11/02/2019

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Le camp de Neuengamme
  Le dernier convoi de Rennes  dit "train de Langeais"

                      Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents  sur ce convoi de déportés 
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Neuengamme


Vidéo

La première évacuation du Kommando de Wilhemshaven

Ceux qui partent vers le KL Neuengamme sont ainsi 721 au moins à être rassemblés dans la cour du Fort Hatry les 28 et 29 août 1944. Après avoir été appelés par leurs noms, ils sont dirigés, à pied, vers un train constitué de wagons de marchandises à quai non loin du Fort. Le départ a lieu en fin d’après-midi. Emile Janvier se souvient, qu’après Mulhouse, le convoi passe le Rhin au pont de Chalempé. Après plus de deux jours de voyage, le train arrive en gare de Hambourg, dans un paysage détruit par les bombardements.
Après une trentaine de kilomètres supplémentaires, les déportés arrivent devant le KL Neuengamme. Ils y sont immatriculés dans les séries « 43000 » et « 44000 ».
Dès le début du mois de septembre, près des trois-quarts de ces déportés repartent pour le Kommando de Wilhemshaven situé près de Brême, sur la mer du Nord, qui vient d’être créé pour travailler aux chantiers navals de la ville. A quelques exceptions près, les autres sont envoyés dans différents Kommandos du KL Neuengamme, notamment celui de Watenstedt et ceux d’Hambourg.
On le constate, le taux de mortalité des déportés de ce transport est très important. Il s’explique d’abord par les conditions de vie dans le système concentrationnaire : au moins 17,4 % des décédés sont enregistrés entre
septembre et décembre 1944 ; 14,2 % en janvier 1945 et 16 % en février mars 1945. Au moins 30 % ont lieu au Kommando de Wilhemshaven, où la grande majorité des déportés de ce transport sont transférés. Mais ce taux
s’explique aussi par l’évacuation effectuée par les Allemands dans les derniers mois de la guerre, devant l’avance alliée : plus de 30 % décèdent ainsi en avril 1945.
Le Kommando de Wilhemshaven est par exemple évacué en deux temps. Le premier dé bute, le 3 avril 1945, par un transport ferroviaire d’au moins 400 blessés et malades, qui est attaqué le 7 avril par l’aviation alliée en gare
de Lunebourg. Les pertes sont terribles, et au moins 60 déportés partis de Belfort y laissent la vie. D’autres sont ensuite exécutés par les SS, alors que les survivants sont conduits en camion au camp de Bergen-Belsen libéré le 15 avril 1945.
Le second, le 5 avril 1945, est formé par le reste des détenus du Kommando qui sont évacués, à pied, pour rejoindre le camp central de Neuengamme, près d’Hambourg. Le lendemain, la colonne arrive au Kommando de Farge, situé près de Brême. Le 10 avril, les déportés reprennent la route et s’arrêtent de nouveau à Hornebourg où ils restent six jours. Le 16 avril 1945, Hambourg est atteint, mais l’évacuation du KL Neuengamme a déjà eu lieu. La colonne prend alors la direction de Sandbostel, l’ancien stalag X B, transformé en lieu de rassemblement des nombreux évacués des Kommandos de Neuengamme.
Les 19 et 20 avril, une sélection est opérée et une partie des déportés partis de Belfort repartent à pied avec d’autres détenus. Ceux qui restent à Sandbostel, sans eau et sans nourriture, doivent attendre d’être libérés le 29 avril 1945 seulement. Au moins 15 de ceux présentés dans cette liste y décèdent. Ceux qui reprennent la route sont dirigés vers le port de Stade où la colonne se sépare. Une partie prend, en train, la direction de Neustadt pour être embarquée dans trois navires mouillant en rade de ce port : le « Cap Arcona », « le Thielbeck » et « l’Athen ». L’aviation britannique, prenant ces bateaux pour des transports militaires, les attaque, coule les deux premiers, tuant ainsi des milliers de détenus. Les survivants sont pris en charge par les Britanniques qui les ont libérés. L’autre partie de ceux arrivés à Stade, en
provenance de Sandbostel, est embarquée sur une péniche charbonnière, « l’Olga-Siemers » : ce groupe remonte le canal de Kiel vers la mer Baltique pour être ensuite emmené, sur le cargo « Rheinberg », vers la baie de Flensburg qu’il atteint le 1er ou le 2 mai 1945. Pour ces détenus, l’évacuation s’arrête là , dans des conditions de détention catastrophiques, sans eau ni nourriture, mais leur libération n’a lieu que le 10 mai 1945, soit deux jours après la capitulation de l’Allemagne."


