15/02/2006

accueil-mdg1.gif (1380 octets)

prev.gif (221 octets)

Fusillés de la Maltière-Témoignages

 

 

Maire de Saint Jacques à la Libération, Jean PONT raconte :

" J'ai vu passer sous mes fenêtres le cortége des patriotes allant á la mort. Ils étaient parqués dans des voitures cellulaires, encadrés par des motards de gendarmerie allemande. Les pauvres futurs suppliciés chantaient á tue-tête des chants patriotiques. Arrivés sur place, ils furent liés á trois poteaux et fusillés toutes les 5 minutes. Le jeune Fourrier, âgé de 18 ans, demanda d'être fusillé le dernier et pendant toute la durée du carnage, soutint le moral de ses camarades (...).

Lorsque les corps furent transportés au cimetière de Saint Jacques, les allemands avaient réquisitionné des prisonniers français, malgaches et sénégalais, ils leurs ordonnèrent de mettre les corps á même la terre après avoir creusé des fosses. Les prisonniers refusèrent disant qu'ils n'acceptaient pas que des humains soient enterrés comme des chiens. Les allemands menacèrent de les tuer sur place et de les jeter dans ces fosses. Ils maintinrent leur refus, ce que voyant, les allemands acceptèrent de leur faire une sépulture décente en fabriquant des cercueils ".

 

L'abbé VALLAIS, curé de Saint Jacques, relate également l'exécution dans le livre de la paroisse et précise que :

" Des Rennais nombreux ont visité ces tombes et y ont déposé des fleurs nombreuses, et surtout tricolores ; le Maire, M. DANIEL, appelé d'urgence par l'autorité occupante du camp d'aviation, reçut l'ordre d'enlever ces fleurs tricolores sur toutes les tombes. Oui, répond-il, je le veux bien, donnez-moi un ordre écrit. L'ordre écrit ne vint point et les choses en restèrent lá ".

Ces hommes jeunes, le plus jeune avait 18 ans, le plus âgé 43 ans, sont morts avec courage et dignité. Les dernières lettres de certains d'entre eux en apportent le témoignage :

" Je vais bientôt mourir pour un idéal (...) écrit l'un d'eux. "Je vais mourir á la fleur de l'âge (...). J'aurais voulu vous serrer dans mes bras avant de partir (...). Hélas, le destin a voulu que je vienne mourir assassiné par mes ennemis et j'ai la ferme conviction de mourir en héros, ce que le peuple devra savoir plus tard, mais je mourrai quand même le sourire aux lèvres, pour montrer mon dédain envers ces barbares ".

" Peut-être que demain nous ne serons plus" écrit un autre condamné à sa femme. "Je suis obligé de te dire que nous avons bien souffert, tu ne peux pas comprendre les tortures et les cruautés que ces sales boches nous ont fait supporter (...). Adieu ma chérie, adieu mes enfants (...). Je meurs innocent, mais en bon Français, c'est beau de mourir pour la France, mais c'est triste de mourir par des balles allemandes. Je suis très calme et j'aurai du courage pour affronter la mort. Ma dernière pensée sera pour toi ".

haut-bleu.gif (220 octets)

Page d'accueil | Page 1| Page 2 | Page 3| Page4 | Page 5 | Page 6Page 7 |Liens