Au camp de la Marne, se trouvaient tous
les prisonniers de guerre valides ou en cours de convalescence. L'hôpital
militaire située rue Jean Macé, ne les gardait pas longtemps. Ce camp
servait de camp de transit. Ils étaient ensuite envoyés en Allemagne en
passant par Paris. A partir de la fin juin, les transports vers Paris n'ont
pu se faire. Un certain nombre de prisonniers ont dû être dirigés sur
Nantes, puis Belfort. Le dernier convoi connu parti de Nantes le 10 juillet
a déporté sur Belfort une cinquantaine de résistants du maquis de Saffré. Il est difficile de connaître le nombre exact de soldats alliés
déportés. D'après le témoignage d' Edward C. JENKINS, prisonnier américain
qui s'est caché dans le camp le 3 août, le camp a bien été évacué.
Une liste établi à partir de 2 documents et de
témoignages recueillis permet de comptabiliser plus de 400 prisonniers de
guerre dans le dernier convoi.
Liste détaillée des
prisonniers de guerre
"Nous étions environ 300 Américains, dont 20 officiers, et
environ 300 Sénégalais." Témoignage EGAN
"Le 17 Juin nous avons totalisé environ 350 Britanniques et les Américains,
dont 16 officiers" Témoignage du Lt ENGLAND
Le camp de prisonniers de Rennes, qui servait à la fois d’Oflag et de
Stalag, était situé près d’une voie et d’un pont de chemin de fer, ce qui,
en période de bombardements, n’est pas une situation enviable. Ses barbelés
et ses baraquements camouflés enfermaient de 300 à 400 prisonniers
américains et britanniques. (Témoignage de Pierre BOURDAN)
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Le camp de la Marne (Stalag 221)
Stalag 221 dessiné par ENGLAND
John Kay en juillet 1944
(On remarquera la présence de
baraquements pour les prisonniers sénégalais)


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Le lieu
d'embarquement des soldats alliés |
Témoignage de Pierre BOURDAN, correspondant de presse:
.." .Enfin,
vers minuit, on nous emmenait trois par trois à travers les faubourgs d’une
ville qu’on sentait respirer dans l’ombre comme un homme qui ne dort pas,
assailli qu’il est de trop d’espoirs et de pensées. Nous étions puissamment
encadrés et avec un soin diligent. Une demi-heure de marche dans les rues,
pendant laquelle nous regardions furtivement de droite et de gauche, mais
sans découvrir d’ouverture dans le dispositif ennemi, puis un quart d’heure
de marche sur une voie ferrée. J’étais furieux contre moi-même, car je
boitais assez bas et craignais d’embarrasser mes amis au cas où l’occasion
de détaler se présenterait. Elle ne se présenta d’ailleurs pas. Par une nuit
de poix, on nous fit monter dans le train, qui allait nous emmener on ne
savait où. Une vingtaine d’officiers américains et une douzaine de soldats
blessés, également américains, à l’exception d’un petit Anglais roux du
Yorkshire, montèrent dans le wagon à bestiaux qui nous était assigné."
h ttp://www.flyingforyourlife.com/pilots/ww2/n/needham/
et
http://www.canadian-photographer.ca/forums/showthread.php?t=19874
William Barry NEEDHAM , né le 8 août 1920 à Simpson, Sask au
Canada. Il est abattu en vol le 7 juin 1944. Brûlé au visage, à la taille et
aux jambes, il est hospitalisé à l'hôpital militaire allemand de Rennes le
10 juillet 1944. Il sera libéré à l'arrivée des troupes américaines le 4 août 1944.
Trois officiers américains (le lieutenant-colonel Frederick J.
BAILEY et le lieutenant CLARK) et un officier britannique (le capitaine
Richard BOUSFIELD), se sont cachés dans le Stalag le soir de l'embarquement dans
le train.
(le lieutenant-colonel Frederick J.
BAILEY, blessé à l'épaule et à la cuisse droite était hospitalisé du 14
au 25 juillet 1944 à l'hôpital avant d'être transféré sur St-Jacques)
(Le lieutenant CLARK, blessé à la main
gauche était hospitalisé du 7 au 12 juillet).
