Pour
enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents
sur ce convoi
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Paul Heger 1
"Le train se mit en marche assez tard dans la nuit et nous avons
traversé Vierzon dans la nuit.. Là aussi la Croix-Rouge et le Secours National se
distinguèrent pour nous apporter des provisions, mais ces braves gens n'eurent pas le
temps nécessaire de servir tout le convoi, tant il était long (80 et quelques wagons).
Il nous restait à organiser à organiser le départ dans la nuit,
aussi nous avions envisagé de sauter deux par deux à faibles intervalles, et auparavant
nous avions demandé à tous de se rechercher une fois le saut effectué. Nous avons ainsi
décidé que Lucien Allaire et René Bernier. seraient ensemble, Mathurin Lecoq et Eugène
Le Gall., ensuite.
L'attente nous parut longue, mais vers minuit les quatre premiers sautèrent à très peu
d'intervalle chacun; à peine le quatrième sur la voie, le train ralentit et
s'arrête, les boches couraient de tous les côtés répétant : évasions ! évasions !
Aussitôt, recherches, heureusement restées vaines; les camarades étaient sauvés, tout
au moins nous le pensions mais sans le savoir. Examen des wagons à l'extérieur et à
l'intérieur avec une lampe de poche; les boches n'ayant rien vu d'anormal aux ouvertures
du haut du wagon se sont ensuite contentés de répondre que tout allait bien. Quel soupir
de soulagement pour nous deux, Dudule et moi, car nous avions cru un moment que nous
étions flambés !
Heureusement le convoi se remit en marche au bout de quelques minutes. Après quelques
instants d'attente et n'apercevant rien d'anormal, je me suis, cette fois, empressé de
passer le premier sur la plate-forme suivi de mon inséparable Dudule( Dubreuil ?);
ce fut vite fait, le convoi marchant pourtant à une vitesse assez accélérée,
soit environ 40 km, à l'heure. Aussitôt dehors, je m'assis sur les tampons et sautait
immédiatement dans le vide à contre-voie sur le ballast; par une chance c'en fut
une véritable et providentielle car, sur le coup, je me suis vu rouler dessous, mais je
fus bien vite ressaisis et force me fut d'attendre la fin du convoi avant de pouvoir
bouger. Aussitôt que j'eus sauté, mon camarade Dudule; se trouvait presque à mes
côtés, c'est dire qu'il allait vite.
Quant à moi je m'en suis tiré avec quelques égratignures : nez cassé, pied foulé et
quelques côtes enfoncées; mon camarade, lui, a eu plus de chance , il n'a même pas eu
une écorchure. Dès que nous avons sauté tous les deux, voici à nouveau le train qui
s'arrête à 100 ou 150 mètres de l'endroit où nous nous trouvions; tout à coup nous
apercevons une lanterne venant dans notre direction, très probablement le boche venait
nous chercher; bien vite nous nous sommes réfugiés comme des lapins trqués dans le haut
du remblai et là nous nous sommes jetés dans les ronces et les épines, nous camouflant
au mieux. le boche à la lanterne est venu s'arrêter net devant notre cachette, nous nous
sommes crus découverts mais heureusement il n'en était rien car aussitôt nous avons
entendu des cris provenant du train et qui devaient s'adresser à celui qui nous cherchait
lui demandant de rejoindre le convoi.
De ce fait nous nous sommes trouvés libres..."
Témoignage de Noël Happe: (rafle
de Loches)
".
Il y a même eu un petit incident en garde Vierzon, pendant une alerte, ils
nous avaient arrêtés sur une voie de garage, et quand le train a voulu
repartir, il n’y avait plus moyen. Les cheminots avaient mis de la graisse
sur les rails. Impossible d’avancer. Alors il a fallu qu’ils aillent
chercher une deuxième locomotive pour la mettre à l’autre bout et repartir
en arrière pendant un petit bout de temps pour reprendre un aiguillage et
continuer le voyage."
Le convoi se dirigeait vers Bourges.
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