L'attaque de la prison de Dinan le 12 avril 1944

Elle fut motivée par l'arrestation des lieutenants Jean Marguerite (de Saint-Malo) et Jean Guérillon (de Pléchâtel). Plusieurs  participants à ce coup d’éclat furent par la suite arrêtés. 8 d'entre-eux furent fusillés le 31 mai 1944 à la Maltière, Saint-Jacques-de-la-Lande dont Louis Hesry et les membres de son groupe, Jean Brault  et René Fayon , Henri Laplanche, Jean Perquis, Hippolyte Thomas, Francis Lafranche, Marcel  Blanchard, Charles Maillard, le gardien de prison. (Lire)

Désiré Guillard fut déporté.

Henri Laplanche

Francis Lafranche

 Source: Le Républicain de Dinan du 24 mai 1945. Article de Michel Gesderfer

"A Dinan, le 12 avril 1944, à 10 heures, les F.T.P., commandés par Jean Perquis, Désiré Guillard et Louis Hesry, tous trois chefs de groupe, ont décidé d’attaquer la prison. Une échelle préparée par le Dinanais Jean Audran est placée contre le mur d’enceinte; l’escalade leur semble longue, surtout avec une mitraillette en bandoulière! Puis c’est la descente de l’autre côté. Tout le monde descend le long d’une corde lisse, à la force des bras. L’agent de police Charles Maillard est là, qui les attend. Il est 21 h 50; il faut faire vite car la relève ne va pas tarder. La porte de la prison ouverte, Louis Perquis s’engouffre, suivi de ses hommes.

-Que personne ne bouge, nous venons chercher nos deux camarades.

Dans la salle de garde, trois ou quatre gardiens se lèvent, stupéfaits.

Un agent, complice, s’empresse d’indiquer le chemin des cellules où les deux patriotes Jean Guérillon et Jean Marguerite n’osent croire en la délivrance. Des appels s’élèvent " Ici! Ici! ", ponctués par les coups assénés contre la porte de la cellule.

       -Ouvrez! vite!

Le gardien s’empresse, un bruit de serrure, la porte s’ouvre. Les deux emprisonnés, en instance de transfert à la prison militaire de Rennes d’où ils avaient bien peu de chance de revenir vivants, se jettent dans les bras de leurs amis. Moment inoubliable d’effusion.

C’est au tour des gardiens de gagner l’intérieur des cellules.

Le grand portail est ouvert; les francs-tireurs s’échappent. Les deux Jean s’installent sur le cadre des deux vélos et le groupe se disperse sur la route de Dinard, après avoir dû échanger quelques coups de feu avec une patrouille allemande.