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Le dernier convoi de Rennes  dit "train de Langeais"
Les 13 évasions de Saint-Martin-de-la-Place du 5 août 1944

Qui est Pierre Bourdan?

      Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents  sur ce convoi de déportés

    Pour m'écrire 35memoiredeguerre@gmail.com


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18 prisonniers d'un wagon où se trouvaient des officiers américains et 3 correspondants de guerre français sautent du train en marche. Parmi eux, Pierre Bourdan, qui avait été fait prisonnier dans la banlieue de Rennes. Journaliste, membre de l'équipe française de la B.B.C.,.."

Pierre Bourdan1

"La nuit tombait vers dix heures et quart ou dix heures et demie et elle était complète à onze heures ou onze heures et quart. La lune se levait à peu près au même moment, mais n’éclairerait qu’un peu plus tard. Il y avait donc une demi-heure "favorable ", dont il faudrait profiter. Le train s’arrêta à plusieurs stations et finalement à Saint-Martin. C’était l’avant-dernière gare avant Saumur et il faisait encore jour. Heureusement, il y eut un contretemps. L’arrêt se prolongea. D’une maison voisine, des jeunes filles arrivèrent, accompagnées d’un petit garçon, pour nous apporter des fruits. Les gardes s’opposèrent d’abord à leur passage, puis se ravisèrent. Elles étaient jeunes et jolies. L’un de nous s’excusa d’être aussi peu présentables. Elles répondirent "bah, cela ne fait rien ! Ce sera bientôt fini vous reviendrez nous voir tout frais rasés. " Nous répondîmes assez légèrement. Peut-être plus tôt que vous ne pensez. "Puis, elles s’écartèrent du wagon, tout en restant sur le bord de la voie.

L’ombre s’épaississait. Rabache et l’un des Américains se mirent au travail sur leur planche, du côté opposé aux volets par lesquels nous passions la tête car nous étions à contre-voie et il était préférable de sauter du côté du talus. A contre-voie, on risquait l’entorse, et si un premier garde nous ratait, il défilerait bon nombre de wagons d’où on ne nous raterait pas. Tandis qu’ils travaillaient, nous parlions naturellement à voix haute et la présence des jeunes filles, qui s’étaient écartées assez pour justifier un diapason élevé, mais pas assez pour être hors de portée, facilitait les choses. Cette conversation à distance, sur la pluie et le beau temps ou sur les quartiers de Paris (les jeunes filles étaient Parisiennes), finit par agacer les gardes, mais, en intervenant, ils nous donnèrent l’occasion d’une querelle que nous entretînmes avec assez d’animation pour qu’elle fût bruyante, mais non pas assez violente pour les pousser à bout ceci en petit nègre allemand, mêlé de gestes, car Rabache n’était plus là.

Quand le train reprit sa marche, il n’y avait plus qu’à retirer la planche. Puis, ce fut le travail au tournevis. Il dura cinq minutes — beaucoup moins longtemps que nous ne l’avions prévu —cinq minutes pendant lesquelles nous continuions de parler à voix haute, dans le wagon, ce qui, d’ailleurs, était notre habitude jusqu’à une heure tardive. Nous n’avions guère à nous préoccuper de couvrir le léger bruit que faisaient nos camarades, car le train menait constamment un vacarme infernal ; mais notre silence eût été suspect. Dix minutes pendant lesquelles nos cœurs battaient ferme. Et tout fut prêt. Et le calme revint, un calme absolu.

Avant de pousser la porte sur sa glissière, nous prîmes des dispositions rapides. Quatre d’entre nous sauteraient aussi vite que possible, l’un près de l’autre ; les trois Français et Walter. Cinq minutes plus tard, s’il n’y avait pas d’accroc, les quatre officiers américains feraient de même. Pour nous, si les Allemands ne tiraient pas, rassemblement près du point de chute du premier, attendant au bas du talus, les trois autres remontant la voie, s’il y avait lieu, pour le rejoindre. Si nous ne nous retrouvions pas en quelques minutes, nous filerions à un angle de 45 degrés avec la voie. Au moment où Gosset et Rabache faisaient les dernières recommandations d’usage sur la procédure à suivre "au cas où... ", Walter, n’y tenant plus à la première bouffée d’air, avait déjà fait jouer la porte et était assis, les jambes ballant en dehors du wagon.

