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Louis COQUILLET

(1921 – 1942)

Né le 6 mars 1921 à Saint-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine), fusillé le 17 avril 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; cheminot ; résistant communiste à Paris, membre de l’Organisation spéciale (OS)

 Louis, Albert, Jean Coquillet fut né le 6 mars 1921, à Saint-Méen-le-Grand (35), d'un père cheminot et d'une mère travaillant aussi à la S.N.C.F..

Bon élève, il obtint à 12 ans une mention " bien" à son certificat d'études. Il alla ensuite à l'E.P.S., École Primaire Supérieure, puis à l'École Industrielle. Il entra apprenti à l'École des Chemins de Fer de Rennes et  et devint serrurier à la SNCF. Membre des sapeurs pompiers et de la société de gymnastique des cheminots de Rennes, Louis Coquillet fut, en 1938-1939, un des dirigeants des Jeunesses communistes.

En 1938, il était l'un des dirigeants des Jeunesses Communistes.

Le 21 décembre 1939, comme son père, il devint Sapeur Pompier volontaire de la Ville de Rennes et habita avec sa famille dans le logement du Palais Saint-Georges.

Dès l'entrée des troupes allemandes, le 18 juin 1940, à Rennes, il organisa la Jeunesse Communiste, appelle par tracts à lutter contre l'occupant et contre le gouvernement de Vichy. Dès juillet, Louis surnommé "Lizette", prend une part très active à la lutte clandestine, très vite il rentre en contact avec Henri Bannetel, étudiant  en Médecine et René Le Herpeux, étudiant en Médecine, dirigeant des étudiants communistes. Autour de lui d'autres noms de la résistance rennaise : André Rouault, Jean Courcier, Robert Barbier, Jean Rolland, Bernard Sidobre, René Even, Raymond Le Cornec, Dinard, Rémy et Jules Le Brun, mais aussi Maurice Hay, Léost et Fourrier (fusillés le 30 décembre 1942, à la Maltière, à Saint-Jacques-de-la-Lande).

Louis Coquillet conduit les premières luttes des jeunes résistants, il est l'un des premiers F.T.P., Franc Tireur Partisan, et assure des liaisons Paris-Bretagne, transportant de grandes quantités d'armes et de tracts.

Activement recherché, en août 1941, la police spéciale de Vichy se présente au domicile de la famille Coquillet au Palais Saint-Georges, seul Louis est absent. A son arrivée, il est ceinturé et fouillé, sur lui est trouvée une clef que le commissaire soupçonne être celle du local de fabrications de tracts et de cache d'armes. Sans perdre son sang froid, Louis Coquillet explique que c'est simplement la clef de l'appartement et le prouve sur-le-champ. Il introduit la clef dans la serrure et ferme violemment la porte et enferme tout le monde à l'intérieur. Louis se sauve à toutes jambes, se rend chez des camarades, retrouve ensuite sa fiancée et partent se réfugier tous les deux à Paris.

Il entra alors dans la clandestinité et vint se cacher chez une de ses sœurs dans le XVIIe arrondissement. Il dirigea l’un des groupes des Bataillons de la jeunesse, sous le pseudonyme de René. Le 23 août 1941, sous les ordres du Colonel Fabien, au métro Barbès, il participe à l'exécution d'un officier allemand.
L’acte d’accusation du tribunal allemand releva contre lui une attaque à la bombe contre la librairie militaire de la rue de Rivoli en novembre 1941, l’attaque de la librairie Rive Gauche le 21 novembre 1941, l’attentat contre une officine du Rassemblement national populaire (RNP), boulevard Auguste Blanqui, le 2 décembre 1941, l’attentat contre le lieutenant Rahl, blessé grièvement boulevard Pereire le 6 décembre 1941, l’attentat le 15 décembre 1941 contre un bureau de la Feldgendarmerie rue de la Victoire, l’incendie d’un camion de la Wehrmacht le 17 décembre rue Mayran, d’un autre camion rue Lamartine le 18 décembre 1941, la coupure d’un câble de la Wehrmacht dans le bois de Meudon fin décembre 1941, l’attaque d’un local du RNP rue de la Procession le 3 janvier 1942. Il fut arrêté le 3 ou le 5 janvier 1942 au cours d’un contrôle d'identité de la Police allemande, dans un café à l’angle du boulevard Saint-Germain et du passage du Commerce. On trouva sur lui un cachet qu’il avait la consigne d’avaler pour ne pas tomber vivant aux mains de la police.

Louis Coquillet est incarcéré à la prison de la Santé où il est torturé. Il fut un des condamnés du Procès de la Maison de la Chimie (7-14 avril 1942) transformé en tribunal pour la circonstance, 23 hommes dont Louis Coquillet sont condamnés à mort par des militaires allemands et fusillé le 17 avril 1942. Il avait laissé pour sa fiancée Francette, une lettre émouvante : « Mon plus grand bonheur avant de mourir serait d’avoir la certitude que tu rencontres pour refaire ta vie un garçon aussi loyal et désireux de faire ton bonheur que celui que j’ai été, c’est mon plus cher désir, ne regrettant que notre bonheur perdu. » Il fit parvenir une autre lettre à ses parents et une à sa famille parisienne, témoignant d’un courage et d’une force de caractère peu communs. Un procès à lieu a la maison de la chimie de Paris,

Louis Coquillet est fusillé, avec ses camarades d'infortunes le 17 avril 1942, au Mont-Valérien à Paris.

Il est titulaire à titre posthume de la Croix de Guerre avec l'étoile d'argent et de la Légion d'Honneur.

Rue Louis Coquillet : Voie dénommée par délibération du Conseil Municipal du 29 juillet 1949

 

Sources :ADIV 6ETP2-38. ADIV 6ETP2/38;  DAVCC, Caen. — Albert Ouzoulias, Les Bataillons de la jeunesse, Éd. Sociales, 1967. – Jean-Marc Berlière, Francis Liaigre, Le Sang des communistes, les Bataillons de la jeunesse dans la lutte armée automne 1941, Fayard, 2004. – Guy Krivopissko, La vie à en mourir. Lettres de fusillés, 1941-1944, Paris, Tallandier, 2003. p. 151-155. – Site de la DMPA, Fusillés du Mont-Valérien. – Notes d’André Rossel-Kirschen. Mémoire de granit p 36. Maitron-en-ligne

Jean-Pierre Besse et  Joël DAVID


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