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Revue de presse

 

A LA COUR DE JUSTICE , TRAITRE, VOLEUR ET ASSASSIN, Émile SCHWALLER, CHEF DE CENTAINE A LA MILICE VA REPONDRE DE SES CRIMES

  • Ouest-Journal du 30 10 1949

Bourg-Blanc.

Un camp américain pour l´anniversaire de la libération
Hier matin, Bourg-Blanc ressemblait un peu à Sainte-Mère-l´Eglise. Les trois véhicules de l´association qui avaient bien voulu démarrer faisaient vraiment illusion.
L´association " Remember GI´S story " organise deux journées de manifestations afin de marquer le 56 e anniversaire de la libération de Bourg-Blanc et de ses environs. La commune a en effet été libérée le lundi 7 août par une colonne de la 6 e division blindée américaine.
Un mois d´août à l´époque un peu particulier. Beaucoup d´anciens s´en souviennent et le rôle des F.F.I. a été déterminant pour faire face aux nombreuses tentatives d´infiltration de parachutistes allemands.
Depuis hier matin, une bonne quinzaine de membres de l´association en uniformes d´époque, ont fait revivre cette période à bord de véhicules de l´armée.

Inauguration de la stèle
Un camp a été édifié sur la route de Gouesnou à Kérivès, près de la BCA. Les adhérents de l´association y ont d´ailleurs passé la nuit.
Ce camp a rappelé des souvenirs aux anciens de la commune car l´armée américaine a campé durant plusieurs mois dans les champs alentour.
Un convoi de plusieurs véhicules et d´une moto a effectué un périple samedi matin, traversant Ploudalmézeau, Porspoder, St-Renan, St-Pabu et Tréglonou avant de rejoindre le camp de Kérivès. Les hommes et les femmes qui ont participé à cette sortie ont pique-niqué le midi à Porspoder.
Aujourd´hui, les participants vont se rendre en convoi à Plouvien pour l´inauguration de la stèle, à 11 h, en présence de l´attaché militaire de l´ambassade des Etats-Unis à Paris.
Ils vont rejoindre le camp de base en début d´après-midi afin de permettre aux amateurs de s´entretenir avec les collectionneurs. Des balades en Jeep seront organisées à partir du camp.
Fabrice Miry et Erwan Omnes, deux collectionneurs Blanc-bourgeois, font partie de l´association " Remember GI´S story ", et ont beaucoup travaillé pour aider à la mise en œuvre de cette manifestation historique.

Libération d´Auray (suite) :

Les premières rafales de l´été 44 :
Nous poursuivons la publication du récit de Jean Pérez, intitulé " Histoire, mémoire et présence " et contant les péripéties de son arrivée à Auray durant la Seconde Guerre mondiale.
" En 1944, nous sommes à Auray où commençait déjà à flotter une atmosphère de libération locale, les bruits sourds et libérateurs des chenilles des chars d´assaut blindés de la III e armée avancée américaine, commandée par le Général Patton, commençaient à éveiller l´espoir dans les cœurs de la population alréenne. L´effondrement de l´armée Allemande commandée par le Maréchal Rommel était proche.
Suivirent les jours tragiques de la fin du mois de juillet et des premiers jours du mois d´août, des rafales d´armes automatiques qui crépitaient un peu partout, aussi bien dans les faubourgs d´Auray qu´au centre ville ".
Auray, plaque tournante...

Les 27 et 28 juillet, le Général Rikchard positionné sur le secteur de Caudan, et un autre gradé commandant les unités d´infanterie de marine Allemande, firent replier vers Lorient une importante partie des troupes de première ligne. Ces troupes défendaient l´important nœud de communications de la plaque tournante du secteur d´Auray.
La stratégie consistait à organiser la défense de la base sous-marine de Lorient, point de mire du rouleau compresseur de la puissante III e armée blindée du Général Patton, en laissant seulement sur le front d´Auray quelques faibles unités de combat, pour protéger les dépôts de matériel de guerre de la périphérie encore intacte ancrée sur place : >
La gare de marchandises et de triage; Pipark, dépôts de réserves de matériaux de guerre toutes catégories; Kervall, centre de triage de matériel de guerre et matériaux divers servant de ravitaillement à la base sous-marine de Kéroman; les fortifications du mur de l´Atlantique; le poste de commandement militaire de la TODT du secteur sud du Morbihan.
... et position avancée du dispositif allemand

 

D´un point de vue topographique et stratégique, Auray offrait occasionnellement à l´état-major militaire allemand une position avancée opérationnelle privilégiée, pour superviser toute action de contrôle répressive en cas d´acte d´insubordination sectorielle pouvant surgir de la part des F.F.I. / FTP et de la population civile.
Alors le 3 août vers 20 h, l´opération militaire s´est mise en place : opération d´intimidation et de répression menée par les unités renforcées de retour à Auray, d´où on les avait retirées les 27 et 28 juillet en direction de la poche de résistance allemande de Lorient.

