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Leur fils unique, Henri, naît le 1er décembre 1918. Il fait de brillantes études et s’implique dans les Jeunesses communistes, ce qui correspond tout à fait aux idées de ses parents. Dès le début de l’Occupation allemande, la famille est décidée à faire quelque chose pour lutter contre les Nazis. - Novembre 1940, Madame Bannetel entre dans le groupe de Résistance du Parti Communiste (alors dans l’illégalité), l’OS (Organisation Spéciale) de Rennes. Son domicile devient un lieu de réunions clandestines des responsables de la Résistance du département et même de la région. - Son fils Henri est arrêté la 26 juin 1941 par la Gestapo. Après 15 jours passés à la prison Jacques Cartier de Rennes, il est envoyé à Compiègne avec 3 de ses camarades de Rennes. Là, ils sont considérés comme des otages, c’est-à-dire que les nazis et leurs amis du régime de Vichy ont le droit de vie et de mort sur eux. Les familles ont le droit de leur envoyer quelques colis. Madame Bannetel envoie des colis de nourriture à son fils et aide les autres familles, en difficultés financières, à remplir leurs colis car, de toute façon, les prisonniers mettent leur ravitaillement en commun.
- De 1942 à la Libération, elle abrite à son domicile des responsables régionaux et interrégionaux FTP de Bretagne et de Normandie. Elle collecte du ravitaillement pour les maquisards d’Ille-et-Vilaine, participe à la diffusion de la presse clandestine, distribue des faux papiers d’identité aux Réfractaires et aux FTP. - Elle assure les liaisons avec les interrégionales femmes, elle les aide dans leur travail de formation des groupes de Résistance. - Elle entrepose à son domicile du matériel (armes, explosifs…). Le commandant Pétri (alias Tanguy ou Loulou) conclut ce rapport ainsi : « Femme d’un grand courage, patriote, active et généreuse. Malgré l’arrestation et la mort de son fils, elle a continué son activité de Résistante ». Après la guerre, Madame Bannetel ne cessera pas d’aider les familles de Fusillés ou de Déportés dans leurs démarches administratives ou dans leur vie quotidienne. Elle luttera jusqu’à sa mort, en 1961, pour rappeler le souvenir des luttes de la Résistance et, en particulier, des hommes et des femmes qui ont donné leur vie pour que nous vivions libres.
Renée Thouanel-Drouillas Source : ADIV Fonds Pétri 167 J43 |