.F., organisation armée du Front national pour la libération et l’indépendance de la France, mouvement de résistance dirigé par le Parti communiste français, et était membre du groupe du lieutenant Guy Bellis.

Le groupe détruisit des camions allemands dans les garages OPEL dans les garages de la Feldgendarmerie de Fougères (Ille-et-Vilaine) lors de l’attaque du 9 juin 1944. Il est arrêté le 9 juin 1944 avec 4 autres camarades (Guy BELLIS,  Michel HUGUET, François LAMBERT, Roger LAUNAY . Un sixième (Claude CHOLLET) sera arrêté ailleurs.
Il fut condamné à mort par le tribunal allemand FK 748 de Rennes (Ille-et-Vilaine) et fut passé par les armes au champ de tir de La Maltière à Saint-Jacques-de-la-Lande.
Son nom est inscrit sur le monument de la Résistance de Rennes.
Il a reçu la mention « Mort pour la France » sur avis du ministre aux Anciens Combattants en date du 31 mai 1948.

Sources: ADIV 167 J. - DAVCC (Notes Thomas Pouty). – Mémorial Genweb. – État civil.  Le Maitron-en-ligne

Jean Paul Louvet; Dominique Tantin.

BOUSSIN Joseph. Né le 10 avril 1922 à Fougères (Ille-et-Vilaine), fusillé le 30 décembre 1942 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; ajusteur ; militant du Parti communsite clandestin. Fusillé le 30 décembre 1942 à La-Maltière
Fils de Joseph Boussin et de Léa Garnier.

Aîné d’une famille de sept enfants, Joseph Boussin est né au 79 du boulevard de Rennes à Fougères. Il passe son enfance à Rennes et fréquente les écoles primaires Sainte-Anne, de la rue de Saint-MaIo et de la rue d’Échange;  le 1er octobre 1936, il entre à l’Arsenal de Rennes où sa formation d’apprenti ajusteur achevée, il sera embauché.
Le 27 juin 1941,il épouse un rennaise, Alphonsine RUE. Le couple demeurait 6 rue Pinot-du-Duclos.

Dès la fin de l’année 1940, il distribua les éditions parisiennes et locales des journaux clandestins du Parti communiste..

Joseph Boussin devient membre de la branche militaire du Parti Communiste Français clandestin : l’Organisation Spéciale de combat (OS), groupe ayant pour mission de récupérer des armes et des explosifs, de réaliser des actions de sabotage mais aussi d’intimider les collaborateurs et de protéger les militants. Le 15 mai 1941, le PCF en quête d’une meilleure organisation, crée le Front National de lutte pour l’indépendance de la France. Boussin y adhère et poursuit les actions de propagande

En juillet 1941, à l'occasion de la venue de Borotra (Ministre du Gouvernement de Vichy), il participe à une série d'actions: inscriptions antiallemandes sur la piste du vélodrome rennais, drapeaux français accrochés aux fils électriques, et attentats dirigés contre les permanences du Rassemblement National Populaire, du Parti Populaire Français, et de la Légion des Volontaires Français.

Selon le témoignage de Jean Rolland, le couple Boussin cacha un moment, en septembre 1941, Louis Coquillet, responsable des jeunesses communistes, alors qu’il est traqué par la police.

Durant l'hiver 1941-1942, son domicile devient le lieu de rendez-vous des responsables départementaux du Front National. Il va effectuer aussi des collectes d'argent, destinées à aider les résistants emprisonnés.

Le 19 avril 1942, il participe avec Maurice Fourrier à l’attentat au Théâtre de Rennes, lors d’une réunion du Parti Populaire Français présidée ce jour-là par son responsable national, JJacques Doriot. L’auteur de l’attentat, Maurice Fourrier, avait 19 ans et était également ajusteur, ainsi qu’agent technique au dépôt de la SNCF.  

Joseph Boussin et Alphonsine sont arrêtés le 31 juillet 1942, lui est incarcéré à la prison Jacques Cartier, pour actes de franc-tireur. Il est déféré au Tribunal Militaire allemand à Rennes (FK 748). Du 15 au 22 décembre 1942, son avocat, qui se charge de la défense des 30 camarades dont deux femmes, tente d’atténuer la sentence, en expliquant bien que les attentats qu’ils sont accusés d’avoir commis « n’ont fait aucune victime, seulement des dégâts matériels légers ».  Le procès est vite expédié, pour lui comme pour les autres accusés. Le tribunal condamne 25 d’entre eux à mort le 22/12/1942. Il semble que son épouse ait fait l'objet d'une demande d'instruction complémentaire et ne sera donc pas condamnée à mort.

Lors d’un procès tenu entre le 15 et le 22 décembre, les Allemands lui reprocheront deux sabotages de lignes téléphoniques allemandes, l'une à Ste Foix, le 12 mai 1942 et l'autre boulevard Jean Mermoz.

L’Ouest Éclair du 26/27 décembre 1942 titre : " 25 terroristes condamnés à mort par le Tribunal militaire allemand de Rennes ". Le Président du Tribunal justifie ainsi cette sentence : "Les peines qui sont prononcées serviront á la population française, puisqu'elles éviteront á l'avenir de nouveaux attentats... Le tribunal est certain qu'il trouvera la compréhension chez les Français raisonnables.". Face à cette annonce, l’émotion est vive à Rennes. Le maire de Rennes François Château, ainsi que l’archevêque, interviennent auprès de la Feldkommandantur pour obtenir leur grâce, mais sans succès.

Le 30 décembre, Joseph Boussin et les 24 autres condamnés sont transportés de la prison jusqu’au stand de tir de la Maltière, par deux camions cellulaires. En sortant de la prison, ses parents comme les autres résidents du Foyer Rennais les entendent chanter la Marseillaise tandis qu’ils sont emportés. Ils sont exécutés par groupe de trois, entre 9h15 et 10h20.

Les suppliciés sont sommairement enterrés par les Allemands le jour même, au cimetière de Saint-Jacques-de-la-Lande. Face au refus des prisonniers coloniaux détenus au camp de la Marne à St-Jacques et réquisitionnés pour cette tâche, d’inhumer ces hommes «comme des chiens », les Allemands sont tout de même contraints de fabriquer rapidement des boites pour les inhumer individuellement. Et malgré l’interdiction, de nombreuses fleurs sont déposées sur les tombes dans les jours qui suivent.

En janvier 1945, au lendemain de la guerre, une chapelle ardente est installée dans la Salle des Pas Perdus du Palais de Justice (Parlement de Bretagne) pour accueillir les dépouilles des suppliciés et permettre le recueillement des Rennais, à l’endroit même où ces hommes avaient été condamnés à mort. Des obsèques officielles ont lieu, et 14 des 25 corps sont ensuite inhumés au carré des Résistants au Cimetière de l’Est le 27 janvier 1945.

Son épouse Alphonsine née RUE le 17 décembre 1920, fut condamnée à 15 mois de prison et déportée en Allemagne, puis ramenée à la prison de Fresnes et libérée le 16 décembre 1943.

Une rue de Saint-Jacques de la Lande porte son nom.
Son patronyme est inscrit sur quatre monuments: à Rennes, sur le carré des fusillés, sur le monument de la Résistance et au « Panthéon » de l’hôtel de ville, et sur la stèle des fusillés de la Maltière à Saint-Jacques-de-la-Lande.

Sources: Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 167J13, 134W19, 1045W50. – DAVCC, Caen, B VIII 3, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – Jean Rolland, Mon combat pour la liberté, Éd. Le Baobab, 2013. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012. – Notes Dominique Tantin. Mémoire de granit. -  Le Maitron-en-ligne. Travail de Nathalie Bidan sur le Carré des Résistants du cimetière de l’Est à Rennes.


Auteurs de la fiche: Jean Paul Louvet, Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly

BRAS Jean Marie Joseph. Né le 30 août 1899 à Étrelles (Ille-et-Vilaine), au village de la Germandière, fusillé le 30 décembre 1942 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; cheminot ; militant du Parti communiste clandestin.  

C’est le fils de Jean-Marie, cultivateur, et de Marie Rousseau.

Jean fait son service militaire dans l’Infanterie, et il sert dans les zouaves au Maroc de 1920 à 1922.

Il se marie avec Anastasie Hazo à l’hôtel de ville de Rennes le 19 mars 1926, il est  père d’un enfant.

Il est  chauffeur aux Chemins de Fer de l'Ouest, puis il travaille à l'Arsenal de Rennes de septembre 1939 à août 1940, avant de retourner aux Chemins de fer.

Militant du Parti Communiste clandestin, dès septembre 1940, il participe activement aux activités de résistance du parti Communiste de la SNCF. Il distribue des journaux parisiens et locaux du PC. Membre de la branche militaire du Parti Communiste clandestin : l’OS (Organisation Spéciale), il participe dès avril 1942 à des actions de sabotage de matériel de transport allemand. Aux Chemins de fer de l’Ouest, il fait partie des premiers groupes du Front-National qui deviendront les Francs-Tireurs et Partisans (FTPF) mis en place dans les ateliers, qui organisent différentes actions.

Jean est le meilleur ami d’Émile Drouillas, dit « Laporte », secrétaire général du PC clandestin départemental, qui le reçoit régulièrement chez lui (témoignage de la fille d’Émile Drouillas, Renée Thouanel).

Il est arrêté le 13 juillet 1942. La police française trouve du matériel clandestin dans son jardin. Il est incarcéré à la prison Jacques Cartier, où il se retrouve avec une dizaine de camarades militants, arrêtés à la suite d’une grande opération de répression menée par la police française et les services spéciaux allemands.

Le procès débute le 15 décembre 1942, présidé par le Tribunal Militaire Allemand FK 748 de Rennes. Jean Bras, comme 24 autres Résistants, est condamné à mort, pour acte de franc-tireur. Il est fusillé le 30 décembre 1942 à 9h20, sur le champ de tir de La Maltière à St Jacques-de-la Lande.

A la libération, des obsèques officielles ont lieu en janvier 1945. Les 25 cercueils sont placés pendant deux jours dans la salle des pas perdus du Palais de Justice de Rennes (Parlement de Bretagne), dans ce bâtiment où ces 25 Résistants avaient été jugés. Il est ensuite inhumé au Carré des Résistants au cimetière de l’Est de Rennes.

A titre posthume, Jean Bras est titulaire d'une citation à l'Ordre du Régiment comportant attribution de la Croix de Guerre et de la médaille Militaire

Sources: Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 167J13, 134W19, 1045W50, 6ETP2-31 – DAVCC, Caen, B VIII 3, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – Jean Rolland, Mon combat pour la liberté, Éd. Le Baobab, 2013. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012, - Mémoire de granit p 26, - Le Maitron-en-ligne. « 1940-1944 ; les fusillés », éditions de l’Atelier, Travail de Nathalie Bidan sur le Carré des Fusillés du cimetière de l’Est

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly, Jean Paul Louvet

BRAULT Jean-Baptiste, François Eugène. Né le 10 mai 1918 à Taden (22), fusillé le 31 mai 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine); granitier ; membre du Parti communiste clandestin ; résistant F.T.P.F.. Fusillé le 31 mai 1944 à La-Maltière

Jean-Baptiste Brault était le fils de Baptiste Brault, né en 1872, laboureur demeurant « Aux Portes » en Taden, et de Cécile Lemée, née en 1877, ménagère. Célibataire, demeurant La Ville-aux-Cailles en Le-Hinglé.

Mobilisé en 1939, il fut gravement blessé à une cheville pendant la Drôle de guerre. Après avoir été soigné dans divers hôpitaux, malgré une blessure qui ne guérissait pas, il reprit son travail d’ouvrier carrier dans le bassin du Hinglé (22). Profondément marqué par la culture revendicative et révolutionnaire de la profession, il intégra, comme beaucoup de ses compagnons de travail, la résistance F.T.P..

Brault fit partie du groupe HESRY chargé de mener des opérations militaires dans la région de Dinan (22) (Matricule 10230). Il participe à de nombreuses récupérations de dynamite aux carrières allemandes de la Pyrie (Côtes d'Armor). Sabotages sur la ligne haute tension Rophémel-Plancoët( 8 pylônes abattus).

La libération de deux membres de la direction F.T.P. d’Ille-et-Vilaine, Jean-Marie Guérillon et Jean Marguerite, arrêtés le 1er avril à Dinan, devint un objectif majeur. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de la prison de Dinan pour les exfiltrer. Cette opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes relevant de l’épopée, fut menée sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des F.T.P. d’Ille-et-Vilaine. Le 8 mai, Jean-Baptiste Brault fut alerté par Oreste Beghetti, résistant, futur maire de la commune. Mais il ne s’enfuit pas. Le lendemain, sur dénonciation d’un voisin, il fut arrêté par les Allemands.

Au cours de son arrestation, alors qu’il se rendit sans opposition, des coups de feu furent tirés dans la maison, le plafond de sa chambre porta longtemps les traces de balles. Jean-Baptiste Brault fut incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes. Le 30 mai 1944, il fut jugé et condamné à la peine de mort. Le lendemain 31 mai 1944, il a été fusillé à 6 h 35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec ses neuf camarades Marcel Blanchard, René Fayon, Jean Garnier, Louis Hesry, Francis Lafranche, Henri Laplanche, Charles Maillard, Jean Perquis et Hippolyte Thomas.

Jean-Baptiste Brault avait vingt-six ans.

Il fut d’abord inhumé au cimetière de l’Est à Rennes. Exhumé le 16 septembre 1944, il fut enterré au cimetière du Hinglé. Sa sépulture au cimetière du Hinglé est commune à celle de Marcel Blanchard et Jean Garnier.
Son nom figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur le monument de la Résistance et de la déportation à Dinan (Côtes-d’Armor).
Jean-Baptiste Brault fut décoré à titre posthume de la Croix de guerre et de la Médaille militaire.

Citation à titre posthume"Homme tenace a toujours lutté contre l'ennemi, a participé a de nombreux coups de main et à la libération de deux patriotes à la prison de Dinan, est mort en brave le 31 mai 1944 après bien des souffrances". Sépulture dans le cimetière du Hinglé, une rue de la commune porte son nom. 

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W104, 2W106, 2W109. –  ADIV 167 J, -DAVCC, Caen. – « Épopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 2, 1995. – Louis Pétri, Les hommes du Maquis, Le Patriote de l’Ouest, 1945. – Collectif, Le peuple des carrières, Éd. Apogée, 2011. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – État civil. – Témoignage de Louis Gontran, neveu de Jean-Baptiste Brault.  Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly, Jean paul Louvet

 

BROSSIER Marcel. Né le 3 mars 1909 à Sainte-Gauburge (Orne). Célibataire, Marcel Brossier demeurait 33 rue Duhamel à Rennes où il exerçait la profession de mécanicien. Arrêté le 1er septembre 1940 à Rennes, il fut condamné à mort le 12 septembre 1940 par le tribunal militaire de la Feldkommandantur (FK 581 Rennes) pour « sabotage de câbles de transmissions allemands ». Il a été fusillé le 17 septembre 1940 à La Maltière à 10 heures. Ce fut le premier fusillé pour acte de résistance en Bretagne. Son exécution fut relayée par une campagne d’affichage à Rennes ainsi que dans tout le département d’Ille-et-Vilaine. Document. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Trouville-sur-mer.

Sources: DAVCC, Caen, B VIII 3, Liste S1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Éd. de l’Atelier, 2005. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), ouvrage collectif, Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.  Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Jean Paul Louvet, Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly.

BRUCHET Roqer. Né le 17 février 1911 à Rennes. Fusillé en 1944 à La-Maltière

Négociant.

BURGOT Jean Paul. Né le 28 juin 1923 à Parigny (Manche), fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; ouvrier charcutier.

Fils de Jean, Marie Burgot, minotier, et de Léontine Mottier, sans profession, Jean Burgot, célibataire, exerçait la profession d’ouvrier charcutier à Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche). À dix-sept ans, au moment de la débâcle, il fit le serment de lutter contre les nazis. Il quitta la Manche pour échapper au STO en septembre 1943, il rejoint le maquis d'Elven (Morbihan) et participe à l'organisation F.T.P. dans la région d'Elven et au camouflage des matériaux. Suite à une dénonciation, il est arrêté début juin 1944, par la Gestapo et transféré à Rennes. Le 7 juin 1944, il fut condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur (FK 748 Rennes) pour « actes de franc-tireur » et fusillé le lendemain, 8 juin 1944, à la caserne du Colombier à Rennes.

Discours du capitaine BLOUET, chef départemental F.T.P. à l’inhumation de Jean BURGOT, à St-Hilaire-du-Harcouet.

Carte postale écrite à ses parents

Sources: ADIV 167 J, DAVCC, Caen, Liste S1744 (Notes Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Éd. de l’Atelier, 2005. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.  Le Maitron-en-ligne. – État civil.

Auteurs de la fiche: JeanPaul Louvet, Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly

CALINDRE  Henri. Né le 21 mars 1907 à Ploërmel. (Morbihan)  Sous-lieutenant, chef de groupe au sein des Corps Francs Vengeance du Morbihan. Fusillé le 30 juin 1944 à La Maltière.

Son père est libraire. Après ses études au lycée Lamennais et au petit séminaire, il entre comme clerc dans une étude d’avoué. Il prépare une capacité en droit. Il est aussi chroniqueur sportif pour le journal local. Mais Henri Calindre aime avant tout le théâtre et se fait connaître, sous le nom de Mystringue, pour ses qualités de poète et de conteur du pays gallo. Il se présente au public avec sa blouse paysanne et son chapeau à ruban. Il est mobilisé en 1939 et revient au pays après la débâcle. Il entre à la mairie de Ploërmel au service du ravitaillement où il essaie de rendre service à la population en difficultés. Contacté en août 1942 par un service de renseignements de la Résistance, il commence le combat des soldats de l’ombre. Le 22 février 1944, au retour d’une mission à Rennes avec Louis Cherel, ils ont un accident de voiture. Ils sont hospitalisés ; mais le 3 mars, les Allemands les arrêtent sur leur lit d’hôpital, les torturent pour les faire parler et les enferment à la prison de Vannes puis au Fort de Penthièvre où ils retrouvent d’autres Ploërmelais. Henri Calindre essaie de remonter le moral de ses amis en leur racontant de bonnes histoires du pays gallo. C’est son dernier spectacle. Le lendemain, ils sont transférés au camp Margueritte à Rennes. Fusillé à 37 ans.

 Papiers le concernant déposés à la BDIC de Nanterre.

CAOUREN Pierre, [CAOUÉRON Pierre]. Dit aussi CAOUVEN Pierre, Jean. Né le 8 mai 1922 à Locmaria-Berrien (Finistère), fusillé le 8 juin 1944 au Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; agriculteur ; communiste ; membre des F.T.P.F... Fusillé le 8 juin 1944 au Colombier.

Fils de François Caouren et d’Alexandrine Bizouarn, née le 7 février 1896 à Berrien (Finistère), Pierre Caouren, agriculteur comme ses parents, habitait Huelgoat (Finistère) avant septembre 1939.
Militant communiste. dans la clandestinité, sous l'occupation allemande, propagandiste résistant, il diffusa les tracts et les journaux du P.C.F., du F.N. etc. Membre des F.T.P.,  il prit une part active à de nombreuses opérations contre l'occupant.

 

Il fut arrêté le 18 juillet 1943 à Poullaouen (Finistère) par la Feldgendarmerie, condamné à mort le 7 juin 1944, et transféré le 19 juillet à la prison de Pontagnou à Brest puis à Rennes. Il a été fusillé le 8 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande ou à la caserne du Colombier, en même temps que Marcel Grall, Ernest Le Borgne, et Auguste David.
Sans doute est-ce le même que ce résistant orthographié Pierre Caouéron, par Eugène Kerbaul.
On lui attribua à titre posthume la Médaille militaire, la Croix de guerre avec palme (décret du 27 juin 1955 paru au JO du 1er juillet).
Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de la Résistance à Rennes, cimetière de l’Est, place du Maréchal-Juin à Rennes, sur le Mémorial des fusillés de la caserne du Colombier à Rennes, ainsi que sur le monument aux morts d’Huelgoat (Finistère).

Sources: Fichier des fusillés, archives de la FNDIRP du Finistère-Nord, à Brest. – DAVCC (Notes Thomas Pouty). – Eugène Kerbaul, 1918-1945, 1 640 militants du Finistère, Presses de l’imprimerie commerciale de Rennes, 1988. – État civil.  Le Maitron-en-ligne.

Auteurs: Gilles Pichavant, Jean Paul Louvet

CHEREL Louis. Fusillé le 30 juin1944 à La Maltière. Agé de 24 ans
Alias Petit Louis.
Né le 4 janvier 1920 à Ploërmel dans le Morbihan. Mécanicien. Réfractaire et membre du BOA. Sa famille est terriblement éprouvée par la guerre car ils font actes de résistance. Le père, Louis Chérel, meurt à la prison de Rennes après avoir subi des tortures à la prison de Vannes et au Fort de Penthièvre. Un des frères est prisonnier en Allemagne depuis 1940. Une des sœurs, Marie Chérel, a été déportée car elle est gaulliste. Engagé le 1er janvier 1943 en qualité d’homme d’opérations de la section A.C, a ensuite travaillé avec L’A.S F.F. Il faisait partie du 12e bataillon de FFI dans le Morbihan. Agent P2 dans les FFC., réseau Action R.M. Louis Chérel qui a été accidenté avec Henri Calindre, est arrêté sur son lit d’hôpital  le 3 mars 1944 à l'hôpital de Ploërmel par les Allemands, alors qu’il a une jambe cassée. Comme son ami Henri, il subit les coups et les tortures dans la prison de Vannes et au Fort de Penthièvre. Il est transféré à Rennes à la caserne Margueritte à Rennes. Condamné le 29 juin comme franc-tireur, il est fusillé à La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande le 30 juin 1944. Homologué au grade de sous-lieutenant. (Son père Joseph, agent P2 du même réseau,  arrêté le 28 mai 1944 pour les mêmes motifs et torturé à la suite de tortures au camp Margueritte décède à l'hôpital de Ponchaillou le 10 juin 1944). Distinctions: La médaille de la Liberté (Medal of Freedom),prestigieuse décoration militaire lui a été attribuée par le président des États-Unis d'Amérique pour récompenser les services rendus par des civils à la nation. Sources: AC 21 P 249 884 -21P 435 914.

CHEVALIER Pierre. Fusillé le 30 juin 1944 à La Maltière

Né le 11 décembre 1922 à Guyancourt (Seine-et-Oise). Réfractaire au S.T.O. FFI depuis septembre 1943 dans le Morbihan Arrêté le 23 mai 1944 près de Pontivy, porteur de fonds et de documents, il est transféré à la prison Jacques Cartier le 19 juin 1944. Source: AC 21 P 249 930 - AC 21P 436 032.

CLAVERIE François. Né le 12 octobre 1879 à Le Cuing (Haute-Garonne), fusillé le 23 juillet 1942 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine)

François Claverie était le fils de Jean-Bernard Claverie, agriculteur né en 1837, et de Bertrande Verdier, ménagère de vingt et un ans. Il quitta le Sud-Ouest pour la région parisienne où il se maria en 1899 à Gagny (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis). Veuf, il épousa en secondes noces Anne-Marie Mudès en 1924 dans le Xe arrondissement de Paris. Installé à Kervegan en Plouézec (22) depuis 1939, François Claverie, cultivateur, avait un enfant.

Le jeudi 11 juin 1942, il fut arrêté sur dénonciation à 7 heures du matin à son domicile pour détention d’un vieux pistolet, d’une canne fusil et d’un fusil allemand datant de la guerre de 1914-1918. Condamné à mort, il a été fusillé le 23 juillet 1942 à 14 heures au camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande. À soixante-trois ans, il fut le plus vieux fusillé du département. Le nom de François Claverie figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande. À 63 ans, il fut le plus vieux fusillé du département.

Selon les indications reportées sur son acte de naissance, il serait « Mort pour la France » le 23 juin 1944 à Rennes. En 2011, son nom ne figurait pas sur le monument aux morts de sa commune natale.

Sources: DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W107. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – Renseignements fournis par la mairie de Le Cuing. Le Maitron-en-ligne.

Auteurs de la fiche: Jean Paul Louvet, Alain Prigent, Serge Tilly

COANT Francis. Né le 15 août 1916 à Scrignac (Finistère), fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; cultivateur ; militant communiste, F.T.P.F.. Fusillé le 8 juin 1944 au Colombier.

Fils d’Yves Coant, cultivateur, et de Marie Daniel, ménagère, Francis Coant, cultivateur, célibataire, demeurait à Scrignac. Militant communiste, appartenant au bataillon F.T.P.F. « Guilloux » du maquis de Scrignac, il fut arrêté sur dénonciation à Scrignac le 8 mai 1944 par le kommando de Landerneau, composé d’autonomistes bretons. Il fut Incarcéré à la prison Saint-Charles à Quimper puis à la prison Jacques-Cartier à Rennes. Le 7 juin 1944, il fut condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur (FK 748 Rennes) et fusillé, le lendemain 8 juin 1944 à la caserne du Colombier à Rennes. Il fut exécuté en même temps que son cousin Louis Coant arrêté dans la même affaire.

 Sources: DAVCC, Caen, Liste S1744 (Notes Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés, op. cit. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.  Le Maitron-en-ligne. – État civil.

Auteurs: Alain Prigent, Serge Tilly, Renée Thouanel

COANT Louis Armel.  Né le 29 octobre 1920 à Scrignac (Finistère), fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; cultivateur ; F.T.P.F.

