23/08/2020

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Les F.T.P. pourvus du statut légal F.F.I.

 

Tandis que du côté Pétain, on s’activait à embrigader les jeunes, côté Résistance, on s’organisait …

Côté gouvernement, la philosophie de Pétain : "Travail, Famille, Patrie"  comprenait l’embrigadement des jeunes dans  les chantiers de jeunesse, où il fallait chanter :"Maréchal, nous voilà" !  Mais il devint  très vite évident que Pétain ne faisait que servir Hitler et  remettait en cause nos libertés républicaines. Alors, un certain nombre de ces jeunes, changèrent leur fusil  d’épaule pour rejoindre les maquis, parfois même rallier le général de Gaulle.  Il est vrai qu’à l’inverse, d’autres ont choisi la milice de Pétain, ou la Division Charlemagne sous l’uniforme Nazi.

Vichy créa alors le 16 février 1943 le S.T.O. (service de travail obligatoire) Les jeunes étaient le plus souvent envoyés travailler  en Allemagne,  ce qui incita un certain nombre à se cacher comme réfractaires dans les campagnes en attendant de trouver un éventuel contact pour s'engager dans les F.T.P. A défaut, il leur faudra attendre l’appel à rejoindre les FFI quand les maquis sortirent de l’ombre.

Côté Résistance dans l’Ouest,(hormis des groupes isolés F.T.P.) la Résistance organisée a vu le jour vers janvier 1943. La Bretagne fut alors codifiée « M 2 » au titre de l’unification des mouvements de résistance. Le général Audibert était le responsable de cette zone M 2. (Wikipédia)

En Ille-et-Vilaine, c’est le général Allard qui était chargé de l’organisation de la Résistance. Le premier chef départemental sur le terrain était Louviot, (qui sera arrêté en février 1944).

La défaite des Allemands à Stalingrad en février 1943  remontait le moral et la crédibilité de la Résistance Française. Jean Moulin créa le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) le 27 mai 1943.  Personne ne pouvait plus ignorer l’existence de la Résistance, dont les F.T.P et l’esprit de résistance prenait de l’ampleur malgré la peur et l’insécurité qui étaient la règle. Les prisons étaient pleines...

Dès juin 1943, on savait  que les forces alliées avaient repris le dessus, Pourtant, une bonne partie de la population Française restait encore dans l’expectative, parfois par peur, parfois croyant encore à l’inéluctable victoire allemande, tant la propagande nazie et vichyste continuait à le faire croire.

À la fin de 1943 le C.N.R. (Conseil National de la Résistance) ordonnait  la guérilla généralisée. ce que pratiquait déjà les F.T.P qui ont alors attaqué des prisons pour libérer des prisonniers (Vitré et Dinan par exemple), des dépôts de matériel et d'armes pour réaliser des sabotages et des déraillements de train et s'en prendre si nécessaire aux troupes allemande

On entendait parler de la "leçon de la Corse" qui s’était libérée seule le 5 octobre 1943, donc bien avant le débarquement allié du 6 juin 44. Elle était pourtant occupée par 40 000 soldats italiens (de Mussolini) quand le clan pétainiste de François Piétri s’était désagrégé vers le mois de 1943 au profit du mouvement de la résistance.

Le Front National créé en Corse par Giovani avec ses comités couvrant l’île assurait le soutien des 10 000 combattants F.T.P.F. sous le commandement de François Vittori... Le commandant Colonna envoyé par Giraud coordonnait les groupes de résistance... Les armes étaient parachutées ou apportées par le sous-marin " Casabianca "...

beaufils.jpg (32726 octets)Le 1er Février 1944, avec l’accord du général de Gaulle, se réalise l’unité des forces françaises de l’intérieur sous le sigle F.F.I. (unités F.F.I. et grades F.F.I.) Les F.T.P devenus F.F.I./ F.T.P dépendaient de la hiérarchie F.F.I. et non plus de la coordination Bretonne des F.T.P qui était assurée jusque là par le colonel Drumont (Beaufils) et son adjoint le colonel Michelin (Jaeger) et le chef interdépartemental des F.T.P le commandant Loulou Pétri (l’homme le plus recherché par les polices françaises et allemandes pendant l’occupation).
Dans cette nouvelle armée, les anciens F.T.P. ont droit au brassard et à l’écusson F.F.I./ F.T.P. Aussi, les officiels et les "naphtalinés" ont toujours considéré les F.T.P. comme des irréguliers et ceux-ci le leur rendait bien. Le 3 juin 1944 le général de Gaulle transforma le Comité Français de Libération Nationale (C.F.L.N.) en Gouvernement Provisoire de la République Française (G.P.R.F.). Une ordonnance du 9 juin 1944 - Décret du 20 septembre 1944 - précise :


