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Des Allemands et des Autrichiens ont séjourné à
Saint-Gondran de 1940 à 1948

21/10/2012

          

Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents  sur des événements de la seconde guerre dans la région Bretagne   write5.gif (312 octets)

 

(Document proposé par Guy Castel

L'occupation | Le Château de Couesbouc et la ferme de Baraton | Le pillage de la ferme Baraton|

Les P.G Allemands et (ou) Autrichiens de 1945 à 1948

 

L'occupation

Le premier document, consultable aux archives communales de St-Gondran, fait état d'un ordre de réquisition ou « billet de logement » daté du 15 mai 1940, et émanant de la Préfecture d'Ille-et-Vilaine (la Drôle de Guerre s'est achevée le 10 mai 1940):
«Réquisition est faite à M. Couesbouc André demeurant à Rennes, 41 bd de la Liberté, d'avoir a assurer à son domicile : château de Couesbouc et, ferme de Baraton en St-Gondran, le logement de 20 personnes, moyennant indemnité qui sera réglée conformément aux règlements en vigueur. » Cette réquisition va voir arriver des réfugiés, fuyant l'avance ennemie (à raison de 50% de la région parisienne, 25% du Nord et le reste de Belgique, Pays-Bas ou Luxembourg). Le choc majeur pour la population est évidemment l'arrivée des Allemands à Rennes le 18 juin 1940. Ce même jour tout le département est occupé.

«Dès leur arrivée, la Wehrmacht veille tout à la fois à l'installation de ses troupes et à celle de l'administration de la puissance occupante... Des locaux sont réquisitionnés. » Couesbouc n'échappera pas à la règle et sera un hébergement allemand de 1940 au 1er août 1944. Le second document, consultable également au même endroit, mentionne en date du 27 avril 1946, les termes d'une convention de louage de travail n° 2362, entre le Service des P.G. ( prisonniers de guerre de l'Axe : Allemands et (ou) Autrichiens) venant du dépôt de Rennes n° 1102, d'une part et la commune de St-Gondran d'autre part :

«Conformément à la demande qu'il en a été faite , le Service des P.G. met à la disposition du glaire un détachement de 15 P.G. dont un forgeron spécialiste, pris au dépôt le 270446.» La présence des P.G. est signalée au moins jusqu'au 26 septembre 1947 (note de service du 22 juin 1948, archives St-Gondran)

Le Château de Couesbouc et la ferme de Baraton

Hédé, chef lieu de Canton, fut érigé par la Wehrmacht en «Truppenorstkonmiandantur ». De nombreux panneaux fléchés, le long de la R.N 137, Rennes- St Malo, indiquait à la population l'importance militaire, administrative et politique des lieux. Le P.C se situait à Villeneuve, bâtisse située à gauche de la RN au bourg, face à l'étang. L'hébergement des Officiers se faisait au château de la Bretèche en St-Symphorien. Des bureaux à la Mairie et à l'école, ainsi qu'une annexe place du château avec sa tour de guet au donjon, complétaient le dispositif.

Le château d'André de Couesbouc à St-Gondran fut réquisitionné par « le Général Von Brigsen (Général , ou Officier supérieur, Von Brigsen ou de Longbrigsen, écriture suivant prononciation à la Française d'Henri Coquillaux) qui avait une secrétaire parlant la langue française, et entouré de son état major. »

Dépendant du château une ferme de quinze à vingt hectares située à Baraton en St-Gondran (à l'emplacement du centre équestre actuel du Hac) composée : d'une longère en pierre et terre du pays, à laquelle est venu s'adjoindre un hangar- réserve que les Occupants ont fait construire sur l'arrière. Cet ensemble a eu durant quatre ans de 1940 à 1944, un double usage : « ce fut une ferme traditionnelle, avec une présence à l'ordinaire de 5 ou 6 Allemands plus les Bretons qui venaient y travailler, cultivant patates et choux et élevant des chevaux et une centaine de cochons. » Il n'est pas sur qu'il y ait eu des vaches.

Jean Duchesne, qui habitait près de chez Octave Breteuil à St-Gondran, travaillait à Baraton. Il passait tous Ies jours près de la ferme d'Eugène Réhault à St-Symphorien pour aller à son travail : « il plantaient beaucoup notamment des choux, un champ entier », probablement pour alimenter les porcs.

