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 Le maquis de Saint-Yvieux

Ed:21/11/2014

Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents sur cet événement  write5.gif (312 octets)

Source  Le Rouget dolois. Cahier n° 1 - 1946

A la lisière de la romantique forêt du Mesnil et des sauvages landes de Ville-Gate, sur le bord de ce torrent de Mireloup se trouve une bergerie abandonnée. C'est là qu'en août 1943 se réfugient de nombreux réfractaires et maquisards lorsque l'abri provisoire du château de Beaufort est jugé dangereux.

Yves Thouvenot, comptable  à Saint-Servan, qui a fait 14-18 comme lieutenant, en est le chef.

Joseph Aubry, adjoint de Plerguer, favorise l'installation des réfractaires dans sa bergerie, mais le vrai soutien de ce nid de résistance est l'ancien maire, Henri Renard, distillateur, chef du groupe de l'Organisation Civile et Militaire pour l'arrondissement de Saint-Malo, réseau Centurie, en liaison avec Henri Bazin, l'abbé Barré et autres chefs O.C.M. de Dinan. cependant le groupe dépend de l'organisation F.T.P. et non de l'O.C.M.

Parmi les maquisards, citons notamment Auguste Fouillet, Camille Briand, Henri Mainguy, Léonard Arqueboux, Joseph Yziquel, Claude Gonnord.

Parmi les ravitailleurs , signalons: Gabriel Delanoë fermier du Brignoux, près de l'auberge du "Torchon sale", et Jean Corvaisier, fermier de Pauvrette, près de l'étang de Beaufort; François Guillotel  boucher à Plerguer. Celui-ci loge des Américains parachutés, au péril de sa vie., Touzé ose faire aussi de même beau geste, lorsque trois Dolois hésitent à héberger deux aviateurs rescapés de l'avion tombé à Bénouis et découverts dans un buisson par un jeune Dolois plus courageux. Auguste Plainfossé imite Guillotel et Touzé.

Le capitaine Mustey, F.T.P., de Saint-Servan, venu inspecter le maquis où se trouve à ce moment 17 réfractaires, visite aussi Renard, maison sûre, chez qui passent les hors-la-loi descendant de la côte par Saint-Méloir, avant de gagner Bonnemain, la Boussac (chez le menuisier débitant Genouvrier), Trans (garage Renault), ou Dol (café Corbel).

Le responsable O.C.M. finance le maquis pendant quatre mois et fait dactylographier dans son bureau, au péril de sa vie, 7.500 bons de solidarité formant 150 carnets à souches, pour aider "les combattants d'Ille-et-Vilaine". Des gens sûrs: Pierre Boucher de Dol; Ernest Brel, Marie Boison; Auguste Hiart, de Plerguer; Henri Dubost de Combourg, Rochebrun, de Saint-Guinoux; et d'autres braves de la Côte se chargent de vendre ces dangereux billets. Renard organise l'O.C.M. à Plerguer, Dol, Saint-Malo, Saint-Coulomb, Saint-Guinoux, la Fresnais, Lillemer, Combourg et sens de Bretagne. En 1941, il a osé refuser de livrer des fusils de chasse et des munitions à un officier allemand, gardien chef de terrain d'aviation, se fait enguirlander par le Préfet et débarquer par Vichy.

Fin 1943, le maquis de refuge et de passage va passer à l'action contre les Allemands et les collaborateurs. On reçoit des armes. Gabriel Delanoë, avec une charrette contenant une caisse à cochons couverte d'un drap blanc, prend livraison d'armes, en plein jour, à la gare de Plerguer, grâce à la complicité du brave chef Second.

Hélas! il y a un Judas pour les patriotes: l'un des anciens maquisards, M... L... Le dimanche 19 décembre 1943 à quatre heures du matin ce traître, un rouquin de Guingamp, guide la Gestapo, sept ou policiers, armés jusqu'aux dents venant avec des camionnettes, jusqu'à Saint-Yvieux où les maquisards sommeillent encore.

C'est la rafle, l'embarquement pour Rennes et l'Allemagne des 21 braves dont beaucoup ne sont pas revenus.

Peu après, le traître est abattu à Guingamp par un résistant du pays fougerais.

Henri BOURET, ancien responsable des maquis de l'Armée Secrète pour la Bretagne, alors député des Côtes-du-Nord, précisera - « Quant au mouchard dont vous me parlez, GEORGES, il a été exécuté en février 1944 par le maquis de la Hunaudaye (Côtes-du-Nord).

Mémoire  d'Henri Mainguy

Le propriétaire de la bergerie est arrêté également et passe trois mois à la prison de Rennes.

Maquisards du maquis arrêtés et déportés de Compiègne le 27 janvier 1944 vers Buchenwald

Cette liste est incomplète
 

ARQUETOUX Léonard ou Joseph. . Né le 9 avril 1921 à Inzinzac (56). Entré en clandestinité pour échapper au S.T.O. Matricule 43691. Décédé le ?/4/1945.

BRIAND Camille. Né le 7 septembre 1923 à Saint-Servan-sur-Mer (35). Matricule 43857. Libéré en avril 1945 à Blankenburg.

FOUILLET Auguste. Né le 6 avril 1921 à Dol-de-Bretagne (35). Il faisait parti du maquis de Saint-Yvieux. Arrêté le 19 décembre1943 à Plerguer suite à une dénonciation. Interné à la prison Jacques Cartier de Rennes du 19 décembre 1943 au 17 janvier 1944, il a été transféré à Compiègne d'où il sera déporté le 27 janvier 1944 vers Buchenwald (Matricule 43830), puis à Dora. Revenu.

GONORD Claude. Né le 3 mai 1922 à Nantes. Fondateur et responsable du maquis de Maison Rouge. Matricule 43830. Libéré le 11 avril 1944 à Buchenwald.

JOUAN Roger. Né le 20/1/1924 à Rennes (35). Faisait parti du maquis de Saint-Yvieux. Matricule 43507. Revenu.

MAINGUY Henri. Né le  5 décembre 1920 à Maubeuge (59). . Matricule 43922. Libéré le 15 avril 1945 à Bergen-Belsen.(Lire son témoignage)

TANGUY Bernard. Né le 14 août 1923 à Fougères. Il tente une première fois de rejoindre les Forces Françaises Libres à la frontière espagnole. Il revient au pays pour s'engager dans le maquis de Plédéleac dans les Côtes-d'Armor. Après avoir séjourné à Tressé, il est arrêté le 19 décembre 1943 en compagnie du sergent chef Fouillet à Saint-Pierre-de-Plesguen. Interné à la prison Jacques Cartier de Rennes du 19 décembre 1943 au 17 janvier 1944, il a été transféré à Compiègne d'où il sera déporté le 27 janvier 1944 vers Buchenwald (Matricule: 43843). Autres lieux de déportation: Dora , du 13 mars 44 au 14 août 44 et Hellrich du 14 août 44 au 25 décembre où il décédait .
YZIQUEL Joseph. Espagnol- Né le 13 juillet 1923 à Lanvaudan (56). Entré en clandestinité pour échapper au S.T.O Matricule 43895. Décédé le 23 mars 1945 à Ellrich

Henri Mainguy arrêté avec plusieurs de ses camarades dans le prieuré de Saint-Yvieux près de Plerguer. a laissé un témoignage très détaillé de son passage à Jacques Cartier. Il laisse un témoignage précieux et remarquable sur son vécu de la déportation.

Son livre vient d'être mis en ligne et peut être lu à l'adresse suivante: http://chouannerie.chez.tiscali.fr/Henri_Mainguy/Textes/A02_sommaire.htm

 

 

 

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