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Rapport de visite du
secours Quaker de Toulouse Une vue du camp de Germignan, peinte en 1946 par un prisonnier, en
échange d'un peu de nourriture. "Je désire que cette image serve à la
paix et à la réconciliation avec nos voisins" C'est une page d'histoire méconnue qui va
être ravivée. La municipalité de Le-Taillan-Médoc vient de lancer un « travail de
mémoire » sur le camp de prisonniers qui fut ouvert à Germignan en 1937
pour dix années, jusqu'en 1947. Dans la délibération du 27 novembre du
Conseil municipal, il est écrit « cette action a pour objectif de garder
la mémoire d'une page d'histoire locale par la pose d'une plaque et par
un travail de recherche permettant la reconstitution historique de cet
épisode. Des actions seront engagées auprès du public et des élèves ». Le travail a été confié à deux élus, Angel
Clavero, en charge des anciens combattants de la commune et Viviane
Aleci, élue à la culture. Et à un enseignant-chercheur en sciences
humaines et sociales aux facultés de Bordeaux et d'Oslo, Olivier
Darrieulat. Ce dernier, que nous avons contacté par téléphone, estime
que son travail n'est pas assez avancé pour en parler utilement, ce
qu'il fera dans quelques semaines ou mois a-t-il assuré. Outre ce que savent les deux élus taillanais
du camp de Germignan, à travers les témoignages recueillis auprès des
anciens combattants associés à la recherche et d'habitants,
l'association historique de Blanquefort, le Gahble, avait mené un
travail sur ce camp, publié en février 2010. Le document indique que le camp de Germignan
(NDRL: situé dans le secteur de l'actuel lycée Sud-Médoc, des deux
côtés de la route), était constitué de baraquements en bois érigés en
1937 pour accueillir des Espagnols fuyant la guerre civile. En 1939 ces locaux furent affectés aux
personnels venus en renfort travailler à la poudrerie de Saint-Médard,
dont la production était exponentielle avec l'entrée de la guerre. La destination du lieu va radicalement
changer avec la mainmise des Allemands, en 1940, qui entourent le camp
de fils de fer barbelés et de miradors. Ils y détiennent alors, pour
l'essentiel, des soldats prisonniers des troupes françaises coloniales,
Tirailleurs sénégalais et marocains. Certains prisonniers avaient droit
à des permissions et étaient accueillis dans des « familles marraines ».
Le souvenir de ces Africains est encore présent dans des familles du
secteur. C'est le cas de Palika et Maurice, deux Sénégalais qui avaient
leurs marraines de guerre à Blanquefort.
Puis le cours de l'histoire s'inversa et les Allemands devinrent les
prisonniers du camp… parfois gardés par les Sénégalais. Anecdote: les
anciens prisonniers coloniaux défilèrent dans les rues de Saint-Médard
après la Libération. L'histoire se finit plus mal pour les
Allemands que pour les Africains : 490 soldats du Reich défaits,
prisonniers au camp de Germignan, y décédèrent en 1945,
vraisemblablement d'une épidémie de typhus. On relève également dans les
registres de la commune, 30 Français et 5 Italiens morts (de maladie ou
de mauvaises conditions de vie ?) dans ce camp de 42 à 44. Voilà une histoire qui
reste à éclairer dans ses détails. Le travail a commencé.
. Bernard Bourdoncle
Sud-Ouest du 29/12/2012 par Hervé Pons
Le camp de prisonniers en mémoire
Espagnols, coloniaux Français et Allemands s'y sont succédé jusqu'en
1947. La ville rouvre cette page d'histoire.