Il y eut même comme l'indique Henri Coquillaux « un tracteur Massey Fergusson à roues en fer, de couleur ferraille métallisée. Il était conduit par un auxiliaire de 55ans. L'engin avait participé et venait de l'organisation Todt. » L'autre fonction fut d'y affecter une réserve de ravitaillement stocké dans le hangar nouvellement construit. Le contenu ne fut réellement connu qu'à la Libération quand les voisins firent main basse sur la réserve. « il y avait des vivres pour l'année plus de l'alcool et du tabac » et ce qui marqua Mme Pierre Rehault ce fut « la présence de très nombreuses bouteilles d'Armagnac ».

La vie quotidienne se déroulait sans trop de heurts avec les cultivateurs des alentours. A la ferme de (Noget) la famille (Mme Pierre Rehault) et leur fille... née en 1924, les Allemands faisaient la navette , presque quotidiennement, par la cour pour joindre Couesbouc à Baraton . Une seule fois, ils allèrent dans : « le grenier pour voir s'il n'y avait pas de résistants cachés » . La famille Fixot, est arrivée quant à elle en 1935 à la ferme de la Fosse. « né en 1931, je
me souviens d'avoir vu un maximum d'une cinquantaine d'Allemands dans les parages.
»

Pierre Rehault, né en 1915, vivait chez ses parents dont le père Eugène était Maire de St-Symphorien « bien avant la guerre. Ses responsabilités lui valurent d'être inquiété pendant deux jours. Il fut convoqué au P.C Allemand de Villeneuve à Hédé. L'affaire fit grand bruit car les bateaux pneumatiques qui étaient sur l'étang de St-Symphorien, pour divers exercices, avaient été crevés. L'enquête révéla que le délit fut perpétré par un des leurs. A part ces faits, nous on ne connaissait rien du tout pendant la guerre, pas de nouvelles, même pas ce qui se passait à I km de chez nous. Par exemple, nous n'avons su qu'après la guerre qu'un fermier voisin avait trouvé une caisse de parachutage, tombée dans l'un de ses champs. Je n'allumais su ce qu'il y avait dedans, peut être des armes. En revanche ce qu'on a trouvé, après le débarquement de 1944, ceux sont des paquets de tracts que les Américains nous larguaient dans la campagne. Je faisais ensuite des distributions. »

Courant juillet 1944, les Occupants, sentant la pression américaine de plus en plus forte en Normandie, réquisitionnèrent les Bretons pour acheminer des renforts vers les lignes avancées. Pierre Réhault se souvient « il n y avait plus de carburant et les Allemands me demandèrent de les acheminer vers la Normandie avec ma charrette et mon cheval. A St-Symphorien déjà une quinzaine de charrettes en convoi, venant du Morbihan, changèrent de montures. Ce fut un relais. Sur la réquisition, dans ma charrette du ravitaillement et 5 bonhommes, direction St-Hilaire-du-Harcouet. Nous avons dormi à St-Aubin-d'Aubigné, puis par Feins, nous avons pris une mauvaise route. Oh ! Dame oui, faisant semblant de ne pas connaître le chemin. On a fait la route en 2 ou 3 jours»

Le pillage de la ferme Baraton

Le 2 août 1944, les Américains traversent et libèrent Hédé. La Bretèche, Couesbouc et Baraton sont ouverts a toutes les convoitises, et il y en a. « A part un appartement légèrement incendié à la ferme, tout les bâtiments ont été laissés intacts. Ça aurait pu être pire. »

A la ferme voisine Noget, comme dans presque toutes, les cultivateurs se précipitèrent à Baraton avec leurs charrettes « nous avons fait 2 tours pour nous approvisionner en nourriture, choux et Armagnac, des charrettes de tout.. On a même tué le cochon. »

Chez Eugène Réhault, Jean Duchesne l'ouvrier de Baraton renseigna le patron et son frère André « il pris du tissu et du tabac. Son nom usuel était Boileau car avant la guerre de 14 il n'avala pas une goutte d'alcool. Après la guerre, il changea d'avis ... » Lors des battages, son neveu Pierre, âgé de 29 ans, accompagné du commis de ferme, visiblement bien renseigné, allèrent voir dans une ruche, et là ils trouvèrent 164 paquets de cigarettes dans un sac. « en faisant du troc, nous avons ainsi pu nous procurer des pneus. J'ai quand même avoué à mon oncle notre forfait mais bien plus tard. »