La nuit était un peu trop claire à notre gré, mais le terrain était favorable talus dévalant et buissons. " Qu’il y aille ", souffla Gosset. Je murmurai " Go ahead " et Walter ne se le fit pas répéter. Il sauta. Le train allait à trente-cinq ou quarante kilomètres à l’heure. Je sautai, ou plus exactement plongeai si tôt après lui, que j’eus l’impression de le doubler en l’air. Mon premier contact avec le sol fut malencontreux. Ma tête et mon corps avaient bien franchi l’entablement et étaient aplatis contre le talus en contrebas, mais mon pied droit s’était pris dans le filin d’acier qui longe la voie. Je me débattis comme un lapin au piège, mais le dégagement ne se fit pas sans un "tzing " prolongé qui me parut retentir et courir le long de la voie comme une sonnerie d’alarme. Tête la première, je me jetai, d’un seul élan, dans un buisson de ronces et le traversai en force de part en part. De l’autre côté, je trouvai une sorte de fossé de mousse ; une tranchée naturelle exactement perpendiculaire à la voie ferrée et au-dessus de laquelle les broussailles et les arbustes faisaient une voûte parfaite. L’endroit était idéal. Je m’y terrai, suffocant, attentif, avec une conscience purement animale celle de la bête qui retrouve par tous ses sens son élément d’air et de liberté, qui pense avec son nez, son ventre, ses poumons, ses pattes. Le train roulait toujours, wagon par wagon. Il était long, et parut interminable. Puis j'entendis les cahots plus rocailleux, plus ballottés du wagon de queue. Il s’éloignait. La locomotive siffla. Elle décrivait sa courbe vers Saumur. Il n’y avait pas eu un coup de feu. C’était inespéré. Je respirai de tous mes pores. La mousse sentait bon. C’était frais. L’air passait, roulait sur moi comme une eau miraculeuse. On eût dit que tout mon corps était traversé de rayons heureux, se fondait à la terre, à l’air, au ciel, éprouvait une allégresse inouïe en dehors du temps et de toute joie connue des sens ou de l’esprit. Il me fallut quelques secondes pour éprouver que mon visage et mes mains ruisselaient de sang :rien de plus d’ailleurs que des égratignures, au nez, au menton, aux joues, aux doigts. Il fallait retrouver mes amis. Ils étaient saufs, puisqu’on n’avait pas tiré. J’écoutai. Il y avait des bruissements de feuilles, de branches, de brindilles. Je sifflai doucement, puis, jugeant qu’il n’y avait pas grand risque, un peu plus fort, les premières mesures de "je tire ma révérence " — probablement faux, d’ailleurs. Bientôt, Gosset apparut. Nous nous empoignâmes aux épaules. Ses yeux brillaient et il souriait jusqu’aux tempes. Aussitôt après, Walter émergeait d’un buisson, la mèche en bataille, radieux, répétant "welle we’ve done it ", dix fois de suite en me bourrant de coups de poing. Cette sensation de liberté toute fraîche, inondée de parfums, pour la connaître une fois dans sa vie, valait dix épreuves comme celles que nous avions subies.

Mais Rabache ? Nous attendîmes quelques minutes. Puis Gosset alla explorer la voie sur quelques centaines de mètres, cependant que nous battions les buissons. Sans succès. Rabache avait sauté et il ne s’était certainement pas blessé dans sa chute, car, dans ce cas, Gosset l’eût retrouvé près de la voie. Il avait dû filer à un angle de 45 degrés, comme nous l’avions prévu au cas où nous ne nous retrouverions pas dans un délai assez bref. Où qu’il fût allé, rien ne servait d’attendre plus longtemps. Il fallait s’éloigner vite et le plus possible de notre point de chute. Nous décidâmes de marcher toute la nuit dans la direction Nord Nord-Ouest, qui faisait justement un angle de 45 degrés avec le chemin de fer et qui nous écartait de Saumur pour nous amener vers la pleine campagne et vers les coins les moins habités de l’Anjou. Il faisait un clair de lune superbe dont nous nous serions fort bien passés, mais nous étions joyeux comme des enfants qui auraient mérité l’école buissonnière."
 

