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De Gaulle et les F.F.I. de Paimpont à Rennes

 

Le 19 août 1944, c’est de nouveau l’effervescence dans les rangs par ce que le général de Gaulle arrive à Rennes et qu’il faut des volontaires pour aller rendre les honneurs au général place de la mairie à Rennes.

A ce propos, le capitaine Jubin raconte dans son livre « Espère à vie » (page 90) :

lib-rn-de-gaulle.jpg (16598 octets)« Le 19 août fut un grand jour, celui de l’arrivée du général de Gaulle à Rennes, la première section aux ordres du lieutenant Leclerc était envoyée dans la capitale bretonne pour rendre les honneurs au général. Celui-ci le félicita personnellement pour la bonne présentation de sa section. Le lieutenant Leclerc était un garçon formidable. Toujours disponible, courageux à l’extrême. Très énergique. Possédant un grand ascendant sur ses hommes dont il avait su capter la confiance. Il s’était déjà distingué en 1940 dans les Ardennes, lors de l’avance allemande. Il resta avec moi jusqu’à notre arrivée en Allemagne pour l’occupation, où il fut démobilisé quelques mois plus tard »

 

(Article de presse du 22 août 2004 de Ouest France: lire)

En fait, un appel aux volontaires pour aller à Rennes est passé dans les rangs de la section Leclerc. Certains n’étaient pas volontaires parce que malades dans ces camions qui roulaient sur des routes défoncées tantôt à l’essence quand il y en avait, tantôt au gazogène.

Tel autre ne voulait pas non plus se porter volontaire, car il voulait rester vivre le reste de ses jours dans l’ombre comme au temps des maquis. Il n’ira jamais voter plus tard, car disait-il c’est par ce que j’étais inscrit sur les listes électorales que les "boches " ont trouvé ma trace.

Certains se privaient donc volontairement d’une photo historique sur la place de la mairie à Rennes. Les camarades qui ont participé sont très fiers de montrer ces photos 50 ans après. Tant pis pour moi.

Le scénario se répéta l’après-midi au cimetière de Paimpont quand le général de Gaulle est venu se recueillir sur la tombe de sa mère. Le capitaine Jubin a écrit à ce sujet :

« Dans l’après-midi, les 2e, 3e et 4e sections (Guibert, Jouchet et Correy) rendaient à leur tour les honneurs au général venu à Paimpont se recueillir sur la tombe de sa mère. Dès que le général fut à cinq cent mètres, les hommes qui n’avaient jamais fait de maniement d’armes ou alors très peu, prirent la position du « présentez armes ». Les autres manœuvrèrent à mon commandement. Avant que le général n’arriva dans la ligne droite menant au cimetière, je lançai un retentissant « présentez armes », la face était sauvée, il pleuvait à verse, la voiture du général passa lentement

A  l’entrée du cimetière,  quatre gradés se tenaient au « présentez-armes » Ils avaient été triés sur le volet et avaient fière allure.

Même scénario, dès que le général s’éloigna de la tombe de sa mère. A sa sortie du cimetière, devant ces garçons habillés misérablement, à peine chaussés, mais raidis dans un « présentez-armes » impeccable, il lâcha ces quelques mots : « merci mes enfants »

Les camarades de Paimpont qui avaient fleuri la tombe pendant la guerre étaient présents (voir aussi : Ouest-France 18-8-1994)

Du 20 au 22 août 1944, on subit de nouveau un entraînement intensif pour apprendre à défiler au pas, à tirer sur cible, à lancer des grenades, à démonter et à remonter les armes ; les fusils, les fusils-mitrailleurs, les mitraillettes, de jour comme de nuit, ou bien les yeux bandés.

Pour ce qui concerne mon groupe, l’instruction est toujours assurée par les combattants chevronnés ukrainiens.

Le 23 août 1944, c’est le départ pour Coëtquidan. Certains camarades qui ne voulaient pas être "embrigadés" dans l’armée régulière nous quittèrent pour rentrer dans leurs foyers.

Du 23 août au 10 septembre 1944, on subit un entraînement militaire très intense avec tirs et exercices de combat, à blanc. Il y eut quand même des blessés, notamment l’adjudant Lucas.

Dans le camp de Coëtquidan d’alors, on logeait dans des anciens baraquements allemands en bois. On dormait dans des châlits en bois superposés. Nous avons eu le droit à de la paille fraîche dans la paillasse et deux couvertures allemandes récupérées sur leurs stocks, chacun.

Coëtquidan, c’était aussi à cette époque, le temps du partage avec les Américains. Ils occupaient une partie du camp avec leur matériel lourd et leurs jeeps. De temps à autre, par nuit noire, nous allions siphonner quelques gouttes d’essence dans leurs réservoirs pour mettre dans nos briquets.

Près de Coëtquidan, il y avait aussi ce petit village voisin qu’on appelait "Putainville" (Saint-Malo-de-Beignon) aux cafés mal famés et plein de « greluches ». Pour passer inaperçus des patrouilles la nuit, à cause du couvre-feu, on éteignait les rares lampadaires à coup de revolver.

Parmi tous les jeunes impatients de se battre pour libérer le territoire, il y avait avec nous Louison Bobet, le futur champion du monde cycliste, entouré de ses camarades de St-Méen-le-Grand. On le retrouvera un peu plus loin sur le front de Lorient.

        

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