prev.gif (221 octets)

PELZ Gottfried (Sergent Mle 470.917)

Chauffeur du commandant du camp 1102 de Rennes, il resta en France comme travailleur libre et se maria avec un Française

 

Ce témoignage a été recueilli le mardi 15 mai 2001 auprès de sa femme Madame Pelz qui nous a relaté quelques souvenirs et  les conditions de sa captivité dans la région.

 

 « A la fin de la guerre, mon mari essaya de se sauver en Suisse mais il fut refoulé car les Allemands n'étaient plus acceptés. Il fut fait prisonnier à Strasbourg en novembre 1945 par les Américains qui l’ont envoyé au château de Comper près de Coetquidan. Des F.F.I. sabots y gardaient alors les P.G.A.. (Les Américains avaient déjà cédé les P.G.A. aux Français à cette époque). Il y avait parmi les P.G.A. un Belge qui s’était engagé dans l’armée allemande. Pour le punir, les F.F.I. lui donnaient des coups de sabots en lui demandant « combien de Français as tu tué toi ? » Et tous les deux jours ils lui trempaient la tête dans une fosse pour le faire avouer.

Mon mari a été  pris comme mécanicien à Coetquidan ce qui lui permettait de sortir un  peu comme il voulait pour essayer les voitures sur la route.

Transféré au camp 1102 de Rennes, il a été affecté  au garage du camp avec une douzaine de camarades. Il dormait dans le garage et   n’avait aucun contact avec les autres P.G.A. à l’intérieur du camp où il n’a pas séjourné.

Bon mécano, bon chauffeur, le commandant Piriou du camp 1102 l’a pris comme chauffeur personnel. A partir de ce moment, on lui a confié une petite traction avant noire avec laquelle il allait chaque jour chercher le commandant chez lui rue d’Antrain, pour l’amener au camp. Il prenait en passant, le journal tous les matins au tabac du pont de Nantes. C’est comme ça que je l’ai connu.

A midi, il emmenait le commandant Piriou déjeuner au mess, rue de la Monnaie et le ramenait le soir. 

Mon mari s'est rendu une fois en camion à Paris à l'intendance militaire pour charger des vêtements  pour les militaires des camps 1101et1102, des pneus etc... Il était accompagné pour la manutention par des soldats marocains mais qui ne conduisaient pas.

 

A l’entrée du camp, à côté de son garage, il y avait des baraques. Mon mari me parlait souvent de la femme du lieutenant Perron qui lui prêtait son fer à repasser en échange de quelques services.

Pendant les week-ends, Il emmenait aussi chez eux les uns ou les autres à la campagne, un peu partout en Bretagne. C’était l’occasion de petits échanges : un peu d’essence pour la ferme contre un peu de ravitaillement. Et mon mari mangeait  toujours à table avec eux.

 

Sur la fin les Américains envoyaient des vivres dans le camp. Certains P.G.A. mourraient d’avoir trop mangé après tant de privations. Il y avait des allées et venues avec l’hôpital régional allemand de la Prévalaye

 

Son certificat de libération daté du 6 octobre 1948 porte le n° 2342. Il a alors signé un contrat de travailleur libre n° 1869 pour six mois à l’établissement employeur Alfred Rossignol, négociant en bois, à Argentré du Plessis, pour un salaire horaire de 46,40 frs .

Il a été très bien accepté et par la famille et par l’employeur, d’autant que c’était l’ancien chef des gardiens de PGA du camp 1102 qui l’avait fait embaucher. Son domicile allemand étant situé en secteur soviétique à Wiesenburg / Sachsen , il a préféré rester en France où nous nous sommes mariés, Il est aujourd’hui décédé. »

Accueil

Page Témoignages

 

Ed:15/03/05