Fils de Pierre Coant, cultivateur, et de Joséphine Keriel, ménagère, Louis Coant, cultivateur, célibataire, demeurait à Scrignac. . Appartenant au bataillon F.T.P.F. « Guilloux » du maquis de Scrignac, il fut arrêté sur dénonciation par Corre à Scrignac le 8 mai 1944 par le kommando de Landerneau, composé d’autonomistes bretons

 Il fut incarcéré à la prison Saint-Charles à Quimper puis à la prison Jacques-Cartier à Rennes. Le 7 juin 1944, il fut condamné à mort par le tribunal de la Feldkommandantur (FK 748 Rennes) et fusillé le lendemain 8 juin 1944 à la caserne du Colombier à Rennes. Il fut exécuté en même temps que son cousin Francis Coant arrêté dans la même affaire. Il a reçu la mention « Mort pour la France ».

Sources: DAVCC, Caen, Liste S1744 (Notes Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Éd. de l’Atelier, 2005. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.  Le Maitron-en-ligne. – État civil.

Auteurs: Jean Paul Louvet, Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly

CORBEL Alexis. Fusillé  à La-Maltière.

COTTE Roger. Né le 29 janvier 1907 à La Vieille-Lyre dans l'Eure. Fusillé le 8 juin 1944 au Colombier

Domicilié à Pontivy, garagiste, arrêté le 14 avril 1944.

 

 

DACQUAY François. Fusillé le 8 juin 1944 au Colombier

Né le 28 février 1902 à Guer (Morbihan) Cultivateur à  Talven en Malguenac. Militant du mouvement France Combattante dans le Morbihan, résistant du réseau de Pontivy, il est arrêté le 14 avril 1944. À son domicile lieu-dit Talvern (Malguenac) par la Gestapo sur dénonciation. À sa ferme, il hébergeait des aviateurs alliés et possédait un dépôt d'armes. Médaille de la résistance à titre posthume.

Mémorial de BaisDANIEL Jean-Baptiste. 41 ans. Il est fusillé sans jugement le 19 juillet 1944 à La-Maltière.

Né à Carentoir (Morbihan) le 14 février 1903, sabotier à Bais. Marié à Jeanne Letournel. Père de deux enfants. Arrêté le 16 juillet 1944 au village de la "Gousserie" à Bais avec 54 autres personnes(  BRUCHET Roger, DE BOCK Oscar, DESILLES Léon, GAUTIER Augustin, LAMIGE François,  par des miliciens. Interrogés sous la torture, ils sont chargés dans un camion pour être achevés d'une balle dans la nuque à Saint-Jacques-de-la-Lande.

Une stèle à la mémoire des victimes du 16 juillet 1944 à Bais

DAVID Auguste. Né le 24 mars 1920 à Callac-de-Bretagne (22), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; coiffeur ; F.T.P.F. ; militant des Jeunesses communistes.

Auguste David était le fils de Jean Marie David, maçon, et de Marie Alexandrine Le Men, ménagère. Coiffeur à Callac-de-Bretagne, rue de Clesmeur, Auguste David, militant des Jeunesses communistes clandestines, fut interné pendant 10 mois, à Châteaubriant (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) le 27 octobre 1941 pour avoir distribué des tracts communistes au printemps 1941.

Libéré le 6 juin 1942, il intégra un groupe F.T.P. du Finistère pour échapper au Service du travail obligatoire (STO). Participant à l’attaque de la mairie de Plounévez-du-Faou le 3 août 1943, il fut arrêté le lendemain par le gendarme Le Noan de la brigade de Callac-de-Bretagne. Il fut incarcéré et martyrisé par la Gestapo à Brest puis à Rennes. Le 7 juin 1944, il fut condamné à la peine de mort par un tribunal allemand et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec trente et un autres camarades dont huit Républicains espagnols. Auguste David avait vingt-quatre ans.
Son frère Joseph David né le 27 septembre 1921 à Callac-de-Bretagne, ouvrier agricole, demeurant 8 rue Traversière à Callac-de-Bretagne, fut arrêté lors de la rafle de Callac-de-Bretagne le 9 avril 1944. Il fut déporté au camp de concentration de Buchenwald (Allemagne) où il décéda le 16 mars 1945.

Le nom d’Auguste David figure sur le monument du Colombier à Rennes, sur la plaque de la salle des fêtes de Callac-de-Bretagne et sur le monument de la Déportation et de la Résistance, au lieu-dit La Pie en Paule marguerite(22).
L’acte d’état civil comporte la mention « Mort pour la France ».

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W128, 1043W31 à 34, activité du PCF (1940-1944). – Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la cour de justice de Rennes, Procès Léon Renard, juin 1946. – L’Aube Nouvelle, Ouest-Matin. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – État civil, Callac-de-Bretagne.  Le Maitron-en-ligne.

Auteurs; Jean Paul louvet, Alain Prigent, Serge Tilly

DE BOCK Oscar. Fusillé le 18 ou 19 juillet 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande. 21 ans.

Mémorial de BaisNé à Louvigné-de-Bais le 6  avril  1923, cultivateur à Bais. Célibataire. Arrêté le 16 juillet 1944 au village de la "Gousserie" à Bais avec 54 autres personnes(  BRUCHET Roger, DANIEL Jean-Baptiste, DE BOCK Oscar, DESILLES Léon, GAUTIER Augustin, LAMIGE François,  par des miliciens. Interrogés sous la torture, ils sont chargés dans un camion pour être achevés d'une balle dans la nuque à Saint-Jacques-de-la-Lande.

Une stèle à la mémoire des victimes du 16 juillet 1944 à Bais

DENIEL Albert. Fusillé le 30 décembre 1942 à La-Maltière
Né le 27 septembre 1915 à Morlaix (Finistère), fusillé le 30 décembre 1942 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine); chauffagiste; militant du Parti communiste clandestin.

Célibataire, Albert Déniel, monteur en chauffage central, habitait au 17 rue Dom-Maurice à Rennes. Membre de la branche militaire du PCF clandestin, l'OS (Organisation spéciale), il participa aux actions de propagande. Il transporta des explosifs à Saint-Malo qui servirent pour attentats. Arrêté le 1er septembre 1942 à Rennes en possession d'armes, il fut incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes où il retrouva plusieurs dizaines de militants arrêtés à la suite d'une grande opération de répression mené par les services spéciaux allemands. Lors d'un procès commencé le 15 décembre, il fut condamné à mort le 22 décembre par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes pour « actes de franc-tireur». Albert Déniel a été fusillé quelques jours plus tard le 30 décembre 1942 à 9 h 42 avec vingt-quatre autres camarades, parmi lesquels son frère aîné Yves Déniel*.

À la Libération, le 25 janvier 1945, des obsèques officielles furent organisées au palais de justice de Rennes,

SOURCES: Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 167J13, 134W19, 1045W50. - DAVCC, Caen, B VIII 3, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). - Jean Rolland, Mon combat pour la liberté, Éd. Le Baobab, 2013. - Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.

DENIEL Yves. Fusillé le 30 décembre 1942 à La-Maltière

Né à Morlaix le 15 avril 1912. Célibataire, il travaille comme comptable à l'entreprise Badault et réside 17 rue Thomas Connecte à Rennes. Il reproduit des tracts, élabore des textes de propagande anti-allemands.  Célibataire, il résidait à Rennes (Ille-et-Vilaine)au 17 rue Dom Morice.

Résistant, il reproduisit des tracts anti-allemands et élabora des textes de propagande. Il fut arrêté, une première fois, le 30 juillet 1910 pour avoir désarmé un soldat allemand et fut condamné à neuf mois de prison.

Yves Déniel fut arrêté le 1er septembre 1942 à Rennes, pour "actes de franc tireur et espionage". Il fut emprisonné à la prison Jacques Cartier de Rennes.

Condamné à mort le 22 décembre 1942 par le tribunal militaire allemand (FK 748) de Rennes, Yves Déniela été fusillé le 30 décembre 1942 à Saint-Jacques -de-la-Lande à 9h30 avec 24 autres camarades, dont son frère Albert Déniel.  Source:  DAVCC 27 P6 Caen. Renée Thouanel , La Maltière (1940-1944) Ed. mairie de Saint-Jacques -de-la-Lande.

DERO Henry. Fusillé le 30 décembre 1942 à La-Maltière à 21 ans.

Né le 29 octobre 1906 à Brehand Loudéac dans les Côtes d'Armor. Demeuré célibataire, il réside au 25 de la rue de Dinan et exerce la profession de tourneur sur métaux.
A partir du mois de février 1941, il distribue tracts et journaux clandestins en août 1942, il participe au vol d’explosifs à Saint-Pierre-de-Plesguen. Domicilié 101 boulevard Voltaire à Rennes.
Arrêté pour activité communiste, il est incarcéré à la prison Saint-Hélier.1

DESHOMMES Albert. Né le 15 novembre 1921 à Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine), fusillé le 30 décembre 1942 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; cordonnier ; militant du Parti communiste clandestin.

Fils de Jean-Baptiste Deshommes et de Marie, Rose Péchard, célibataire, habitant 8 rue de Brest à Rennes, Albert Deshommes exerçait la profession de cordonnier. En juin 1940, il travaille chez M. Miguer 6, rue de Brest à Rennes et réside avec ses parents au n° 58 de la rue de Nantes. Dès le mois de septembre 1941, il fit de la propagande anti allemande isolée. Membre de la branche militaire du PCF clandestin, l’OS (Organisation spéciale), il participa à des actions de sabotage en particulier le 21 mai 1942 contre un pylône à Sainte-Foix près de Rennes avec Pierre Langlais et Maurice Fourrier,  attaque à la bombe d'un lieu de réunion des Allemands, boulevard de Sévigné), entrepôt d'armes et d' explosifs au domicile de ses parents.

Il fut arrêté par la Sipo-SD le 15 juillet 1942 à Rennes alors qu’il se rendait chez son patron pour travailler. Albert Deshommes fut incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes où il retrouva plusieurs dizaines de militants arrêtés à la suite d’une grande opération de répression mené conjointement avec les services spéciaux allemands. Lors d’un procès commencé le 15 décembre, il fut condamné à mort le 22 décembre par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes pour « actes de franc-tireur ». Albert Deshommes a été fusillé quelques jours plus tard le 30 décembre 1942 à 10 h 08 avec vingt-quatre autres camarades. À la Libération, le 25 janvier 1945, des obsèques officielles eurent lieu au palais de justice de Rennes.
Son nom est inscrit à Vern-sur-Seiche sur le monument aux mort et sur la stèle commémorative, à Rennes sur le « panthéon » de l’hôtel de ville et sur la stèle aux fusillés de Saint-Jacques-de-la-Lande.

Sources: Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 167J13, 134W19, 1045W50. – DAVCC, Caen, B VIII 3, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – Jean Rolland, Mon combat pour la liberté, Éd. Le Baobab, 2013. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.  Le Maitron-en-ligne

Extrait de la condamnation

Auteurs: Jean paul Louvet, Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly.

DESILLES Léon. Né le 8 août 1904 à Lalleu (Ille-et Vilaine).  Fusillé le 18 ou 19 juillet à Saint-Jacques-de-la-Lande. 43 ans.

Mémorial de Bais Cantonnier. Marié à Florentine Cannecu. Arrêté le 16 juillet 1944 au village de la "Gousserie" à Bais avec 54 autres personnes(  BRUCHET Roger, DANIEL Jean-Baptiste, DE BOCK Oscar, DESILLES Léon, GAUTIER Augustin, LAMIGE François,  par des miliciens. Interrogés sous la torture, ils sont chargés dans un camion pour être achevés d'une balle dans la nuque à Saint-Jacques-de-la-Lande.

Une stèle à la mémoire des victimes du 16 juillet 1944 à Bais

DORLEANS Lionel, Bernard

Né le 3 novembre 1924 à Grandpré (Ardennes), fusillé le 30 juin 1944 au champ de tir de La Maltière à Saint-Jacques-de-la-Lande (llle-et-Vilaine); employé ; membre des Forces françaises de l'intérieur (FFI).

Lionel Dorléans était le Fils d’Eugène, Henri, Auguste Dorléans, receveur de l’Enregistrement et d’Eugénie, Elisabeth Dupré, son épouse, originaire de Pontarlier (Doubs), sans profession. Ses parents demeuraient pendant la guerre rue de la Santé à Ploërmel (Morbihan).

Célibataire, employé à l'Industrielle, il s'engagea dans les Forces françaises combattantes (FFC) au mois de septembre 1943 dans le groupe Action. Sous-lieutenant au 12e bataillon FFI à partir du 1er janvier 1944, il était sous les ordres de Théo Guillo, de Vannes, et de Le Tac, de Rennes.

Alors qu'il regagnait la maison paternelle il fut arrêté le 19 février 1944 par la Feldgendarmerie. Transféré à la prison de Vannes (19 février 1944-fin avril 1944) puis au fort de Penthièvre en Quiberon (fin avril-20 mai 1944) et enfin à la prison Margueritte (à partir du 20 mai 1944), il fut condamné à mort le 29 juin 1944 par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur de Rennes FK 748 (dossier Vannes LA8574) comme «franc-tireur» et pour avoir caché des armes parachutées. Il fut exécuté le lendemain en même temps qu'Henri Calindre* et Louis Chérel*, et Louis Hervy, impliqués dans la même affaire.

Le statut d'Interné Résistant lui fut attribué au mois de novembre 1955. Il reçut la Légion d'honneur et la Croix de guerre à titre posthume.

Sources: DAVCC, Caen, 21P 121368.21 P 444 450  - J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l'Occupation (1940-1944), op. cit. - Site des fusillés d'Ille-et-Vilaine. - Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Éd. Mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande, 2013.

Alain Prigent, Serge Tilly, Daniel Heudré

FAYON René. Né le 5 mai 1905 à Feins (Ille-et-Vilaine), fusillé le 31 mai 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; gardien de pont ; résistant F.T.P.F..

René Fayon était le fils de Pierre Fayon, cultivateur né en 1880, qui épousa Marie Bénis, cultivatrice née en 1871.
Marié avec Anna Briand le 23 juillet 1923 à Feins, René Fayon demeurait 8 rue du Port à Dinan au moment de son arrestation. Le couple avait quatre enfants. René Fayon fut requis comme garde au pont de la Fontaine des eaux à Dinan.

Fayon avait intégré la Résistance F.T.P.. Il fit partie du groupe chargé de mener des opérations militaires sensibles dans les régions de Dinan (22) et de Vitré (Ille-et-Vilaine). La libération de deux membres de la direction F.T.P. d’Ille-et-Vilaine, Jean-Marie Guérillon et Jean Marguerite, arrêtés le 1er avril à Dinan, devint un objectif majeur. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de la la prison de Dinan pour les exfiltrer. Cette opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes relevant de l’épopée, fut menée sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des F.T.P. d’Ille-et-Vilaine.

Le 29 avril il participe à l'attaque de la prison de Vitré où 48 prisonniers sont libérés. Le 9 mai 1944 à 1h 30 du matin au cours de son service de garde, près du viaduc sur la ligne de chemin de fer Dinan -Dinard. Soupçonné d'avoir participé à des actes de terrorisme, en possession d'un revolver, il est transféré à la prison Jacques Cartier de Rennes. Condamné à mort le 30 mai 1944, il est fusillé à 6h35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec neuf autres camarades.  Marcel Blanchard, Jean-Baptiste Brault, Jean Garnier, Louis Hesry, Francis Lafranche, Henri Laplanche, Charles Maillard, Jean Perquis et Hippolyte Thomas. Il avait 39 ans.

René Fayon fut d’abord inhumé au cimetière de l’Est à Rennes. Exhumé le 16 septembre 1944, il fut inhumé au cimetière de Dinan le 18 septembre 1944. Son nom figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur le monument de la Résistance et de la Déportation à Dinan (Côtes-d’Armor).
L’acte d’état civil comporte la mention « Mort pour la France ».

Citation à titre posthume: " Le vétéran du groupe, homme sur qui malgré son âge et sa situation de famille n'a pas hésité à sacrifier sa vie pour le salut de la patrie. A participé à la libération de deux patriotes à la prison de Dinan, faisait la liaison avec Dinard. Est mort en héros sous les balles nazies le 31 mai 1944".

Sources: ADIV 167 J 38. - Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 68J17, 2W33, 5W16. – « Épopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 2, 1995. – Louis Pétri, « Les hommes du Maquis », Le Patriote de l’Ouest, 1945. – Collectif, Le peuple des carrières, Éd. Apogée, 2011. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – État civil, Feins.  Le Maitron-en-ligne

Auteurs: Jean Paul Louvet, Alain Prigent, Serge Tilly

FERET Jacques Gérald. Fusillé le 30 juin 1944 à La Maltière. Alias André Jacques LE GALL. 

Jacques, Gérald est né le 10 mai 1922 à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine). Il est connu sous le pseudonyme d’André Jacques Le Gal. Il commence à militer à partir du 1er janvier 1943. Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), il se cache dans la propriété du docteur Sicot, à la pointe Saint-Nicolas-des-Eaux en Arzon, (Morbihan), celui-ci étant sollicité en juin 1943 pour aider à des Opérations Aériennes du Morbihan, par un officier mécanicien parachuté d’Angleterre. Engagé dans les Forces françaises de l’intérieur, il est arrêté le 22 mai  1944 à Saint-Nicolas-des-Eaux (Morbihan) par les Allemands, alors qu’il est en service commandé sur la commune. Il est membre du comité militaire régional au sein des Francs-tireurs et partisans français (FTPF). Il est interné à Pontivy et à Rennes. Il est condamné le 29 juin 1944 par le tribunal militaire allemand de Rennes à la peine de mort pour « actes de terroristes et sabotages contre l’armée allemande ». Il est fusillé le 30 juin 1944 au champ de tir à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine), avec 17 autres résistants de la Bretagne. Impliqué dans la même affaire, réfractaire, Pierre Chevalier, de Guyancourt (Seine-et-Oise),  est arrêté, interné à la prison Jacques Cartier, de Rennes et fusillé le même jour. Jacques Feret est inhumé au cimetière de Saint-Jacques-de-la-Lande. Homologué au grade de sous-lieutenant FFI.  Interné Résistant. Mort pour la France.

SOURCES : AVCC, Caen, 21P 249 930, 21P 436 032 - Renée Thouanel (sous la direction), La Maltière, (1940-1944), Ed. Mairie Saint-Jacques-de-la Lande, 2013.

Daniel Heudré

FLORES CANO Pedro. Né le 16 février 1917 à La Navas de Tolosa, province de Jaén en Andalousie (Espagne), fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; mineur ; dirigeant du groupe F.T.P.- MOI de l’UNE (Union nacional espanola, Union nationale espagnole).

D'une famille de huit enfants, il commença très jeune à travailler dans les mines de plomb de La Carolina, alors entre les mains du capital anglais. Son père Gabriel ainsi que ses frères étaient également embauchés dans la mine.  Militant de l’UGT, il participa aux grèves de 1932 et de 1934. Dès l'annonce du coup d'état militaire de juillet 1936, le jeune Pedro, alors âgé de 19ans, partit défendre la république espagnole agressée.  A La Carolina, il monta  dans un camion avec ses camarades et  s'engagea le 19 septembre 1936 dans le Bataillon «  Victoria ». 

Dans l'armée populaire il avait le grade de sergent jusqu'à ce jour de février 1938 où, après un acte héroïque, alors qu'il combattait dans le secteur Centre, il fut élevé au grade de lieutenant. Pendant la Bataille de l’Ebre, il fut blessé une première fois et après un séjour à l'hôpital de Barcelone, il retourna sur le champ de bataille où, à nouveau, il fut blessé. L'heure de la « Retirada » arriva; Pedro FLORES CANO passa la frontière par le Perthus le 6 février 1939 et après avoir connu avec ses camarades la dureté des camps du sud de la France dont celui d'Argelès, il arriva à Rennes en novembre 1941 pour travailler dans le camp d'aviation de Saint-Jacques, près de Rennes, alors aux mains des Allemands.
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Pedro Florès Cano a été arrêté 23 mars 1944 à Rennes, boulevard Jacques Cartier, au moment où il arrivait chez son ami  Frutos Arribas, lors d’une vaste opération de la Sipo-SD qui aboutit à l’arrestation de presque une centaine de républicains espagnols sur l’ensemble de la Bretagne. Ces arrestations furent consécutives à la trahison de deux membres du réseau. Pedro Florès Cano était membre de l’UNE, responsable depuis septembre 1943 des groupes armés espagnols pour les départements d’Ille-et-Vilaine, Mayenne et Sarthe. Le groupe de l’UNE, branche des F.T.P.-MOI, lié organiquement au PCF espagnol clandestin, était placé sous ses ordres et ceux d’Antonio Barrios Ures, selon un rapport de Louis Pétri. Capitaine F.T.P., il dirigea les groupes armés du réseau « Deportistas » qui fut impliqué dans les attentats contre le cinéma Royal de Rennes alors réservé à l'occupant (Il y entra seul vêtu d'un uniforme allemand et posa une bombe qui fit un mort et quatre blessés)., l’hôtel du Commerce et contre des transformateurs électriques à Nantes et à Rennes. Le groupe opéra également trois déraillements de trains.

Neuf résistants espagnols furent impliqués dans cette affaire. Incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes, Pedro Florès Cano a été condamné à mort le 7 juin 1944 pour « actes de franc-tireur » par le tribunal militaire FK 748 de Rennes. Il a été fusillé le lendemain, 8 juin 1944, au Colombier à Rennes. Avec lui 23 résistants français et huit espagnols (Leoncio Molina Cabre, Tomas Hernandez Diaz, Ramon Nieto Granero, Antonio Sebastian Molero,Lorenzo Montori Romeo, Dionisio Garcia Rubio, Teofilo Turcado Arenas et Antonio Barrios Ures). Les autres membres du réseau  espagnol furent envoyés dans les camps nazis de Bergen Belsen, Neuengamme et Mauthausen.
Quant à son ami Frutos ARRIBAS, il évita l'exécution car le groupe qui se savait trahi eut le temps d'ôter les armes jusqu'alors cachées dans sa cave, boulevard Jacques Cartier et de les transférer rue Gaillon, trois jours avant son arrestation (témoignage de son fils Frutos qui assista à l'arrestation de son père)

Pedro Flores Cano qui était le père de deux enfants, Daniel et Gabrielle, ne put connaître que son fils car Gabrielle est née alors que son père était en prison.

            Ces deux enfants furent placés à l’Assistance Publique et ils n’apprirent que récemment (en 2008) qui était leur père et comment il avait été fusillé.

Daniel porte le nom de son père, il s’appelle Daniel FLORES. Le plus grand désir de Gabrielle serait de pouvoir porter, elle aussi, le nom de son père dont elle a été privée alors qu’elle avait quelques jours.

Ils habitent aujourd’hui dans le sud-ouest de la France. Grâce à l’aide de Gabrielle Garcia, la fille de Pedro Florès Cano a pu faire reconnaître sa filiation en s’appuyant sur des documents retrouvés aux archives par les amis rennais de la République espagnole. Chaque année, des membres de la famille de Pedro Florès Cano viennent à la cérémonie du 8 juin au Colombier. En Espagne, le jeune frère de Pedro Flores était emprisonné et torturé dans les geôles franquistes car il refusait de dire où se cachait  Pedro (témoignage de sa jeune sœur, la seule survivante des huit enfants)  

 

Sources: ADIV 167 J 39. Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1045W50. – DAVCC, Caen, Liste S1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Éd. de l’Atelier, 2005. – Gabrielle Garcia, Isabelle Matas, La mémoire retrouvée des Républicains espagnols. Paroles d’exilés d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Éd. Ouest-France, 2005. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.  Le Maitron-en-ligne. - http://www.lesamisdelaresistancedufinistere.com/styled-13/page347/page41/

(Photos)

Auteurs: Renée Thouanel, Jean Paul Louvet, Alain Prigent, Serge Tilly, Gabrielle Garcia

FORTIN Victor. Fusillé le 30 décembre 1942 à La-Maltière à 28 ans.

Né le 1er septembre 1914 dans la petite commune vendéenne de Saint-Paul-Mont-Penit.
Communiste depuis 1937. Marié à Gabrielle Rontard, il est père de deux jeunes enfants et demeure avec sa famille au n° 4 du Boulevard de Beaumont il est peintre aux ateliers de la SNCF, rue Pierre Martin à Rennes .
Communiste depuis 1937. Dès le début de l‘Occupation, il distribue tracts et journaux clandestins il participe à un vol d’explosifs dans le magasin de la carrière Roalini à Saint-Pierre-de-Plesguen, qu’il détient à son domicile avant de les enterrer dans le jardin de Pierre Lhotellier à Saint-Jacques -de-Ia-Lande.1

Victime d’une dénonciation, il est arrêté par la Police Judiciaire de Rennes le 29 septembre 1942, sur le lieu de son travail, avec cinq autres cheminots.(René NOBILET,  Georges RIANDIERE, Pierre L'HOTELLIER, Albert MARTIN)

Extrait de la condamnation

FOURRIER Maurice. Né le 22 mai 1923 à Combrée (Maine-et-Loire), fusillé le 30 décembre 1942 à La Maltière (Ille-et-Vilaine) ; cheminot ; membre du PCF clandestin en Ille-et-Vilaine.

Fils d’un garde-barrière, Maurice Fourrier, célibataire, travailla comme ajusteur puis agent technique au dépôt de la SNCF à Rennes. Domicilié rue Lucien Descombes, dès la fin de l’année 1940, il distribua les éditions parisiennes et locales des journaux clandestins du Parti communiste

Il devint par la suite l’un des responsables de l’OS (Organisation spéciale). puis des F.F.I. d’llle-et-Vilaine.