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  • Ouest France du 24-25 mars 2001 :(extraits)

LE CAPITAINE MORICE
Corentin André s’est éteint à l’âge de 82 ans. à Cast (Saint Cast?) "Capitaine Maurice" dans la clandestinité. Il avait mené les troupes alliées à la victoire, notamment à Lannion , Perros Guirec et Tréguier Il avait pris ensuite la direction du 16° Bataillon "Rangers" sur le Front de Lorient.

(

  • Ouest-France du 27 11 1944)

Hitler décrète la levée en masse

Les nouvelles recrues n’auront qu’un brassard mais les Nazis demandent qu’on les traite en soldats alors qu’ils qualifiaient nos F.F.I. de francs-tireurs

Berlin,18, - Un décret d’Hitler publié cet après-midi proclame la levée en masse du peuple allemand. Tous les hommes âgés de 16 à 60 ans sont appelés à participer à la défense du pays. L’application du décret est confiée à Himmler en sa qualité de chef des S.S.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le cynisme des Allemands

Bordeaux, 18, - La radio de la Nation française . . . Une telles déclaration a quelque chose de cynique. Nous avons encore tous présent à l’esprit, l’affichage par laquelle les allemands, voilà quatre mois, indiquaient que les soldats du Reich ne reconnaîtraient pas les soldats munis d’un brassard comme soldats réguliers. Ils se sont autorisés de cette affirmation pour traiter les héros de notre maquis en francs-tireurs et leur ont fait subie les pires tortures. Tant pis pour eux, ils ont donné l’exemple.

  • (Ouest-France du 27 11 44)

Des vêtements pour les F.F.I.

Le service social national F.F.I. vient d’envoyer en Bretagne un camion chargé de chaussettes, de pull-overs, de vestons, de chemises, etc… articles plus précieux encore, de couvertures, produit de dons et de collectes faits dans la région Parisienne. Voilà de quoi alléger un peu le sort de nos vaillants soldats des fronts de Bretagne.

Bretons apportez vos dons au Service Social Régional, 51 Bd de Sévigné, à Rennes.

CADEAU D’ANNIVERSAIRE

La Division bretonne est en Allemagne

Elle occupe le sud du Wurtemberg

Ces jours-ci, le 25 octobre, croyons-nous, la 19° Division d’Infanterie stationnée depuis fin juin dans la région de Châteauroux, a fait mouvement vers l’Allemagne. Son P.C. s’établit dans le sud du Wurtemberg, entre Rottweil et Siegmarigen. L’heure attendue depuis quatre mois a enfin sonné à la grande joie des soldats de cette unité à qui pesait la prolongation du cantonnement sur les rives de l’Indre ou de la Claise. Nous n’irons pas jusqu’à écrire que la population témoigna de l’hostilité aux Bretons, encore que quelques incidents tendraient à l’établir mais il est bien certain que la sympathie ne régna point entre les Berrichons et les gars de l’Ouest. Ceux-ci, de plus, eurent à souffrir et du climat trop continental et du ravitaillement pas assez substantiel.

Cadeau d’anniversaire

L’ordre de mouvement vers l’Allemagne est un cadeau d’anniversaire. La 19° D.I. a pris corps, en effet le 25 octobre 1944, en Bretagne, à Rennes et sur les fronts de Lorient et de Saint-Nazaire.

Le 8 août précédent un télégramme officiel de l’État-Major Général d’Alger, adressé au Général commandant les forces françaises en Grande Bretagne prescrivait de mettre sur pied en Bretagne cette Division et, dix jours plus tard, le Général Borgnis-Desbordes était chargé de cette mission. Le mois n’était pas achevé que déjà ce jeune et dynamique chef se jetait au travail., appuyé par le Général Allard, commandant la XI ° Région.

Unité Bretonne

Le Général Borgnis-Desbordes, après des contacts avec les chefs départementaux des F.F.I. et les Commandants des différents bataillons de maquisards, dont plusieurs faisaient face à l’ennemi installé à Brest, Crozon, Lorient, Quiberon, Saint-Nazaire, put constituer des régiments. La tâche fut plus aisée dans les Côtes du Nord ou le Colonel Marceau disposait d’effectifs nombreux, dans le Finistère et dans le Morbihan qu’en Ille et Vilaine où les effectifs étaient bien moindres.

