Les clowns
Il n’est rien de plus beau que le rire d’un enfant
Quand le clown apparaît en piste, sous les lumières
Je ris de les voir rire et j’ai le cœur content
Leur rire est le plus pur, leur joie la plus sincère
Je voudrais voir un clown partout sur les trottoirs
Leur donner du plaisir et faire sourire les yeux
Pour réjouir les cœurs, chasser les idées noires
Et que chacun retrouve de simples joies d’enfant
Je voudrais voir des clowns dans les embouteillages
Pour dérider les marques des chauffeurs impatients
Que la gaîté se lise partout sur les visages
Et que les plaisanteries remplacent les mots méchants
Pour tous ceux qui ont faim, pour tous ceux qui sont tristes
Pour les mères sans espoir, pour les enfants malheureux
Je voudrai envoyer des clowns parachutes
Leur donner du pain et la joie dans leurs yeux
Je me suis demandé souvent avec tristesse
Témoin de temps odieux, terrifiants et atroces
Si un clown avait pu faire sourire un SS
Monstre qui riait en massacrant des gosses
Pour que tout cela ne puisse plus se produire
Je voudrai voir partout des clowns policiers
Armés de grandes godasses et de larges sourires
Ne touchant aux enfants que pour les embrasser
Je voudrais des soldats déguisés en pierrots
Avec pour seules armes l’Amour et le plaisir
Guignol, Polichinelle seraient des généraux
Et la guerre se ferait à coup d’éclats de rire
Je voudrais des ministres Augustes ou Arlequins
Et que le président s’appelle Monsieur Loyal
Que tous les chefs d’état en se donnant la main
Fissent régner partout l’allégresse générale
Je voudrais, enfin, que tous les clowns du monde
Puissent donner du bonheur aux petits et aux grands
En faisant rigoler, têtes brunes, tête blondes
Il n’est rien de plus beau que le rire d’un enfant
Roland
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