Les 18 évadés de Saint-Martin-de-la-Place le 6 août 1944

Le premier groupe
BOURDAN Pierre. De son vrai nom Pierre Maillaud, speaker à Radio Londres.v-bourdan.jpg (3183 octets) Né le 13 mai 1909 à Perpignan, Pierre Maillaud passe une partie de son enfance dans la Creuse, au village du Bourg d'Hem, en souvenir duquel il prend, en 1940, pour parler à la radio, le pseudonyme de Pierre Bourdan. Il débute sa carrière comme journaliste : il écrit dans "La Journée Industrielle", "Le Soir", puis devient sous-directeur d'Havas à Londres ... Il est à l'origine de "l'Agence française indépendante", à Londres dont le réseau des correspondants et de distribution préfigure l'organisation de l'Agence France-Presse. Il parle à Radio Londres de juillet 1940 à juin 1944, participe à l'émission "Les Français parlent aux Français" ... Il fut le 3 août 1940, l'auteur de la célèbre affiche" La France a perdu une bataille; mais n'a pas perdu la guerre. Correspondant de guerre, il est arrêté par les Allemands près de Rennes le 1er août 1944. Il traverse  Rennes  à  pied  sous  bonne  escorte et rejoint le camp de prisonniers à la Courrouze, Il fait partie du dernier convoi  de déportés qui quitta Rennes quelques heures avant la libération de la ville. Il réussit à s'échapper à Saint-Martin-la-Place le 6 août 1944. Député UDSR à la première assemblée constituante de la Creuse en 1945, puis de Paris en 1946, Ministre de la Jeunesse, des Arts et des Lettres, chargé des services de l'information dans le gouvernement Ramadier du 22 janvier au 22 octobre 1947. A ce titre l'on peut considérer qu'il est le ministre de la culture "créateur" du festival d'Avignon et du festival de Cannes. C'est à  Marly qu'il  vient  se  reposer et y écrit  son célèbre "Carnet de retour avec la division Leclerc. Dans le domaine des arts et des lettres, il institue "l'aide à la première pièce", en faveur des auteurs dramatiques. Il meurt prématurément à 39 ans au cours d'une promenade en mer. Il est inhumé cimetière Boulhet de Marly-le-Roi.
GOSSET. Correspondant de guerre.
RABACHE Servait d'interprète. Correspondant de guerre fait prisonnier à Rennes début août 44.
HEARNE Walter C  Jeune commandant d'aviation américain. Major  (370 Groupe Air, Scottsdale, AZ)
 
Le deuxième groupe:
 THOMPSON RJ Lt. (38e d'infanterie de Spokane Washington). Blessé à la fesse droite, il est hospitalisé à Rennes, rue Jean Macé. Entrée le 20 juin 1944, il ressort le 12 juillet pour être transféré au stalag 221 de Saint-Jacques-de-la-Lande.
 SHREWSBURY Ralph D. Lt. (79e) de Caneyville, KY. Blessé à la jambe droite, il est hospitalisé le 7 juillet 1944, puis est transféré le 17 juillet au stalag 221 de St-Jacques.
 PICKETT W Lt. Vernon . 137th Infantry Regiment, 35th Infantry Division. Blessé au bras droit et à la cuisse droite. Hospitalisé le 18 juin 1944, il  Il s'évade à Saint-Martin-de-la-Place le 5 août 1944.
 
Le troisième groupe:
EGAN Joseph G.  Lt.. Co. K, 38e d'infanterie, 2e division d'infanterie américaine.

RICHARDSON Lieutenant. du 121e Infanterie

FISHER Donald R. (749e Bn Tank) à partir de Gibsonia, Pennsylvanie

CHIARINI, Henry J.,S/Lt., 47th Infantry Regiment, 9th Infantry Division. S/Lt

FOGARTY Francis G. . Blessé aux cuisses, il est hospitalisé le 13 juin 1944. Il est ensuite transféré au stalag 221 de St-Jacques le 8 juillet 1944

HALL Charles A .Co. K, 38e d'infanterie, 2e division d'infanterie américaine. Blessé au bras droit, poitrine et l'épaule, il est hospitalisé le 28 juin 1944. Il est ensuite transféré au stalag 221 de St-Jacques le 12 juillet 1944..

O'MALLEY James F. S/Lt, (357 régiment d'infanterie, 90e Division US, US Army). Entré à l'hôpital militaire de Rennes de la rue Jean Macé, pour une blessure à l'épaule et au bras, le 9 juillet 1944, il est ensuite transféré au stalag 221 le 20 juillet. Il s'évade avec Robert KANE

ROBERTS Grover, Lt., 35th Division. Blessé à l'épaule gauche, il est hospitalisé à Rennes le 14 juillet 1944, puis est transféré le 25 juillet au stalag 221 de St-Jacques
 

POWELL Georges B. Lt., 4th Armored Division. Il s'évade à Saint-Martin-la-Place le 5 août 1944.
. Blessé aux deux bras, il est hospitalisé à Rennes le du 21 au 25 juillet 1944. Transféré au stalag 221 de St-Jacques.

ENGLAND John Kay Lieutenant. Unit : Headquarters, 8th Parachute Battalion Service No. : 255222.
 

Yvonne Kervarec:2

"Près de Vivy, (Maine-et-Loire), le train s'arrête. Yvonne Kervarec voit abattre un homme au pied de son wagon. Il s'enfuyait. A courte distance, une personne agitait un mouchoir à la fenêtre (c'était sa femme, dit-on). Les soldats enterrent sommairement le corps et, tandis que le train démarre, les femmes crient à un paysan, travaillant dans un champ à proximité de la voie, ce qui vient de se passer."