Les Côtes du Nord donnèrent le 71° R.I. dont le commandement fut confié au Colonel Languillaire, assisté du Colonel Marceau. Le 118° R.I. commandé d’abord par le Colonel Fauche puis par le Colonel Jouteau se fit de deux bataillons du Finistère et d’un bataillon du Morbihan. Le Finistère fournit en outre un bataillon de tradition du 43° RI qui constitua le centre d’instruction divisionnaire dont le commandement incomba au Colonel Curt. Quand au 41° RI, le vieux et glorieux régiment de Rennes, il fut formé d’un bataillon d’Ille et Vilaine –le Bataillon Frémont – et de deux Bataillons du Morbihan, le tout sous la direction du Colonel Duranthon.

Côtes du Nord, Morbihan, Finistère, et Ille-et-Vilaine donnèrent ensemble naissance au 10° RAD, commandé par le Colonel Vermeil de Conchard, et au 19° dragons, commandé par le Colonel Adol, ainsi qu’aux bataillons ou compagnies de Q.G., de Génie, de Train, de Transmissions, de Santé, et des F.T.A..

Des Chefs chevronnés

Le Général Borgnis-Desbordes " magnifique soldat, aimé de tous " a dit de lui récemment le Général Allard – riche d’un beau passé militaire, venu d’outre-mer après avoir combattu en Afrique du Nord, en Italie, dans l’Ile d’Elbe, fit preuve de beaucoup de tact dans la composition de l’encadrement de sa division. Aux troupes qui s’étaient illustrées dans la résistance, il fallait des chefs dignes d’elle, alliant la valeur au mérite, capables de comprendre leur âme. Ces chefs, le Général Borgnis-Desbordes les trouva parmi ses camarades de l’armée d’Afrique. Il confia le commandement de l’Infanterie au Colonel Henri Joppé, blessé à Cassino. Le commandement de l’artillerie, c’est au Colonel Conchard , chargé par le Général de Gaulle du ralliement des possessions insulaires à sa cause, qu’il le confia.Enfin, il appela au commandement des régiments des Officiers - nous les avons déjà nommés – qui avaient fait preuve et de courage et de compétence et de noblesse …

Fraternité au feu

De part et d’autre du côté des maquisards Bretons comme du côté des chefs venus d’Afrique ou des cadres subalternes, il y eut quelque appréhension au premier contact, mais cette appréhension se dissipa vite. Sous le même drapeau ces êtres aux origines différentes, dont plusieurs avaient errées sur des voies opposées, se trouvaient enfin rassemblés par un même idéal et oeuvraient pour un même but. Ces soldats du maquis, ces officiers d’Afrique, ces rescapés du drame de l’obéissance –marins de Dakar et de Mersel-Kébir, combattants de Syrie et autre – s’ouvrirent les uns aux autres, se comprirent les uns les autres, s’aimèrent fraternellement. Et cette fraternité s’accusa au feu, chacun se plaisant à souhaiter qu’elle survive à la démobilisation, malgré les compétitions partisanes, les luttes électorales

(à suivre)

Robert Marcillé

  • (Ouest-France du ? janvier 1946)

Avec les Bretons en forêt Noire

LA DERNIERE PRISE D’ARMES DE LA 19e DIVISION

Rottweil - janvier (de notre envoyé spécial) – Ce fut une cérémonie sobre, mais de poignante grandeur que les hôtes Bretons du Général Borgnis-Desbordes assistèrent dans la matinée du jeudi 24 janvier à Rottweil, ce coin de forêt Noire que nos armes conquirent où tant des nôtres sont tombés dans les suprêmes combats de la campagne d’Allemagne. Le Général commandant la 19° Division depuis sa formation, dont il fut l’artisan, jusqu’à cette dissolution imméritée qu’il tenta de tout son cœur d’éviter, avait tenu, avant même que soit connue cette mesure, à remettre en face de leurs anciens soldats, les maquisards, les premiers chefs de la Résistance, les Guillaudot, La Morlais, Berthaud, Marceau, Morice, Le Garrec, tant d’autres dont les noms sont la fierté de notre province. Cette rencontre sur le sol de l’Allemagne au lendemain de tant d’épreuves, de souffrances, de tant de sacrifices était par elle-même fort émouvante. Les traques du maquis, les déportés politiques, les prisonniers des camps, sans la moindre arrière pensée de vengeance, mais avec par contre, le sentiment qu’enfin ils savouraient les fruits de la justice et mesuraient les moissons de la victoire, assistaient au dernier acte de la revanche. Le sort malheureux que le haut commandement impose à la Division bretonne a accentué le caractère poignant de cette cérémonie. Tout à la fois les invités du Général Borgnis-Desbordes ont salué leurs jeunes camarades, élevant fièrement dans le ciel de la forêt Noire les trois couleurs et ont dit adieu à ces couleurs qui portent en leurs plis, en chiffres d’or, le nom des glorieux régiments bretons: adieu à ces régiments dont les hommes, leurs anciens soldats, jusque là groupés comme au maquis, vont se disperser le 1er février à travers l ‘armée : adieu à ces bataillons qui ne cherchèrent jamais à effacer leurs noms d’antan, les noms des chefs Le Cléach, Muller, Caro, Le Vigouroux, Frémont…