Début mai 1942, Il transporta des explosifs qui sont entreposés dans une maison abandonnée des environs de Noyal-sur-Vilaine et, en août 1942, prépara l’expédition qui se concrétisera par un vol d’explosifs à la carrière de Saint-Pierre-de-PIesguen, lesquels serviront lors des attentats perpétrés à Rennes contre les partis de la collaboration et l’armée allemande.

C’est Maurice Fourrier qui lanca une bombe au théâtre de Rennes, le 19avril 1942, lors d’une réunion du PPF (Parti Populaire français) présidée par son responsable national, Jacques Doriot.
Il a été arrêté le 11 juillet 1942. Il tiendra tête à ses juges et demandera à être fusillé le dernier pour aider ses camarades à rester dignes. Il fut condamné à mort le 22 décembre et fusillé avec 24 autres camarades

Extrait de la condamnation

Sources: ADIV 167 J, Presse communiste.  Le Maitron-en-ligne

 

GARCIA RUBIO Dionisio. Né le 20 février 1917 à Don Pedro (Espagne), fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; membre du groupe F.T.P.-MOI de l’UNE (Union nacional espanola).

Domicilié à Quimperlé (Finistère), Dionisio Garcia Rubio fut arrêté fin mars 1944 en Ille-et-Vilaine lors d’une vaste opération de la Sipo-SD qui aboutit à l’arrestation de presque une centaine de républicains espagnols sur l’ensemble de la Bretagne. Ces arrestations furent consécutives à la trahison de deux membres du réseau. Résistant espagnol, Dionisio Garcia Rubio était membre de l’UNE (Union nacional espanola ; Union nationale espagnole). Le groupe de l’UNE, branche des F.T.P.-MOI, lié organiquement au PCF espagnol clandestin, était placé sous les ordres de Florès Cano et d’Antonio Barrios Ures, selon un rapport de Louis Pétri. Membre des groupes armés du réseau « Deportistas », il participa aux attentats contre les cinémas de Rennes (Royal et Select), l’hôtel du Commerce et contre des transformateurs électriques à Nantes et à Rennes. Il fut impliqué également dans trois déraillements de trains.
Neuf résistants espagnols furent impliqués dans cette affaire. Incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes, Dionisio Garcia Rubio a été condamné à mort le 7 juin 1944 pour « actes de franc-tireur » par le tribunal militaire FK 748 de Rennes. Il a été fusillé le lendemain 8 juin 1944 au Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) avec ses huit autres camarades (Leoncio Molina Cabre, Pedro Florès Cano, Tomas Hernandez Diaz, Ramon Nieto, Antonio Sebastian Molero, Lorenzo Montori Romeo, Teofilo Turcado Arenas et Antonio Barrios Ures).

 (Photos)

Sources: Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1045W50. – DAVCC, Caen, Liste S1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Éd. de l’Atelier, 2005. – Gabrielle Garcia, Isabelle Matas, La mémoire retrouvée des Républicains espagnols. Paroles d’exilés d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Éd. Ouest-France, 2005. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), ouvrage collectif, Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly

 

GARNIER Jean-Baptiste. Né le 11 août 1903 à Dol-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), fusillé le 31 mai 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; meunier ; membre du comité de la région du PCF des Côtes-du-Nord (Côtes-d’Armor) en 1938 ; résistant, membre du PCF clandestin.

 Jean Garnier était le fils de Jean-Marie Garnier, meunier né en 1866, et de Anne-Marie Dardennes, ménagère. Il exerçait le métier de meunier au lieu-dit Maltournée en Le Hinglé (22). Dans cette commune vivait un véritable îlot prolétarien autour du bassin granitier. Plusieurs dizaines d’ouvriers avaient créé depuis la scission de 1921 un puissant syndicat CGTU. Ils avaient envoyé à la mairie Ernest Briand, militant SFIO qui adhéra au PCF à la Libération. Jean Garnier créa la cellule locale du PCF, forte d’une vingtaine d’adhérents. Il fut candidat aux élections cantonales de 1937 où il obtint le score remarquable de 16,4 % des suffrages exprimés au premier tour, score annonciateur de l’influence électorale à venir du PCF dans la région de Dinan. Il obtint la majorité absolue en particulier dans la commune du bassin granitier du Hinglé avec 53,9 % et plus de 20 % dans trois autres localités (Quévert, Taden et Trélivan). Le siège fut enlevé par un radical-socialiste favorable au Front populaire, Le Breton, qui l’emporta dès le premier tour. Jean Garnier siégea de 1937 à 1939 au comité régional de ce parti, que dirigeait Francis Marzin, militant de Lannion qui avait émergé au moment des luttes contre les ventes-saisies à la tête de la CGPT (Confédération générale des paysans travailleurs).

Mobilisé, Jean Garnier fut fait prisonnier au moment de la débâcle mais, parvenant à s’évader, il revint en Bretagne. Membre du PCF clandestin, surveillé de très près par les forces de l’ordre, il subit une perquisition le 21 mai 1941. Jean Garnier, proche des ouvriers carriers dont il partageait la culture revendicative et révolutionnaire de la profession, avait intégré la Résistance F.T.P.. Il fit partie du groupe chargé de mener des opérations militaires sensibles dans la région de Dinan (22). La libération de deux membres de la direction F.T.P. d’Ille-et-Vilaine, Jean-Marie Guérillon et Jean Marguerite, arrêtés le 1er avril à Dinan, devint un objectif majeur. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de la prison de Dinan pour les exfiltrer. Cette opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes relevant de l’épopée, fut menée sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des F.T.P. d’Ille-et-Vilaine.
Le 12 mai 1944, Jean Garnier, qui appartenait au groupe fut arrêté, sur dénonciation d’un proche, par un gendarme français au Hinglé puis livré aux Allemands qui l’incarcérèrent à la prison Jacques-Cartier de Rennes. Le 30 mai 1944, il fut jugé et condamné à la peine de mort pour « activité de franc-tireur ». Le lendemain 31 mai 1944, il a été fusillé à 6 h 35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec ses neuf camarades Marcel Blanchard, Jean-Baptiste Brault, René Fayon, Louis Hesry,Francis Lafranche, Henri Laplanche, Charles Maillard, Jean Perquis et Hippolyte Thomas. Jean-Baptiste Garnier avait quarante et un ans.
Il fut d’abord inhumé au cimetière de l’Est à Rennes. Exhumé le 16 septembre 1944 il fut enterré au cimetière du Hinglé. Sa sépulture au cimetière du Hinglé est commune à celle de Jean-Baptiste Brault etMarcel Blanchard. Son nom figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur le monument de la Résistance et de la Déportation à Dinan (Côtes-d’Armor).
Jean Garnier avait épousé Marianne Le Quillec à Châteaulin (Finistère) le 7 mai 1929. Secrétaire de mairie au Hinglé, elle adhéra au PCF en 1938. À la Libération, Marianne Garnier milita activement au sein de la structure dinannaise de l’UFF (Union des femmes françaises), véritable laboratoire politique réunissant des militantes issues des matrices d’obédience chrétienne, socialiste et communiste. Femme de fusillé, elle côtoyait notamment Alice Pinaud, femme d’un professeur au lycée de Dinan, catholique progressiste. Elle siégea au comité de la fédération du PCF des Côtes-du-Nord de 1952 à 1954. Syndiquée au syFlaplanchendicat CGT des employés et ouvriers communaux, elle resta adhérente du PCF jusqu’à son décès à 93 ans en 2003.

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor 2W104, 2W106, 2W109, 2W129, 1043W32 (activité du PCF (1940-1944). – Bibliothèque marxiste de Paris, microfilm bobines 841 et 853, composition de la région des Côtes-du-Nord, mars 1938 et janvier 1939. – L’Aube nouvelle, no 50, 17 novembre 1945. – Ouest-Matin, Une semaine dans les Côtes-du-Nord, supplément de l’Humanité Dimanche. – « Épopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 2, 1995. – Collectif, Le peuple des carrières, Éd. Apogée, 2011. – Louis Pétri, « Les hommes du Maquis », Le Patriote de l’Ouest, 1945. – Alain Prigent,Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Alain Prigent, notices de Jean-Baptiste et Marianne Garnier, in Le Maitron, t. 5, nouvelle série, 2008. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005.  Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly, Jean Paul Louvet

 

GAUTHIER Charles. Né le 11 janvier 1916 au Mans (Sarthe), fusillé le 30 juin 1944 à  La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; cheminot ; résistant, membre des F.T.P.F..

Fils de Joseph Gauthier, Pierre Gauthier résidait à Saint-Calais (Sarthe).
Résistant, arrêté une première fois, il parvint à s’évader de la prison de Pontaniou (Brest) à la fin du mois de mars 1943 et reprit le combat au sein des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.) d’Ille-et-Vilaine.
Il fut arrêté une seconde fois le 1er mai 1943 à Brest (Finistère) pour « activité de franc-tireur » par la police française puis il fut livré aux autorités allemandes.
Condamné à mort le 29 juin 1944 par le tribunal allemand FK 748 de Rennes (Ille-et-Vilaine), Joseph Gauthier a été fusillé le 30 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande à 6 h 16.

Sources: DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Notes Eugène Kerbaul. – Mémorial GenWeb.  Le Maitron-en-ligne

Auteurs: Jean-Pierre Besse, Delphine Leneveu

GAUTIER Augustin-Joseph. Né le 26 juin 1893 à Domagné. Fusillé le 18 ou 19 juillet 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande.

Mémorial de Bais. Exploitant agricole à "La-Gousserie" à Bais. Marié à Rosalie Godet. Père de 5 enfants. Adjoint au maire. 47 ans. Arrêté le 16 juillet 1944 au village de la "Gousserie" à Bais avec 54 autres personnes(  BRUCHET Roger, DANIEL Jean-Baptiste, DE BOCK Oscar, DESILLES Léon, LAMIGE François,  par des miliciens. Interrogés sous la torture, ils sont chargés dans un camion pour être achevés d'une balle dans la nuque à Saint-Jacques-de-la-Lande. 

Une stèle à la mémoire des victimes du 16 juillet 1944 à Bais

GAUTIER Joseph. Fusillé le 30 juin 1944 à La Maltière

Né à Saint-Calais (Sarthe). Communiste, arrêté à Brest le 1er mai 43. Il s'évadera de Pontaniou fin mars 43. Il reprend le combat de  la Résistance dans les F.T.P. en Ille-et-Vilaine. Arrêté par des policiers français et livré aux Allemands

GERARD Albert. Fusillé le 30 décembre 1942 à La Maltière

Albert Gérard est né le 30 juillet 1920 au village de La Gaudais en Cesson-Sévigné. Son père est journalier et sa mère est ménagère.

Dès 1939, il adhère aux Jeunesses Communistes dont il devient responsable pour la région malouine.

Quand les nazis envahissent la France en 1940, Albert habite au 7 rue de la Gaîté à Paramé, près de Saint-Malo, où il exerce la profession de tapissier décorateur. Il a 20 ans.

         Militant des Jeunesses communistes, il n’accepte pas cette invasion de notre pays et, très vite, avec ses amis, ils commencent à distribuer des tracts ou des journaux anti allemands. Ils font des inscriptions sur les murs, déchirent les affiches posées par les Allemands ou par les collaborateurs.

         Résistant de la première heure, il recrute autour de lui des jeunes qui, comme lui, refuse cette occupation de la France. Très vite, il devient responsable d’un groupe clandestin de la région malouine qui adhère à « l’Organisation Spéciale, OS » créée par le Parti Communiste. Etant responsable, il est en liaison avec les responsables régionaux. Il reçoit les directives et le matériel et organise ainsi le travail de son groupe

Mais des responsables de l’OS qu’il rencontrait sont arrêtés en mars 1942. Malgré tout, il continue la lutte et participe aux actions suivantes qui lui seront reprochées lors de son procès :

  • 12 mai 1942 : attentat à l’explosif dans le camp de baraquements  du bureau des services des constructions allemandes à Saint-Malo

  • 22 juin 1942 : attentat à l’explosif de 6 camions à Saint-Malo.

  • 14 juillet : attentat contre l’écurie de la caserne Reichenau à Saint-Malo.

  • 18 juillet : participation au vol d’explosifs dans une carrière à Saint-Pierre de Plesguen.

  • 2 septembre : attentat avec explosifs contre la voie ferrée Rennes Saint-Malo.

  • 20 septembre : attentat avec explosif sur le poste de garde de la caserne Reichenau.

-         Il assure des liaisons entre les groupes de Paramé, Rennes et Nantes, transporte du matériel de propagande et des explosifs destinés à la confection de bombes

Il est arrêté par la Gestapo chez lui, à Paramé, le 22 septembre 1942. Son camarade, René Hirel qui était caché sous son lit, est arrêté en même temps.

Il est d’abord interrogé pendant 4 jours (du 22 au 25 septembre) dans les locaux de la Gestapo, puis il est envoyé à la prison  Jacques Cartier  à Rennes. Il y retrouve beaucoup de ses camarades de combat.

Un procès est décidé. 30 Résistants dont 2 femmes sont jugés en même temps. Le procès a lieu du 15 au 22 décembre 1942 au Palais de Justice de Rennes.

Ces hommes et ces femmes sont accusés d’être des francs-tireurs car ils ne font pas partie d’une armée régulière et ne portent pas d’uniforme.

Parmi eux 25 hommes sont condamnés à mort

Albert Gérard et ses 24 autres camarades sont fusillés à La Maltière en Saint-Jacques de la Lande le 30 décembre 1942.

Ils seront d’abord enterrés au cimetière de Saint-Jacques de la Lande et leurs corps seront transférés dans d’autres cimetières en janvier 1945, après une émouvante cérémonie.

Quand il fallut reconnaître les corps, au cours de l’exhumation, sa mère disait : « Je vais bien le reconnaître car il portait une grosse chevalière et il ne pouvait plus l’enlever car son doigt avait été blessé. En fait, il n’y avait plus de chevalière car son doigt avait été coupé pour la voler.

Albert Gérard sera inhumé avec d’autres Résistants au Carré des Fusillés au Cimetière de l’Est à Rennes, le 27 janvier 1945.  

Albert Gérard est décoré à titre posthume :

  • De la médaille de la Résistance

  • De la médaille militaire

  • De la médaille du combattant volontaire de la Résistance

  • De la Croix de guerre.

Sources : Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, Archives personnelles de la sœur d’Albert Gérard, Madeleine Surget.

Renée Thouanel-Drouillas

  La dernière lettre écrite à sa mère . ADIV 167 J.

GERNIGON Émile. Né le 29 septembre 1911 à Goven (Ille-et-Vilaine) ; cultivateur, fusillé le 30 juin 1944 au camp militaire de La Maltière à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; membre des F.T.P.F.

Fils d’Émile Gernigon et d’Émilie André, cultivateurs, Émile Gernigon était cultivateur à à la ferme manoir de « Bolac » - propriété du comte de Brehon  à Goven.

II fréquence l'école communale puis travaille à la ferme où il seconde sa mère, après le décès de son père en 1925, l'aidant à élever son jeune frère et sa sœur. En 1932, il quitte Goven pour effectuer son service militaire dans une unité d'infanterie coloniale, puis regagne sa commune natale. Trois ans plus tard, Émile Gernigon épouse
le 9 novembre 1936, Marie Bihan, de Cossinade en St Thurial et exploite avec elle la ferme de « Bolac » alors que sa mère se retire à Bruz.

Mobilisé en septembre 1939, dans son régiment initial, il n'est pas fait prisonnier et rentre chez lui, après l'Armistice de juin 1940. En octobre 1942, il entre en relation avec le groupe de résistance du Front National de Rennes. Son domicile sert de boîte à lettres et au dépôt de matériel de propagande et de sabotage.

 Il entra en relation avec le groupe de résistance du Front national-F.T.P.F. dès 1942. Son domicile servit de boîte aux lettres et de dépôt de matériel, de propagande et de sabotage.

Il héberge de manière ponctuelle plusieurs responsables FTP et notamment Louis Pétri, alias commandant Tanguy.

En mars 1944, il accueille plusieurs résistants qui participent à des opérations de sabotage sur voie ferrée (ligne Rennes Redon) et à la ligne de haute tension Pontchâteau Rennes.

II assure plusieurs missions de liaison et reçoit des membres de l'A.S.(1) française venant de Morlaix pour rechercher des terrains de parachutage.

Le lieutenant Turmeau, évadé d'un lieu de détention - Quai de la Prévalaye - est hébergé et transporté à Mayenne par Émile Gernigon, qui réussit à faire hospitaliser à Rennes un FTP blessé au cours d'une mission, avec la complicité du docteur Joly.

Le 24 mai 1944, après une dénonciation, la Sipo-SD et la Milice investirent sa ferme qui fut incendiée. Il était père de trois enfants au moment de son arrestation à son domicile.Il détenait chez lui des armes de guerre et des munitions dans son jardin. Incarcéré à la prison Jacques-Cartier, il fut condamné à mort par le tribunal militaire FK 748 de Rennes pour « activité de franc-tireur » le 20 juin 1944. Il a été fusillé le 30 juin 1944 à La Maltière à 6 h 37.

Le jeune frère d'Émile Gernigon, André, également arrêté, sera déporté en Allemagne. Il survivra à sa déportation.

A titre posthume, Émile Gernigon a été nommé au grade de Lieutenant ; une citation à l'Ordre de la Division, portant attribution de la Croix de Guerre, lui a été décernée. Autres distinction: chevalier de la Légion d’Honneur, Croix de la Libération et médaille de la Résistance.

 


Sources: DAVCC, Caen, liste S1744 (Notes Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Éd. de l’Atelier, 2005. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.  Le Maitron-en-ligne. Mémoire de granit.p 190– État civil.

Auteurs de la fiche: Jean Paul Louvet, Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly

 

André Gernigon

André Gernigon

à son retour de déportation


La ferme de Bolac

 

GRALL Marcel. Né le 17 janvier 1924 à Berrien (Finistère), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; manœuvre ; militant du PCF clandestin du Finistère. Fusillé le 8 juin 1944 au Colombier.

Fils de Pierre Marie Grall, cultivateur à Berrien, et de Marie Plassart, cultivatrice, âgée de quarante-deux ans à sa naissance, Marcel Grall fit ses études à l’école communale où il obtint son certificat d’études primaires.

Au début de l’Occupation il travailla à Brest où il fut en contact avec des militants communistes. Après son adhésion à l’organisation clandestine des Jeunesses communistes en 1943, il fut intégré dans un groupe opérationnel alors qu’il était domicilié à La Feuillée, dans les monts d’Arrée, où son frère était installé.

Le 4 août 1943, il participa à la « récupération » des tickets d’alimentation organisée à la mairie de Plonévez-du-Faou (Finistère) avec Jean-Marie Créoff sous la responsabilité d’Ernest Le Borgne, originaire de Callac (22), devenu chef départemental des F.T.P.F. du Finistère. Mais l’opération tourna mal. Ernest Le Borgne, surpris par une patrouille allemande, fut arrêté. Après s’être caché quelques jours à La Feuillée chez Lozach, un militant communiste, avec Jean-Marie Créoff, Marcel Grall tenta le 5 août de reprendre contact avec « Raymond » à Guingamp, mais en vain. Il retourna à Brest puis à La Feuillée avant de quitter le Finistère le 19 août.
Dans un premier temps il retrouva Créoff à Morlaix. Ils furent rejoints à Guingamp par Joseph Floch, militant du Finistère également passé dans la clandestinité, et Robert Toanen, un des responsables de la branche armée du PCF clandestin des Côtes-du-Nord, recherché activement depuis plusieurs mois par toutes les polices du département. Au même moment le SRMAN (Service de répression des menées anti-nationales) avait commencé une vaste opération de démantèlement de l’organisation communiste clandestine consécutive à la trahison de Léon Renard, responsable politique. Les trois Finistériens furent hébergés dans le quartier de la Corderie à Saint-Brieuc dans la planque de Robert Toanen. En allant faire quelques courses, un des trois oublia son portefeuille sur le comptoir d’une épicerie, rue Jouallan, provoquant ainsi l’arrestation de l’ensemble du groupe le 23 août 1943 à Saint-Brieuc. Marcel Grall a été fusillé à la caserne du Colombier à Rennes le 8 juin 1944 en même temps que 31 autres condamnés à mort, dont Robert Toanen et Ernest Le Borgne, ainsi que neuf Espagnols. Jean-Marie Créoff et Joseph Floch furent déportés.

Le nom des fusillés du 8 juin 1944 figure sur un monument à Rennes, place du Maréchal-Juin, à l’emplacement de l’ancienne caserne du Colombier.

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 1043W3, activité du PCF (1940-1944). – Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la cour de justice de Rennes, Procès Léon Renard, juin 1946. – Christian Bougeard, Le choc de la Deuxième Guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1 986. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Témoignage de François Jégou, « L’odyssée des trois Finistériens », in Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 6/7, 1998. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011.  Le Maitron-en-ligne, Mémoire et espoirs de la Résistance

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly

GUILLOUX Léon Louis Marie. Fusillé le 30 juin 1944 à La Maltière

Né le 1er novembre 1916 à Mellionnec (Côtes du Nord). Sergent FFI. . Résistant de Primel-Trégastel en Plougasnou dans le Finistère, arrêté le 8 août 1943 à Ploufragan, en possession d'un pistolet, par les inspecteurs de la S.P.A.C. affreusement torturés par Hervé BOTROS et la Gestapo). Il passe en jugement au Tribunal de Rennes. Il est condamné à mort pour espionnage le 25 avril 1944. Il est fusillé à La Maltière en Saint-Jacques de la Lande le 30 juin 1944. Source: AC 21 P 200 632- AC 21P 460 358

 

HAMON Eugène. Né le 24 mars 1894 à Paris, fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; cheminot ; responsable de l’appareil technique régional du PCF clandestin.

Eugène Hamon était le fils de Joseph, Eugène, Marie Hamon, journalier, et de Marie, Joséphine, Eudoxie Heuret, sans profession. Il fut réformé et pensionné à 30 % en 1915, des suites de la guerre. Plombier, il se maria le 22 juillet 1915 à Morlaix. Ajusteur au dépôt SNCF de Saint-Brieuc (22), il adhéra en 1936 à la cellule du PCF de Ploufragan (22) dont il fut le trésorier. Comme beaucoup de cheminots, il demeurait au Tertre de la Villette en Ploufragan. Il fut mobilisé au début de la guerre comme affecté spécial au dépôt de Saint-Brieuc.

Il intégra l’organisation communiste clandestine des cheminots avec Émile Renault. Celui-ci lui présenta Antoine, Jean Jouneau, responsable politique régional. Hamon fit partie du triangle de direction du PCF clandestin à Saint-Brieuc avec Georges Chevance, responsable régional aux masses. Il fut également en contact avec André, Léon Renard, qui lui apporta une machine à écrire qu’il cacha dans sa cave. Il fut en contact avec les autres responsables du PCF clandestin, Maurice, Louis Pichouron, et Yves, Marcel Brégeon.

En 1942, il était responsable d’une partie de l’appareil technique régional du PCF clandestin. Il fut arrêté le 8 août 1943 à Ploufragan, en possession d’un pistolet automatique colt 12 mm, par les inspecteurs du Service de police anticommuniste (SPAC), aidés par la traîtrise de Léon Renard, responsable du PCF clandestin de Noël 1942 à février 1943, avec lequel il avait été en contact.

Son arrestation s’inscrivit dans le cadre d’une très vaste opération de démantèlement de l’organisation clandestine du Parti communiste. Sa fille Odette, Louise Hamon fut arrêtée le même jour, à son domicile. Violemment frappée au commissariat, elle fut déportée à Ravensbrück d’où elle revint.

 Emprisonné à Saint-Brieuc, puis à Rennes, Eugène Hamon fut condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes le 6 juin 1944 et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec 31 autres camarades dont huit républicains espagnols.

Eugène Hamon avait cinquante ans. Son nom figure sur la plaque des cheminots, en gare SNCF de Saint-Brieuc, et sur le monument des cheminots du dépôt SNCF, rue Jean-Coquelin à Saint-Brieuc.

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 1043W32, activité du PCF (1940-1944). – Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de justice de Rennes, Procès Léon Renard, juin 1946. – DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – L’Aube nouvelle, Ouest-Matin. – Christian Bougeard, Le choc de la Deuxième Guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes 2, 1986. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 6/7, 1998. – Alain Prigent, Serge Tilly, « La bataille du rail », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 8/9, 2000. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10 (2004) et no 11 (2005). – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011.  Le Maitron-en-ligne  Mémoire et espoir de la Résistance.

Auteurs: Alain Prigent, Serge Tilly

HERNANDEZ DIAZ Tomas. Né le 1er janvier 1920 à Badajiez (Espagne), fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; résistant, membre du groupe F.T.P.-MOI de l’UNE (Union nacional española).

Domicilié selon certaines sources à Lorient (Morbihan), Tomas Hernandez Diaz fut arrêté fin mars 1944 en Ille-et-Vilaine lors d’une vaste opération de la Sipo-SD qui aboutit à l’arrestation de presque une centaine de républicains espagnols sur l’ensemble de la Bretagne. Ces arrestations furent consécutives à la trahison de deux membres du réseau.
Résistant espagnol, Tomas Hernandez Diaz était membre de l’UNE (Union nacional espanola, Union nationale espagnole). Le groupe de l’UNE, branche des Francs-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigrée (F.T.P.-MOI), lié organiquement au PCF espagnol clandestin, était placé sous les ordres de Florès Cano et d’Antonio Barrios Ures, selon un rapport de Louis Pétri. Membre des groupes armés du réseau « Deportistas », Tomas Hernandez Diaz participa aux attentats contre les cinémas de Rennes (Royal et Select), l’Hôtel du Commerce et contre des transformateurs électriques à Nantes et à Rennes. Il fut impliqué également dans trois déraillements de trains.
Neuf résistants espagnols furent impliqués dans cette affaire. Incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes, Tomas Hernandez Diaz a été condamné à mort le 7 juin 1944 pour « actes de franc-tireur » par le tribunal militaire FK 748 de Rennes. Il a été fusillé le lendemain 8 juin 1944 au Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) avec ses huit autres camarades (Leoncio Molina Cabre, Pedro Florès Cano, Ramon Nieto Granero, Antonio Sebastian Molero, Lorenzo Montori Romeo, Dionisio Garcia Rubio, Teofilo Turcado Arenas et Antonio Barrios Ures).

