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TEMOIGNAGE DE HORST FUSSHÖLLER Socoa Page 7 |
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![]() Ed:04/06/12 |
Extraits du livre "Errinnern ohne Groll" de Horst Fusshöller "(Sans ressentiment)
Comment nous fûmes faits prisonniers| La première nuit de captivité | St Pierre de Trèves | Stenay | Le camp de Rennes | Le camp"kaiser" | Le troc | Offre d'emploi | Les corvées | Détachement au magasin de ravitaillement |Les punitions | La faim | La fin de la guerre | Le camp sous administration française | Matricule 548269 | "La ration famine" | L'aide de la Croix rouge Internationale | Polo | Son passage dans un commando de déminage à Hourtin | 1946 | Socoa | Hourtin-Plage | St-Perdon | |
(Traduction Hubert Dekkers. Mai 2012) SOCOA (Page 121 à 123) Socoa est le nom du port de St- Jean-de-Luz .Il se situe côté de l’embouchure de la rivière Nivelle dans la Biscaye . Elle se trouvait à quelques 18 kilomètres de distance de notre ancien camp « Golf » , en direction du sud. En elle-même un bel endroit , mais notre logement était décourageant et indigne de l’homme. On nous logeait près du port dans une cave sans fenêtre. Lumière du jour et air ne pouvaient que rentrer en laissant la porte du haut ouverte. Nous n’avions pour lumière qu’une ampoule qui balançait à un fil électrique suspendu au plafond . Le pire de tout était le fait qu’un nuage de poussière tombait du plafond et se soulevait sur toute la longueur de la cave dès que quelqu’un fermait fort la porte d’en haut. Ce n’était pas une ancienne réserve de farine ici. Etait-ce de la chaux ou un produit similaire qui nous empoussiérait? Bien que le mardi 5 soit « mardi gras » , le dernier jour du carnaval , le lendemain mercredi des Cendres était idéal pour nous sentir misérables. Notre détachement devait enlever partout au bord de la mer les obstacles en barbelés ; pas pressés pour ne pas avancer trop vite, nous profitions des perspectives merveilleuses sur la « falaise », typique de la côte ici, bien sûr de la Biscaye ( Atlantique) et de la Fortification de Socoa, construite avec un certain entêtement sur une pointe rocheuse. Devant notre cave se trouvait une place enclavée de fils barbelés, où se tenait une cabane , qui servait de cuisine à notre camp. Elle s’adossait contre un haut mur en béton utilisé par nos gardiens pour jouer à la pelote pendant leur temps libre.(117) J’ai encore reçu 5 lettres et 2 paquets de la maison, seul réconfort entre espoir et déception .Avec la faim c’était la déception qui était la plus dure pour les prisonniers . On arrivait bientôt au 18 mars . UN an comme prisonnier de guerre derrière moi. Combien de temps encore devrais-je rester enfermé derrière les barbelés? On s’approchait du samedi 23 mars. Il y avait une spécialité à manger: soupe d’ailes de requin. et ensuite filets de requin. C’était une grande joie de vivre ce changement de menu , mais nous devions très vite déchanter. Le poisson devait être pourri, car nous nous sommes tous couchés sur le sol de la place très rapidement pour nous tordre de douleurs et vomir. Pas de trace de médicaments ou d’ assistance médicale. Nous dégueulions tous tripes et boyaux, mais le lendemain nous étions tous, miracle ! bien portants. Pour le reste du mois de mars, il n’y a eu rien d’important, sauf le fait que nous devions reprendre nos affaires le samedi 30 mars pour partir vers le campement spécial « Parme II », un camp minuscule près de l’aéroport de Bayonne. C’est ici que nous recevrions notre première formation pour détecter et désamorcer les mines. Le tout durait jusqu’au samedi 6 avril. C’était pour nous le signal que les choses sérieuses allaient vite commencer. Un camarade, ancien pionnier, nous apprenait tout l’ indispensable à savoir sur les de mines de mer ou de terre, mines antichars, mines de défense, mines plates ( T-minen , Teller-minen) 42 avec 5,5 Kg charge, comme la T-mine 35 en métal avec 5,5 kg de charge, modèle 29 avec 4,5 Kg de charge, comme des modèles 43 et 43 « champignon » chacun avec 5n,5 Kg de charge de détonation. J’ai noté tout et dessiné tout dans un petit bouquin (annexe 3-R). L’instruction « comment désamorcer » était importante , mais pour nous c’était plus brisant de savoir comment ces machines infernales étaient sécurisées pour être soulevées. En plus on s’instruisait sur des types divers de détonateurs , pour les …..
Mines mines mines Mines mines mines Mines mines mines non traduite !
On nous apprenait même les formules de détonation du bois, fer et béton, ainsi que les facteurs d’isolation . A « Parme II » nous avions eu un temps de repos jusqu’au mardi 9 avril, le jour de notre déménagement vers notre nouveau lieu de travail « St Barbe», sans encore passer par Socoa . A vrai dire nous n’étions pas tristes de ce déplacement, puisque pendant notre séjour à « Parme II » nous avions souffert d’une nouvelle calamité. Les baraques étaient totalement envahies par des punaises, et…. nous n’étions pas alors aussi malins que ce que nous sommes devenus plus tard dans les camps des Landes (40) . Nous nous laissions mordre la nuit, impuissants. Nous avions comme seule consolation la certitude, qu’après la formation nous irions ailleurs.
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( Traduction Hubert Dekkers Mai 2012)