Le Général de Monsabert devant le drapeau du 71° Régt d’Infanterie

Sous un ciel bleu mais sur un sol encore couvert de neige, à 9 heures au long de la Langestrasse, de la Koenigstrasse, de la Hechbrûcktorstrasse, les unités se massèrent. Tenue impeccable, uniformes corrects, armement net. Face à la tribune officielle, parée des écussons de la Division et des différentes unités qui la composèrent, prit place le drapeau du 71° RI de Saint-Brieuc, encadré d’un bataillon, la musique composée d’éléments des musiques du 71° RI et du 118° de Quimper. A sa gauche, se rangèrent les trois régiments d’infanterie de la Division ; le 41° de Rennes, le 71°, le 118° puis les bataillons ou escadrons du Génie, du Train, des Transmissions, la section de l’AFAT, les motos et side-cars du DCR, les compagnies Canon d’Infanterie en bataille ; l’artillerie divisionnaire, n° 19, les FTA ; le bataillon Médica, avec ses voitures légères.

A 11 heures, sonnerie du garde à vous. Le Général Joppe, commandant l’Infanterie Divisionnaire n° 19, dont le PC est établi à Oberndorf, sur le Neckar, arrivait et prenait le commandement des troupes. Il accueillait peu après à leur descente de voiture, le Général Borgnis-Desbordes et ses hôtes Bretons, alors que la musique donnait le " garde à vous " " aux Champs " et " la Marseillaise " Après s’être incliné devant le drapeau du 71° RI, les invités du Général gagnèrent la Tribune Officielle ou les rejoignirent le Gouverneur Général Widmer, Gouverneur Général du Wurtemberg, le Colonel Barbier, représentant le général Koënig, Commandant en chef français en Allemagne, le Gouverneur Général Garnier-Dupré commandant le Cercle de Rottweil, le Commandant Périgondow de l’armée russe, le major Gazarov de l’armée Polonaise, M. Maisch directeur américain de l’UNRA à Rottweil, le Chanoine Grill, aumôniers de la 19° DI, Mme Lambert Directrice du Service Social de la Division, des Gouverneurs militaires, des officiers français, russes, et polonais. Des familles françaises se massèrent au côté de la tribune officielle. Près d’elles, dignement coiffées de hauts de forme, les notabilités allemandes locales.

Il était 11 h 15, quand arrivèrent les autos d’où descendirent les Généraux Goislard de Monsabert, commandant supérieur des TOA ; Lanclud, directeur de l’UNRA, commandant en 39-40 de la 19° DI ; Sevez commandant le 1er corps d’armée ; Schlesser commandant la 5° DB. La Marseillaise éclata. Le Général de Monsabert et les autres Généraux qui l’accompagnait s’inclineront longuement devant le glorieux drapeau du 71° RI

Le Général Borgnis-Desbordes présenta au Général Monsabert les personnalités bretonnes, puis les généraux passèrent devant le front des troupes, en voiture découvertes.

Après la revue le Général de Monsabert félicita le général Borgnis-Desbordes de la belle tenue des troupes bretonnes

 

DANS LA CLANDESTINITE

Les fleurs des braves, le 18 juin 1943

" Pour la commémoration du 18 juin le Général de Gaulle serait reconnaissant que soit honoré la mémoire de sa mère, inhumée au cimetière de Paimpont " Ce sont les premières lignes d’un tract apposé, un matin du mois de juin 1943, sur la place de l’Eglise de Plélan. Le tract disparaîtra vite, mais le message n’est pas passé inaperçu.

