Pour
enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents sur cet
événement
Source Le Rouget dolois. Cahier n° 1 - 1946
Yves Thouvenot, comptable à Saint-Servan, qui a fait 14-18 comme lieutenant, en est le chef. Joseph Aubry, adjoint de Plerguer, favorise l'installation des réfractaires dans sa bergerie, mais le vrai soutien de ce nid de résistance est l'ancien maire, Henri Renard, distillateur, chef du groupe de l'Organisation Civile et Militaire pour l'arrondissement de Saint-Malo, réseau Centurie, en liaison avec Henri Bazin, l'abbé Barré et autres chefs O.C.M. de Dinan. cependant le groupe dépend de l'organisation F.T.P. et non de l'O.C.M. Parmi les maquisards, citons notamment Auguste Fouillet, Camille Briand, Henri Mainguy, Léonard Arqueboux, Joseph Yziquel, Claude Gonnord.Parmi les ravitailleurs , signalons: Gabriel Delanoë fermier du Brignoux, près de l'auberge du "Torchon sale", et Jean Corvaisier, fermier de Pauvrette, près de l'étang de Beaufort; François Guillotel boucher à Plerguer. Celui-ci loge des Américains parachutés, au péril de sa vie., Touzé ose faire aussi de même beau geste, lorsque trois Dolois hésitent à héberger deux aviateurs rescapés de l'avion tombé à Bénouis et découverts dans un buisson par un jeune Dolois plus courageux. Auguste Plainfossé imite Guillotel et Touzé. Le capitaine Mustey, F.T.P., de Saint-Servan, venu inspecter le maquis où se trouve à ce moment 17 réfractaires, visite aussi Renard, maison sûre, chez qui passent les hors-la-loi descendant de la côte par Saint-Méloir, avant de gagner Bonnemain, la Boussac (chez le menuisier débitant Genouvrier), Trans (garage Renault), ou Dol (café Corbel). Le responsable O.C.M. finance le maquis pendant quatre mois et fait dactylographier dans son bureau, au péril de sa vie, 7.500 bons de solidarité formant 150 carnets à souches, pour aider "les combattants d'Ille-et-Vilaine". Des gens sûrs: Pierre Boucher de Dol; Ernest Brel, Marie Boison; Auguste Hiart, de Plerguer; Henri Dubost de Combourg, Rochebrun, de Saint-Guinoux; et d'autres braves de la Côte se chargent de vendre ces dangereux billets. Renard organise l'O.C.M. à Plerguer, Dol, Saint-Malo, Saint-Coulomb, Saint-Guinoux, la Fresnais, Lillemer, Combourg et sens de Bretagne. En 1941, il a osé refuser de livrer des fusils de chasse et des munitions à un officier allemand, gardien chef de terrain d'aviation, se fait enguirlander par le Préfet et débarquer par Vichy. Fin 1943, le maquis de refuge et de passage va passer à l'action contre les Allemands et les collaborateurs. On reçoit des armes. Gabriel Delanoë, avec une charrette contenant une caisse à cochons couverte d'un drap blanc, prend livraison d'armes, en plein jour, à la gare de Plerguer, grâce à la complicité du brave chef Second. Hélas! il y a un Judas pour les patriotes: l'un des anciens maquisards, M... L... Le dimanche 19 décembre 1943 à quatre heures du matin ce traître, un rouquin de Guingamp, guide la Gestapo, sept ou policiers, armés jusqu'aux dents venant avec des camionnettes, jusqu'à Saint-Yvieux où les maquisards sommeillent encore. C'est la rafle, l'embarquement pour Rennes et l'Allemagne des 21 braves dont beaucoup ne sont pas revenus. Peu après, le traître est abattu à Guingamp par un résistant du pays fougerais.
Le propriétaire de la bergerie est arrêté également et passe trois mois à la prison de Rennes.
Henri Mainguy arrêté avec plusieurs de ses camarades dans le prieuré de Saint-Yvieux près de Plerguer. a laissé un témoignage très détaillé de son passage à Jacques Cartier. Il laisse un témoignage précieux et remarquable sur son vécu de la déportation. Son livre vient d'être mis en ligne et peut être lu à l'adresse suivante: http://chouannerie.chez.tiscali.fr/Henri_Mainguy/Textes/A02_sommaire.htm |