menu01[1].gif (402 octets)

La 12ème monte en ligne à Fégréac

 

« La guerre, ce n’est pas l’'acceptation du risque. Ce n’est pas l’'acceptation du combat. C'’est à certaines heures, pour le combattant, l'’acceptation pure et simple de la mort » (Saint Exupéry)

Le 10 septembre 1944, dans l’après-midi la section Jouchet va prendre position la première sur la ligne de feu de Fégréac. (front dit de Saint Nazaire) distante d’environ 20 km parcourus à pied

Le front de St nazaire:Fégréac
GM

Le 20 septembre 1944, la 12ème Compagnie monte en ligne à son tour avec les compagnies Delaigle et Robert, soit environ encore 20 km à pied de plus dans les jambes. Nous prenons position de nuit sur une ligne de défense établie le long de la route Fégréac/Carnaval, à hauteur de l’ancien moulin.

Nos positions étaient en fait assez distantes de celles de l’ennemi, puisque la rivière nous séparait et qu’un certain "no man’s land" existait entre nous. C’était un terrain propice aux patrouilles, aux incursions et aux coups de main des uns ou des autres. Lorsqu'on partait en mission, on disait pour plaisanter qu'on allait chasser du Fridolin" ou "écraser le Doryphore" ou se "payer un boche"

Aussi, le 22 septembre 1944, le commandement décide d’avancer les positions dans les prairies en contrebas entre la route et la rivière. C’est malheureusement plus humide qu’en haut. et nous ne pouvons guère creuser des tranchées pour nous protéger, sans trouver de l’eau au fond du trou le lendemain matin. Nous aménageons alors au mieux les talus et camouflons les positions à l’aide de branchages, parfois coupés bien à propos par la mitraille.

De jour comme de nuit nous étions sous les intempéries, parfois trempés jusqu’aux os. En prévision des nuits froides, on reçoit des sur vestes bien chaudes en peau de lapin.

La nuit, des patrouilles boches venaient nous narguer. Un camarade Alphonse Le Guelvout fut tué lors d’une incursion ennemie la nuit. Mais la riposte a fait aussi quelques victimes dans leurs rangs.

Le 4 octobre 1944 l’ennemi attaque en pleine nuit le P.C. du capitaine Jubin à la ferme de Bellevue. Les grenades et les rafales d’armes automatiques durent au moins 10 mn. L’ennemi met le feu aux paillers. Mais le capitaine Jubin entourés de ses hommes les plus aguerris, firent merveille et plusieurs allemands furent tués ou blessés.

Alors, il fut décidé de multiplier les patrouilles d’observation de notre part. Au cours de l’une d’elle, le sergent chef Jouchet fut blessé à la cuisse. Une autre fois, c’est Yves Pellennec qui reçoit une balle dans le pied.

Heureusement, il y avait une bonne infirmerie à la 12
ème Compagnie avec le médecin capitaine Stermann et au Bataillon, château du Dresneux, avec le Dr Depasse et Pierre Redo infirmier de Mordelles ( infirmier à l’asile de Saint-Méen dans le civil)

Le bruit circulait que l'ennemi ne faisait pas de quartier. Pour eux, les F.F.I. c’étaient des terroristes à abattre. Aussi, pour ne pas risquer d’être capturé comme terroriste par une patrouille allemande, il était d’usage dans ma section, de garder une grenade à la ceinture pour ne pas tomber vivant entre leurs mains.

Parfois, les patrouilles se rencontraient au milieu du no man’s land, car chacun recherchait dans les fermes évacuées à la hâte, les poules et les lapins abandonnés. Pour notre part, nous arrachions les portes et fenêtres des maisons pour faire du feu et faire sécher nos vêtements trempés quand la pluie tombait.

Évidemment si la fumée montait trop haut, cela nous attirait parfois des tirs de mortiers de la part de l’ennemi. Et qu’avions-nous pour répondre !

Témoignage de Pierre Esnoux

Témoignage de Roger Lenevette

     

Page d'accueilPlan du site | Page précédente | Page suivante | Photos et documents | Liens

 accueil-mdg1.gif (1380 octets)