Michel Renimel aujourd’hui  décédé le 10 octobre 2009 à Chartres-de-Bretagne avait gardé un souvenir précis de ces jours-là. Il était en effet de l’expédition qui s’était mis en devoir de répondre à " l’invitation " du Général de Gaulle. Et qui réussit, au nez et à la barbe de l’occupant. Il raconte :

" Pas d’enthousiasme "

" A l’exception de quelques jeunes camouflés, on ne rencontre pas l’enthousiasme escompté pour se rendre à Paimpont le 18 juin. Plusieurs invitations sont poliment - ou fraîchement – déclinées ! C’est vrai que ça peut être un piège " Alors méfiez-vous " Mais ça ne fait rien, on ira quand même.

" Une bande se forme, faite d’une dizaine de jeunes, plus ou moins en délicatesse avec le STO,. (Jean Malle, Michel Renimel, André Riffault, René Gillet, Jules Isard, Roger Guéno, Maurice Robin et Henri Moras qui trouva la mort lors de la Libération de Paimpont.) à laquelle tient absolument à se joindre M. Malle, Patriote convaincu et ancien poilu de 14-18. C’est lui qui prend en mains " l’opération Cimetière " et en établit le plan : " Pour ne pas se faire repérer, on se rendra à Paimpont à vélo, par petits groupes de deux ou trois maximum, en empruntant des chemins différents. Rendes-vous le 18 juin à 15 h. autour de la tombe de Mme De Gaulle "

Tout est bien réglé et devra se faire " le plus discrètement possible " ! Oui mais voilà, pendant l’occupation, le bouche à oreille fonctionne très vite ! Et chaque mère de famille, chaque femme de prisonnier veut, elle aussi –maintenant que l’occasion se présente – témoigner par un modeste bouquet, ou une gerbe plus conséquente, son attachement à " l’homme du 18 juin " " Puisque tu vas la-bas, on a pensé que peut-être, tu pourrais t’en charger… " Difficile, impossible de refuser ! Et chacun des " volontaires " va se trouver dans le même cas. Ca commence mal et en fait de discrétion, c’est plutôt compromis : tout le monde semble être au courant !

" Des S.S. goguenards… "

" C’est donc croulant sous les emballages de fortune et autres savants camouflages, dans lesquels s ‘entassent fleurs et bouquets de toute une " population reconnaissante " que nous arrivons à Paimpont.

………………………………………………………………………………………………………

Nous allons atteindre la porte principale lorsqu’un Officier SS, en tenue d’apparat, sort du restaurant en titubant. Il alerte ses collègues ; et tous se plantent goguenards, pour nous regarder passer …………

" Le jour de gloire "

Nos camarades nous attendent au cimetière, près d’une tombe déjà très fleurie. Après un moment de recueillement, nous allons envisager la retraite… lorsque M. Malle, d’une voix de stentor entonne une vibrante marseillaise ! Et le bougre de vieux poilu en connaît plusieurs couplets. C’est long et angoissant. Cette fois, c’est sûr, tout le monde doit être au courant. On s’attend au pire. " Allons enfants … le jour de gloire est arrivé ! … " Oui, on y pense sérieusement !

http://www.bretagne-online.tm.fr/telegram/index.html

Libération d´Auray (suite) :

Les premières rafales de l´été 44 :

Nous poursuivons la publication du récit de Jean Pérez, intitulé " Histoire, mémoire et présence " et contant les péripéties de son arrivée à Auray durant la Seconde Guerre mondiale.

" En 1944, nous sommes à Auray où commençait déjà à flotter une atmosphère de libération locale, les bruits sourds et libérateurs des chenilles des chars d´assaut blindés de la III e armée avancée américaine, commandée par le Général Patton, commençaient à éveiller l´espoir dans les cœurs de la population alréenne. L´effondrement de l´armée Allemande commandée par le Maréchal Rommel était proche.

Suivirent les jours tragiques de la fin du mois de juillet et des premiers jours du mois d´août, des rafales d´armes automatiques qui crépitaient un peu partout, aussi bien dans les faubourgs d´Auray qu´au centre ville ".

Auray, plaque tournante...

Les 27 et 28 juillet, le Général Rikchard positionné sur le secteur de Caudan, et un autre gradé commandant les unités d´infanterie de marine Allemande, firent replier vers Lorient une importante partie des troupes de première ligne. Ces troupes défendaient l´important nœud de communications de la plaque tournante du secteur d´Auray.