Par contre, les Résistants arrivés après le « pillage », ont fait la tournée des « popotes ». « Chez nous, ils ont visité le grenier et les bâtiments. Nous avions eu la présence d'esprit de cacher l'armagnac sous un tas de fagots dans une prairie. Mais quand on a voulu reprendre notre bien, il n y avait plus rien... » Faisant suite à la présence allemande, le château de la Bretèche fut le Q.G des résistants du secteur, une quarantaine, sous les ordres de Bonnerue et de Le Béchec. Ils restèrent environ 2 mois à Hédé. « à la Libération, ils ont fait la fiesta là-dedans. L’armagnac coulait à flot
même pour les préposés à la garde ! les instruments de musique laissé par les Occupants (la musique fanfare y était centralisée) accordéon, saxo etc. furent volés même par des gendarmes
»

Les P.G Allemands et (ou) Autrichiens de 1945 à 1948

Après le 4 août 1944, en Ille-et-Vilaine de nombreux camps de prisonniers de guerre de I'Axe étaient concentrés sur Rennes. (Les camps de prisonniers de l'Axe)

La Préfecture d'Ille-et-Vilaine dans une circulaire datée du 13 juin 1945 , signée de Bernard Vigier, et conservée dans les archives communales de St-Gondran stipule :


Objet : Instructions complémentaires sur l'emploi des prisonniers de guerre dans l'Agriculture.

Modifications suivantes ont été apportées en ce qui concerne la garde et le salaire des prisonniers. (La garde à la charge de l'employeur pour les petits kommandos de 5 à 15 P.G et le salaire est de 5 F par jour.)

Pierre Rehault de St-Symphorien, ferme de la Salle, se souvient d'avoir vu chez son père Eugène, le Maire, « sitôt la guerre un Polonais qui portait un nom tellement compliqué à prononcer que tout le monde l'appelait Jean Zig Zag. Il venait de la Nièvre où il avait séjourné 3 mois. Il est parti de chez nous le 1er novembre (1945). Il est resté 4 mois à Feins puis il est parti en Allemagne. » et d'ajouter « mais celui qui m'a le plus marqué, ainsi que ma future femme, c'est Heins Opperbeck (écriture selon prononciation du témoin). Il venait de la région de Coblence. Il est resté près de 2 ans chez nous. C'était un travailleur. Âgé d'un peu plus de 20 ans, il est même parti en permission une fois en Allemagne et il est revenu chez nous. Je sais qu'il avait combattu sur le front russe et qu'il avait reçu une balle qui l'avait traversé sur une partie du torse. C'est dommage, mais après son séjour on n'a, jamais eu de nouvelles. »

Au nombre des dépôts rennais, un était situé à la sortie de la ville, route de Rennes à St-Jacques-Redon ( à l'emplacement de l'ancien polygone), et portant le n° 1102 dépendant de la IIIème Région Militaire.

En date du mois d'avril 1946, le Maire de Saint-Gondran reçut la circulaire suivante, émanant du Service du Génie Rural ; l'Ingénieur en Chef Rébillard, à l'adresse de M. le Maire :

Objet : Emploi des prisonniers de guerre de l'Axe pour I'exécution de travaux ruraux.

J'ai l'honneur de vous faire connaître qu'un contingent de P.G de l'Axe va être mis à ma disposition pour l'exécution de travaux ruraux dans les communes.

Les conditions d'emploi sont les suivantes :

1) Le transport, le couchage, la nourriture, l'assurance contre les accidents du travail sont à la charge de l'employeur, c'est à dire la commune.

2) La garde n'est assurée par l'autorité militaire que si le commando est supérieur à 50 hommes. Pour vos travaux de chemins ruraux qui ne nécessitent que 12 à 15 hommes,
la garde devra être assurée par la commune. Un port d'armes sera délivré au personnel embauché dans ce but.

3) Les dépenses pour la commune et par prisonnier se décomposent comme suit.

a) La nourriture, minimum 23 F par jour, maximum 40 Frs : …40 F
b) La garde : garde civile 15 F par prisonnier faisant partie d'un groupe de moins de 50: 15 F
c) Frais d'entretien, de logement, etc. 4 Frs au plus : .4 F.
d) Salaire du prisonnier : 10 F par jour de travail, dont 5.fr pour son pécule10 F.
Soit au maximum :.69 F par jour de travail et par prisonnier.

Ces prisonniers pourront donc être employés pour les terrassements communaux après la constitution d'un commando pour l'exécution de chemins ruraux par exemple :
terrassement, extraction de pierre. Ces travaux pourront être entrepris en régie.

