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Témoignage de M. E.Z.

Stammk. Gre. ERS. Blt.322 Schneidemül
Gren. Regt. 2 Allenstein
11 Infanterie Div."Kurland"

Ancien prisonnier allemand du camp d'Attichy
et de Saint -Germain-la-Poterie

 Écrivez-nous: memoiredeguerre35@yahoo.fr

zim.jpg (31682 octets)"Blessé sur le front de Kurland le 20novembre 1944, j'ai été évacué vers Elbing en Prusse Orientale, dans un kriegslazarett (3.STAT.IID)(Hôpital militaire)
Avec l'avancée des Russes, j'ai été évacué le 18 janvier 1945 par train hôpital (Laz.zug) à Hermannborn en Wesphalie et placé dans un château transformé en hôpital provisoire.

Le 3 avril 1945, après avoir été fait prisonnier par les Américains près d'Osnabrück, j'ai été parqué avec des milliers d'autres prisonniers allemands, pendant des jours, dans un champ, dans la boue, sans abri sous la pluie et sans nourriture ni eau.
Par la suite des camions G.M.C. nous ont déposé  dans une gare  de chemin de fer pour être expédiés vers Namur en Belgique  puis expédiés ensuite à Attichy, près de Compiègne en France. Pendant le transport, j'ai souffert de la diarrhée. A l'arrivée, j'ai été admis dans une tente hôpital pendant trois jours. Ce service sanitaire était dirigé par des Allemands. Les soins y étaient bons et efficaces. Attichy était un très grand camp sous gestion américaine.
(CCPWE1 n°15 d'une capacité de 60.000 places) ". Les milliers de prisonniers étaient sous la garde de Polonais sur des miradors. Nous étions logés sous d'énormes tentes. Le séjour dans ce camp est de loin mon plus mauvais souvenir. Nous étions très mal nourris. Nous avions droit chaque jour à un quart de litre de soupe, constituée de lait, de biscuits et de raisins secs et un pain blanc carré pour 24 prisonniers.

Le 30 juin 1945, nous avons été "vendus" aux Français et transférés à Saint-Germain-la-Poterie, près de Beauvais.  Arrivés à la gare de Beauvais, nous avons traversé la ville partiellement détruite pour nous rendre à pied au camp de Saint-Germain-la-Poterie sans problème, car dans l'ensemble, la population française a été exemplaire à notre égard. J'étais très faible quand je suis arrivé dans ce camp à cause du manque de nourriture chez les Américains. J'avais perdu 10 à 12 kg. Je garde peu de souvenirs de ce camp car j'y suis resté que quelques jours. J'ai ensuite été placé  dans une ferme à Montreuil-sur-Bréche(Oise) où j'ai été bien traité et bien nourri. J'ai pu assez rapidement retrouver mon poids d'origine.

Après deux tentatives d'évasions, j'ai travaillé dans divers commandos. Les conditions étaient supportables. L'un de ces commandos était logé dans une ancienne filature. Le chef était un adjudant allemand. Tous les jours nous avions le matin, une soupe aux carottes avec quelques pommes de terre et la même le soir en revenant du travail. Parfois, en allant chercher la soupe, nous apercevions  des carcasses de têtes de chevaux dans des brouettes. Celles-ci permettaient de changer le  goût de la soupe.

J'ai vécu jour après jour sans vraiment réfléchir à l'avenir. Je recevais très peu de courrier. Ma famille se trouvait dans la zone soviétique.Le meilleur souvenir que j'ai gardé de cette période, c'est celui du premier jour  de ma captivité d'avoir la joie d'avoir survécu à la guerre. J'avais 20 ans et j'étais vivant!

 

1 -CCPWE :Continental Central Prisoners of War Enclosures

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  Ed:07/04/16