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Simone Bastien, une grande dame de la Résistance nous a quittés.

Simone Bastien (Mme Lecrux) vient de mourir à Quétigny près de Dijon le 16 novembre 2006.

Elle fut la première internée politique de la prison de Reims. Ouvrière du textile, militante de l'Union des Jeunes Filles de France (Jeunesses communistes), c'est dès octobre 1940 qu'elle s'engage dans l'action résistante.

Le 21 janvier 1941, elle est arrêtée à Reims pour " propagande communiste et tentative de reconstitution de groupement dissous". Elle n'a pas encore ses 20 ans qu'elle atteindra dans une geôle de la prison de Reims avant d'être transférée à la Roquette puis à Fresnes et à la centrale des femmes de Rennes où elle finira de purger ses 8 mois de condamnation. En même temps qu'elle, 6 jeunes gens de 18 à 22 ans ont été arrêtés, dont Guy Lecrux, jeune cheminot, son futur mari.

Sa peine accomplie, le 23 septembre 1941, elle rejoint la région de Châlons et Épernay où elle reprend son activité de Résistante mais en raison des risques de nouvelle arrestation, elle doit changer de région pour la Bretagne où via Rennes elle rejoint vers la mi-octobre les FTP de Quimper puis des Côtes-du-Nord sous sa nouvelle identité "Monique Deschamps". Guy Lecrux libéré deux mois avant elle, a été de nouveau arrêté 15 jours après sa sortie. A Rennes, elle est impliquée dans la réorganisation des groupes FTP suite à l'évasion spectaculaire de Louis Coquillet.

Chargée d'organiser des groupes de jeunes FTP dans le secteur de Plouaret, de septembre 1941 jusqu'à la date de son arrestation par la SPAC et les séides de Larrieux sur le secteur de St Brieuc en août 1943  Armée, elle est blessée par balle et hospitalisée à Guingamp avant d'être transférée à la prison Jacques Cartier à Rennes après interrogatoire. Quarante personnes, 16 femmes et 28 hommes, ont été arrêtées sur le secteur de Saint-Brieuc au même moment.
A la prison de Rennes elle partage la cellule de Madeleine Allard, la belle-fille du Général Allard, futur chef de l'Armée Secrète pour la zone M2, arrêtée avec sa belle-mère à Messac le 1er décembre 1943.

Le 7 mai 1944, Simone Bastien est extraite de sa cellule et placée sur un convoi pour Romainville. Le 6 juin 1944, avec une soixantaine d'autres femmes elle part de la gare de l'Est pour Sarrebruck (camp de Neue-Bremm). Regroupées à 100 ou 120 dans des wagons à bestiaux, le nouveau convoi arrive à Ravensbrück 26 juin 1944.(Matricule: 43048). C'est là qu'elle retrouvera en septembre 1944 Madeleine et Marguerite Allard parties de Rennes la nuit du 1er au 2 août par le "Train de Langeais" alors que les Alliés étaient aux portes de la ville. Marguerite Allard disparaîtra au revier et au crématoire de Ravensbrück le 25 ou 26 février 1945. Après Ravensbrück, elle connait la prison de Leitmeritz, située au nord-ouest de Prague . Elle sera libérée le 10 mai 1945 à Teplitz-Schönau.

A son retour d'Auschwitz, Guy Lecrux reprendra son travail à la SNCF mais les séquelles de sa déportation ayant gravement détérioré sa santé, il décèdera prématurément en 1963, laissant Simone Bastien veuve avec 4 enfants en bas âge.

Simone Bastien avait elle aussi gardé de graves séquelles des bagnes nazis; il y a trois ans elle a dû quitter sa maison pour un foyer logement à Dijon puis une maison médicalisée à Quétigny lorsque son état de santé s'est aggravé.

Elle avait été très affectée par la disparition accidentelle de son amie Madeleine Allard le 30 août 2004.

Décorations :
- Sous-lieutenant F.F.I.
- Déportée à Ravensbrück
- Officier de la Légion d'honneur
- Croix de guerre 35-45
- Croix du Combattant volontaire de la Résistance
- Médaille de la Résistance
- Croix du Combattant - Citation à l'ordre de la Division de la XIe Région Militaire
- Médaille de la déportation et des internés de la Résistance
- Chevalier de l'ordre républicain et du Mérite civique et militaire

Jean-Claude BOURGEON

 

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