A noter dans les autres circulaires :

Le recrutement de la garde pourrait être trouvé en utilisant ceux des prisonniers de guerre français rapatriés qui ne peuvent actuellement reprendre leur emploi normal. Les dépenses de garde sont déduites du salaire à verser pour les prisonniers.

 - L’Autorité Militaire insiste pour que les prisonniers soient enfermés la nuit, dans un local, afin de diminuer les risques d'évasion.

 - Le salaire du au P.G est fixé à 10 F par journée effective de travail ( 1 jour de repos par semaine) 5 F à envoyer au dépôt pour pécule et 5 F mis à la disposition du P.G. pour ses besoins personnels (il faut comprendre que ('employeur peut lui acheter les objets que le P.G. peut avoir besoin. Tels que : laines de rasoir, blaireau, objets de toilette, coupe de cheveux, etc... Laisser de l'argent liquide entre les mains des P. G peut favoriser le jeu,
l'évasion.

- Le tabac est payé par le pécule des P.G. les souliers - galoches sont à 80 F la paire.

- Les imprimés pour la correspondance : 2 lettres et 2 cartes par mois, pavés par le pécule, sont à disposition au dépôt. Les correspondances destinées aux P.G doivent être censurées par le dépôt avant leur remise.

- Lorsqu'une évasion est constatée dans un commando, l'employeur doit immédiatement la signaler à la gendarmerie et au dépôt 1102, même par téléphone vu l'urgence des
recherches à opérer.

- Tout refus de travail doit être sanctionné : diminution de vivres, suspension d'envoi de lettres et colis, travail, supplémentaire, et si besoin est, comparution devant le tribunal
militaire. La discipline doit être ferme, sans vexations ni brutalités.

- Les employeurs sont tenus de signaler au Service Régional du Travail , 2 rue Gambetta, Palais St Georges à Rennes : les prisonniers malades et les prisonniers hospitalisés.

Les archives communales de St-Gondran ont conservé la « Convention de Louage de Travail n° 2362 » entre la Direction Régionale des P.G de Rennes, dépôt n° 1102 et la commune de St-Gondran représenté par son Maire. « met à la disposition de M le Maire un détachement de 15 P.G dont 1 forgeron spécialiste pris au dépôt le 27,04'1946. La garde sera assurée par 1 gardien civil recruté par l'employeur. »

Note de Service : Rennes le 25/04/1946

Les 15 P.G dont les noms suivent, seront détachés pour un délai indéterminé à la commune. Ils partiront munis de leurs affaires personnelles : 1 couverture, 1 sac de
couchage et 1 bonne paire de chaussures, le samedi 27 avril 1946

Signé le Capitaine de La Dirlays,
Cdt le dépôt, 1102.

 

Les 15 prisonniers de guerre sont Autrichiens.
 
Matricule
 
Adametz Friedrich 2eme classe, Manoeuvre Autrichien 1326 375
Bauer Adolf Adjudant Chef « « 1326 407
Bieder Gottfried Capitaine « « 492 561
Franner Joseph Capitaine « « 492 600
Fruhatuck Franz Capitaine « «  1326 696
Huna Léopold Caporal Chef « « 1326 923
Kietaibl Julius Adjudant « « 326 332
Kraft Heinrich Sergent Chef « « 1334 034
Niebler
 
 Hans Sergent  « « 11327 366
Poleter  Rudolf Sergent Chef Interprète « 1327 577
Sehwerg Hermann Capitaine  Manœuvre « 1328 032
Taeubler Josef   Adjudant Chef Forgeron «  1323 910
Trick Robert Sergent Manœuvre « 1328 209
Wanitscheck August Adjudant « « « « 1328 334
Wedlich  Heinrich Capitaine « « 1335 237

 


André Boulanger, né en 1920 à St-Symphorien, fut fait prisonnier à Vannes le 18 juin 1940. Il arriva au Stalag XI B à Falingbostel près de Hanovre. Il y restera jusqu'au 16 avril 1945. De retour en Bretagne le 9 juin, il trouvera un premier emploi au jardin du Thabor à Rennes pour un mois : « avec ma paye, je n'arrivais même pas à régler mon loyer » Il intégrera pour 9 mois les employés du canal d'Ille-et-Rance en compagnie de 3 autres anciens prisonniers. «Les péniches voguant de moins en moins, le transport se faisait par camions américains qui avaient été réquisitionnés, et les restrictions de crédits vont contraindre notre employeur à nous licencier. »

Nous sommes en avril 1946, et le 27 André Boulanger est affecté, en tant qu'ancien du Stalag XI B, à la garde des P.G.A de l'Axe à St-Gondran :

«Ainsi pendant près de 2 ans, j'ai gardé des prisonniers affectés à la construction de la route du lieu- dit la Butte, situé le long de l'ancienne RN137 entre le pont de Vignoc et Hédé. Le tronçon faisant environ 3km, 2 groupes ont été formés : l'un travaillait vers la Butte, l'autre vers St-Gondran. Le 2ème gardien se nommait René Houanard de St-Gondran. Noire chef cantonnier, et des travaux, était Horvais de Hédé.