Sources: 1   Pierre Bourdan-"Carnet de retour avec la division Leclerc" Édition Plon 1965

 

v-bourdan.jpg (3183 octets)Né le 13 mai 1909 à Perpignan, Pierre Maillaud passe une partie de son enfance dans la Creuse, au village du Bourg d'Hem, en souvenir duquel il prend, en 1940, pour parler à la radio, le pseudonyme de Pierre Bourdan.

Pierre Maillaud débute sa carrière comme journaliste : il écrit dans "La Journée Industrielle", "Le Soir", puis devient sous-directeur d'Havas à Londres ... Il est à l'origine de "l'Agence française indépendante", à Londres dont le réseau des correspondants et de distribution préfigure l'organisation de l'Agence France-Presse.

Il parle à Radio Londres de juillet 1940 à juin 1944, participe à l'émission "Les Français parlent aux Français" ... Il fut le 3 août 1940, l'auteur de la célèbre affiche" La France a perdu une bataille; mais n'a pas perdu la guerre."

"Les Britanniques se retrouvant seuls dans la guerre après la signature de l'armistice, ils autorisent l'émission d'un programme français à la B.B.C. d'une demi-heure. Les responsables sont Darcie Gillie, Cecilia Reeves qui encadrent les journalistes et l'équipe française. L'émission originelle "Ici la France" débute dès le 19 juin 1940. Le 22 juin, Pierre Bourdan (de son vrai nom Pierre Maillaud) dénonce l'attitude de Pétain ce qui entraîne des réprimandes de la part du gouvernement britannique qui ne veut pas brusquer le Maréchal. Michel de St Denis, sous le nom de Jacques Duchesne, réunit une équipe parmi laquelle on compte : Jean Marin, Pierre Bourdan, Jean Oberlé, Jacques Borel (de son vrai nom Jacques Cotence), Maurice Van Moppès et Pierre Lefèvre ceci dans le but d'organiser un programme radiodiffusé sur la B.B.C. Tout ce petit monde fait ses premiers pas le 14 juillet à 20h30. Cette émission prendra bientôt le nom de "Les Français parlent aux Français". Au début de chaque émission, Jacques Duchesne lançait cette phrase "Aujourd'hui, (xeme) jour de la résistance du peuple français à l'oppression" qui se transforma en "Aujourd'hui (xeme) jour de la lutte du peuple français pour sa libération". Ce même 14 juillet, l'émission "Liberté, Egalité, Fraternité", qui deviendra "Honneur et Patrie", débute également. C'est Maurice Schumann qui fut nommé porte-parole du général De Gaulle et qui s'exprimait 5 mn à 20h25. En décembre 1940, l'on attribue une nouvelle tranche horaire : à 12h00."

Source: http://www.1939-45.org/articles/radio.htm

Correspondant de guerre, il est arrêté par les Allemands près de Rennes le 1er août 1944. Il traverse  Rennes  à  pied  sous  bonne  escorte et rejoint le camp de prisonniers à la Courouze, Il fait partie du dernier convoi  de déportés qui quitta Rennes quelques heures avant la libération de la ville. Il réussit à s'échapper à Saint-Martin-la-Place le 6 août 1944.

Député UDSR à la première assemblée constituante de la Creuse en 1945, puis de Paris en 1946, Ministre de la Jeunesse, des Arts et des Lettres, chargé des services de l'information dans le gouvernement Ramadier du 22 janvier au 22 octobre 1947. A ce titre l'on peut considérer qu'il est le ministre de la culture "créateur" du festival d'Avignon et du festival de Cannes., il agit pour la liberté de la presse : projet de loi sur le statut de la presse, suppression de "l'autorisation préalable".

C'est   à  Marly  qu'il  vient  se  reposer  et  y  écrit  son célèbre  "Carnet de retour avec la division Leclerc"

"Dans le domaine des arts et des lettres, il institue "l'aide à la première pièce", en faveur des auteurs dramatiques.

Il meurt prématurément à 39 ans au cours d'une promenade en mer. Il est inhumé  cimetière  Boulhet   de  Marly  le  Roi

Sources:
http://www.educreuse23.ac-limoges.fr/lpbourdan/qui.htm
Pierre Bourdan-"Carnet de retour avec la division Leclerc" Édition Plon 1965
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Bourdan
Lettre de Pierre Bourdan en 1942

Inauguration d'une plaque à la mémoire de Pierre Bourdan

Témoignages d'officiers américains recueillis par Jo Anna Sipley (2/10/2012)

 

2 Thomas et Legrand - -"39-45 Finistère" - Le Finistère dans la guerre" -Editions de la Cité

11/02/2019

       

 f2gr15.gif (202 octets)  fgr15.gif (168 octets)  fd15.gif (168 octets) Le mitraillage du convoi à Langeais 

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