La stratégie consistait à organiser la défense de la base sous-marine de Lorient, point de mire du rouleau compresseur de la puissante IIIe armée blindée du Général Patton, en laissant seulement sur le front d´Auray quelques faibles unités de combat, pour protéger les dépôts de matériel de guerre de la périphérie encore intacte ancrée sur place :

La gare de marchandises et de triage; Pipark, dépôts de réserves de matériaux de guerre toutes catégories; Kervall, centre de triage de matériel de guerre et matériaux divers servant de ravitaillement à la base sous-marine de Kéroman; les fortifications du mur de l´Atlantique; le poste de commandement militaire de la TODT du secteur sud du Morbihan. …

 

  • Journal des Combattants n° 2672 du 21 10 2000

Si les Allemands prolongèrent la guerre, c’est qu’ils espéraient une victoire par les armes secrètes… comme le premier chasseur à réaction dont les 60 premiers exemplaires descendirent 25 forteresses volantes en 4 minutes. Un mois avant la capitulation !

Il es surprenant, alors qu’au cours de l’hiver de 1944-45 les russes à l’est et les occidentaux à l’ouest approchaient inexorablement des frontières du Reich et que l’offensive de Von Rundstedt venait d’échouer dans les Ardennes, les allemands ne parlaient pas d’armistice. Mais on sait aujourd’hui que de nombreux responsables aux plus hauts niveaux du Parti et de l’armée ne se faisaient plus aucune illusion sur l’issue de la guerre. L’attentat du 20 juillet 1944 en fut déjà une preuve. Une lassitude de la population était perceptible. Mais la répression des autorités restait implacable à la moindre critique considérée comme défaitisme. Les sanctions étaient immédiates : pendaisons, fusillades et dans le meilleur des cas l’envoi dans les camps.

Par ailleurs, la propagande menée de main de maître par le Dr Goebbels faisait miroiter l’arrivée prochaine sur les champs de bataille d’armés secrètes capables de renverser le cours de la guerre. Ces armes secrètes étaient au nombre de cinq. La première avait déjà commencée a être utilisée dès août septembre 1944. Il s’agissait des V1 (Vergeltungswaffe, arme de représailles) et V2 (Vipère) lancées sur l’Angleterre et en particulier sur Londres et ses environs.

Cependant, les Anglais de Montgomery avançaient rapidement vers la frontière Belge, submergèrent rapidement les rampes de lancement de ces fusées en place dans le Nord de la France. Après l’avance des anglos-américains elles devenaient de plus en plus rares et en mars 1945 leur élimination fut totale. Or ? entre septembre 1944 et mars 1945, près de 1100 V1 et V2 avaient fait plus de 10.000 victimes dont près de 3.000 morts et de 6.000 blessés.

Les autres armes secrètes dont on parle un peu moins furent : Le Schnorchel : C’était un tube d’aération spécial permettant aux sous-marins de naviguer en plongée pendant près de deux mois. Or, au début de 1945, l’Amiral Donitz ne disposait plus que de quelques dizaines de sous-marins encore utilisables, sur un total de 1.200 qui avaient été construits et les équipages avaient été terriblement décimés. 34.000 sous-mariniers sur 40.000 avaient péri en mer aussi l’efficacité des " schnorchell " ne pouvait être que réduite.

La Viper (vipère) Il s‘agissait d’une fusée ailée avec un pilote à bord dirigée par radar jusqu’à proximité d’une formation de bombardiers ennemis. Le pilote prenait alors le relais pour lancer 42 fusées explosives sur l’un des bombardier avant de sauter en parachute. On sait que quelques rares prototypes ont été produits mais il reste douteux qu’ils aient eu le temps d’être utilisés.

Le Messerschmitt H 262, premier chasseur à réaction existant dans le monde. Ses performances étaient t les suivantes : 900 Km heure, ascension à 13.000 mètres en moins de 10 minutes. Il avait été conçu en 1940, mis au point en 1942, mais ne put être fabriqué en série qu’en 1944. Les 800 exemplaires existant en 1945 rencontraient d’énormes difficultés d’utilisation : avance des alliés, bombardements massifs des aéroports, formation des pilotes, manque de kérosène, etc. Mais son efficacité ne faisait aucun doute. Le 7 avril 1945, 60 Messerschmitt 262 abattirent 25 forteresses volantes en quatre minutes.

La V3 était un tube à explosif de 100 m. de long dont la vitesse pouvait atteindre 1.000 Km heure. Cette fusée était capable de percer un mur de béton de 6 mètres d’épaisseur mais il n’a jamais pu être mis en service. Les anglais au cours de leur avance vers la frontière Belge avaient découvert un prototype en cours d’installation.