(Le capitaine Richard BOUSFIELD
blessé à la poitrine était hospitalisé du 27 juin au 12 juillet)
ZIMMERMAN Lester Corporal Medical Detachment, 507th
Parachute Infantry Regiment, 82nd Airborne, U. S. Army
" J'ai été capturé près de Ste Mère Eglise, le 8 juin. Pendant tout le
temps que j'étais au Stalag 221 à Rennes , Mme Terlicot Jeannette Delaunay,
deux infirmières françaises qui résidaient à 1 rue Ange Blaise à
Rennes, ont beaucoup aider les prisonniers blessés américains et
britanniques. Elles apportaient de la nourriture supplémentaires aux
prisonniers, au risque d'être sévèrement punis par les Allemands.
"I
was captured near St. Mere Eglise on 8 June. During the time that I was in
Stalag 221 in Rennes a Mme Terlicot and a Janette Delaunay, both French
nurses who resided at 1 Rue Onge Blaize, Rennes, did a great deal to aid the
wounded American and British prisoners. They brought the prisoners extra
food at the risk of being severely punished by the Germans"
JENKINS Edward
C. Private Company C, 38th Infantry Regiment, 2nd Division, U. S. Army
... On m'a emmené de La Haye du Puits (commune située entre Cherbourg et
Saint-Lô dans la Manche) et après 20 miles de de marche j'ai été transféré
au camp de prisonniers de Rennes. J'y suis resté jusqu'au 2 Août. Cette
nuit-là, nous étions tous alignés à l'extérieur de l'enceinte pour prendre
le train en direction de Paris. Pvt. Richards et moi nous nous sommes cachés
nous nous sommes réfugiés dans une baraque abandonnée du camp... Les
Allemands ont secoué la porte, mais ne sont pas rentrés. Au petit matin, des
Français sont arrivés saccager le camp vide. Un Français a essayé de rentrer
dans notre chambre. Nous avons crié « Américain», et il est entré. Il nous a
emmenés dans sa maison, où nous avons été très bien traités pendant deux
semaines. J'ai l'ai quitté pour un examen au CHU de Rennes , le 16 août, et
de là j'ai rejoint mon unité à Brest le 19 août.
Du 3 août au 16 Août, j'ai été nourri et pris
en charge (avec Pvt Richards.) Par: M. Paul Perrin Boul. Jean Mermoz, 2me
Impasse, Saint-Jacques près de Rennes.
Sa femme et sa mère, Mme Dodin, ont été tous très bons pour nous.
...I was taken to La Haye de Puits, walked some 20
miles and then moved to the Rennes PW camp. I stayed there until 2 August.
That night we were all lined up outside the enclosure to be taken towards
Paris by train. Pvt. Richards and I ducked out of line and hid in a deserted
barracks about 0015….The Germans rattled the door, but did not come in.
Early in the morning the French arrived to ransack the empty camp. One
Frenchman tried to get into our room. We called out “American”, and let him
in. He took us to his house, where we were very well treated for two weeks.
I finally left to report in at the Rennes Hospital on 16 Aug., and from
there rejoined my unit in Brest on 19 Aug.
From 3 August to 16 August, I was fed and taken care of (with Pvt. Richards)
by:M. Paul Perrin bd . Jean Mermoz, 2me
Impasse, St. Jacques par Rennes.
His wife and her mother, Mme. Dodin, were all very good to us.
h ttp://normandie44.canalblog.com/archives/2011/12/25/23045542.html
et
https://sites.google.com/site/cahsreginachapter/barryneedham--earlyintothefight
Des parachutistes britanniques prisonniers sont emmenés en captivité.
L'homme au premier rang au centre est le caporal Frank GLEESON du
12th Parachute Battalion, il fut capturé au Bas-de-Ranville, et fut interné
dans le Stalag 221 dans la région de Rennes. En août il s'évada pour
rejoindre les commandos SAS en Bretagne, avec lesquels Gleeson combattra
jusqu'à la fin des hostilités. |