Les engagements dans la Légion Étrangère

  Ed:23/5/2003

Pour enrichir la mémoire du passé, la partager et mieux comprendre l’Europe, le groupe P.G.A. de l'Université du Temps Libre de Bretagne recherche de nouveaux témoignages des P.G.A. eux-mêmes, ou en rapport avec les P.G.A. d'une manière générale, se rapportant à la capture, à la vie dans les camps à la garde des prisonniers, à l'aspect sanitaire, à la mortalité, au déminage, au travail, aux traces laissées par les P.G.A. : tableaux, peintures, écrits, correspondances personnelles, à leur retour au pays, aux difficultés de réinsertion etc... ( Nous recueillons également les mêmes informations sur les P.G. français et la Résistance en Bretagne.
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Dès le mois d'août 1945, des campagnes pour le recrutement dans la Légion Étrangère ont commencé. La faim qui sévissait dans les camps à ce moment là, a conduit de nombreux prisonniers à signer un engagement;

Nous avons trouvé dans le livre de marche du camp 1102 les lignes suivantes:

Le 19 janvier 1946, visite du Capitaine Coguet de la Légion Étrangère: 70 P.G. ont été retenus et dirigés le 22 sur Marseille

Août 1946: 88 volontaires pour la Légion Étrangère sont arrivés au camp 1102 de Rennes


Témoignage de Karl Holfeld P.G. au camp de Thorée

"En août 1945, alors que la famine était à son comble et que la soupe était presque uniquement faite d'eau pure, que 5 à 7 hommes devaient se partager une petite tranche de pain, que le morceau de margarine ou de beurre ou la cuillerée de confiture était à peine visible, des formulaires circulaient dans le camp, promettant de la nourriture aux prisonniers. Celui qui signait pour entrer dans la Légion Étrangère française pourrait aussitôt quitter le camp. Ceci était volontaire et chacun pouvait refuser de signer. Pourtant les prisonniers pensaient que, comme à Thorée ils mourraient de faim, il était préférable de signer. Le nombre de signataires fut en conséquence très élevé. Ces prisonniers ont, comme promis, quitté aussitôt le camp.


HUNGARIAN PRISONERS-0F-WAR  I N FRENCH CAPTIVITY 1945 - 1947 by Bela Tarczai

L'opinion prévalait dans les camps, que le traitement brutal des Français était motivé par leur espoir de recruter des jeunes prisonniers pour la Légion étrangère. Il est de fait que les recruteurs de la Légion intervinrent plusieurs fois dans les camps et essayèrent de leurrer les jeunes gens par des promesses attrayantes. La tentation était grande, en particulier pendant les premiers mois de la captivité, la "période de famine". Plusieurs de nos camarades hongrois firent ce choix pour des raisons diverses. Certains ne souhaitaient pas retourner chez eux pour des raisons d'affaires louches, d'autres étaient attirés par l'aventure, mais la plupart voulaient sortir de l’atmosphère déprimante des camps. Ceux qui signaient étaient transférés dans une base de la Légion.. Tôt ou tard beaucoup revenaient, jugés inaptes au service ou effrayés par les conditions de vie difficiles des légionnaires. Les nombres diffèrent sur les Hongrois qui auraient rejoint la Légion ou combien d'entre eux perdirent la vie en Indochine et en Algérie. Selon les calculs soigneusement vérifiés de Tamas Stark, quelque 20.000 Hongrois auraient servi dans la Légion Etrangère.

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