"Les FFI constituées par un soulèvement national contre l’occupant, en vue de la libération du territoire  - considérées par l’ennemi comme Franc-Tireur - sont pourvues d’un statut légal par l’Ordonnance d’Alger du 9 juin 1944, qui les intègrent dans l’armée Française, en reconnaissant leurs chefs"

Du coup, l’ Etat-major des forces expéditionnaires alliées  (S.H.A.F.) se réunit à Londres le 17 juin 1944 pour définir l’attitude à prendre à l’égard de la Résistance Française.  Eisenhower choisit de s’adresser au général Koënig qui "comprendra toutes les Forces Françaises de l’ Intérieur (F.F.I.) sous sa propre autorité".

 

Ce commandement suprême des forces expéditionnaires alliées déclare :
 - « que les forces françaises de l’Intérieur constituent une force combattante placée sous le commandement du général Koënig et forment une partie intégrante des forces expéditionnaires alliées »
- « les FFI ont pris ouvertement les armes contre l’ennemi et ont reçu ordre de conduire leurs opérations en conformité avec les lois de la guerre, elles portent un insigne distinctif et le général Eisenhower les considèrent comme une armée placée sous son commandement ».
- « dans ces conditions, les représailles exercées contre les groupes de résistance constituent une violation des lois de la guerre auxquelles les allemands sont tenus de se soumettre. De tels crimes ne peuvent que fortifier la détermination des Nations Unies de mener rapidement la guerre à une fin victorieuse, afin que justice soit rendue »

-« le commandement suprême est résolu que tout effort soit mis en œuvre pour découvrir et traquer les auteurs des atrocités commises contre les membres des forces armées placées sous son commandement. Des mesures ont déjà été prises à cette fin. Les coupables seront livrés sans délai à la Justice »

Le 18 août 1944, le gouvernement provisoire de la République Française installé à Alger, (Général de Gaulle) décide la création de la 19ème DI avec les unités FFI de Bretagne.

C’est le Général Borgnis-Desbordes qui est désigné pour constituer la 19ème DI FFI/MB, première grande unité reconstituée sur le territoire métropolitain.

A partir du 28 août 1944, la dissolution des FFI au profit de l’armée régulière est en voie de réalisation.

En septembre 1944, à Rennes, le général Borgnis-Desbordes a déjà rassemblé des formations qui entreront dans cette 19ème DI , mais il faudra attendre que l’URSS, la Grande Bretagne et les États-Unis reconnaissent enfin le gouvernement provisoire de la République Française le 23 octobre 1944, pour que les unités FFI alors en plein combat dans la poche de Lorient, soient effectivement intégrées à la 19ème DI,

Cependant, les FFI de notre 12ème Cie FFI ne seront appelés à signer leur engagement dans l’armée régulière qu’en octobre 1944. Ceux qui refusent peuvent rentrer chez eux.

Les Américains n’en continueront pas moins à regarder d’un œil soupçonneux « les soldats en guenille » beaucoup marchaient encore en sabots de bois cloutés.

La 19ème DI ainsi constituée comprend les 71ème RI, 118ème RI, 19ème Dragons, 41ème RI, 10ème RAD et 8ème BG avec un peu d’artillerie et de génie.

Voilà comment le souffle de la Résistance et des F.T.P. intégrés F.F.I. s’est amplifié avec le temps pour poursuivre au grand jour les combats de la Libération dans les Poches de Saint-Nazaire et de Lorient pour vaincre le nazisme et ses milices et permettre le retour des Libertés Républicaines.

Eisenhower dans ses écrits sur la croisade en Europe reconnaît la valeur des F.F.I. en tant qu’infanterie sans avoir tenté de prendre le pouvoir nulle part ou de diviser la Résistance...

35.000 P.G.A. seraient à l’actif des F.F.I....

         

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