Sources: Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1045W50. – DAVCC, Caen, Liste S1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Éd. de l’Atelier, 2005. – Gabrielle Garcia, Isabelle Matas, La mémoire retrouvée des républicains espagnols. Paroles d’exilés d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Éd. Ouest-France, 2005. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), ouvrage collectif, Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.  Le Maitron-en-ligne

 Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly

(Photos)

HERVE Edouard Siméon Joseph. Né le 23 mars 1908 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé le 30 décembre 1942 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; chaudronnier ; responsable du Parti communiste clandestin ; membre de l’état-major du Front national et des F.T.P.F..

 Il était le fils d'Edouard Hervé (manœuvre) et de Yvonne Cadin (ouvrière à la manufacture des Tabacs), sympathisants communistes, actifs dans l'aide aux réfugiés espagnols de la Guerre d'Espagne.

Marié à Adélaide Richard et père d’un enfant, Édouard Hervé, qui était domicilié  à " La Taponnière à Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) exerçait la profession de chaudronnier à la Compagnie du Gaz de Nantes où, avec son frère Raymond, il créa le syndicat CGT. Il adhèra au PCF dont il devint un militant actif en 1934, ainsi qu'à la Jeunesse communiste. Mobilisé comme son frère, en septembre 1939, il revint dans la région nantaise après l'Armistice. Dès 1941, il participa aux activités de l'Organisation spéciale (OS) de la région nantaise avant de rejoindre la région rennaise, probablement en mars 1942 date à laquelle l'étau commence à se resserrer autour des deux frères, les obligeant à passer dans l'illégalité.

Il détint des armes et des munitions, procura un revolver à Pierre Langlais et des explosifs à Maurice Fourrier. Considéré comme le responsable de la branche militaire du Parti communiste clandestin, de l’Organisation spéciale (OS), membre de l’état-major FN-F.T.P.F. depuis janvier 1942, il arriva à Rennes en mai 1942 afin de réorganiser les groupes F.T.P. de cheminots.

Il participa avec Maurice Fourrier à l’action menée au théâtre de Rennes, le 19 avril 1942, lors d’une réunion du Parti populaire français (PPF) présidée par son responsable national, Jacques Doriot. Il fut l’organisateur d’attentats contre les Allemands à la gare d’Auray dans le Morbihan et contre les structures de la collaboration comme la Légion des volontaires français (LVF) le 4 juin 1942. Il encadra le vol de 60 kg d’explosifs aux carrières de Saint-Pierre-de-Plesguen (Ille-et-Vilaine).

Lors de son arrestation le 3 août 1942 à Rennes, la Sipo-SD trouva un véritable arsenal dans son refuge, Édouard Hervé fut incarcéré à la prison Saint-Hélier puis à la prison Jacques-Cartier de Rennes où il retrouva plusieurs dizaines de militants arrêtés à la suite d’une grande opération de répression menée par les services spéciaux allemands. Lors d’un procès commencé le 15 décembre, il fut condamné à mort le 22 décembre par le tribunal allemand FK 748 de Renne pour « actes de franc-tireur ». Selon certaines sources, il aurait tenté une évasion entre son procès et son exécution.
Édouard Hervé a été fusillé quelques jours plus tard le 30 décembre 1942 à 10 h 18 avec vingt-quatre autres camarades.
À la Libération, le 25 janvier 1945, des obsèques officielles eurent lieu au palais de justice de Rennes.

À titre posthume, Edouard Hervé est décoré de la Légion d’Honneur, de la Croix de Guerre et de la Médaille de la Résistance

Sources: Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 167J13, 134W19, 1045W50, 167 J 24/2. – DAVCC, Caen, B VIII 3, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – Jean Rolland, Mon combat pour la liberté, Éd. Le Baobab, 2013. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), op. cit. Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Jean Paul Louvet, Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly

Extrait de la condamnation

HERVY Paul. René est né le 8 février 1926 à Malestroit (Morbihan). Il est le fils d’Henri, Louis Hervy et de Jeanne, Modeste, Marie Jaunay. Domicilié chez ses parents, villa les Marguerites à Ploërmel. Mécanicien, il s’engage dans la Résistance, au sein des Francs-tireurs  et partisans (FTP). Il fut arrêté le 28 février 1944 à Josselin (Morbihan), interné à Vannes et transféré à la prison de Rennes. Il fut condamné à mort par le tribunal de la Feldkommandantur FK748 de Rennes comme "franc-tireur" et pour avoir caché des armes parachutées,et fusillé le 30 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine). Le même jour, furent exécutés Pierre Lécuyer, domicilié à Dinard et Emile Gernigon, domicilié à Goven. Le statut d'Interné Résistant lui fut attribué le 19 décembre 1949. FTP.

Sources : DAVCC, Caen, 21 P 463 125. J-P Besse. T. Pouty. Les fusillés. répression et exécutions pendant l''Occupation (1940-1944). Ed. de l'Atelier, 2005. -Site des fusillés de la Maltière d'Ille-et-Vilaine. Alain Prigent, Serge Tilly, Renée Thouanel. Daniel Heudré

Dernière lettre envoyée à sa famille

 

HESRY Louis, Jean-Baptiste. Né le 21 juillet 1914 à Saint-Jacut-de-la-Mer (22), fusillé le 31 mai 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; résistant membre de l’Organisation civile et militaire (OCM).

 Il était le fils de Louis Hesry, mécanicien, né en 1889, et de Jeanne Roussel, ménagère, née en 1891. Demeurant au bourg de Saint-Carné (22), il exerçait la profession d’électricien. Associé avec sa sœur, il dirigeait une petite entreprise. Il se maria le 30 décembre 1938 à Dinan avec Madeleine Ollivier, institutrice en poste à Saint-Carné. Le couple avait une fille âgée de 3 ans au moment de son arrestation. Il demeurait rue Charles Beslay à Dinan.

Louis Hesry, chef de groupe, a reconstitué le groupe OCM (Organisation civile et militaire) de l’abbé Barré après l’arrestation de ce dernier. Il a participé à plusieurs parachutages et sabotages de lignes de communications ennemies. En contact avec la Résistance F.T.P., il fit partie du groupe chargé de mener des opérations militaires sensibles dans la région de Dinan et de Vitré (Ille-et-Vilaine). La libération de deux membres de la direction F.T.P. d’Ille-et-Vilaine, Jean-Marie Guérillon et Jean Marguerite, arrêtés le 1er avril à Dinan, devint un objectif majeur. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de la prison de Dinan pour les exfiltrer. Cette opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes relevant de l’épopée, fut menée sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des F.T.P. d’Ille-et-Vilaine.

 Le 5 mai 1944, Louis Hesry se rendit en compagnie de Charles Maillard au Café Roussel, café des Sports du Hinglé. Les Feldgendarmes de Dinan qui firent irruption dans le café, à 22 h 30, les désarmèrent. Arrêtés ainsi qu’une autre personne se trouvant sur les lieux, ils furent conduits à Dinan où ils furent atrocement torturés à coups de nerfs de bœuf. La troisième personne fut libérée le lendemain sans avoir été maltraitée. Ces arrestations furent la conséquence d’une dénonciation.

Transféré à la prison Jacques-Cartier de Rennes, Louis Hesry fut jugé le 30 mai et condamné à la peine de mort. Le lendemain, 31 mai 1944, il a été fusillé à 6 h 35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec ses neuf camarades : Marcel Blanchard, Jean-Baptiste Brault, René Fayon, Jean Garnier, Francis Lafranche,Henri Laplanche, Charles Maillard, Jean Perquis et Hippolyte Thomas.
Louis Hesry avait trente ans. Il fut d’abord inhumé au cimetière de l’Est à Rennes. Exhumé le 16 septembre 1944, il fut réinhumé au cimetière de Dinan le 18 septembre 1944.

Citation à titre posthume: "Homme sûr, franc et d'une ténacité exemplaire. A reformé le groupe Abbé Barré (O.C.M.) après l'arrestation de celui-ci. A participé à de nombreux parachutages et sabotages contre les voies de communication ennemies. A participé à la libération de deux patriotes à la prison de Dinan, il a été arrêté au moment où il portait secours à un camarade. Est mort en héros sans avoir rien avouer malgré les tortures et les souffrances qui lui ont été imposées par les tortionnaires nazis"

Son nom figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur le monument de la Résistance et de la Déportation à Dinan.

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 68J2, 2W111. – « Épopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 2 (1995). – Louis Pétri, Les hommes du Maquis, Le Patriote de l’Ouest, 1945. – Collectif, Le peuple des carrières, Éd. Apogée, 2011. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – État civil, Saint-Jacut-de-la-Mer. – Entretien, en 2011, avec sa fille, Mme Jeanne Zicolillo, demeurant à Saint-Carné. – Documents remis par la famille. Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: jean Paul Louvet, Alain Prigent, Serge Tilly

HIREL René. Fusillé le 30 décembre 1942 à La Maltière  à 28 ans.

René, Léon Hirel est né le 19 février 1914 à Rennes. Le 30 avril 1936, il épouse Madeleine Lebois à l’Hôtel de Ville de Rennes. Ensemble, ils ont deux enfants et habitent au 90 rue de Nantes à Rennes.

René Hirel est serrurier aux Ateliers de la SNCF et fait partie de l’équipe technique du service électrique et de signalisation, ce qui lui permettra d’accomplir discrètement des actions de sabotage sur les voies ou sur les trains.

Il est militant de  du Parti communiste clandestin, ainsi que de la branche militaire, l’Organisation Spéciale. Il rédige des tracts contre les nazis et, après les arrestations de certains dirigeants cheminots communistes par la SPAC (Service de Police anti communiste), il prend de plus en plus de responsabilités.

Il participe à de nombreuses actions et attentats contre les Allemands :

-         Le 18 juillet 1942 : vol de 60 kilos d’explosifs aux carrières de Saint-Pierre de Plesguen avec Edouard Hervé, grâce à la complicité des frères Moraux.

-         Le 20 septembre 1942 : il dépose une bombe devant la caserne Rocabey à Saint-Malo… Il va ensuite se cacher quelques jours chez ses cousins domiciliés rue de Paris à Rennes.

-         Le 25 septembre 1942, alors qu’il prépare une nouvelle action, il est au domicile d’Albert Gérard à Paramé quand la Sipo-SD (police de sûreté et de sécurité de la Gestapo) intervient pour arrêter les deux hommes. Tandis que les Allemands s’occupent d’Albert Gérard, René Hirel tente de se cacher sous le lit.  Mais il est découvert et arrêté.  

Il est incarcéré à la prison Jacques Cartier à Rennes. Il y retrouve de nombreux camarades arrêtés avant lui.  

René Hirel est incarcéré, torturé puis jugé, lors du fameux procès des 30 patriotes (28 hommes et 2 femmes), par le Tribunal allemand  FK748 qui siège au Palais de Justice à Rennes du 15 au 22 décembre 1942.

L’Ouest-Eclair du 26 et 27 décembre 1942 titre : « 25 terroristes condamnés à mort par le Tribunal militaire allemand de Rennes ». Le Président du Tribunal justifie ainsi sa sentence : « Les peines qui sont prononcées serviront à la population française puisqu’elles éviteront à l’avenir de nouveaux attentats… Le tribunal est certain qu’il trouvera la compréhension chez les Français raisonnables ».

Le 30 décembre 1942, les condamnés sont conduits au stand de tir de La Maltière à Saint-Jacques de la Lande. Les gens qui habitent sur le parcours les entendent chanter La Marseillaise et le Chant du Départ.

Ils sont fusillés par groupes de 2 ou 3 entre 9h20 et 10h18. René Hirel est fusillé à 9h55 avec son copain Albert Gérard et Victor Fortin. 

         Les corps sont emmenés par camions au cimetière près de l’église de Saint-Jacques. Les Allemands ont fait venir des prisonniers coloniaux du camp de la Marne et ils leur ordonnent de creuser deux fosses et d’y mettre les corps des Fusillés. Les coloniaux refusent disant qu’on n’enterre pas des hommes comme des chiens. Les nazis se fâchent mais les prisonniers ne cèdent pas. Au bout d’un moment, le chef donne des ordres et une partie des Allemands partent et reviennent plus tard avec des boîtes en bois.

         Les prisonniers coloniaux, en grande majorité des Malgaches, mettent les corps dans ces cercueils sommaires et les enterrent.

         Pendant toute la période de l’Occupation, les Allemands interdisent aux habitants de mettre des fleurs sur cette terre. Pourtant, des petits bouquets tricolores ou des petits cailloux bleus, blancs et rouges sont déposés subrepticement sur ces tombes.

         Après la Libération, le 30 décembre 1944, une grande cérémonie a lieu au cimetière de Saint-Jacques. Le 27 janvier 1945, des obsèques ont lieu au Palais de Justice de Rennes (le Parlement de Bretagne), là même où ils ont été condamnés à mort.

René Hirel est enterré au Carré des Fusillés, au cimetière de l’Est à Rennes.

                                                        Renée THOUANEL-DROUILLAS

Sources : Biographie écrite par Nathalie Bidan, Livre « Les Fusillés, 1940-1944 » Editions de l’Atelier.

Extrait de la condamnation

HUGNET Michel. Sous les ordres du lieutenant Guy BELLIS, il fait partie des F.T.P. qui détruisent les camions allemands dans les garages OPEL à Fougères. Il est arrêté le 9 juin 1944 avec 4 autres camarades.  (Guy BELLIS,  Marcel BOULANGER, Michel HUGNET, François LAMBERT, Roger LAUNAY . Un sixième (Claude CHOLLET) sera arrêté ailleurs. Il est fusillé le 23 juin 1944 avec 8 autres résistants.

 

JAFFRÉ  Léon. Fusillé le 30 décembre 1942 à La Maltière à 31 ans.

Né le 28 juillet 1909 à Meslan dans le Morbihan.
Marié à Aimée Le Tallec, il est père de deux enfants et travaille comme ouvrier au dépôt de la SNCF à Auray, où il réside avec sa famille, route de Lorient. Membre au pari communiste depuis 1937.

Il participe activement à la propagande contre l’occupant et le Gouvernement de Vichy en distribuant tracts et journaux clandestins édités à Paris.

Membre d’un groupe de F.T.P. morbihannais, il apporte son concours au sabotage de la station des pompes des Chemins de Fer à Fré-Auray, à la fin du mois de juillet 1942, ce qui motivera son arrestation pour " complicité d’attentat terroriste". Il est arrêté à son domicile le 4 octobre 1942 par un gendarme français.

A titre posthume, Léon Jaffré est médaillé de la Résistance et décoré de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur

JAFFRÈS Jean-Louis. Fusillé le 30 décembre 1942 à La Maltière

Jean Jaffrès est né le 24 août 1911 à Saint-Marc dans le Finistère. Ses parents sont cultivateurs. Il devient orphelin de la guerre 14-18 et pupille de la Nation.

         Plus tard, il est à Rennes. Il est devenu ajusteur monteur et conducteur d’autorail à la SNCF. En 1937, il épouse une jeune fille originaire de Pacé et, ensemble, ils ont une petite fille, Maryvonne, née le 30 juillet 1941. Le couple habite à Rennes.

Dès le début de l’occupation, Jean Jaffrès participe à l’organisation de groupes de l’Organisation spéciale, créée par le PCF, dans les secteurs de Fougères et de Rennes.

         Il diffuse des tracts anti allemands, il participe à des actions de récupérations d’armes dans la zone de Redon pour armer les résistants.         

         Dans les années 1941 et 1942, les actes de résistance s’intensifient et Jean Jaffrès participe à l’organisation de plusieurs attentats ainsi qu’au sabotage d’une rame de 87 wagons de transport allemand en gare de Rennes, en coupant les boyaux de freins et en sablant les essieux…  

        Il est arrêté le 22 septembre 1942 à Rennes et accusé d’actes de franc-tireur. Il est enfermé à la prison Jacques Cartier.         

Il fait partie des 30 Résistants jugés par le Tribunal militaire allemand FK 748. Ce procès a lieu du 15 au 22 décembre 1942.  

Voyons ce qu’on lui reproche :

«  - Jaffrès était membre d’un groupe terroriste. Il connaissait Hervé et le soi-disant Roi, également chef terroriste.

-         Depuis le début de 1942, Jaffrès possédait une mitrailleuse française complète. Il avait informé le chef communiste Paol qu’un certain Mahoan devait donner des renseignements au sujet d’un endroit où étaient entreposées des mitraillettes françaises…

-         En juillet 1942, de concert avec Hervé, Jaffrès est allé chercher une mitrailleuse et un sac de munitions.

-         Le 9 juin 1942, Jaffrès a bouché des boîtes de graisse de 3 trains de transport allemand se composant de 100 wagons et stationnés dans la gare des marchandises de Rennes, avec du sable fin… » 

Le 22 décembre 1942, Jean Jaffrès est condamné à mort pour actes de franc-tireur avec 24 autres Résistants.  

Le 30 décembre 1942, ces 25 Patriotes français sont conduits au stand de tir de La Maltière et fusillés.  

         Ils sont enterrés sommairement au cimetière de Saint-Jacques. En janvier 1945, une grande cérémonie  au Palais de Justice de Rennes est organisée en l’honneur de ces Résistants français. Jean Jaffrès est enterré au Carré des Fusillés du cimetière de l’Est à Rennes.  

                                                                           Renée Thouanel-Drouillas.

 Source : Biographie écrite par Nathalie Bidan. Livre « Les Fusillés, 1940-1944 », Mémoire de granit p 68. ADIV 167 J.

KERANGOAREC (KERANGVAN). Jean Marie alias Etienne, né le 6 novembre 1921 à Guillonarc'h (Finistère) est entré dans la Résistance au début de l'année 1943. Organisateur dans la région de Baud, a commandé la Compagnie "Anquetil" et avec celle-ci participé à de nombreuses actions de harcèlement contre l'ennemi, sabotages dans le secteur de Landevant et Auray.

A la tête de sa compagnie, il attaque la gare de Baud avec succès. Il est promu au grade de responsable à l'organisation pour le département du Morbihan. Au mois d'avril 1944, au cours d'une mission, il fut arrêté au Pont-de-Saint-des-Eaux. Incarcéré à Rennes et torturé, il fut condamné à mort pour activités de franc-tireur.

Fusillé le 30 juin 1944 à La Maltière.

KERLEAU Louis. Né le 18 février 1913 à Audresselles (Pas-de-Calais), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; ouvrier agricole ; membre des Jeunesses communistes ; F.T.P.F..

Célibataire, Louis Kerleau habitait le hameau de Plomor en Pleumeur-Gautier (22).

 En mai 1942, il rencontra à Plouguiel Robert Toanen puis Louis Pichouron qui étaient en train de mettre en place le PCF clandestin dans l’ouest du département. Il entra dans l’organisation clandestine et plus particulièrement dans la branche militaire F.T.P.. À la tête d’un triangle composé de Charles Le Moal et d’Émile Laurent, il était sous la responsabilité de Robert Toanen. Fin 1942, Marcel Brégeon, responsable du PCF clandestin dans les Côtes-du-Nord, remit à Toanen des explosifs en lui demandant de passer à l’action le plus rapidement possible. Le 1er janvier 1943, Louis Kerleau accompagna Marcel Danigo et Robert Toanen lors d’une opération à la mairie de Pleumeur-Gautier où ils saisirent une machine à écrire qui fut dirigée vers Saint-Brieuc. Dans les premiers jours de janvier 1943, avec le même groupe, il procéda au sabotage d’une pelle mécanique sur le chantier allemand de la gare de Pleumeur-Gautier. En février 1943, les membres de son triangle procédèrent à deux opérations contre des fermiers soupçonnés de collaborer avec l’ennemi (à Trédarzec le 7 février et à Pleumeur-Gautier le 21 février). L’identification de quelques dizaines de militants fut rendue possible par les aveux obtenus sous la torture par les inspecteurs du Service de police anticommuniste (SPAC) et par le non-respect des mesures de cloisonnement liées à la clandestinité. Elle provoqua une véritable hécatombe, sans toucher cependant les principaux responsables du PCF clandestin en fuite. Au moment de son arrestation, en avril 1943, Kerleau était en possession d’un revolver. Le 7 juin 1944, il fut condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec 31 autres camarades dont Robert Toanen. Huit républicains espagnols faisaient partie des 32 suppliciés. Louis Kerleau avait trente et un ans. Son nom figure sur le monument du Colombier à Rennes.

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 1043W33, activité du PCF (1940-1944). – DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Christian Bougeard, Le choc de la Deuxième Guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986. – Louis Pichouron,Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 6/7, 1998. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly

LAFRANCHE Francis. Né le 23 mai 1924 à Brusvily (22), fusillé le 31 mai 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; carrier ; membre des F.T.P.F. et du Parti communiste clandestin.

Fils de Célestin, militant syndicaliste et Léontine Lebreton. Son père était un ouvrier carrier, tailleur de pierre. Membre du syndicat CGT des carriers du Hinglé (22) dès 1920, il fut un des militants les plus en vue de la CGTU lors des grèves de 1925-1926. Il fut élu au conseil municipal à Brusvily (22) où il siégea dans la majorité de gauche de 1925 à 1940. Aîné de leurs huit enfants, Francis Lafranche, carrier également, demeurait au Val-Ory en Bobital (22).

 Le 8 décembre 1942 Francis Lafranche fut arrêté par les Allemands à Bobital. Il avait, avec deux autres camarades, aidé Marcel Blanchard à « corriger » son oncle soupçonné de l’avoir dénoncé aux autorités pour écoute de la radio de Londres. Francis Lafranche, qui travaillait dans le bassin du Hinglé, profondément marqué par la culture revendicative et révolutionnaire de la profession et par la tradition familiale, avait, comme beaucoup de ses compagnons de travail, intégré la Résistance F.T.P.. Il fit partie du groupe chargé de mener des opérations militaires sensibles dans les régions de Dinan (22) et de Vitré. (Ille-et-Vilaine). La libération de deux membres de la direction F.T.P. d’Ille-et-Vilaine, Jean Marie Guérillon et Jean Marguerite, arrêtés le 1er avril à Dinan, devint un objectif majeur. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de la prison de Dinan pour les exfiltrer.  

Cette opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes relevant de l’épopée, fut menée sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des F.T.P. d’Ille-et-Vilaine.
Le 8 mai, Francis Lafranche qui dirigeait le groupe fut arrêté avec Hippolyte Thomas au moment où ils prenaient des repères pour tenter de libérer Louis Hesry et Charles Maillard. Il fut livré aux Allemands qui l’incarcérèrent à la prison Jacques-Cartier de Rennes. Le 30 mai, il fut jugé et condamné à la peine de mort. Le lendemain, 31 mai 1944, il a été fusillé à 6 h 35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec ses neuf camarades Marcel Blanchard, Jean Brault, René Fayon, Jean Garnier, Louis Hesry, Henri Laplanche, Charles Maillard, Jean Perquis et Hippolyte Thomas.

Francis Lafranche avait vingt ans.

 Il fut d’abord inhumé au cimetière de l’Est à Rennes. Exhumé le 16 septembre 1944, il fut enterré au cimetière du Hinglé. Son nom figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur le monument de la Résistance et de la Déportation à Dinan.

Citation posthume commune (avec Thomas Hyppolite) " Les deux benjamins du groupe, vingt ans, ont malgré leur jeune âge pris part à de nombreux coups de main, ont attaqué l'ennemi partout et à chaque fois qu'ils ont pu, ont participé à de nombreux sabotages, voies ferrées et pylônes etc... A la libération de deux patriotes à la prison de Dinan et de quarante détenus politiques à la prison de Vitré, ont été arrêtés au moment où ils prenaient des plans pour tenter de libérer leur chef Hesry et Maillard. Sont morts en héros à Rennes le 31 mai 1944, après avoir subi les tortures nazies."  

 

Sources: ADIV 167 J. - Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W112, 1140W84. – « Épopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 2 (1995). – Louis Pétri, Les hommes du Maquis, Le Patriote de l’Ouest, 1945. – Collectif, Le peuple des carrières, Éd. Apogée, 2011. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche Alain Prigent, Serge Tilly, Jean Paul Louvet

LAMBERT François, né le 5 février 1923 à Ernée (Mayenne). Il entre dans la un groupe de résistance d'Ernée dirigé par le lieutenant Le Donne et participe à l'organisation du groupe. et rejoint le maquis de Larchamp le 28 mai suite aux instructions du  et de Ruffault , responsable du secteur de Fougères. Il participe à l'installation du camp devant recevoir des parachutistes et plusieurs centaines de maquisards du secteur d'Ille-et-Vilaine. Il participe avec le lieutenant Guy BELLIS, à la destruction de camions allemands dans les garages OPEL à Fougères. Il est arrêté le 9 juin 1944 avec 4 autres camarades. (Guy BELLIS,  Michel HUGUET, Marcel BOULANGER, Roger LAUNAY. Un sixième (Claude CHOLLET) sera arrêté ailleurs. Il est fusillé le 23 juin 1944 avec 8 autres résistants. Article.  Source: Archives de Caen. Non identifié dans le Maitron

Mémorial de BaisLAMIGE François,  Fusillé le 18 ou 19 juillet 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande. 44 ans.