Alain VOGEL

 

 Ouest-France janvier 1947 (date partiellement illisible -copie microfilm ADIV cote 4 Mi 75 R5)

 

L’Allemagne aurait pu fabriquer des bombes atomiques

révèle le Professeur Heisenberg

DES SPECIALISTES SONT RECRUTES PAR LA RUSSIE A PRIX D’OR …ET DE RATIONS ALIMENTAIRES

GOETTINGEN 24 : D’importantes révélations sur les recherches de l’Allemagne dans le domaine de l’énergie atomique viennent d’être faites par le Dr Werner Heinzenberg titulaire du Prix Nobel qui avait dirigé ces recherches pour le compte du Gouvernement Nazi et poursuit en ce moment à Goettingen, sous contrôle Britannique et avec la collaboration de six autres savants allemands des études sur les rayons cosmiques. La pile d’uranium allemande à laquelle je travaillais était destinée non à fabriquer des bombes atomiques, mais à produire de l’énergie motrice, elle était située à Hatgherloch à une soixantaine de kilomètres de Stuttgart, a déclaré le Dr Heisenberg au correspondant de l’Associated Press.Cette pile contenait deux tonnes d’uranium, deux tonnes d’eau lourde et dix tonnes de graphite. Le monde entier sait à présent que l’explosif atomique, le plutonium se fabrique avec une pile de cette nature. Haigherloch est situé dans la zone que l’armée Française était en train d’occuper au début de 1945. Mais les Français ne purent pas s’emparer de la pile. Les services scientifiques de l’armée américaine avaient tout enlever avant que les Français aient pu s’apercevoir de quoi que ce soit. Lorsque les Français eurent connaissance de la chose, il paraît qu’ils témoignèrent un vif mécontentement. Jusqu’à juin 1942, nous avions réalisé autant de progrès que les américains dans les recherches atomiques. Le 6 juin 1942, nous avons annoncé au Ministre de l’Armement Speer que nous pouvions produire des explosifs atomiques. On nous demanda alors combien de temps il nous faudrait pour parvenir à ce résultat, nous répondîmes qu’il nous faudrait deux ans au moins

Hitler était trop pressé

Mais Hitler était un homme impatient qui refusait de tenir compte de tout problème militaire portant sur plus de six mois. A l’époque, il rêvait des pétroles du Caucase et du canal de Suez, le vieux rêve du Blitzkrieg. De toute façon, l’Allemagne n’avait pas la capacité industrielle qui a permis aux Etats-Unis d’obtenir l’énergie atomique par la séparation de l’isotope de l’uranium. Il nous fallut nous contenter d’une pile à uranium et borner nos efforts à obtenir de l’énergie atomique motrice. C’est vers la même époque que les savants américains reçurent du Gouvernement un crédit de quelques deux milliards de dollars. Dans la recherche atomique, les américains avaient sur nous une supériorité de 1.000 contre un en argent, en hommes et en matériel. Après avoir évoqué les attaques alliées qui forceraient les Allemands à renoncer à l’exploitation de leur pile d’uranium, le Dr Heisenberg a déclaré que la construction de la bombe atomique n’était plus pour aucun pays du monde, un problème scientifique, mais uniquement technique. Il a lu le rapport Smith sur la construction de la bombe atomique et il sait exactement à part quelques détails comment on a procédé. Je crois pouvoir affirmer sur la foi de ce rapport que la bombe était une sphère de plutonium d’une dizaine de kilogramme, c’est-à-dire du volume d’un ballon de football.

 

Ouest France du 22 août 2004 (Ille-et-Vilaine)

20 août 1944: de Gaulle à Rennes

lI y a soixante ans, le général de Gaulle s'arrêtait à Renne, avant de se rendre à Coetquidan

lib-rn-de-gaulle.jpg (16598 octets)12h, le 20 août 1944, Charles de Gaulle paraît au balcon de l'hôtel de ville de Rennes. Il pleut à torrent, mais la foule est là, massée sur la place, à l'abri des parapluies. Une ovation monte vers l'homme du 18 juin aux côtés duquel sont présentes diverses personnalités dont celui qui deviendra le maire de Rennes, Yves Milon.

Rennes vit la liberté retrouvée depuis le 4 août. la guerre et les douleurs de la population ne sont pas pour autant dépassées. le chef de la France Libre ne manque pas de le rappeler aux Rennais quand il est les exhorte à travailler à la reconstruction de la France. Il est entendu par la foule qui l'applaudit avant d'entonner la Marseillaise.

En se déplaçant vers Rennes, le général de Gaulle l'écrira plus tard, le futur président de la Ve République fortifie sa résolution de continuer la guerre. Une résolution concrétisée trois jours plus tard, à Londres, par l'appel historique du 18 juin. 