Thomas Fontaine, Guillaume Quesnée

Source: Le mémorial des déportés de France. Tome III page 257

        

Liste des déportés de ce convoi décédés à Lunebourg le 7 avril 1945
ALIX Raymond, né le 21 novembre 1922 à Saint-Pierre-Quilbignon (29). Domicilié à Telgruc-sur-Mer (29 au moment de son arrestation. Il est déporté de Rennes début août 1944 vers Belfort, puis est transféré vers le KL Neuengamme le 29 août 44. Matricule 43479.
ARFEUILLE Abel, né le 20 mars 1908 à Lury-sur-Arnon (18). Déporté de Belfort vers le KL Neuengamme le 29 août 44. (matricule: 43522).
BERNON André, né le 14 mars 1903 à Le Mans (72. Il est déporté de Belfort le 29 août 1944 vers le KL Neuengamme (matricule: 43858). Autre lieu de déportation: Wilhemshaven.
BOCENO Pierre, né le 31 mai 1922 à Ploemeur (56). 22 ans, célibataire, manœuvre, membre du groupe de résistance de la Guerche-de-Bretagne, il est arrêté le 27 juillet 1944 à La-Gravelle avec 10 autres résistants. Interné à Laval et Angers, il est mis dans le convoi de déportés parti de Rennes le 4 août au Lion d'Angers en direction de Belfort, puis est transféré de Belfort le 29 août vers le KL Neuengamme et Wilhelmshaven. (matricule: 44013).
BONNAUDET Denis Louis, né le 8 octobre 1906 à Chantonnay (85). Adjudant de gendarmerie de la brigade de Preuilly-sur-Claise. N'ayant pas opéré contre les maquis, il est arrêté par la gestapo et la milice le 27 juillet 1944 avec un groupe de 64 personnes. Emprisonné à Tours, il rejoint le groupe de prisonniers venus de Rennes. Le convoi reconstitué repart le 10 août vers Belfort. Il est ensuite transféré de Belfort le 29 août vers Neuengamme. Matricule 43722. Autre lieu de déportation: Wilhelmshaven.
BONNET Georges, né le 1er juillet 192 à Temple-de-Bretagne (44). Déporté de Nantes, il se trouve dans le convoi dit de Langeais, parti de Rennes début août 1944, puis il est transféré de Belfort le 29 août 44 vers Neuengamme. (matricule: 43827). Autre lieu de déportation: Wilhelmshaven.
CARIOU Emile, né le 19 mars 1916 à Tréméven (29). Parti de Rennes début août il se trouve dans le convoi dit de Langeais. Il est déporté de Belfort du 29 août 1944 vers KL Neuengamme . (matricule: 43510). Autre lieu de déportation: Wilhelmshaven.
DUVAL Édouard, né le 29 avril 192 à Lanvollon (22). Il est déporté de Rennes le 2 août 44 vers Belfort, puis est transférée vers Neuengamme le 29 août 1944. (Matricule: 43742). Autre lieu de déportation: Wilhelmshaven.
EVEN Corentin, né le 15 mai 1895 à Leuhan (29). Membre des Corps Francs Vengeance de Quimper (boîte aux lettres, prêt de cycles, etc.). Il est dans le convoi parti de Rennes le 2 ou 3 août 1944 vers Belfort (convoi dit de Langeais), puis transféré vers le KL Neuengamme le 29 août 44 . (matricule: 44136). Autre lieu de déportation: Wilhelmshaven.
GABORIT Gustave Emilien, né le 13 avril 1913 à Meigne-sur-Doué (49). Arrêté dans la nuit du 14 au 15 juillet 1944 à 4 heures du matin. Père de 4 enfants. Il est dans le convoi parti de Rennes le 2 ou 3 août 1944 vers Belfort (convoi dit de Langeais), puis transféré vers le KL Neuengamme le 29 août 44. (matricule: 43756). Autre lieu de déportation: Wilhelmshaven.
GAUTIER Eugène, né à Combourg le 2 mars 1925. Arrêté à Combourg le 30 juillet 44. Il est dans le convoi parti de Rennes le 2 ou 3 août 1944 vers Belfort (convoi dit de Langeais), puis transféré vers le KL Neuengamme le 29 août 44. Autre lieu de déportation: Wilhelmshaven.
GAUTIER Jean, né à Combourg le 2 mars 1925. Arrêté à Combourg le 30 juillet 44. Il est dans le convoi parti de Rennes le 2 ou 3 août 1944 vers Belfort (convoi dit de Langeais), puis transféré vers le KL Neuengamme le 29 août 44. Autre lieu de déportation: Wilhelmshaven.
GAZEAU Louis, né le 6 octobre 1896 à Beaugé (49). Il est dans le convoi parti d'Angers et qui a été mitraillé à St-Patrice, 8 km avant Langeais. Il refuse de s'évader à Saint-Patrice par peur de représailles sur ses enfants. Il monte dans le convoi reconstitué à La-Ville-aux-Dames en direction de Belfort. puis est déporté vers le KL Neuengamme le 29 août 44. (matricule: 43775). Autre lieu de déportation: Wilhelmshaven.

 

 

 

Sources

  1

Thomas et Legrand - -"39-45 Finistère" - Le Finistère dans la guerre" -Éditions de la Cité  p309

2

Témoignage de Madame Schwing

   

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