Né le 30 juin à Dompierre-les-Eglises (Hte-Vienne), domicilié 24 rue de la Bourdonnais, Paris (1er). Réfugié à Bais. Époux d'Yvonne Prefest. Arrêté le 16 juillet 1944 au village de la "Gousserie" à Bais avec 5 autres personnes (BRUCHET Roger, DANIEL Jean-Baptiste, DE BOCK Oscar, DESILLES Léon, GAUTIER Augustin),  par des miliciens. Interrogés sous la torture, ils sont chargés dans un camion pour être achevés d'une balle dans la nuque à Saint-Jacques-de-la-Lande.

Une stèle à la mémoire des victimes du 16 juillet 1944 à Bais

LANDUREN Jacques. Fusillé le 30 juin 1944 à La Maltière

Jacques, Francis, Raymond  LAUDUREN est né le 2 mai 1920 à Pontivy (Morbihan). Il est le fils de Victor Lauduren et d’Anne Le Bris. Traceur à la Société Industrielle Haute-Tension de Ploërmel, il entre le 1er janvier 1944  au service du Front national-Francs-tireurs et partisans français  (FN-FTPF). Il pratique de nombreux  sabotages.  Le 7 mars 1944, il est arrêté par la Gestapo, alors que sous les ordres de la section de commandement du FTPF du Morbihan, il effectue un chargement d’explosifs entreposés au Poteau Rouge à Caudan,  près  d’Hennebont, pour les transporter à Landévant. En même temps que lui, est interpellé Joseph Allain, réfugié à Landévant. Il est interné à la prison de Vannes, puis à la caserne Margueritte de Rennes, le 7 juin 1944. Il est fusillé par les Allemands, ainsi que Joseph Allain,  le 30 juin 1944, à la Maltière, en Saint-Jacques-de-La-Lande (Ille-et-Vilaine). Interné résistant. Mort pour la France.

Source: AVCC, Caen, 21 P 585 443

Daniel Heudré

LANGLAIS Pierre. Fusillé le 30 décembre 1942 à La Maltière à 22 ans.

Né  le 2 janvier 1920 à Fougères (35). Célibataire. Chaudronnier aux ateliers de la SNCF, il adhère à la Résistance communiste en mars 1941.

Comme son père, il participe à la propagande anti-allemande et à des actions de sabotage de matériel de la SNCF et, avec d'autres résistants (Boussin, Chalopin, Fourrier), au sabotage de la ligne haute tension Rennes-Ponchâteau et à l'attaque des locaux du Rassemblement Populaire (R.N.P.) le 22 mars 1942.

Arrêté par la Gestapo le 30 décembre 1942, il est fusillé le même jour.

Extrait de la condamnation  ADIV 6ETP2-151 - ADIV 167 J -  Mémoire de granit p 80

LAPLANCHE Henri. Né le 18 février 1918 à Saint-Carné (22), fusillé le 31 mai 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; cordonnier ; membre du Parti communiste clandestin ; résistant F.T.P.F..

Henri Laplanche était le fils de Jean Laplanche, facteur né en 1894, et de Marie Motreuil, ménagère, née en 1896. Célibataire, Henri Laplanche demeurant 24 rue des Hautes-Voies à Dinan (22), fréquentait les ouvriers carriers du bassin du Hinglé (22).
Il fit partie du groupe F.T.P. chargé de mener des opérations militaires sensibles dans les régions de Dinan et de Vitré (Ille-et-Vilaine). La libération de deux membres de la direction F.T.P. d’Ille-et-Vilaine, Jean Marie Guérillon et Jean Marguerite, arrêtés le 1er avril à Dinan, devint un objectif majeur. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de la prison de Dinan pour les exfiltrer. Cette opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes relevant de l’épopée, fut menée sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des F.T.P. d’Ille-et-Vilaine. Le 8 mai 1944, Henri Laplanche fut arrêté au Hinglé par des Feldgendarmes qui l’incarcérèrent à la prison Jacques-Cartier de Rennes. Le 30 mai 1944, il fut jugé et condamné à la peine de mort. Le lendemain 31 mai 1944, il a été fusillé à 6 h 35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec ses neuf camarades Marcel Blanchard, Jean-Baptiste Brault, René Fayon,Jean Garnier, Louis Hesry, Francis Lafranche, Charles Maillard, Jean Perquis et Hippolyte Thomas. Henri Laplanche avait vingt-six ans.
Henri Laplanche fut d’abord inhumé au cimetière de l’Est à Rennes. Exhumé le 16 septembre 1944, il fut inhumé au cimetière de Dinan le 18 septembre 1944. Son nom figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur le monument de la Résistance et de la Déportation à Dinan.

Citation à titre posthume: "Homme tenace, a toujours lutté contre l'ennemi, a participé à de nombreux coups de main et à la libération de deux patriotes à la prison de Dinan. Est mort en brave à Rennes le 31 mai 1944 après bien des souffrances".

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W112, 1140W84. – « Épopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 2 (1995). – Louis Pétri, Les hommes du Maquis, Le Patriote de l’Ouest, 1945. – Collectif, Le peuple des carrières, Éd. Apogée, 2011. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, No 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – État civil, Saint-Carné. Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly

LAUNAY Roger. Sous les ordres du lieutenant Guy BELLIS, il fait partie des F.T.P. qui détruisent les camions allemands dans les garages OPEL à Fougères. Il est arrêté le 9 juin 1944 avec 4 autres camarades.  (Guy BELLIS,  Michel HUGUET, François LAMBERT, Marcel BOULANGER. Un sixième (Claude CHOLLET) sera arrêté ailleurs. Il est fusillé le 23 juin 1944 avec 8 autres résistants.

LE BARZIC Léon Louis. Fusillé le 8 juin 1944 au Colombier à Rennes.

Né le 10 juillet 1879 à  Guerlesquin.(29). Il habitait 88 bis rue Volney à Angers. Il était notaire à Elven (Morbihan) Membre du réseau Overcloud. Après la destruction du réseau par la Gestapo, il a continué à milité dans la Résistance, chargé particulèrement de la garde et de la distribution d'un important stock d'armes. Il est arrêté sur dénonciation. Condamné à mort le 7 juin 1944 pour avoir commis des actes de franc-tireur. Sources: AC 21 P 261 739 - 21P 473 703. ADIV 167 J

LE BITOUS Yves, Marie, Joseph. Né le 17 septembre 1914 à Ploëzal (22). Fusillé le 30 décembre 1942 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; cheminot ; militant du Parti communiste clandestin ; F.T.P.F..

Yves Le Bitous était le fils d’Yves, Marie Le Bitous, employé né en 1890, et de Marie-Anne Ollivier-Henry, cuisinière née en 1887. Le couple habitait Rennes, cependant Mme Le Bitous revint dans sa commune natale mettre au monde son fils Yves.
Yves Le Bitous, cheminot, épousa Madeleine Quintric à Brest le 26 février 1937.

Au début de l’Occupation, il demeurait 67 rue de Saint-Malo à Rennes.

 Durant l’occupation, Yves Le Bitous travaille au dépôt de la SNCF de la ville et, dès 1940, il est membre du Parti communiste clandestin et de l’Organisation Spéciale (OS : branche militaire de la résistance communiste).

L’année suivante, il intègre le Front National de Lutte pour la libération et l’indépendance de la France. C’est un mouvement de résistance créé par le PCF pour sensibiliser la population française à la résistance, y compris les non-communistes.

Il diffuse des tracts et des journaux clandestins. Il participe  à l’organisation de différents groupes FTPF, à des attaques contre des locaux occupés par les Allemands à Rennes, boulevard de Chézy, au sabotage de voies ferrées. Il va chercher à Louvigné-du-Désert, où il y a des mines de granit, du matériel et des explosifs. 

Yves Le Bitous est arrêté le 22 septembre 1942 et est incarcéré à la prison Jacques Cartier. En décembre 1942, il fait partie des 30 Résistants jugés par le Tribunal militaire allemand FK748 au Palais de Justice de Rennes.

Voilà ce qui lui est reproché :

-         En février, Le Bitous commença son action en distribuant au moins deux fois des tracts communistes.

-         En avril 1942, Le Bitous reçut 2 à 5 kg de poudre noire d’un certain Julloix et, en plus de cela, 200 amorces de Fourrier. Le Bitous savait que ce matériel devait servir à des explosifs pour des attentats.

-         Le Bitous a livré à Fourrier les explosifs pour l’attentat contre le bureau du RNP (Rassemblement National Populaire) à Rennes le 22 mars 1942. Il a également livré des explosifs pour l’attentat contre le parti français « Le Francisme » à Rennes le 28 mars 1942 et pour l’attentat contre le bureau de recrutement pour les travailleurs français en Allemagne à Rennes le 4 mai 1942.

-         Le Bitous a caché les explosifs qu’il a volés avec Fourrier à Louvigné-du-Désert.

-         Le Bitous était présent lorsqu’un certain Julloix donna l’ordre à Fourrier de perpétrer l’attentat du 19 avril 1942 sur Jacques Doriot.

-         Le Bitous présentait également Hervé à Fourrier comme nouveau chef.

-         Le Bitous était aussi présent lorsque, au début de mai 1942, des bombes en vue d’un attentat furent fabriquées au domicile de Fourrier. Hervé était aussi présent.

-         Finalement, Le Bitous, de concert avec Hervé, a caché le 11 mai 1942, chez le co-accusé Bras, des explosifs et deux révolvers. Ce matériel fut enterré dans le jardin.

 Yves Le Bitous fait partie des 25 condamnés à mort annoncés lors du jugement, le 22 décembre 1942 pour actes de franc-tireur. L’Ouest-Eclair du 26/27 décembre 1942 titre : « 25 terroristes condamnés à mort par le Tribunal allemand  de Rennes ».

Le 30 décembre 1942 au matin, Yves Le Bitous et ses 24 autres camarades sont conduits au stand de tir de La Maltière en Saint-Jacques de la Lande. Il est fusillé à 10h02.

Ces 25 hommes sont sommairement enterrés dans le cimetière de Saint-Jacques de la Lande. En janvier 1945, des obsèques officielles sont organisées à Rennes. Une chapelle ardente est installée dans la salle des Pas Perdus du Palais de Justice, là même où ils ont été condamnés à mort.

 Il est enterré dans le Carré des Fusillés du Cimetière de l’Est à Rennes près de son beau-frère Albert Martin. 

 
Son nom figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande mais il n’était pas en 2011 inscrit sur le monument aux morts de la commune de Ploëzal.

Croix de guerre avec étoile de bronze.

Sources: DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Albert Ouzoulias, Les Bataillons de la jeunesse, Éd. Sociales, 1967. – Jacqueline Sainclivier, La Résistance en Ille-et-Vilaine, 1940-1944, Presses universitaires de Rennes, 1993. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Site des Fusillés d’Ille-et-Vilaine, établi par Jean-Paul Louvet. – Témoignage de Rémi Le Brun, Regard sur l’Ille-et-Vilaine, supplément de l’Humanité Dimanche, no 841, 4 octobre 1964. – Mémoire de granit p 86 - État civil, Ploëzal. Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Renée Thouanel-Drouillas, Nathalie Bidan, Alain Prigent, Serge Tilly, Jean Paul Louvet

Extrait de la condamnation               

LE BORGNE Ernest François Marie alias GUY. Né le 25 novembre 1922 à Callac (22), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; tailleur d’habits ; membre du PCF clandestin ; F.T.P..

Ernest Le Borgne était le fils de Jean-Marie Le Borgne, tailleur d’habits et cafetier, né en 1895, et de Marie Joséphine Dugay, ménagère. Déchu de son mandat de conseiller municipal, Jean-Marie Le Borgne fut soupçonné par la police d’avoir organisé l’une des premières distributions de tracts au mois de janvier 1941 à Callac-de-Bretagne.

Ernest Le Borgne, qui se trouvait dans la région parisienne au début de l’Occupation, fut accusé d’avoir fait parvenir le matériel. En fuite au mois d’août 1941 pour échapper aux arrestations, il passa dans la clandestinité dans le Finistère et devint chef de groupe F.T.P. puis l’un des responsables départementaux.au mois de janvier 1941 à Callac-de-Bretagne.

Le 3 août 1943, lors d’une mission à Plounévez-du-Faou (Finistère) accomplie avec Jean-Marie Créoff,Joseph Floc’h et Marcel Grall, Ernest Le Borgne fut arrêté par des gendarmes français de la brigade de Châteaulin. Il fut ensuite livré à la Gestapo. Il fut incarcéré à Brest puis à Rennes (Ille-et-Vilaine).

Le 7 juin 1944, il fut condamné à la peine de mort par un tribunal allemand et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec trente et un autres camarades dont huit Républicains espagnols. Il fut inhumé au cimetière de Callac.
Son nom figure sur le monument du Colombier à Rennes, sur la plaque de la salle des fêtes de Callac et sur le monument de la Déportation et de la Résistance au lieu-dit La Pie en Paule (22).
Une des compagnies du bataillon Guy Moquet du secteur de Callac-¬de-Bretagne portait le nom d'Ernest Le Borgne.

Ernest Le Borgne était le cousin d’Auguste Duguay, fusillé le 6 mai 1944 à Ploufragan (22) 

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 1043W31 et 32, activité du PCF (1940-1944). – DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Christ

ian Bougeard, « Le choc de la Deuxième Guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État », Rennes II, 1986. – Eugène Kerbaul, Militants du Finistère, IRM de Bretagne, 1985. – Jean Le Jeune, Itinéraire d’un ouvrier breton, Saint-Brieuc, 2002. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 6/7, 1998. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. p 77 – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – État civil, Callac. Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly, Jean Paul Louvet

LE CALVEZ Marcel. Né le 16 octobre 1923 à Ploubazlanec (22), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; mécanicien ; membre du PCF clandestin des Côtes-du-Nord ; F.T.P.F..

Marcel Le Calvez était le fils de Yves, Marie Le Calvez, marin d’État né en 1892 à Plounez (22), et de Marie, Georgette Crichan, née à Ploubazlanec en 1902, ménagère.

Mécanicien en automobile, Marcel Le Calvez était célibataire et domicilié à Ploubazlanec au moment de son arrestation. En 1942, il était en relation avec Louis Pichouron qui était en train de structurer le PCF clandestin dans l’ouest du département et en particulier dans le canton de Paimpol autour du couple Lhostis. Désigné pour aller travailler en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO), Marcel Le Calvez était entré dans l’organisation clandestine et plus particulièrement dans la branche militaire. Fin 1942, Marcel Brégeon, responsable du PCF clandestin dans les Côtes-du-Nord, demanda à l’ensemble des groupes de l’organisation spéciale (OS) de passer à l’action. Marcel Le Calvez formait avec Jean Le Floc’h un groupe armé qui avait pour objectif d’incendier les fermes de collaborateurs. Il était sous la responsabilité de Pierre Lhostis qui réussit à quitter la région avec son épouse Elisa en avril 1943. Fin 1942, l’identification de quelques dizaines de militants fut rendue possible par les aveux obtenus sous la torture par les inspecteurs du Service de police anticommuniste (SPAC) et le non-respect des mesures de cloisonnement liées à la clandestinité. Elle provoqua une véritable hécatombe, sans toucher cependant les principaux responsables du PCF clandestin en fuite. Marcel Le Calvez se replia chez Auguste Pichouron, frère de Louis, agriculteur à Plouguiel, chez qui il se cachait avec Jean Le Floc’h. Le 3 avril 1943, le groupe fut repéré. Au cours de son arrestation, Le Calvez fit usage de son arme, blessant deux gendarmes. Louis Pichouron et Jean Le Floc’h réussirent à prendre la fuite. Marcel Le Calvez fut incarcéré à Saint-Brieuc puis à Rennes. Le 7 juin 1944, il fut condamné à la peine de mort par un tribunal allemand et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec trente et un autres camarades dont huit Républicains espagnols. Son nom figure sur le monument du Colombier à Rennes et sur la plaque des résistants à Ploubazlanec. Son corps fut ramené de Rennes par la femme d’Amédée Le Guen, déporté. Il fut inhumé au cimetière de Paimpol.

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 1043W32, activité du PCF (1940-1944), 68J9. – Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de justice de Rennes, Procès Léon Renard, juin 1946. – DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Christian Bougeard, Le choc de la Deuxième Guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 6/7, 1998. – Alain Prigent, « Les femmes dans la Résistance dans les Côtes-du-Nord », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 3/4, 1996. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. Mémoire et espoirs de la Résistance   Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly

LE CHAMPION Léon. Né le 3 novembre 1925 à Saint-Nicolas-du-Pélem (22), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; journalier agricole ; membre des F.T.P.F

Léon Le Champion était le fils d’Yves, Marie Le Champion, laboureur, et d’Élisa, Marie Le Provost, ménagère. Son père fut décoré de la Médaille militaire et Croix de guerre 1914-1918.
Engagé dans les F.T.P., Léon Le Champion fut arrêté le 16 mai 1944 par les Allemands dans la rafle entreprise dans le secteur de Saint-Nicolas-du-Pélem à laquelle participèrent des miliciens bretons et au cours de laquelle trente-six personnes furent arrêtées. Les conséquences de cette rafle furent terribles : six déportés périrent en camp de concentration en Allemagne et deux résistants furent fusillés.
Le 7 juin 1944, Léon Le Champion fut condamné à la peine de mort par un tribunal allemand et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec trente et un autres camarades dont huit Républicains espagnols. Léon Le Champion avait dix-neuf ans.
Son nom figure sur le monument du Colombier à Rennes et sur le monument 1939-1945, place du centre en Saint-Nicolas-du-Pélem.
La mention « fusillé par les autorités d’occupation » figure sur son acte de naissance.

 

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W88, 1045W50. – Françoise Morvan, Miliciens contre maquisards, Éd. Ouest France, 2010. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – État civil précisé par la mairie de Saint-Nicolas-du-Pélem.  Le Maitron-en-ligne Mémoire et espoirs de la Résistance

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly

LE FLOCH Jean

Né le 16 novembre 1919 à Plévin (Côtes-dû-Nord, Côtes-d'Armor), fusillé le 12 mars 1944 à Saint-Jac-ques-de-la-Lande (llle-et-Vilaine); ardoisier; résistant.

Jean Le Floch était le fils de François Le Floch, carrier né en 1886, et de Marie Le Fichant, ménagère née en 1891.

Célibataire, demeurant à Goafédet en Plévin, il travaillait dans, les carrières d'ardoise situées dans la commune. Il faisait partie d'un groupe de résistants venus essentiellement de Spézet (Finistère) et installé sur la commune de Plévin. L'installation de ce maquis dirigé par « Bouss » et « Capot » fut contestée par la résistance FTP locale qui lui reprochait d'agir sans concertation et avec irresponsabilité. À la suite d'une attaque contre des fermiers le 21 janvier 1944 à Cartulan en Plévin, deux agriculteurs voisins furent assassinés en voulant leur porter secours. Cette affaire déclencha une grande rafle dirigée par la 13e brigade régionale de sûreté de Rennes conduite par les inspecteurs Le Chanu et Lanoë.

Le vendredi 28 janvier 1944, à partir de renseignements obtenus, les forces de police se rendirent dans un café en bordure de la forêt de Conveau à proximité de Motreff. À l'arrivée de la voiture de police, sept à huit hommes sortirent de l'établissement. L'un d'eux fut arrêté sur place, les autres se dispersèrent dans la forêt. Lors de la course-poursuite engagée, les fugitifs se protégèrent en faisant usage de leurs amies. Finalement deux d'entre eux furent arrêtés dont Jean Le Floch qui fut inculpé de vol à main armée et du double meurtre perpétré le 21 janvier 1944.

Ces événements renforcèrent la répression de la police de Vichy qui procéda à l'arrestation de quatorze résistants dont sept ardoisiers de la région qui furent déportés. Jean Le Jeune, responsable FTP, prit des dispositions pour que la population connaisse la désapprobation officielle des FTP à l'égard des actes perpétrés par le groupe.

Jean Le Floch fut condamné à la peine de mort par la cour martiale de Rennes et fusillé le 12 mars 1944 au camp de La Maltière à Saint-Jacques-de-lande  ainsi qu'Yves Manach, originaire de Plestin-la Grèves (Côtes-du-Nord, Côtes-d'Armor).

Le nom de Jean Le Floch ne figure sur aucun lieu de mémoire.

SOURCES : Arch. dép. Côtes-d'Armor, 68J4, mémoire de Gilbert Quéméner, élève-maître à l'École normale d'instituteurs de Saint-Brieuc, 2W124, 1043W21,1MMI-Jean Le Jeune, Itinéraire d'un ouvrier breton, Saint-Brieuc 2002. - Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944)», Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, n° 11 2011. Le Maitron-en-ligne Mémoire et espoirs de la Résistance

Alain Prigent, Serge Tilly.

 

 

LE FORESTIER Roger Yves Marie. Né le 18 avril 1924 à Peumerit-Quintin (22), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; F.T.P.F..

Roger Le Forestier était le fils de Joseph, Marie Le Forestier, cultivateur à Peumerit-Quintin, né le 11 octobre 1896 à Lanrivain. Sa mère, née le 17 août 1896 à Kergrist-Moëlou (22), était ménagère. Roger Le Forestier, célibataire, demeurant impasse Nungesser et Coli à Versailles (Seine-et-Oise, Yvelines), se replia chez ses parents à Peumerit-Quintin, probablement en 1943. Engagé dans les F.T.P., Roger Le Forestier, fut arrêté le 16 mai 1944 par les Allemands dans la rafle entreprise dans le secteur de Saint-Nicolas-du-Pélem à laquelle participèrent des miliciens bretons et au cours de laquelle trente-six personnes furent arrêtées. Les conséquences de cette rafle furent terribles : six personnes furent déportées et périrent en camp de concentration en Allemagne et deux résistants furent fusillés. Le 7 juin 1944, Roger Le Forestier fut condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec trente et un autres camarades dont huit Républicains espagnols. Roger Le Forestier avait vingt ans. Son nom figure sur le monument du Colombier à Rennes. On ignore où son corps fut inhumé.
Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W237. – DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Françoise Morvan, Miliciens contre maquisards, Éd. Ouest France, 2010. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – État civil, Peumerit-Quintin.
  Le Maitron-en-ligne Mémoire et espoirs de la Résistance

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly

LE GREVELLEC Émile. Fusillé le 8 juin 1944 au Colombier

Né le 28 octobre 1914 à Larmor-Baden (Morbihan). Marié et père de trois enfants, il résidait à Muzillac (Morbihan)Agent au Ravitaillement général du Morbihan; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et du réseau Action. Ce lieutenant était chef de section dans la résistance armée dans le Morbihan depuis le printemps 1943. Seul, il a recruté et organisé sa section de volontaires. Faisant preuve d'un réel esprit de patriotisme, d'une ardente bravoure, le lieutenant LE GREVELLEC a toujours accompli avec zèle les missions qui lui ont été assignées. Il constitua des dépôts d'armes et d'explosifs dès le mois de septembre 1943. Dénoncé, il a été arrêté par la Sipo-SD pour "actes de franc-tireur" le 31 mars 1944 à Muzillac. Condamné à mort le 7 juin 1944 par le tribunal allemand militaire (FK 748) de Rennes il a été fusillé le 8 juin, après d'abominables tortures. Son nom figure sur des monuments commémoratifs à Auray, à Rennes, et à Muzillac.

LE GUILLERMIC Marcel. Né le 15 juin 1924 à Loc-Envel (22), fusillé le 23 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; secrétaire de mairie ; membre des F.T.P.F..

Les parents de Marcel le Guillermic tenaient une petite exploitation agricole à Loc-Envel. Marcel Le Guillermic fréquenta l’école publique communale jusqu’au certificat d’études primaire qu’il obtint. Secrétaire de mairie à Loc Envel, il confectionna de fausses cartes d’identité pour les clandestins. Engagé dans les Francs-tireurs et partisans (F.T.P.), il participa à diverses actions dont des réquisitions.
Le 13 avril 1944 peu après 6 heures du matin, les Allemands arrivèrent au bourg dans deux camions suivis d’une Traction Avant, de marque Citroën, dans laquelle les témoins remarquèrent un Français vêtu d’un blouson de cuir.
Les Allemands, bien renseignés par une dénonciation, envahirent le domicile de la famille Le Guillermic. Averti à temps, Marcel Le Guillermic se cacha dans les landes voisines. Sa sœur Marie et sa mère furent violemment frappées. Cette dernière, traumatisée, en fut marquée à vie. Lorsque son frère, Jean, fut menacé d’être arrêté à sa place, Marcel Le Guillermic sortit de sa cachette et se rendit. Il rejoignit ses deux autres camarades F.T.P. de Loc-Envel arrêtés le même jour, Paul Nogré et Maurice Peigné. Tous les trois subirent sur place des sévices tels que Peigné fut méconnaissable.
Deux résistants échappèrent ce jour-là à l’arrestation. Aimé Jégou, adjudant en retraite proportionnelle, responsable du secteur de Loc-Envel, absent de son domicile, que les Allemands ne recherchèrent pas, au grand étonnement des témoins. Yves Derriennic, ancien second maître radio de la Marine nationale, époux de Bernadette, directrice de l’école publique de Loc-Envel, qui se cacha dans un poulailler puis partit se réfugier à Kerguiniou en Ploubezre (22). Blessé le 23 mai 1944, Yves Derriennic fut massacré le 10 juillet 1944 à Malaunay en Ploumagoar (22)
Marcel Le Guillermic et les deux autres F.T.P. furent embarqués dans un camion à ridelles qui prit la direction de La Chapelle-Neuve (22) distante de sept kilomètres où eurent lieu quelques heures plus tard quatre nouvelles arrestations. Ils furent emmenés à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc. Ces arrestations furent sans doute liées à une grande rafle opérée quatre jours plus tôt le 9 avril 1944 à Callac.
Le 18 mai 1944, après avoir été affreusement torturé, Marcel Le Guillermic fut transféré au camp Margueritte de Rennes, qu’il quitta le 22 juin 1944 pour la maison d’arrêt Jacques-Cartier de Rennes. Le jour même, Marcel Le Guillermic et ses camarades furent jugés pour « actes de franc-tireur » et condamnés à la peine de mort par le tribunal militaire de Rennes (FK 748 Rennes).
Le lendemain, ils furent fusillés à 6h31 au camp militaire de La Maltière près de Rennes en même temps queFrançois Touboulic de La Chapelle-Neuve.
Inhumés dans un premier temps au cimetière de l’Est à Rennes, ils furent enterrés le 16 septembre 1944 au cimetière de Loc-Envel.
Loc-Envel, peuplée de deux cents habitants, fut la commune du département qui compta le plus de victimes de la barbarie nazie proportionnellement à sa population : trois fusillés et un massacré auxquels il faut ajouter les quatre morts en déportation du Dresnay en Loguivy-Plougras (22) originaires de Loc-Envel.
Le nom de Marcel Le Guillermic figure sur la plaque du camp de La Maltière et sur le monument cantonal de Saint-Paul en Louargat (22).
 