Mais, à Rennes, le 20 août 1944, Charles de Gaulle vit dans la hâte de voir la capitale de la France délivrée de l'occupant. "C'est à Rennes qu'il écrit une lettre à Eisenhower lui disant: je crois qu'il faut faire occuper Paris au plus tôt?" se souvient jacques Cressard. "Le 25 août, Paris sera libérée!"

La venue crée l'effervescence dans les rangs des Forces Française de l'Intérieure (F.F.I.), au sein de la 12 compagnie d'Ille-et-Vilaine dont les éléments sont implantés, à cette époque, près de Monterfil et de Paimpont. Le capitaine Jubin commande cette unité. dans son livre, Espère à vie, ce dernier se souvient que pour que l'arrivée du général de Gaulle à Rennes ."la première section aux ordres du lieutenant Leclerc était envoyée dans la capitale bretonne pour rendre les honneurs au général. celui-ci le félicita personnellement pour la bonne présentation de la section".

Plus tard, le 21 août, le général se rendit sur la tombe de sa mère, à Paimpont(N.D.L.R.:Mme de Gaulle fut transférée après la guerre à saint-Adresse près du havre, d'où elle venait quand elle arriva à Paimpont au début de la guerre, afin de rejoindre son fils Xavier, officier à Coëtquidan). Trois sections de la compagnie l'attendaient, aux ordres du capitaine: " Avant que le général arrivât dans la ligne droite menant au cimetière, je lançais un retentissant "Présentez armes!", la face était sauvée, il pleuvait à verse, la voiture du général passa lentement. A  l’entrée du cimetière,  quatre gradés se tenaient au « présentez-armes » Ils avaient été triés sur le volet et avaient fière allure. Même scénario, dès que le général s’éloigna de la tombe de sa mère. A sa sortie du cimetière, devant ces garçons habillés misérablement, à peine chaussés, mais raidis dans un - présentez-armes-» impeccable, il lâcha ces quelques mots : « merci mes enfants » ...

 

 

Ouest-France du dimanche 22 août 2004

Ille-et-Vilaine - Maxime, la mémoire avec internet

Ils ne sont pas historiens mais traquent la mémoire 39-45. Portraits d'été.

 A 78 ans, Maxime Le Poulichet est un internaute pratiquant et performant. Et depuis quelques années, il met ce savoir-faire au service d'une recherche très précise : la situation des prisonniers de guerre allemands après la Libération. Un sujet qui lui a valu des réactions diverses mais qui n'ont pas découragé l'homme qui a failli perdre la vie au sein de la 12e compagnie FFI du capitaine Jubin, le 9 avril 1945, à l'assaut de la poche allemande de Lorient. Blessé (une double fracture à l'avant-bras provoquée par une mitraillette allemande), puis fait prisonnier, le Rennais Maxime Le Poulichet, alors âgé de 17 ans, orphelin, élevé par sa grand'mère, est soigné par des infirmiers allemands. Après la reddition des forces occupantes, le blessé rejoint Rennes, se refait une santé puis gagne sa compagnie en Allemagne. Il est démobilisé en mai 1946.

Compte tenu de ses blessures de guerre, Maxime doit abandonner son métier de serrurier pour entrer, en 1947, à la Sécurité sociale où cet autodidacte passionné finit par intégrer l'école nationale des cadres. La retraite venue, Maxime Le Poulichet se lance dans l'histoire liée à la guerre en participant d'abord à un ouvrage collectif « Le carrefour des évasions » puis bien entendu à l'histoire de sa compagnie. Entre les deux, l'infatigable Maxime a planché sur l'histoire des retraites.

Puis c'est le début de la recherche sur les prisonniers de guerre allemands. La démarche de Maxime Le Poulichet est officiellement validée par l'Onac qui, le 13 janvier 1997, « lui donne mission d'effectuer des recherches aux Archives départementales sur les camps de prisonniers de guerre ». Dans une contribution à la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, Maxime Le Poulichet « estime à 100 000 le nombre de ces prisonniers allemands ayant séjourné dans les deux camps principaux de Rennes ».

Un livre édité par l'Université du temps libre de Rennes traduit ces recherches inédites. Qui franchissent un palier supplémentaire avec l'utilisation de l'ordinateur auquel s'adonne notre vaillant enquêteur. Très vite un réseau s'installe, deux sites sont créés. Et Maxime reçoit le renfort précieux d'un complice, Jean-Paul Louvel. Internet, un nouvel outil de la mémoire...

Lire « L'Ille-et-Vilaine en guerre », de l'invasion à la reconstruction. 1939-1950. 48 pages. 3€.

Éric CHOPIN.

 


 

Les anciens FFI se retrouvent à Paimpont
(Ouest-France -16 mai 2006