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Dernière lettre de Marcel GERBOHAY envoyée à sa mère avant son exécution et lettre envoyée par un prisonnier de la prison de Berlin, Aloïse KEMPF |
NAME des BRISFFCHSEIBSHS GERBOBAY Berlin Blobendec, den 25 janvier 1943
Konigsdamme 7 Hans III
Petite Mère ché rie,II y a un an que je ne t'ai pas écrit , depuis, bien des choses se sont passées. J'ai quitté la Bretagne, puis la France et je vais bientôt quitter la terre. Ne murmure point contre la Providence, ni contre les juges qui m'ont condamné et qui n'ont été que les instruments de sa justice. Adore et soumets-toi, comme moi, tout se paye et mieux vaut expier en ce monde qu'en l'autre. J'ai voulu arranger les choses mieux que DIEU, il a puni mon orgueil, qu'il soit béni et qu'il me pardonne. Prie pour moi beaucoup, ne m'oublie jamais. Fais dire si tu le peux des messes pour mon salut par l'abbé FLASSOUX si c'est possible, remercie le, de ses bontés à mon égard, dis lui bien que je lui en suis très reconnaissant. Par ailleurs ne parle de moi à personne , ne raconte rien de ce que tu pourras apprendre de mon affaire. Lorsque l'acte de décès paraîtra en Mairie garde toi de dire à quiconque que j'aurais pu partir avec BLENY car on croirait peut-être que j'ai voulu me suicider en me livrant moi-même, ce qui est faux, j'ai été trompé par trop grande confiance en moi et je rends grâce à DIEU de ce que j'ai été puni par où j'ai péché .Je n'ai qu'un seul regret petite maman bien-aimée c'est de partir avant toi, de te laisser seule en tes vieux jours, heureusement j'ai confiance en soeurette, soyez bonnes, patientes l'une pour l'autre. Ne quitte jamais Pacé et reste à la Touche-Milon tant que tu pourras, là est le bonheur de ta vieillesse. Tâche de t'entendre bien avec madame PINAULT, garde plutôt la maison que la rente, les deux si tu le peux? communie souvent le premier vendredi du mois en l'honneur du Sacré-Coeur comme autrefois tu le faisais avec moi et à mes intentions. J'embrasse ton cher visage baigné de larmes, j'embrasse soeurette bien-aimée et je vais courageusement au supplice qui me permet d'expier mes fautes. Pense bien que notre Mère du Ciel a ainsi perdu son "Gas" qui était l'innocence même et prie la beaucoup pour toi, pour moi, pour soeurette, afin qu'elle te fasse une heureuse vieillesse.' Ton Marcel chéri
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