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor 1176W1, 68J9, 2W110. – DAVCC, Caen, Liste S1744 (Notes Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés (1940-1944), op. cit. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Éd. Mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012. – Témoignages de Marie, sœur de Marcel Le Guillermic, de René Nogré, de Madame Yves Derriennic. – Site des Anciens Combattants d’Ille-et-Vilaine, « Mémoire de guerre ».  Le Maitron-en-ligne  Mémoire et espoirs de la Résistance

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly

LE PARC Léon. Fusillé le 8 juin 1944 au Colombier

Né le 20 février 1920 à Bourbriac (22) demeurant rue de l'Abbaye à Guingamp, arrêté le 16 mai 1944 lors de la rafle de Maël-Pestivien. Au moment de son arrestation Léon Le Parc demeurait rue de l’Abbaye à Guingamp. Engagé dans les F.T.P.F., Léon Le Parc fut arrêté le 16 mai 1944 par les Allemands dans la rafle de Maël-Pestivien. Le 7 juin 1944, il fut condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec 31 autres camarades dont huit Républicains espagnols. Son nom figure sur le monument du Colombier à Rennes. On ignore où il fut inhumé.

 Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 1045W50. – DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Louis Pichouron, Mémoires d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – État civil, Bourbriac.

Auteurs de la fiche:  Alain Prigent, Serge Tilly

LEBRUN Albert. Fusillé le 8 juin 1944 au Colombier. Arrêté le même jour que Gabriel MALARD

Né le 13 avril 1902 à Lecours (56)

LECUYER  voir PIAN

LEGUET Joséphine. Fusillée à la prison de Rennes le 30 juillet 1942. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Pléchâtel (35)

LEOST Maurice. Fusillé le 30 décembre 1942à La-Maltière

Finistérien, Maurice Leost est né à en 1923 à la Roche-Maurice.

Célibataire il est ajusteur au dépôt de la SNCF à Rennes avec un camarade de travail, il partage une chambre chez Mme Brossault, épicière-mercière au n° 94 de la rue de Riaval. Sportif, il fait du football.

Il n’a que 17 ans lorsqu'il adhère aux Jeunesses Communistes et commence à distribuer tracts et journaux clandestins.

Membre de l’Organisation Spéciale, puis des F.T.P. il fait partie de l’équipe qui. en mars 1942, organise un attentat contre le siège du Rassemblement National Populaire (RNP) et le bureau du parti collaborationniste " Le Francisme " et un autre attentat, le 22 juin 1942, contre des soldats de la Wermacht — Boulevard Solférino à Rennes.

Avec trois autres F.T.P., il prépare minutieusement l’évasion de la prison de la rue Saint-Hélier de quatre communistes incarcérés.

A titre posthume, Maurice Leost a été décoré de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur, de la Médaille de la Résistance et de la Croix de Guerre 1939/1945 1 Extrait de la condamnation

L'HOTELLIER Pierre Marie. Né le 16 juillet 1901 à Grâces (22), fusillé le 30 décembre 1942 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; cheminot ; militant du Parti communiste clandestin.

Pierre L’Hotellier était le fils de Jean-Marie L’Hotellier, marin né en 1873, et de Jeanne, Marie Raoul, couturière née en 1880.
Après son service militaire, Pierre L’Hotellier fut embauché comme scieur sur bois au dépôt SNCF de Rennes. Il apprit le métier de menuisier et s’intéressa à la colombophilie. Il habitait chez sa tante, rue de la Casserole (aujourd’hui rue des Ateliers) à Rennes. Il épousa sa cousine Anne-Marie Renault à Rennes le 8 janvier 1925. Un enfant handicapé naquit de cette union.

Militant du Parti communiste, il poursuivit son activité militante dans la clandestinité en septembre 1939. Dès le début de l’Occupation, il distribua tracts et journaux édités par le PCF et par le Front national dont il fit partie dès sa création. Vraisemblablement victime d’une dénonciation, il est arrêté à la suite d’une perquisition au cours de laquelle les explosifs (24 paquets de cheddite) cachés dans son jardin depuis juillet 1942 sont trouvés par les Allemands. Il est arrêté  le 29 septembre 1942, sur le lieu de son travail, avec cinq autres cheminots (René NOBILET, Georges RIANDIERE, Albert MARTIN, Victor FORTIN. Le 28 décembre 1942, il fut condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes et fusillé le 30 décembre au camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande à 9 h 20.

Pierre L’Hotellier avait quarante et un ans.

Son nom figure sur le monument du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande.
À titre posthume, Pierre L’Hotellier fut décoré de la Croix de chevalier de la Légion d’honneur, de la Médaille de la Résistance et de la Croix de guerre 1939-1945.
 

Sources: ADIV 6ETP2/56 - ADIV 167 J.. - DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Site des fusillés d’Ille-et-Vilaine, établi par Jean-Paul Louvet. – Témoignage de Rémi Le Brun, Regard sur l’Ille-et-Vilaine, supplément de l’Humanité Dimanche, no 841, 4 octobre 1964. – Jacqueline Sainclivier, La Résistance en Ille-et-Vilaine, 1940-1944, PUR, 1993. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – État civil et renseignements précisés par la mairie de Grâces.  Le Maitron-en-ligne Biographie: Mémoire et espoirs de la Résistance

Auteurs de la fiche: Jean Paul Louvet, Alain Prigent, Serge Tilly

LOYEN Jean. Fusillé le 30 juin 1944 à La Maltière

Né à le 22 décembre 1911 à Brest (29). F.T.P. de Primel-Trégastel en Plougasnou dans le Finistère, il prend part au sabotage de sous-station électrique.

Arrêté à Trégastel pour espionnage, affreusement torturé par Hervé BOTROS autonomiste breton(jugé, condamné à mort et exécuté à Quimper le 21 septembre 1945) et la Gestapo).

 

 

MAILLARD Charles Joseph. Né le 19 juillet 1913 à Trévron (22), gardien de la paix 2ème classe du corps urbain de Dinan, demeurant rue de la Chaux à Dinan, marié deux enfants de sept et un an et demi.

Charles Maillard, Joseph était le fils de Charles Maillard, cultivateur né en 1867, et d’Angèle Hautière, cultivatrice, née en 1884.

Charles Maillard avait intégré la police le 10 juillet 1942. 2e classe du corps urbain, il était gardien de la paix en poste à la prison de Dinan (22). Demeurant rue de la Chaux à Dinan, il était marié et avait deux enfants de sept et un an et demi au moment de son arrestation. Un groupe de Francs-tireurs et partisans (F.T.P.) chargé de mener des opérations militaires sensibles dans la région de Dinan et de Vitré (Ille-et-Vilaine). La libération de deux membres de la direction F.T.P. d’Ille-et-Vilaine, Jean-Marie Guérillon et Jean Marguerite, arrêtés le 1er avril à Dinan, devint un objectif majeur. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de  la prison de Dinan pour les exfiltrer. Charles Maillard avait été contacté pour favoriser la réussite des F.T.P.. L’opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes relevant de l’épopée, fut menée sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des F.T.P. d’Ille-et-Vilaine. Le 5 mai 1944, Charles Maillard se rendit en compagnie de Louis Hesry au Café Roussel, café des Sports du Hinglé. Les Feldgendarmes de Dinan qui firent irruption dans le café, à 22 h 30, les désarmèrent. Arrêtés ainsi qu’une autre personne se trouvant sur les lieux, ils furent conduits à Dinan où ils furent atrocement torturés à coups de nerfs de bœuf. La troisième personne fut libérée le lendemain sans avoir été maltraitée. Ces arrestations furent la conséquence d’une dénonciation.
Transféré à la prison Jacques-Cartier de Rennes, Charles Maillard fut jugé le 30 mai 1944 et condamné à la peine de mort. Le lendemain 31 mai 1944, il a été fusillé à 6 h 35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec ses neuf camarades Marcel Blanchard, Jean-Baptiste Brault, René Fayon, Jean Garnier, Louis Hesry, Francis Lafranche, Henri Laplanche, Jean Perquis et Hippolyte Thomas. Charles Maillard avait trente et un ans. Inhumé au cimetière de l’Est à Rennes, Charles Maillard fut exhumé 16 septembre 1944 puis enterré au cimetière de Saint-Carné le 19 septembre 1944. À la Libération, Charles Maillard fut accusé à tort d’être à l’origine des arrestations consécutives à l’opération menée à la prison de Dinan. La famille en fut meurtrie. Grâce aux témoignages de ses compagnons de lutte, dont celui de Louis Pétri, il fut réhabilité le 27 août 1945. En marge de son acte de décès fut reportée la mention « Mort pour la France ». Son honneur fut ainsi lavé. Il reçut à titre posthume la Croix de guerre, la Médaille militaire et la Médaille de la Résistance. Le nom de Charles Maillard figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur la plaque du commissariat de police de Dinan, mais ne figure pas sur le monument de la Résistance et de la Déportation de Dinan.

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor 1140W84. – Épopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord, Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 2 (1995). – Louis Pétri, Les hommes du Maquis, Le Patriote de l’Ouest, 1945. – Collectif, Le peuple des carrières, Éd. Apogée, 2011. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – État civil, Trévron. – Entretiens en 2011 avec sa fille, Mme Jeanne Zicolillo, demeurant à Saint-Carné. – Documents remis par la famille.
  Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly, Jean Paul Louvet

MALARD Gabriel. Fusillé le 8 juin 1944 au Colombier

Né le 28 juillet 1988 à Saint-Aubin-les-Plumelec (Morbihan)

Gabriel Malard était le fils de Mathurin Malard, menuisier, et de Lucie Le Mouel, ménagère. Il épousa Hélène Nohé à Péaule (Morbihan) le 9 novembre 1924. Le couple eut trois enfants nés en 1931, 1938 et 1940.
Après avoir effectué des missions de transports d’armes, il fut arrêté le 31 mars 1944 à son domicile, dans son épicerie en gros, dans le quartier de la gare à Questembert (Morbihan) par la Gestapo. Transféré à la prison Jacques-Cartier de Rennes, il fut condamné à mort le 7 juin 1944 comme franc-tireur par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur de Rennes FK 748. Il fut impliqué dans la même affaire qu’Albert Le Brun.
Le statut d’Interné Résistant lui fut attribué au mois de septembre 1952.

Sources: DAVCC, Caen, 21P 264138. – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. (1940-1944), op. cit. – Site des fusillés d’Ille-et-Vilaine. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Éd. Mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande, 2013. Catherine Malard, petite fille.

http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article161632, notice MALARD Gabriel, Jean, Marie par Alain Prigent, Serge Tilly, version mise en ligne le 9 juillet 2014, dernière modification le 7 juillet 2015.

MANACH Yves

Né le 21 mars 1923 à Plestin-les-Grèves (Côtes-du Nord, Côtes-d'Armor), fusillé le 12 mars 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; marin d'État; résistant.

Yves  Manach était le fils d'Yves, Marie Manach, culivateur né en 1883 à Plestin-les-Grèves, et d'Anne, Marie Clech, cultivatrice née en 1883 à Pluufur. Célibataire, demeurant à Plestin-les-Grèves, Yves Manach faisait partie d'un groupe de résistants venus essentiellement de Spézet (Finistère) et installé sur sur la commune de Plévin (Côtes-du-Nord, Côtes-d'Armor). L'installation de ce maquis dirigé par Bouss » et « Capot » fut contestée par la résistance Francs-tireurs et partisans (FTP) locale qui lui reprochait d'agir sans concertation et avec irresponsabilité. À la suite d'une attaque contre des fermiers le 21 janvier 1941 à Cartulan en Plévin, deux agriculteurs voisins furent assassinés en voulant leur porter secours. Cette affaire déclencha une grande rafle dirigée par la 13e brigade régionale de sûreté de Rennes conduite par les inspecteurs Le Chanu et Lanoe. Le vendredi 28 janvier 1944, à partir de renseignements obtenus, les forces de police se rendirent dans un café en bordure de la forêt de Conveau à proximité de Motreff. À l'arrivée de la voiture de police, sept à huit hommes sortirent de l'établissement. L'un d'eux fut arrêté sur place, les autres se dispersèrent dans la forêt. Lors de la course-poursuite engagée, les fugitifs se protégèrent en faisant usage de leurs armes. Finalement, deux d'entre eux furent arrêtés dont Yves Manach qui fut inculpé de vol à main armée et du double meurtre perpétré le 21 janvier 1944. Ces événements renforcèrent la répression de la police de Vichy qui procéda à l'arrestation de quatorze résistants dont sept ardoisiers de la région qui furent déportés. Jean Le Jeune, responsable FTP, prit des dispositions pour que la population connaisse la désapprobation officielle des FTP par rapport aux actes perpétrés par le groupe.

Yves Manach fut condamné à la peine de mort par la cour martiale de Rennes et fusillé le 12 mars 1944 au camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande, ainsi que Jean Le Floch originaire de Plévin (Côtes-du-Nord, Côtes-d'Armor) et Yves Le Page originaire de Loqueffret (Finistère). Le nom dYves Manach ne figure sur aucun lieu de mémoire.

SOURCES : Arch. dép. Côtes-d'Armor, 68J4, mémoire de Gilbert Quéméner, élève-maître à l'École normale d'instituteurs de Saint-Brieuc, 1043W2,1043W21. - Jean Le Jeune, Itinéraire d'un ouvrier breton, Saint-Brieuc, 2002. - Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944)», Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, n° 12,2011.   Le Maitron-en-ligne

Alain Prigent, Serge Tilly

 

MARCHAND Joseph. Fusillé en 1942 à Pléchatel. Membre des Corps Francs Vengeance de Bretagne-Sud. Papiers le concernant déposés à la BDIC de Nanterre.

MARTIN Albert. Fusillé le 30 décembre 1942 à La-Maltière à 37 ans.

Albert Martin est né le 18 mars 1905 à Paris (15e arrondissement). Fils de cheminot, il travaille aussi aux ateliers de la SNCF à Rennes. Il est ajusteur à l’atelier de vernissage. En 1942, il est marié avec Yvonne Le Bitous et a un fils. Il est le beau-frère d’Yves Le Bitous qui sera fusillé en même temps que lui.

Alors que la France est occupée en 1940, il milite au Parti Communiste qui est interdit depuis septembre 1939. Il est également responsable du Secours Rouge qui a pour mission de collecter des vêtements et des vivres pour les gens qui sont dans la misère comme les Républicains espagnols qui ont émigré dans notre pays pour échapper au dictateur Franco. Il en profite pour envoyer des vivres aux Résistants qui sont emprisonnés.

Début 1941, Albert Martin se rapproche du mouvement de Résistance, le Front National, où agissent beaucoup de cheminots pour lutter contre les occupants. Il commence par diffuser des tracts anti allemands puis il participe à plusieurs reprises à la récupération et au transport d’explosifs de Saint-Pierre-de-Plesguen à Rennes ainsi qu’au camouflage d’armes et de matériel de guerre.

Mais Albert Martin est dénoncé. Il est arrêté par la SIPO-SD le 29 septembre 1942 sur son lieu de travail avec 5 autres cheminots. (René NOBILET,  Georges RIANDIERE, Pierre L'HOTELLIER, Victor FORTIN)

Ils sont enfermés à la prison Jacques Cartier de Rennes utilisée par la Wehrmacht pour y enfermer tous les hommes et les femmes qui luttent contre leur présence sur notre territoire. Dans cette prison, un bâtiment est réservé pour les femmes arrêtées en Bretagne. Les femmes jugées et condamnées à de lourdes peines dans toute la France sont enfermées à la prison centrale des femmes derrière la gare de Rennes.  

         En décembre 1942, 30 Français (28 hommes et 2 femmes) passent en jugement au Palais de Justice de Rennes. 25 d’entre eux sont condamnés à mort le 22 décembre 1942. Albert Martin et Yves Le Bitous en font partie.  

         Le 30 décembre 1942, ces 25 Patriotes français sont conduits au stand de tir de La Maltière et fusillés.  

         Ils sont enterrés sommairement au cimetière de Saint-Jacques. En janvier 1945, une grande cérémonie  au Palais de Justice de Rennes est organisée en l’honneur de ces Résistants français. Albert Martin et Yves Le Bitous sont enterrés ensemble au Carré des Fusillés du cimetière de l’Est.

         Par délibération du Conseil municipal du 16 octobre 1957, une rue de la ville porte son nom, dans le quartier Gare-sud.

                                                                   Renée Thouanel-Drouillas

 

Sources: ADIV 6ETP2/63 - Mémoire de granit p103. Biographie rédigée par Nathalie Bidan. Livre « Les Fusillés, 1940-1944 ».

MARTIN Yves, Né le 9 mai 1923 à Senven-Léhart (22), fusillé le 30 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; sacristain.

Son père, Jean François Martin, sacristain né le 28 avril 1901 à Seven-Léhart, épousa Marie François Lozach ménagère, née le 2 février 1898 à Kerpert (22)

Arrêté lors de la rafle du 16 et 17 mai 1944 à Maël-Pestivien par les Allemands aidés par des miliciens autonomistes bretons. Le village était tout acquis à la Résistance.

Cette rafle qui entrait dans le cadre d’une vaste opération de police avait pour but la recherche et la destruction des maquis fortement installés dans le sud-ouest des Côtes-du-Nord. Les opérations furent dirigées par Rudolph Kiekaffer, membre de la SS depuis 1933, chef de la sûreté allemande de Saint-Brieuc, celui-là même qui dirigea la rafle de Callac-de-Bretagne le 9 avril 1944.

De nombreuses habitations furent perquisitionnées et pillées, les familles menacées par les miliciens.
Vingt-trois personnes demeurant à Maël-Pestivien furent arrêtées dont le maire et le médecin, ainsi que douze à quinze autres personnes étrangères à la commune. Les classes de l’école publique furent utilisées comme salle de regroupement et de contrôle d’identité. À l’étage fut installée une salle dans laquelle les personnes arrêtées furent torturées par les tortionnaires nazis et les miliciens autonomistes bretons. Avant de quitter les lieux, les Allemands mirent le feu à trois maisons considérées comme des refuges de terroristes.
Le 17 mai 1944 à 7 heures du matin, Yves Martin et les personnes arrêtées furent rassemblés place du bourg puis emprisonnés à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc. Le lendemain, les personnes maintenues en détention furent transférées au camp Marguerite de Rennes.
Le 28 juin 1944, certains détenus furent transférés à Compiègne avant leur déportation dans les camps de concentration en Allemagne.
Yves Martin fut transféré à la prison Jacques-Cartier de Rennes. Il fut condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes le 29 juin 1944 et fusillé au camp de la Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande le 30 juin 1944. Célibataire,

Yves Martin avait vingt et un ans.
 

Le nom d’Yves Martin figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et une plaque à l’école publique de Maël-Pestivien rappelle le souvenir de cette rafle.
 

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 165J3, 2W36, 1176W1. – Françoise Morvan, Miliciens contre maquisards, Éd. Ouest France, 2010. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – État civil, Seven-Léhart.  Le Maitron-en-ligne Memoresist

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly

MOIZAN  Marcel Marie. Né le 17 octobre 1914 à Ploufragan (22), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; manœuvre ; membre du Parti communiste clandestin.

Son père, Célestin, Achille Moizan, né en 1881 et domicilié au Carpont en Ploufragan, était cheminot au dépôt de Saint-Brieuc. Sa mère Joséphine, Louise, Marie Tual, ménagère, naquit en 1886. Marcel Moizan, célibataire, travaillait comme manœuvre à Guingamp. Il adhéra à la cellule de Guingamp du PCF en 1938 animée par Alexis Quilgars et Pierre Belloeil qui furent candidats aux élections municipales partielles de 1939. Il vendit l’Humanité sur la place publique lors des conflits qui secouèrent les usines Tanvez en 1937 et 1938.

Démobilisé le 28 août 1940, il entra dans l’Organisation spéciale (OS) dès le printemps 1942. Il était en contact avec Marie Follézou et Yves Offret, responsables du PCF clandestin à Guingamp. Sous la responsabilité de Prosper Jeannic, un des dirigeants des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.) du secteur, « Face bestiale », son pseudonyme, participa aux attentats à Guingamp contre l’occupant.

Le 2 décembre 1942 il déposa une bombe devant la Soldatheim. Le 3 janvier 1943 il fit partie du groupe qui tenta, sans succès – les explosifs restant inertes – de plastiquer la voie Paris Brest à la sortie de Guingamp. Le 3 février 1943 avec Prosper Jeannic et Yves Offret, ils déposèrent une bombe contre le garage Lézoray qui servait de dortoir aux troupes d’occupations.

Le 25 mars 1943, il faisait le guet lorsqu’un restaurant qui accueillait les troupes d’occupation fut visé, mais l’engin n’explosa pas. Après la traîtrise de Léon Renard, responsable du PCF clandestin, il fut arrêté le 6 août 1943 à Guingamp, place du Champ au Roy, par le Service de police anticommuniste (SPAC) dans le cadre d’une très vaste opération de démantèlement de l’organisation clandestine du PCF dans les Côtes-du-Nord. 50 militants dont 17 femmes furent ainsi arrêtés puis déportés. Le 7 juin 1944, Marcel Moizan fut condamné à la peine de mort par un tribunal allemand et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec 31 autres camarades dont huit Républicains espagnols. Son corps fut inhumé au cimetière de La Chesnaye à Guingamp.

Son nom figure sur le monument du Colombier à Rennes.

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W132, 1043W32. – Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de justice de Rennes, procès Léon Renard, juin 1946. – Christian Bougeard, Le choc de la Deuxième Guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986 ; Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Saint-Brieuc, PU Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000 ; Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 6/7, 1998 ; Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944). Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10 (2004) et no 11 (2005). – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – État civil, Ploufragan.
  Le Maitron-en-ligne Mémoire et espoirs de la Résistance

Auteur de la fiche: Alain Prigent

MOLERO Antonio Sebastian. Né le 19 octobre 1918 à Madrid (Espagne), fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; membre du groupe F.T.P.-MOI de l’UNE (Union nacional espanola).

Domicilié à Rennes, Leoncio Molina Cabre a été arrêté fin mars 1944 en Ille-et-Vilaine lors d’une vaste opération de la Sipo-SD qui aboutit à l’arrestation de presque une centaine de républicains espagnols sur l’ensemble de la Bretagne. Ces arrestations furent consécutives à la trahison de deux membres du réseau. Résistant espagnol, Leoncio Molina Cabre était membre de l’UNE. Le groupe de l’UNE, branche des Francs-tireurs et partisans français-Main-d’œuvre immigrée (F.T.P.-MOI), lié organiquement au Parti communiste espagnol clandestin, était placé sous les ordres de Florès Cano et d’Antonio Barrios Ures, selon un rapport de Louis Pétri. Membre des groupes armés du réseau « Deportistas », il participa aux attentats contre les cinémas de Rennes (Royal et Select), l’Hôtel du Commerce et contre des transformateurs électriques à Nantes et à Rennes. Il fut impliqué également dans trois déraillements.
Neuf résistants espagnols furent impliqués dans cette affaire. Incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes, Leoncio Molina Cabre a été condamné à mort le 7 juin 1944 pour « actes de franc-tireur » par le tribunal militaire FK 748 de Rennes. Il a été fusillé le lendemain 8 juin 1944 au Colombier à Rennes avec ses huit autres camarades (Pedro Florès Cano, Tomas Hernandez Diaz, Ramon Nieto, Antonio Sebastian Molero, Lorenzo Montori Romeo, Dionisio Garcia Rubio, Teofilo Turcado Arenas et Antonio Barrios Ures).

 

Sources: Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1045W50. – DAVCC, Caen, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. (1940-1944), op. cit. – Gabrielle Garcia, Isabelle Matas, La mémoire retrouvée des Républicains espagnols. Paroles d’exilés en Ille-et-Vilaine, Rennes, Éd. Ouest-France, 2005. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Éd. Mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.  Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly

(Photos)

MOLINA CABRE Leoncio. Né le 17  avril  1915 à Petroga (Espagne).  Membre du groupe F.T.P.-MOI de l’UNE (Union nacional espanola).

