Ed:27/04/2014
Témoignage de Madame Marie LE FRANCOIS demeurant à « Chedené » en Lanhélin » Madame Le François née le 24 novembre 1914 a accepté de nous transmettre son témoignage le 20 mars 2002 sur lexpérience vécue avec un groupe de jeunes prisonniers allemands.
Présentation du groupe Selon Madame Le François, le groupe de prisonniers est arrivé en 1945-46 (ne se souvient pas de la date précise) Il était rattaché à la sous-Préfecture de Saint-Malo, après avoir séjourné quelque temps au camp 1102 à Rennes. Le groupe comprenait environ 18 jeunes qui avait été selon leur propre expression « pris sur les bancs de lécole ». La photo quelle nous a confiée montre bien leur jeune âge et leur aspect dadolescent. (17/18 ans) Elle se remémore particulièrement, le premier contact en tenue de larmée allemande, totalement démuni (aucun change) et leurs corps parsemés de nombreux anthrax et parasites. Elle se souvient tellement des pleurs et des cris de ces jeunes au cours des séances de traitement et de désinfection, appelant leur mère et maudissant Hitler « maman vient - pourquoi nous sommes ici » Humainement, elle fut très marquée par cet épisode, et tenta par la suite dadoucir dans la mesure de ses moyens leur séjour au village. Ils furent installés dans la maison limitrophe de celle de Madame Le François et son mari recruté par la mairie de Lanhélin était le responsable du fonctionnement du chantier.
Organisation du chantier Chémédé est un hameau de 8 à 10 foyers situé à environ 3 km du bourg de Lanhélin. Lobjectif de ce groupe de travail porte sur la construction de la route conduisant au village et se terminant par une ferme près de la forêt. A ce jour, une partie du chemin fréquentée pour les travaux agricoles, subsiste ! en bon état. Les travaux ont démarrés dès leur arrivée. Ils bénéficiaient dun jour de repos le dimanche. Un interprète accompagnait le groupe. Celui-ci était chargé de récupérer chaque matin auprès de la mairie, les bons dalimentation qui lui permettait dobtenir notamment le pain et à de rares occasions quelques tranches de viande. Les agriculteurs de la commune amélioraient de temps en temps lordinaire en offrant quelques sacs de pommes de terre. Le maire de la commune qui était à lorigine de cette demande de PGA, participait aussi selon ses moyens, à lentretien général. Les jeunes percevaient un petit salaire et touchaient leurs cigarettes une fois par mois.
La vie sociale dans le hameau
Les prisonniers disposaient de la liberté de se déplacer dans le village et de
se rendre au bourg. En fait, ils restaient proches de leur domicile. De temps en temps,
ils participaient à des travaux chez les agriculteurs. Madame Le François se souvient de jeunes gens très corrects, agréables, respectant des règles dhygiène exemplaires lorsque la mairie a pu leur fournir un habillement correct, en échange de leur uniforme. Elle garde aussi en mémoire, la surprise un jour de Noël, dun repas confectionné par les prisonniers destiné à elle et sa famille et pris en commun. Ils avaient en outre soustrait quelques cigarettes de leur ration pour le cadeau au responsable de chantier, et acquis quelques friandises pour Madame et ses enfants. Pendant cette période une seule tentative dévasion, qui fut réprimée si férocement par le groupe, quil fallait le séparer de ses camarades et le ramener à Saint Malo. A signaler que depuis plusieurs années Madame Le François reçoit la visite régulière de lun des prisonniers et de son épouse. Tout semble gravé dans sa mémoire, y compris certaines pierres du chemin, quil aurait déposé et sur lequel il se rend chaque jour au crépuscule. Pour Madame Le François il est devenu un ami quelle attend avec plaisir chaque année. Bourgbarré | Iffendic| La
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