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Nos grands anciens. École navale de santé de Bordeaux René-Marie COZANET Victime de son devoir - Nous remercions notre camarade, Jean-Louis Kerguelen (promo 29) d'avoir été notre intermédiaire auprès de Madame Marie-Renée Coléno, fille de notre grand ancien le Docteur René-Marie Cozanet, qui nous a autorisé à publier le récit de l'activité de son père dans la Résistance et des circonstances tragiques de sa déportation et de sa mort.Le Docteur Cozanet était entré à Santé Navale en 1900 et avait servi outremer jusqu'en 1922, date à laquelle il avait été placé en retraite pour raisons de santé. « Le dimanche 24 janvier 1943, avaient lieu, à Châteaulin, les obsèques de la mère de mon père, madame Cozanet.
Alors que tous en Bretagne pensaient que l'épisode américain était terminé et bien terminé, le voyage des 5 Américains vers les Pyrénées se soldait par une catastrophe. De Quéménéven à Quimper puis à Paris, accompagnés par 2 convoyeurs du réseau Pat O'Leary, tout va bien pour eux. Le lendemain de leur arrivée, ils sont à la gare d'Austerlitz, direction Saint-Pierre-des-Corps, là ils prendront un petit train vers Loches, descendront à une petite gare toute proche de la ligne de démarcation qui, à cet endroit, est peu surveillée et occultée par la végétation. Aux convoyeurs du réseau Pat O'Leary Louis Nouveau et Jean Weist s'était joint Roger Le Neveu qui s'était infiltré dans le réseau et avait gagné la confiance de tous. Dans le train pour Loches sous la menace, d'un revolver, il livre toute l'équipe à la police allemande. Prison pour les Américains, déportation pour les convoyeurs. Louis Nouveau, miraculeusement revenu de Buchenwald, a pu raconter les circonstances de ce drame. C'était le 13 février. C'est seulement le 27 mars que la Gestapo se livre à des arrestations en chaîne : M., Mme Le Moal et leurs 2 fils, M, le Bihan (qui a conduit les 3 premiers Américains de Lanédern à Tréfry), M. de Poulpiquet et ses 2 bonnes (Mme de Poulpiquet, avertie à temps, a pu s'enfuir), mon père, M. Baley, deux jours après, ma mère. Personne n'a jamais pu savoir comment la Gestapo avait été renseignée avec tant de précisions. Roger, le traître, ne pouvait connaître les gens d'un pays où il n'avait jamais mis les pieds. Les Allemands croyaient avoir mis la main sur un dangereux réseau de terroristes et la réunion amicale et fortuite du 25 janvier à Châteaulin leur apparaissait comme un conseil de guerre. En juin, à Quimper les 15 prisonniers sont jugés. Mon père refuse de donner les noms clé ceux qui conduisirent chez lui les deux Américains : «Parlez, et nous vous libérons votre femme et vous ». Réponse de mon père : « Ce n'est pas à mon âge, après un passé d'honneur que vous me ferez commettre une bassesse ». Le plus jeune des Le Moal, à qui on demande pourquoi il a désobéi à la loi du Grand Reich qui défend de porter secours à un ennemi, répond : « Ce n'est pas la coutume chez nous de refuser l'hospitalité à celui qui la demande ». Le verdict tombe : 6 condamnations à mort : M. Le Moal et son fils. M. Hascoët, M. Crouan, M. de Poulpiquet. Grâce à l'intervention du Sous-préfet de Châteaulin leur peine est commuée en déportation, les autres, sauf ma mère qui est grâciée, sont condamnés à la déportation. Embarqués à Rosporden pour Paris, ce sera pour eux le long calvaire tant de fois décrit : Fresnes, Hinzert, Wittlich, Breslau où, lors d'un second procès, ils sont condamnés à être décapités à la hache. Puis Gross Rosen en Silésie. M. Baley et mon père, brutalement sortis du Revier où ils avaient une congestion pulmonaire durent se tenir, debout, à peine vêtus, par - 15° dans la cour du camp, en punition de la fuite de 3 détenus. Un jeune homme de Châteaulin qui était non loin d'eux, les a vus s écrouler morts, au bout de quelques minutes. C'était le 9 décembre 1944 ». Marie-Renée COLÉNO fille du docteur René COZANET – avril 1994
LA DÉPORTATION DES 15 FINISTÉRIENS Lien externe: Their Deeds of Valor Par Don Lassete
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