Domicilié à Rennes, Leoncio Molina Cabre a été arrêté fin mars 1944 en Ille-et-Vilaine lors d’une vaste opération de la Sipo-SD qui aboutit à l’arrestation de presque une centaine de républicains espagnols sur l’ensemble de la Bretagne. Ces arrestations furent consécutives à la trahison de deux membres du réseau. Résistant espagnol, Leoncio Molina Cabre était membre de l’UNE. Le groupe de l’UNE, branche des Francs-tireurs et partisans français-Main-d’œuvre immigrée (F.T.P.-MOI), lié organiquement au Parti communiste espagnol clandestin, était placé sous les ordres de Florès Cano et d’Antonio Barrios Ures, selon un rapport de Louis Pétri. Membre des groupes armés du réseau « Deportistas », il participa aux attentats contre les cinémas de Rennes (Royal et Select), l’Hôtel du Commerce et contre des transformateurs électriques à Nantes et à Rennes. Il fut impliqué également dans trois déraillements.
Neuf résistants espagnols furent impliqués dans cette affaire. Incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes, Leoncio Molina Cabre a été condamné à mort le 7 juin 1944 pour « actes de franc-tireur » par le tribunal militaire FK 748 de Rennes. Il a été fusillé le lendemain 8 juin 1944 au Colombier à Rennes avec ses huit autres camarades (Pedro Florès Cano, Tomas Hernandez Diaz, Ramon Nieto, Antonio Sebastian Molero, Lorenzo Montori Romeo, Dionisio Garcia Rubio, Teofilo Turcado Arenas et Antonio Barrios Ures).

 

Sources: Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1045W50. – DAVCC, Caen, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. (1940-1944), op. cit. – Gabrielle Garcia, Isabelle Matas, La mémoire retrouvée des Républicains espagnols. Paroles d’exilés en Ille-et-Vilaine, Rennes, Éd. Ouest-France, 2005. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Éd. Mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.  Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly

Photos)

MONTORI ROMEO Lorenzo. Né le 10 août 1918 à Saragosse (Espagne), fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; menuisier ; membre du groupe F.T.P.-MOI de l’UNE (Union nacional espanola).

Fils de Eugenio Domingo et de Petra Montori Otal, Lorenzo Montori Romeo, célibataire, a été arrêté le 20 mars 1944 en Ille-et-Vilaine à son domicile lors d’une vaste opération de la Sipo-SD qui aboutit à l’arrestation de presque une centaine de républicains espagnols sur l’ensemble de la Bretagne. Ces arrestations furent consécutives à la trahison de deux membres du réseau.
Résistant espagnol, Lorenzo Montori Romeo était membre de l’UNE, branche des Francs-tireurs et partisans français-Main-d’œuvre immigrée (F.T.P.-MOI), lié organiquement au Parti communiste espagnol clandestin. Ce groupe était placé sous les ordres de Florès Cano et d’Antonio Barrios Ures, selon un rapport de Louis Pétri. Membre des groupes armés du réseau Deportistas, il participa aux attentats contre les cinémas de Rennes (Royal et Select), l’hôtel du Commerce, rue Dupont des Loges, servant aux cheminots allemands et contre des transformateurs électriques à Nantes et à Rennes. Il fut impliqué également dans trois déraillements de trains de matériel de guerre et de permissionnaires sur les lignes de Redon Rennes et St-Malo. 

Il est arrêté par la Gestapo le 20 mars 1944 à son domicile, 91 bd Jacques Cartier, à la suite d'une dénonciation.
Neuf résistants espagnols furent impliqués dans cette affaire. Incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes, Lorenzo Montori Romeo a été condamné à mort le 7 juin 1944 pour « actes de franc-tireur » par le tribunal militaire FK 748 de Rennes. Il a été fusillé le lendemain 8 juin 1944 au Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) avec ses huit autres camarades (Leoncio Molina Cabre, Pedro Florès Cano, Tomas Hernandez Diaz, Ramon Nieto, Antonio Sebastian Molero, Dionisio Garcia Rubio, Teofilo Turcado Arenas et Antonio Barrios Ures).
 

Sources: Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 1045W50. - 167 J; -  DAVCC, Caen, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. (1940-1944), op. cit. – Gabrielle Garcia, Isabelle Matas, La mémoire retrouvée des Républicains espagnols. Paroles d’exilés en Ille-et-Vilaine, Rennes, Éd. Ouest-France, 2005. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Éd. Mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012. – État civil.  Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly Jean Paul Louvet (Photos)

MORAUX Ernest. Fusillé le 30 décembre 1942 à La Maltière à 33 ans.

Né à Saint-Pierre-de-Plesguen, le 22 novembre 1909 . Il épouse Eugénie Egaux. Artisan carrier au lieu-dit "Le Rouve" , il est père d’un fils né le 19 septembre 1941.

A partir de mars 1941, il s’associe aux activités de la Résistance, qui commence à s’organiser à Saint-Malo.
A partir du mois de mai 1941, il partage les activités clandestines de son frère.

Les frères Moraux fournissent des quantités importantes d’explosifs aux groupes des F.T.P. de Rennes et Saint-MaIo, les conseillent et les initient à la fabrication de bombes artisanales, destinés à des opérations contre l’occupant et les collaborateurs. Ils participent à la préparation d’attentats à Rennes et Saint-Malo. Il est arrêté le 19 septembre 1942 par la Gestapo à Rennes.

Après leur arrestation, les frères Moraux seront internés à la prison Jacques Cartier à Rennes.1

Extrait de la condamnation

MORAUX Louis. Fusillé le 30 décembre 1942 à La Maltière à 40 ans.

Né à Saint-Pierre-de-Plesguen, le 3 avril 1903 .
A partir de mars 1941, il s’associe aux activités de la Résistance, qui commence à s’organiser à Saint-Malo.
Louis Moraux est propriétaire dune carrière qu’il exploite au lieu-dit "Le Rouve" en Saint-Pierre-de-Plesguen.
Le 1er juillet 1925, il épouse Madeleine Camay, également originaire de Saint-Pierre-de-Plesguen. L’année suivante, une fille naîtra de leur union.
A partir du mois de mai 1941, il partage les activités clandestines de son frère.
Les frères Moraux fournissent des quantités importantes d’explosifs aux groupes des F.T.P. de Rennes et Saint-MaIo, les conseillent et les initient à la fabrication de bombes artisanales, destinés à des opérations contre l’occupant et les collaborateurs. Ils participent à la préparation d’attentats à Rennes et Saint-Malo.
Après leur arrestation, les frères Moraux seront internés à la prison Jacques Cartier à Rennes.1
Extrait de la condamnation. ADIV 167 J.

NIETO GRANERO Ramon. Né le 14 novembre 1914 à Oviala (Espagne) ; membre du groupe F.T.P.-MOI de l’UNE (Union nacional espanola) ; fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine).

Domicilié à Port Louis (Morbihan), Ramon Nieto Granero a été arrêté fin mars 1944 en Ille-et-Vilaine lors d’une vaste opération du SIPO-SD qui aboutit à l’arrestation de presque une centaine de républicains espagnols sur l’ensemble de la Bretagne. Ces arrestations furent consécutives à la trahison de deux membres du réseau. 
Résistant espagnol, Ramon Nieto Granero était membre de l’UNE (Union nacional espanola ; Union nationale espagnole). Le groupe de l’UNE, branche des F.T.P.-MOI, lié organiquement au PC espagnol clandestin, était placé sous les ordres de Florès Cano et d’Antonio Barrios Ures, selon un rapport de Louis Pétri. Membre des groupes armés du réseau "Deportistas", il participa aux attentats contre les cinémas de Rennes (Royal et Select), l’Hôtel du Commerce et contre des transformateurs électriques à Nantes et à Rennes. Il fut impliqué également dans trois déraillements de trains. 
Neuf résistants espagnols furent impliqués dans cette affaire. Incarcéré à la prison Jacques Cartier de Rennes, Ramon Nieto Granero a été condamné à mort le 7 juin 1944 pour "actes de franc-tireur" par le tribunal militaire FK 748 de Rennes. Il fut fusillé le lendemain 8 juin 1944 au Colombier à Rennes (Ille-et-Vilaine) avec ses huit autres camarades (Leoncio Molina Cabre, Pedro Florès Cano, Tomas Hernandez Diaz, Antonio Sebastian Molero, Lorenzo Montori Romeo, Dionisio Garcia Rubio, Teofilo Turcado Arenas et Antonio Barrios Ures).
 

Sources: Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine 1045W50. — DAVCC (Direction des archives des victimes des conflits contemporains), Caen, Liste S1744 (Notes de Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). — Jean-Pierre Besse, Thomas Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), L’Atelier, 2005. — Gabrielle Garcia, Isabelle Matas, La mémoire retrouvée des Républicains espagnols. Paroles d’exilés d’Ille-et-Vilaine, Éditions Ouest-France, 2005. — Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), ouvrage collectif, Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012.  Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly

NOBILET René. Fusillé le 30 décembre 1942 à La Maltière à 32 ans.

René NOBILET naît le 16 mai 1910 à Paramé. Il perd sa mère, Anne-Marie Roncier très jeune et son père, Alcide Nobilet, est marin dans la Marine marchande ; il n’est donc pas très présent. C’est donc la fille aînée, Marie, qui élève son petit frère. Quand celle-ci se marie, René a 15 ans et il s’engage comme mousse dans la Marine marchande.

  Quand il est démobilisé, il rejoint sa sœur et son beau-frère à Paris. Il vit alors une période délicate où il alterne les petits boulots. Enfin, il est recruté comme serrurier à la SNCF et il demande sa mutation pour Rennes, ce qui est accepté.

         A partir du 27 mars 1939, il travaille aux ateliers SNCF de Rennes et vit avec son épouse, Marie-Louise Lay, au 9 rue Jules Simon à Rennes.

         En août 1939, il est mobilisé et il rejoint Brest pour embarquer sur un remorqueur, puis un dragueur de mines. Ce dernier est détruit mais René Nobilet s’en sort indemne. Il est démobilisé, il rentre à Rennes et reprend son poste de serrurier à la SNCF.

Quand les Allemands envahissent la France, René Nobilet intègre la Résistance qui s’organise à Rennes et à Saint-Malo. Il participe aux actions de l’Organisation Spéciale mise en place par le PCF, puis à celles des FTPF (Francs Tireurs et Partisans Français) : distribution de tracts et de journaux clandestins, vols d’explosifs… En particulier, il fait partie de l’équipe chargée de voler dans les carrières de Saint-Pierre de Plesguen, 60 kg d’explosifs, avec René Hirel et Edouard Hervé, le 18 juillet 1942.

         A-t-il été victime d’une dénonciation ? Nous ne le savons pas, mais il est arrêté le 29 septembre 1942 à son travail, par le SIPO-SD avec d’autres camarades : (Albert MARTIN, Georges RIANDIERE, Pierre L'HOTELLIER, Victor FORTIN.).

Il est incarcéré à la prison Jacques Cartier où il attend son procès qui se déroulera du 15 au 22 décembre 1942, au Palais de Justice de Rennes.

René y est jugé pour « actes de franc-tireur, pour constitution de groupes de Résistance et atteinte portée à la machine de guerre ennemie"» et comme 24 autres camarades, il est déclaré coupable et condamné à mort

          Le 30 décembre 1942, les 25 Patriotes sont conduits au stand de tir de La Maltière à Saint-Jacques de la Lande. Il est fusillé à 9h47. Il a 32 ans.

         Ces hommes sont sommairement enterrés dans le cimetière de Saint-Jacques de la Lande. En janvier 1945, des obsèques officielles sont organisées à Rennes. Une chapelle ardente est installée dans la salle des Pas Perdus du Palais de Justice, là même où ils ont été condamnés à mort. Il est enterré dans le Carré des Fusillés du Cimetière de l’Est à Rennes.  

         Après sa mort, Marie-Louise reste en contact avec les amis de son mari et, en particulier Louis Pétri, le responsable départemental. Elle héberge des Résistants qui se cachent, ainsi que du matériel.

Croix de guerre 1939 avec étoile d'Argent.

 Sources : Biographie écrite par Nathalie Bidan. Livre des Fusillés. ADIV 167 J.

Renée Thouanel-Drouillas 

NOGRÉ Paul. Né le 13 janvier 1924 à Loc-Envel (22), fusillé le 23 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; sabotier ; résistant au sein des F.T.P.F..

Paul Nogré était le fils d’Yves Nogré, sabotier, et de Philomène Lirzin. Après le décès de son mari en 1933, Mme Nogré éleva ses deux filles et ses deux garçons. Elle se remaria en 1938 avec Pierre Augel lui aussi sabotier à Loc-Envel.
Paul Nogré fréquenta l’école publique communale jusqu’au certificat d’études primaire qu’il passa avec succès. Ayant appris le métier de sabotier avec son beau-père, il travailla à la saboterie Kerhoas en Belle-Isle-en-Terre (22). Son employeur fut contraint par les autorités occupantes de désigner parmi son personnel trois ouvriers pour partir travailler en Allemagne au Service du travail obligatoire (STO).
Paul Nogré qui s’y refusait voulut passer en zone libre mais son projet échoua. Paul Nogré était le cousin de Roger Madigou.
En contact avec Louis Pichouron, commandant Allain, responsable du PCF clandestin et des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.), il entra dans la clandestinité devenant responsable du secteur de Loc-Envel. Il était en contact avec les F.T.P. de Callac-de-Bretagne. Au début du mois de mars 1944, aidé par Maurice Peigné, Aimé Jégou, adjudant en retraite proportionnelle, rapatrié d’Allemagne et Yves Derriennic, ancien second maître radio de la Marine nationale et époux de Bernadette institutrice et directrice de l’école publique de Loc-Envel, il participa à la réception des premières armes parachutées dans le sud-ouest du département le 3 mars 1944 à Maël-Pestivien. Cet armement fut amené à Loc-Envel en camionnette par Eugène Cazoulat et Pierre Louis Menguy, tous deux de Callac-de-Bretagne, puis entreposé dans un bosquet entre Milin-Bastien et la ferme de chez Faucheur à la sortie du bourg en direction de Plounévez-Moëdec. Nogré eut la responsabilité de répartir ces armes dans une grande partie du Trégor (sur les cantons de Belle-Isle-en-Terre, Lannion, Bégard, Plestin-les-Grèves, Plouaret, Perros-Guirec) où elles furent prises en charge par les différents responsables de groupes F.T.P..
Au retour de mission, le 6 avril 1944, pour tenter de délivrer un F.T.P. de Louargat (22), Armand Tilly qui était présumé retenu à son domicile par les Allemands au bourg de Louargat,Roger Madigou, Paul Nogré, Jean Le Tallec et Raymond Tanguy rencontrèrent une patrouille allemande à Kerbol près de Saint-Paul en Louargat. Si Roger Madigou fut arrêté, Jean Le Tallec, Paul Nogré bien que blessés et Raymond Tanguy parvinrent à s’échapper. Paul Nogré assura sur un ordre venu de Louis Pichouron le changement de secteur d’Armand Tilly, le confiant au bas du château de Tonquédec (22) à François Tassel, responsable du secteur de Lannion.
Paul Nogré fut soigné par le docteur Marcel Rouzaut de Cavan (22). Il se cacha quelques jours à Trégrom (22) chez le boulanger Hyacinthe Le Guen, qui le conduisit le 10 avril 1944 dans une voiture à cheval à son domicile de Loc-Envel. Craignant d’être arrêté par les Allemands, les nuits suivantes, il dormit chez son grand-père demeurant au bourg. La veille de son arrestation, étant allé à un mariage, il revint dormir chez lui avec son jeune frère René âgé de dix-sept ans. Le 13 avril 1944 peu après 6 heures du matin, les Allemands arrivèrent au bourg de Loc-Envel dans deux camions suivis d’une Traction Avant, de marque Citroën, où les témoins remarquèrent un Français vêtu d’un blouson de cuir. Les Allemands bien renseignés l’arrêtèrent à son domicile. Violemment frappé, ainsi que sa mère et son jeune frère, Nogré rejoignit Marcel Le Guillermic et Maurice Peigné, ses deux camarades F.T.P. déjà arrêtés. Les Allemands, en possession d’une liste de noms, effectuèrent une fouille de la maison et saisirent diverses cartes d’alimentation et faux papiers.
La cave, à côté de la maison familiale, dans laquelle Paul Nogré avait entreposé des armes, des munitions et des explosifs ainsi que deux machines à écrire, ne fut pas fouillée.
Deux résistants échappèrent ce jour-là à l’arrestation. Aimé Jégou, adjudant en retraite proportionnelle, responsable du secteur de Loc-Envel, absent de son domicile que les Allemands ne recherchèrent pas au grand étonnement des témoins. Yves Derriennic, ancien second maître radio de la Marine nationale, époux de Bernadette, directrice de l’école publique de Loc-Envel, se cacha dans un poulailler puis partit se réfugier à Kerguiniou en Ploubezre (22). Blessé le 23 mai 1944, à Kerguiniou, Yves Derriennic fut arrêté, emprisonné puis massacré le 10 juillet 1944 à Malaunay en Ploumagoar (22). Paul Nogré et les deux autres F.T.P. furent embarqués dans un camion à ridelles qui prit la direction de La Chapelle-Neuve (22) distante de 7 kilomètres où eurent lieu quelques heures plus tard quatre nouvelles arrestations. Ils furent emmenés à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc. Ces arrestations furent liées à la grande rafle opérée le 9 avril 1944 à Callac-de-Bretagne.
La cache d’armes de Milin-Bastien ne fut pas découverte et quelques jours après la rafle Jean Guyomard, résistant de Saint-Éloi en Louargat en contact avec Paul Nogré vint pour récupérer les armes et les munitions. René Nogré, le frère de Paul, lui indiqua l’endroit de la cache.
Le 18 mai 1944, après avoir été affreusement torturés, Nogré et ses deux camarades furent transférés au camp Margueritte de Rennes. Le 22 juin 1944, ils furent transférés à la maison d’arrêt Jacques Cartier de Rennes. Ce même jour, les trois F.T.P. de Loc-Envel furent jugés par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes pour avoir participé au transport d’armes et condamnés à la peine de mort. Le lendemain, Paul Nogré a été fusillé au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande près de Rennes avec Marcel Le Guillermic, Maurice Peigné de Loc-Envel et François Touboulic de La Chapelle-Neuve (22) Célibataire, il avait vingt ans. Ils furent inhumés au cimetière de l’Est à Rennes. Après exhumation le 16 septembre 1944, le corps de Paul Nogré fut inhumé au cimetière de Loc-Envel. Loc-Envel, peuplé de 200 habitants, fut la commune du département qui compta le plus de victimes de la barbarie nazie par rapport à sa population : trois fusillés et un massacré auxquels il faut ajouter les quatre morts en déportation du Dresnay en Loguivy-Plougras (22) originaires de Loc-Envel.
Roger Touboulic, fils de François arrêté le même jour à La Chapelle-Neuve, fut libéré à Saint-Brieuc huit jours plus tard. Il ramena la chemise de Paul Nogré souillée de sang que les Allemands lui avaient chargé de remettre à la famille. René Nogré, son frère, qui la réceptionna, l’enterra dans le jardin pour épargner à sa mère de nouvelles souffrances.
Dans une lettre écrite sans doute à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc qui parvint à la famille, Paul Nogré affirmait : « Quand je reviendrai, quelqu’un aura des comptes à rendre. »
Le nom de Paul Nogré figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur le monument cantonal de Saint-Paul-en-Louargat.
 

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W104, 2W117, 2W236, 1176W1. – DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Françoise Morvan, Miliciens contre maquisards, Éd. Ouest France, 2010. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – Témoignages de Marie, la sœur de Marcel Le Guillermic ; René Nogré, le frère de Paul Nogré et d’Armand Tilly.   Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly

OUNES Émile , né à une date et lieu inconnus, fusillé le 23 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande

Émile Ounes fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes (Ille-et-Vilaine) le 22 juin 1944 et fusillé le lendemain à Saint-Jacques-de-la-Lande.

Source: DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). Le Maitron

PAGE Yves, né le 25 juillet 1922 à Loqueffret (Finistère). Soldat du bataillon  René Caro- compagnie Corse, fils de François Louis et Louise Morvan, fusillé par les Allemands le 12 mars 1944 à Saint-Jacques. Non identifié dans le Maitron.

PEIGNÉ Maurice alias Xavier. Né le 5 octobre 1913 à Savigny-sur-Orge (Seine, Essonne), fusillé le 23 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; contremaître ; membre des F.T.P.F..

Contremaître dans une savonnerie à Nantes, marié, Maurice Peigné se réfugia en Bretagne. Il demeurait à Loc-Envel (22) chez sa mère qui vivait de l’élevage de deux ou trois vaches.
Engagé dans les Francs-tireurs et partisans (F.T.P.), Xavier était responsable à la presse. Au début du mois de mars 1944, aidé par Paul Nogré, Aimé Jégou, adjudant en retraite proportionnelle, rapatrié d’Allemagne, et Yves Derriennic, il participa à la réception des premières armes parachutées dans le sud-ouest du département le 3 mars 1944 à Maël-Pestivien (22). Livrées à Loc-Envel en camionnette par Eugène Cazoulat et Pierre Louis Menguy, F.T.P. de Callac-de-Bretagne, ces armes furent entreposées dans un bosquet bien fourni entre Milin-Bastien et la ferme de chez Faucheur à la sortie du bourg de Loc-Envel en direction de Plounévez-Moëdec. Maurice Peigné eut avec Paul Nogré la responsabilité de répartir ces armes dans une grande partie du Trégor (dans les cantons de Belle-Isle-en-Terre, Lannion, Bégard, Plestin-les-Grèves, Plouaret, Perros-Guirec) où elles furent prises en charge par les différents responsables de groupes F.T.P..
Le 13 avril 1944, peu après 6 heures du matin, les Allemands arrivèrent au bourg de Loc-Envel dans deux camions suivis d’une Traction Avant, de marque Citroën, où les témoins remarquèrent un Français vêtu d’un blouson de cuir. Maurice Peigné fut incarcéré avec ses camarades F.T.P. de Loc-Envel arrêtés le même jour, Marcel Le Guillermic et Paul Nogré. Tous les trois subirent sur place des sévices tels que Maurice Peigné fut méconnaissable.
Deux résistants échappèrent ce jour-là à l’arrestation : Aimé Jégou, responsable du secteur de Loc-Envel, absent de son domicile que les Allemands ne recherchèrent pas au grand étonnement des témoins ; Yves Derriennic, ancien second maître radio de la Marine nationale et époux de Bernadette, directrice de l’école publique de Loc-Envel, qui se cacha dans un poulailler puis se réfugia à Kerguiniou en Ploubezre (22). Blessé le 23 mai 1944 à Kerguiniou, il fut arrêté, emprisonné puis massacré le 10 juillet 1944 à Malaunay en Ploumagoar (22).
Maurice Peigné et les deux autres F.T.P. furent embarqués dans un camion à ridelles qui prit la direction de La Chapelle-Neuve (22) distante de 7 kilomètres où eurent lieu quelques heures plus tard quatre nouvelles arrestations. Ils furent emmenés à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc. Ces arrestations sont, sans doute, liées à la grande rafle opérée quatre jours plus tôt le 9 avril 1944 à Callac-de-Bretagne.
La cache d’armes de Milin-Bastien ne fut pas découverte et, quelques jours après la rafle, Jean Guyomard, résistant de Saint-Éloi en Louargat, en contact avec Paul Nogré, vint pour récupérer les armes et les munitions. René Nogré, le frère de Paul, lui indiqua l’endroit de la cache.
Le 18 mai 1944, après avoir été affreusement torturé, Maurice Peigné fut transféré au camp Margueritte de Rennes, qu’il quitta le 22 juin 1944 pour la maison d’arrêt Jacques Cartier de Rennes. Le jour même, Maurice Peigné et ses camarades furent jugés pour avoir participé à des transports d’armes et condamnés à la peine de mort. Le lendemain, Maurice Peigné a été fusillé au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande près de Rennes avec Paul Nogré, Marcel Le Guillermic de Loc-Envel et François Touboulic de La Chapelle-Neuve (22) ; il avait trente et un ans. Maurice Peigné fut inhumé dans un premier temps au cimetière de l’Est à Rennes puis après exhumation son corps fut transféré dans un lieu inconnu.

Son nom figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande, sur le monument cantonal de Saint-Paul en Louargatet sur le monument aux Morts, cimetière de Loc-Envel.
Loc-Envel, peuplé de 200 habitants, fut la commune du département qui compta le plus de victimes de la barbarie nazie par rapport à sa population : trois fusillés et un massacré auxquels il faut ajouter les quatre morts en déportation du Dresnay en Loguivy-Plougras (22) originaires de Loc-Envel.

Sources: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W104, 2W117, 2W236, 1176W1. – Louis Pichouron,Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – Témoignages de Marie, sœur de Marcel Le Guillermic, et de René, frère de Paul Nogré.   Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly

PERQUIS Jean. Né le 25 mars 1917 à Dinan (22), fusillé le 31 mai 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; membre des F.T.P.F..

Jean Perquis était le fils d’Élie Perquis, marin né en 1885, et de Justine Lary, cuisinière, née en 1880.
Il se maria avec Hélène Le Mée le 2 février 1941 à Quévert (22). Jean Perquis, domicilié à Calorguen (22) avait intégré la résistance des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.). Il fit partie du groupe chargé de mener des opérations militaires sensibles dans les régions de Dinan et de Vitré (Ille-et-Vilaine).
La libération de deux membres de la direction F.T.P. d’Ille-et-Vilaine, Jean Marie Guérillon et Jean Marguerite, arrêtés le 1er avril à Dinan, devint un objectif majeur. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de la prison de Dinan pour les exfiltrer. Cette opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes relevant de l’épopée, fut menée sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des F.T.P. d’Ille-et-Vilaine.
Le 8 mai, Jean Perquis fut arrêté par les Allemands qui l’incarcérèrent à la prison Jacques-Cartier de Rennes. Le 30 mai, il fut jugé et condamné à la peine de mort. Le lendemain 31 mai 1944, il a été fusillé à 6 h 35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec ses neuf camarades Marcel Blanchard, Jean-Baptiste Brault, René Fayon, Jean Garnier, Louis Hesry, Francis Lafranche, Henri Laplanche, Charles Maillard et Hippolyte Thomas. Jean Perquis avait vingt-sept ans. Il fut d’abord inhumé au cimetière de l’Est à Rennes. Exhumé le 16 septembre 1944, il fut enterré au cimetière de Dinan le 18 septembre 1944.
Son nom figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur le monument de la Résistance et de la Déportation à Dinan. L’acte d’état civil comporte la mention « Mort pour la France ».