Le travail se faisait uniquement à la pelle et à la pioche, de 8h le matin à 19h. J'étais armé d'un vieux fusil Lebel de dans le temps surtout pour leur faire peur. Ils logeaient dans une ferme. Je faisais l'appel le matin et le soir. La nuit ils étaient enfermés. Cela n'a pas empêché 2 prisonniers à se faire la belle, le jour même où je passais une contre visite à Rennes pour mon doigt qui avait été amputé en Allemagne. J'ai su que les 2 Allemands avaient pu regagner St-Malo en voiture et après avoir volé un bateau, ils ont pris• la mer, ils n'ont pas été repris. A la limite j 'espère qu'ils ont réussi »

Pierre Rehault de St-Symphorien, né en 1915, se souvient aussi de cette période : « les prisonniers au nombre de 7 ou 8, logeaient à la ferme du Rocher. Pour eux le bulldozer c'était la pioche. Ils ont fait la route en près de 2 ans.»

M. Fixot habitant la Fosse en St-Gondran, pendant la guerre, se souvient lui aussi, bien que plus jeune né en 1931: « les Allemands ont fait aussi la route qui va à la ferme de Baraton. Je peux vous dire qu'elle n'est pas prête d'être défoncée. Elle est mise en pavés, en pierre de bâti, et toute chômée debout (la pierre de taille est plantée debout sur son petit coté) puis ils ont mis encore de la pierre par dessus. J 'allais à l'école à Langouet , et en revenant un soir je leur ait volé un marteau qui servait à casser les cailloux. Je le possède toujours (est-ce une oeuvre du forgeron autrichien adjudant chef Josef Taeubler ?) Je me souviens d'un autre détail, on surnommait un Allemand Pivoine, peut être en, fonction de son ceint ! »

La Mairie de St-Gondran a conservé 2 autres listes de P.G.A : l'une est non datée et comprend également 15 noms, probablement des Autrichiens, avec en annexe des noms de familles françaises, et l'autre datée du 22 juin 1948, qui fait état d'une relance pour non paiement de soldes pour la période du 01/09 au 26/09/1947, liste de 6 noms dont certains communs avec la liste précédente.

Liste 1   Matricule Nom Français avec n°
Meier  Norbert+  864 207 16- Dru- Chevalier
Meierhoff Ernst  864 169 17- Chaussonnier- Monnier
Meithof  Franz 1332 944 18- Aubert
Mertschun    Max 1290 883 19- Courtin
Mente   Willi 1337 513 20- Hérisson
Munchow Paul  1303 823 21- Fixot
Nickel   Paul + 1324 757 22- Juhel
Ewald Paul 1305 610  23- Simon
Kubik   Erich 489 192 24- Denot( Travel ?)
Hoffmann.  Walter + 1322 550 25- Rehaut ( maison neuve)
Merten Mathias 1314 104 26- Delacroix (Villande)
Baerwinkel Friedrich 1289 755 27- Delacroix Théophile ( Mottay)
Rheude  Joseph Gerhard 1 198 257 28- Rouhaut
Roethig   Johannes+ 1287 831 29- Corbes ( Logis)
Volland  Andreas 470 136 30- Hardi- Vaucelle
31- Delacroix (Placis

Il est possible que les noms de familles qui suivent soient des familles d'accueil pour fenaison ou moisson de 1947 ?
Les croix signalent l'appartenance aux 2 listes.

Relance du 22/6/1948 du Chef de Bataillon Piriou, Commandant le dépôt de P.G.A n° 1102
Dette de 1270 Fr. pour 6 soldes

Ratajczak Karl Matricule  753 615 pour 23 jours de travail à 10Fr
Maier Norbert . 864 207 12 (?)
Nickel Paul . 1.324 757 .
Hofmann Walter . 1322 550 .
Roettnig Johannes . 1287 839 .
Reinfart Léon . 490 712 .
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 Dernière mise à jour: 21/10/2012