Les camps de P.G.A de Rennes
Extraits du mémoire paru en mars 2000
AVANT-PROPOSEd: 06/03/17
Tout à la joie de la Liberté retrouvée le 4 août 1944, après quatre ans doccupation Allemande, les Rennais qui vécurent la débâcle allemande, la reddition des poches de lAtlantique et la confusion provoquée par une foule de plus de 100 000 prisonniers" ennemis" dans nos camps Rennais, ne se sont jamais posé de question à leur sujet. Les mettre à leur tour derrière des barbelés était dans lordre des choses. La découverte des crimes nazis comme labominable Shoa, les camps dextermination, le massacre dOradour-sur-Glane le 10 6 44 et bien dautres, nincitaient pas à la clémence.
Cette page douloureuse de lhistoire Rennaise, à lheure de lEurope, après cinquante ans de silence et de "non-dit", intrigue. Un groupe de travail a été constitué à lUniversité du Temps Libre pour tenter de la dire, sans vouloir faire uvre dhistorien, ni de reconnaissance quelconque, ni de repentance, ni de réparation morale à légard de ces prisonniers allemands à Rennes, mais simplement par souci de la vérité, témoignages français et allemands à lappui...
Il faut bien sûr situer les camps de Prisonniers de Guerre de lAxe Rennais dans leur contexte de la guerre, dont le point de départ se trouve dans les mythes grandioses de lAllemagne hitlérienne, qui nétaient que la résurgence cyclique de la Barbarie contre lesquels les peuples envahis ont eu à faire face (perversion du romantisme allemand peut-être). En tout cas, ce nest pas quand lampleur des massacres et des charniers éclate au grand jour quil est temps de vomir de dégoût.
Les témoignages enregistrés de nos prisonniers allemands dans ce contexte, ne peuvent toutefois être confrontés quaux témoignages des Français qui les ont gardés, ou aux seules archives qui nont pas été détruites, cest-à-dire, malheureusement celles qui ne sont restées là, bien souvent, que par la volonté du vainqueur pour démontrer que la convention de Genève a été respectée, compte-tenu de la pénurie alimentaire qui régnait partout .
Puisse en tout cas le fruit de ces recherches, (les documents, les preuves, les faits, les témoignages français et allemands, les questions sans réponse) sinscrire dans la mémoire des jeunes et générer le dégoût de la guerre et de la violence pour leur préférer les valeurs républicaines et démocratiques que la Victoire leur a apporté au prix de tant de sacrifices, le chemin de la mémoire étant celui de la citoyenneté.
Recomposer le passé de ces années difficiles et cachées de notre histoire Rennaise nous a aussi permis de découvrir que dès la fin des hostilités, des prisonniers français et allemands se sont tendus la main par dessus les tombes et les haines pour remplacer le passé révolu par lamitié entre nos deux peuples ; lespérance dun monde meilleur ne les avait jamais abandonnés, cest le message quils nous laissent.
La recherche de la vérité a guidé le groupe de travail sur lhistoire des P.G.A Rennais. Le regard que nous pouvons jeter aujourdhui sur ce passé dans les pages suivantes, nest cependant quune première étape portant surtout sur la période allant de mai 1945 (cession des P.G.A. aux Français par les Américains) jusquau 31 12 1948, reposant sur des documents darchives, confirmés par des témoignages. Une seconde étape permettra peut-être de connaître lhistoire de ces camps sous contrôle Américain du 4 août 1944 à mai 1945...
Maxime LE POULICHET
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