Citation à titre posthume: "Homme sûr et loyal, a toujours lutté contre l'ennemi, a participé à de nombreux coups de main et à la libération de deux patriotes à la prison de Dinan. Est mort en brave le 31 mai 1944 après bien des souffrances".

Sources: ADIV 43W 50-51. -  Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W159, 1140W84. – « Épopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 2 (1995). – Louis Pétri, Les hommes du Maquis, Le Patriote de l’Ouest, 1945. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – État civil, Dinan.  Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly, Jean Paul louvet 

PIAN  alias LECUYER Georges, Pierre. Né à La Richardais le 10 août 1925 (Ille-et-Vilaine), fusillé le 30 juin 1944 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; marin pêcheur ; résistant, membre des F.T.P.F..

Cadet d’une famille de onze enfants, Georges Pian, dit Pierre Georges, était le fils d’un ouvrier plombier-chauffagiste à la coopérative « La Sanitaire Dinardaise ». Contre l’avis de ses parents, Georges Pian interrompit ses études à l’issue de la classe de 5e.
En 1941, il partit à vélo chez sa marraine à Château-du-Loir dans la Sarthe, dans l’intention inavouée de franchir la ligne de démarcation. Son projet ayant échoué, il rentra dans sa famille qui, au cours de l’année 1942, quitta La Richardais pour s’installer à La Vicomté-sur-Rance (Ille-et-Vilaine). Georges Pian devint alors marin pêcheur.
En décembre 1943, il entra dans le groupe de résistance FUJP (Forces unies de la jeunesse patriotique) de Dinard créé à l’initiative des Jeunesses communistes. Il participa à la diffusion de tracts et journaux clandestins, à la confection de fausses cartes d’identité pour les remettre aux réfractaires et aux maquisards.
En mars 1944, il entra dans le groupe de résistance F.T.P. de Dinard, entreposa à son domicile des armes et munitions pour le groupe en vue d’opérations contre les dépôts et installations allemandes du secteur de Dinard.
En mai 1944, il rejoignit le maquis de Saint-Ganton et participa à la récupération d’armes et de matériel, à l’organisation du maquis, à la préparation militaire. Il fut nommé chef de groupe.
Le 6 juin 1944, il était à La Vicomté-sur-Rance pour récupérer des armes. À l’annonce du Débarquement en Normandie, il repartit en vélo avec les armes dans ses sacoches.

 Arrêté dans la cour de l’école d’une commune du canton de Bécherel (Ille-et-Vilaine) par une unité de la Wehrmacht, il fut emmené à la prison Jacques-Cartier à Rennes.
Condamné pour « actes de franc-tireur » à la peine de mort par le tribunal allemand FK 748 de Rennes le 29 juin, il a été fusillé à Saint-Jacques-de-la-Lande, le lendemain 30 juin 1944 à 6 h 16.

Citation à l’ordre de la division n° 157 à titre posthume

 "Entré dans la résistance en 1943, diffuse tracts et journaux clandestins. Confectionne fausses cartes d’identités, entrepose à son domicile armes et munitions. Rejoint le maquis de Saint-Ganton. Participe à plusieurs récupérations d’armes et matériel de guerre. Arrêté à Bécherel en juin 1944 il est torturé et fusillé à Saint-Jacques-de-la-Lande. Jeune sous-officier plein d’allant remarquable entraîneur d’hommes. A fait preuve jusque dans la mort d’un courage admirable ». Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre avec étoile d’argent."

 

Sources: DAVCC, Caen, B VIII 3, Liste S1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés (1940-1944), op. cit. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Éd. Mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012. -  Mémoire de granit p 178  –  Le Maitron-en-ligne.

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly, Jean Paul Louvet

PONTET Robert. Fusillé le 30 juin 1944 à La Maltière.

Né à le 10 mai 1923 à Quennedy (Canada). Nom de guerre : BOB
Réfractaire au S.T.O., il rejoint en juillet 1943 le maquis de la Hunaudaye (22) et participe à la préparation militaire du camp. Au moment de l'investissement du camp, il se replie avec ses camarades dans le Finistère où entre dans les rangs de l'A.S. groupe "Justice" et Vengeance. En avril 1944, il est chargé de mission en Ille-et-Vilaine. Il prend contact avec les groupes F.T.P.F. pour assurer les parachutages dans la région sud d'Ille-et-Vilaine (Goven). Il prépare les terrains de parachutages, ainsi que l'élaboration de plans de différentes attaques contre les dépôts ennemis.

En mai 1944, il est nommé chef de section aux opérations pour le secteur de Goven.

Le 25 mai 1944, il tombe sur un guet-apens, rue St-Malo à Rennes., au cours duquel il est blessé et arrêté par la Gestapo et la Milice.

Torturé, il est condamné à mort par le Tribunal militaire allemand le 29 juin et fusillé le 30 juin 1944 à La-Maltière. ADIV 167 J.

Maurice PrestautPRESTAUT (LEBRAS)  Maurice. chef du mouvement Libé Nord en Ille-et-Vilaine.

Issu d’une famille aisée — son père était cadre à la Société des Huiles Lesieur — Maurice PRESTAUT est né le 22 juin 1921 à Rueil-Malmaison dans la Seine-et-Oise,

Officier marinier, il se trouve à Dakar lors des malheureux événements de septembre 1940 il est blessé à Toulon au moment du sabordage de la flotte française et interné par le Gouvernement de Vichy le il novembre 1942.

Connu sous les pseudonymes de Thermidor, puis Lebras (ou Le Braz) ; Lafforgue et plus couramment de Patro, Maurice Prestaut est, après sa libération, chargé par Philippe Vianney (lndomitus)(1) d’organiser le Mouvement Défense de la France en Bretagne.

Nommé Délégué régional, il œuvre pour réaliser l’unification de la Résistance non communiste, Il occupe le bureau de l'assistance médicale scolaire de la ville  de Rennes Mme Martin (Pierrette dans la Résistance).

Il crée, dans toute la Bretagne, des réseaux de renseignements et de liaison et notamment dans les secteurs de Rennes, de Saint-Brieuc et du nord Finistère.

Patro a recruté un jeune agent de liaison de 17 ans qui a donné le réseau.
Tombé dans une souricière tendue par la Milice, il est arrêté le 10 mai 1944 au n° 12 de la rue de Châteaudun à Rennes. Avant d’être neutralisé, il réussit  à abattre un milicien et à en blesser grièvement un autre.

Incarcéré à la prison Jacques Cartier, il parvient à garder le silence sur les activités de son réseau malgré d’odieuses tortures, ce qui permet à ses camarades de poursuivre le travail entrepris jusqu’à la Libération.

Maurice Prestaut a été fusillé le 8 juin 1944. Son cadavre sera retrouvé et reconnu par Pierrette parmi les cadavres du Colombier, puis par M. Prestaut père. Son nom figure sur la stèle élevée place du Maréchal Juin, à la mémoire des Français et Espagnols exécutés le même jour.

Il est titulaire, à titre posthume, de la Médaille Coloniale, de la Croix de la Libération et d’une citation portant attribution de la Croix de Guerre.

(1) Philippe Vianney est l’un des créateurs de Mouvement Défense de la France.1

Une rue porte son nom dans le quartier de Cleunay—, perpendiculaire à la rue Champion de Cicé et au boulevard de Cleunay.

Source: Mémoire de guerre.
Documents  Témoignage d'Anne MACÉ sur l'arrestation de Maurice PRESTAUT

RIANDIERE Georqes.

Né le 20 mai 1911 à Nazelles (37). Fils d'un charpentier, il adhère au Parti Communiste dès 1933  et mis hors la loi en septembre 1939. Il est serrurier aux ateliers de la SNCF, où il sera affecté spécial en septembre 1939. Il demeure  rue Rapatel avec son épouse et ses trois enfants.
Au cours de l'année 1941, il distribue tracts anti-allemands et journaux clandestins et participe à des actes de sabotages. Dans sa cave, sous un tas de charbon, il cache des armes.

En septembre 1942, il fait partie de l'équipe qui récupère des explosifs à Saint-Pierre-de-Plesguen, dont il assure le transport à Rennes et qui serviront à plusieurs attaques contre l'occupant..

Victime d’une dénonciation, il est arrêté par la Police Judiciaire de Rennes le 29 septembre 1942, sur le lieu de son travail, avec cinq autres cheminots. (René NOBILET, Albert MARTIN., Pierre L'HOTELLIER, Victor FORTIN..). Condamné à mort il est fusillé le 30 décembre 1942 à La Maltière  

A titre posthume, il est titulaire des titres suivants:

Chevalier de la Légion d'Honneur
Croix de Guerre avec étoile d'argent + palme
 Interné Résistant
Citation "Mort pour la France"
Attestation d'appartenance aux FFC Réseau "Résistance Fer"
Carte du Combattant Volontaire de la Résistance.

Biographie

SALOMON René Ernest Victor. Alias CORENTIN, né à Paris XVIII° le 7 décembre 1921 à Paris. Ingénieur E.E.E.I.P. Agent P2 depuis le 1er octobre 1942. Membre des Corps Francs Vengeance du Finistère. Arrêté le 26 février 1944 par la Felgendarmerie à Ploërmel, incarcéré à Ploërmel, Vannes, Quiberon et Rennes.  Fusillé le 30 juin 1944 à La Maltière. Homologué sous-lieutenant à titre posthume. Papiers le concernant déposés à la BDIC de Nanterre. Source: AC 31 P 535 234.

 

SIMON Yves Théophile. Né le 25 février 1921 à Bourbriac (22), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; coiffeur ; résistant au sein des F.T.P.F..

Yves Simon était le fils de Jean-Marie Simon, cultivateur, et de Marie, Perrine Cadoudal, ménagère. Le 14 mai 1944, Yves Simon fut arrêté à Carhaix (Finistère).

 Le 7 juin 1944, il fut condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes, avec trente et un autres camarades, dont huit Républicains espagnols. Yves Simon avait vingt-trois ans.


Son nom figure sur le monument du Colombier à Rennes. On ignore l’endroit où il fut inhumé.


Sources
: Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 165J3, 1176W1, 1140W83. – DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – État civil, Bourbriac.
  Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly

THOMAS Hippolyte. Fusillé le 31 mai 1944 à La-Maltière

20 ans, né le 15 avril 1924 à Bobital 22, fils de Alexis et Ernestine Marmion

Il est arrêté, rue de Brest à Dinan, le 6 mai 1944 par les Allemands. Il se trouvait ce jour là de passage dans cette ville. Il a été arrêté en même temps que son camarade Hippolyte Thomas de Bobital. Détenu pendant 8 jours à la Feldgendarmerie puis à la caserne Duguesclin, il a été transféré à la prison Jacques Cartier de Rennes. Il a été condamné le 30 mai 1944, par un Conseil de guerre allemand, puis fusillé à Saint-Jacques-de-la-Lande le lendemain matin.

Avant son arrestation, il avait participé à l'attaque de prison de Dinan et à celle de Vitré.

Citation posthume commune (avec Lafranche Francis) " Les deux benjamins du groupe, vingt ans, ont malgré leur jeune âge pris part à de nombreux coups de main, ont attaqué l'ennemi partout et à chaque fois qu'ils ont pu, ont participé à de nombreux sabotages, voies ferrées et pylônes etc... A la libération de deux patriotes à la prison de Dinan et de quarante détenus politiques à la prison de vitré, ont été  arrêtés au moment où ils prenaient des plans pour tenter de libérer leur chef Hesry et Maillard. Sont morts en héros à Rennes le 31 mai 1944, après avoir subi les tortures nazies."  

TOANEN Robert, Léon, Marie alias Joseph, le Cycliste. Né le 29 septembre 1904 à Pleumeur-Gautier (22), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; marin de commerce ; militant communiste ; résistant responsable de l’Organisation spéciale (OS).

Le père de Robert Toanen, Yves, Marie Toanen, cultivateur, épousa Fanny, Marie Cardinal, ménagère. Robert Toanen obtint son certificat d’études. Célibataire, il naviguait comme marin de commerce. Il adhéra au Parti communiste en 1938. La même année, il embarqua successivement sur les cargos Le Ailen-Turk puis Le Saint-Malo, qui transportaient du matériel pour les républicains espagnols pour le compte de la compagnie France-Navigation. Arrivé à Glasgow (Grande-Bretagne) le 28 août 1939, à la déclaration de la guerre, le cargo Le Saint-Malo fut affecté avec un nouvel équipage à la Compagnie générale transatlantique. Robert Toanen fut rapatrié, avec ses camarades, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), puis au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). En octobre 1939, il travailla pour la compagnie Shell comme matelot sur un bateau-citerne qui faisait le transit entre Le Havre, Rouen et Paris. Mobilisé en décembre 1939, il fut affecté au dépôt des équipages de la flotte à Brest (Finistère) sur le croiseur Le Strasbourg, puis sur un autre croiseur, Le Dunkerque. Le 4 février 1940, il reprit sa place à la compagnie Shell comme affecté spécial. Son bateau se trouvait à l’écluse de Corbeil (Seine-et-Oise, Essonne) lors de l’arrivée des Allemands. Il prit la fuite à vélo vers Bordeaux (Gironde) puis regagna la Bretagne, à Lézardrieux (22) chez sa sœur, Mme Libouban. Il devint alors ouvrier agricole. En mai 1942, il rencontra à Plouguiel Louis Pichouron, qu’il avait connu sur Le Saint-Malo et qui était en train de remettre en place le Parti communiste clandestin dans l’ouest du département. Robert Toanen entra dans l’organisation clandestine, et plus particulièrement dans l’OS, la branche militaire du parti. Il eut des contacts avec Marcel Brégeon, responsable du Parti communiste clandestin dans les Côtes-du-Nord, qui lui remit des explosifs en lui demandant de passer à l’action le plus tôt possible.
Le 1er janvier 1943, accompagné de Marcel Danigo et de Louis Kerleau, il saisit dans la mairie de Pleumeur-Gautier une machine à écrire qui fut dirigée vers Saint-Brieuc. Dans les premiers jours de janvier 1943, avec le même groupe, il procéda au sabotage d’une pelle mécanique sur le chantier allemand de la gare de Pleumeur-Gautier. À la fin du mois de janvier 1943, il fut mis en relation par Louis Pichouron avec Le Ray, ancien matelot sur Le Saint-Malo, qui lui demanda de venir travailler sur le terrain d’aviation à Saint-Brieuc. Embauché comme électricien, il habita désormais Saint-Brieuc, ce qui facilitait les contacts avec la direction du parti clandestin, et plus particulièrement avec Marcel Brégeon et Louis Pichouron. Le 27 mars 1943, avec un groupe de Francs-tireurs et partisans (F.T.P.), il mena une action contre la ferme de Kerambrun, un collaborateur, à Paimpol. Le 1er mai 1943, avec Armand Guillou et Jean Cosson, il procéda au premier plasticage d’une ligne de chemin de fer dans le département des Côtes-du-Nord, à quelques kilomètres de Saint-Brieuc en direction de Lamballe, à Yffiniac. Le 28 juin 1943, avec un autre groupe, il attaqua la mairie de Kergrist-Moëlou. Appelé « Joseph » ou « le Cycliste », il participa, mais sans succès, à une opération de déboulonnage de la voie le 14 juillet 1943 à Yffiniac avec Armand Guillou et quatre autres résistants.
Après avoir aidé un des responsables régionaux traqués à Guingamp à se replier à Plessala, dans le Mené, il fut arrêté le 23 août 1943 à Saint-Brieuc par les inspecteurs du Service de police anticommuniste (SPAC), aidés par la trahison de Léon Renard, nouveau responsable du Parti communiste clandestin de Noël 1942 à février 1943 et avec lequel il avait été en contact, dans le cadre d’une très vaste opération de démantèlement de l’organisation clandestine du Parti communiste.
Il fut emprisonné à Saint-Brieuc, puis à Rennes, où il fut atrocement torturé dans les locaux de la police. Le 7 juin 1944, il fut condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes, et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec trente et un autres camarades, dont huit républicains espagnols. Robert Toanen avait quarante ans.
Son nom figure sur le monument du Colombier à Rennes.

Sources: DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 1043W32, activité du PCF (1940-1944). – Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la cour de justice de Rennes, Procès Léon Renard, juin 1946. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 6-7, 1998. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Alain Prigent, Serge Tilly, « La bataille du rail », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 8/9, 2000. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – L’Aube Nouvelle. – Ouest-Matin. – État civil Pleumeur-Gautier.  Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Serge Tilly

François TouboulicTOUBOULIC François. Né le 25 novembre 1899 à Bulat-Pestivien (22), fusillé le 23 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; patron d’une petite entreprise ; résistant F.T.P.F..

François Touboulic était le fils de François Touboulic, laboureur né en 1871, et de Jeannie Chéritel, ménagère née en 1869. Il épousa Germaine Chéritel le 10 mai 1925 à Plougonver (22). Ils eurent un fils, Roger, qui naquit le 2 mars 1926 à Plougonver. Le couple demeurait au bourg de La Chapelle-Neuve. François Touboulic dirigeait une petite entreprise de transport par autocar et son épouse tenait une petite épicerie.
Engagé dans la Résistance, François Touboulic était responsable au sein des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.) sur La Chapelle-Neuve. Il participa avec le groupe local de F.T.P., dont Jules Pataou, à des réquisitions et des réceptions d’armes parachutées. Le 13 avril 1944 vers 10 h 30 du matin, les routes d’accès à La Chapelle-Neuve furent barrées par des soldats allemands. François Touboulic fut arrêté à son domicile, ainsi que son fils Roger. Trois autres personnes furent arrêtées à leur domicile : Jules Pataou, boulanger à La Chapelle-Neuve, qui était en train de bêcher son jardin ; André Daniel, non engagé dans la Résistance, qui fut relâché avant le départ du camion ; François Rolland, tailleur d’habits, non engagé dans la Résistance. Les quatre hommes durent monter dans le camion à ridelles, encadrés par deux soldats allemands. L’idée de s’évader fut exprimée entre eux en breton, mais abandonnée à cause de la présence du jeune Roger Touboulic, âgé de dix-huit ans. Le camion prit la direction de Belle-Isle-en-Terre, pour les conduire à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc. François Rolland et Roger Touboulic furent libérés quelques jours plus tard.
Le 18 mai 1944, après avoir été affreusement torturés, François Touboulic et Jules Pataou furent transférés au camp Margueritte de Rennes (Ille-et-Vilaine). Puis, le 22 juin 1944, ils furent incarcérés à la maison d’arrêt Jacques-Cartier de Rennes. Ce même jour, François Touboulic fut jugé pour avoir participé à du transport d’armes, et condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes. Le lendemain, il a été fusillé à 6h31 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes, avec Marcel Le Guillermic, Paul Nogré et Maurice Peigné, de Loc-Envel. Il avait quarante-cinq ans. Jules Pataou, après avoir été condamné à la peine de mort par le même tribunal militaire, fut extrait du peloton d’exécution et déporté en Allemagne, au camp de concentration de Neuengamme ; il décéda le 7 avril 1944 à Lunebourg.
Inhumé dans un premier temps au cimetière de l’Est à Rennes, le corps de François Touboulic fut exhumé le 16 septembre 1944. Il fut enterré au cimetière de La Chapelle-Neuve. Sur la sépulture familiale, on peut lire l’épitaphe : « François Marie Touboulic – fusillé par les boches à Rennes le 23 juin 1944 – dans sa 45e année ». Son nom figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur le monument cantonal de Saint-Paul en Louargat.

 

Sources: DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W104, 2W117, 2W236, 1176W1. – Françoise Morvan, Miliciens contre maquisards, Éd. Ouest France, 2010. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire »,Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10 (2004) et no 11 (2005).  Le Maitron-en-ligne

Auteurs de la fiche: Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly.

UCRANGERAI Jean. Date et lieu de naissance inconnus, fusillé le 30 juin 1944 vraisemblablement à Rennes. Nous savons très peu de choses sur ce condamné à mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes le 29 juin 1944. Il a été fusillé le lendemain, vraisemblablement à Rennes.

Source: DAVCC Caen, Liste S1744 (Notes Thomas Pouty) Le Maitron

VAILLANT Joseph Marie. Né le 27 mars 1921 à Saint-Renan (Finistère), fusillé le 30 décembre 1942 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; comptable ; résistant à l’Organisation spéciale (OS), au Front national et aux F.T.P.F..

Fils de François Vaillant, employé aux chemins de fer de l’État, et de Marie-Louise Beuzen, sans profession, Joseph est comptable à Rennes et il suit des cours aux Beaux-Arts car il a des dons d’artiste. Il y rencontre celle qui deviendra son épouse, Paulette Ledélis. Ensemble, ils ont une fille, Josette, qui, plus tard, fera une carrière dans le cinéma et la littérature sous le nom de « Greta Vaillant ».

Membre du Parti Communiste, Joseph Vaillant est un des responsables politiques du « Comité de lutte pour l’indépendance de la France ». Il est membre de l’Organisation Spéciale, puis du Front National de Lutte pour la libération de la France

A partir de novembre 1941, il est aussi membre du réseau de Résistance « Overcloud »dépendant du B.C.R.A.. Ce réseau est attaché au SOE-RF (Special Operation Executive), service secret britannique chargé de se mettre en lien avec les réseaux de Résistance en France, en particulier gaullistes.

Son action a véritablement commencé dès le mois de juin 1940, c’est-à-dire dès que notre région a été envahie par les Nazis. Après la défaite de l’armée française en mai 1940, les soldats qui rentraient chez eux abandonnaient leurs armes et ceux qui ne voulaient pas que ces armes tombent entre les mains des Allemands, les ramassaient et les cachaient. C’est ce que fait Joseph Vaillant à Vern-sur-Seiche. Grâce à elles, il crée un groupe d’hommes décidés à agir et il tue un Allemand dans les environs de Fouillard.

Pendant l’automne 1940, il récupère d’autres armes à Betton  et il crée un autre groupe de patriotes, après avoir pris contact avec des cheminots.

A l’automne 1941, il organise et participe à des attentats contre les locaux de la Légion des Volontaires Français contre le Bolchévisme et contre ceux du Rassemblement National Populaire (deux mouvements liés aux nazis et qui font la chasse aux Résistants). Il sabote aussi des lignes téléphoniques allemandes.

Le 22 septembre 1942, Joseph Vaillant est arrêté par les Allemands, lors d’une grande vague d’arrestation. Il est incarcéré, torturé puis jugé, lors du fameux procès des 30 patriotes (28 hommes et 2 femmes), par le Tribunal allemand  FK748 qui siège au Palais de Justice à Rennes du 15 au 22 décembre 1942.

L’Ouest-Eclair du 26 et 27 décembre 1942 titre : « 25 terroristes condamnés à mort par le Tribunal militaire allemand de Rennes ». Le Président du Tribunal justifie ainsi sa sentence : « Les peines qui sont prononcées serviront à la population française puisqu’elles éviteront à l’avenir de nouveaux attentats… Le tribunal est certain qu’il trouvera la compréhension chez les Français raisonnables ».

Le 30 décembre 1942, les condamnés sont conduits au stand de tir de La Maltière à Saint-Jacques de la Lande. Les gens qui habitent sur le parcours les entendent chanter La Marseillaise et le Chant du Départ. Ils sont aussi très étonnés de voir, un moment après, deux femmes qui roulent à vélo le plus vite qu’elles le peuvent, en direction de Saint-Jacques. Il s’agit de Madame Vaillant et de Madame Hirel. Elles ont appris à la prison que leurs maris étaient partis pour être fusillés. Elles réussissent à trouver le stand de tir et à se cacher, mais elles arrivent trop tard pour les voir vivants.

Joseph Vaillant est fusillé à 10h02, ce 30 décembre 1942. Il a 21 ans.

À titre posthume Joseph Vailland est titulaire:
- de la Croix de guerre avec étoile d'argent
- de la Croix de Chevalier de ta Légion d’Honneur
- Membre de l'ordre de l'Empire britannique

Sources: DAVCC, Caen, B VIII 3, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty). Mémoire de granit p 146 - Fonds Pétri 167 J – État civil.   Le Maitron-en-ligne. Souvenirs personnels et témoignages.

Auteurs de la fiche: Nathalie Bidan, Barbara Bonazzi, Jean Paul Louvet

                                                      

VONHOEVEN Albert. Fusillé le 30 juin 1944 à La Maltière

Né à Plougasnou ?.

Résistant de Primel-Trégastel en Plougasnou dans le Finistère, arrêtés à cause d'un autonomiste breton Hervé BOTROS (jugé, condamné à mort et exécuté à Quimper le 21 septembre 1945), affreusement torturés par Hervé BOTROS et la Gestapo.

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Sources:
1 Mémoire de Granit

2-La mémoire retrouvée des Républicains espagnols-Gabrielle Garcia et Isabelle Matas

Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire, dans les Côtes-du-Nord (Etude réalisée par Serge TILLY)

Lien externe: http://www.lesamisdelaresistance56.com/index.php/resistance-en-morbihan/temoignages-lettres-de-fusilles/qui-sont-ces-resistants-fusilles-par-les-nazis-a-la-maltiere

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