En captivité chez les Français (Traduction par Alain Duros) Lépoque de la choucroute | Le commando de laéroport | Un instrument change de propriétaire | Deux surveillants des cuisines en fuite | Commerce à laéroport | Le temps du soja | Condensé de mon expérience de vie | On vient nous chercher | La population de Caro | Préparation dun nouveau chantier | Pentecôte 1946 | Une nouvelle route est terminée | Tous attendent la nouvelle moisson | La deuxième année de captivité tire lentement à sa fin | Adieu à Caro | Le temps des battages | Une issue sébauche | Surprenante rencontre dans le camp | La sécurité | Rapatriement Lépoque de la choucroute
Le commando de laéroport et les premiers échanges Cest un bonheur inexprimable de faire partie de la première équipe de travail du camp. Tous les jours cinquante prisonniers vont à laéroport de Rennes escortés par des soldats fortement armés. Les Ponts et Chaussées deviennent notre premier employeur. Nous déblayons des hangars davions bombardés et comblons les trous de bombes. Quelques-uns doivent aider aux cuisines ou laver au balai-brosse les baraques des femmes soldats. En tout cas nous sommes en liberté et avons contact avec dautres " couches dacheteurs " Qui sétonne alors que le commerce se déplace de la clôture du camp vers lextérieur. Ce quil reste alors à vendre dans le camp est emporté tous les jours à laéroport. Cest étonnant ce quil reste encore après toutes ces fouilles. Le matin nous transbahutons des souliers, des pull-overs , des sous-vêtements et le soir rapportons du pain et des cigarettes au camp. Pour une alliance 333, on obtient à lextérieur un pain ou vingt cigarettes. Lalliance 555 rapporte un kilo de pain en plus. Au camp sinstallent les premiers intermédiaires et acheteurs. Malheureusement chaque transport narrive pas toujours sûrement au camp. A la porte du camp, lors du retour, restent suspendus du pain et des cigarettes. Mais ce risque na aucun rapport avec celui encouru à la clôture du camp. Un instrument change de propriétaire Un accordéon diatonique Hohner est proposé par un surveillant des cuisines au prix de 2.000 francs. Comment passer le contrôle avec et où trouver un acheteur ? Avec laccord de notre interprète je le mets en bandoulière et traverse avec culot le portail du camp. Naturellement lhomme de garde veut savoir ce que lon porte. Notre interprète na pas de mal à convaincre le sergent que la musique sert beaucoup pour encourager lardeur au travail. Sans vérifier mes connaissances en musique et avec la promesse de le rapporter le soir le poste de garde nous laisse passer. Jai déjà trouvé quelquun dintéressé. Un soldat de lArmée de lAir français. Est prêt à débourser 3.000 francs. Sur place en un instant linstrument change de main. Personne nest témoin de la transaction. Heureusement la garde est relevé à midi à lentrée du camp, si bien que personne ne remarque la " perte " Deux surveillants des cuisines en fuite Je ne pouvais pas savoir que le vendeur de linstrument avait besoin dargent pour un retour prématuré au pays. Je lapprends quelques jour plus tard quand mon ami Jochen mannonce tout excité que les deux vendeurs ont financé leur retour prématuré avec le produit de la vente et dautres rentrées dargent dues à la vente de très convoités morceaux de savon. Comme on le sut peu après, les fuyards atteignirent Metz par un train régulier et, par des chemins détournés, Francfort où ils habitaient, dans la zone américaine. Là ils étaient à labri dune extradition vers la France. Commerce à laéroport de Saint-Jacques-de-la-Lande. Nos fournisseurs nous refilent de temps à autre dans lobscurité des rossignols ou autres saloperies. On tombe aussi sur des souliers de tailles différentes, occasionnellement aussi sur des vêtements pleins de lentes. Tout doit être revendu. On empêche un examen trop approfondi de la marchandise proposée par le cri " sentinelle ". La marchandise change alors de main à la vitesse de léclair. Il est alors conseillé de passer inaperçus les jours suivants. Notre chef déquipe et surveillant des Ponts et chaussées sappelle " Lucki Lucki " . On samuse beaucoup chaque fois quil dit en allemand " vous parlez devant Lucki Lucki ", ce qui veut dire quil a découvert quelque chose. Peu avant Noël nous déménageons à laéroport. Cest avec une grande joie que nous recevons pour Noël un premier don de la Croix-Rouge qui contenait du sucre, du chocolat, du cacao, de la confiture et des cigarettes. Même le pape se souvient de ses brebis en captivité , il nous envoie une prière. Je ne ressens pourtant pas une vraie joie, car tous les essais de retrouver ma famille échouent. Je suis harcelé à la pensée quils nont pas survécu à la guerre. Depuis lautomne 1944 je nai aucune nouvelle deux. Tous les efforts de les retrouver restent sans résultat. Pourtant enfin à la mi-mars un signe de vie arrive du pays. Ils sont tous vivants et attendent mon retour. Le temps du soja. En mars lapprovisionnement du camp a changé. Au lieu de la choucroute il y a du soja à tous les repas sous forme de soupe ou de pain. Le pain pesait un kilo et était pour 5 personnes. Il était lourd comme du plomb et contenait beaucoup de blanc duf. De temps à autre je sépare de leau le résidu de la soupe et grille la farine( la mie) pour avoir un autre goût. On nest de toute façon pas rassasié avec çà. Entre temps jai retrouvé le poids de mon enfance de 45 kilos Le camp se vide peu à peu, car on doit effectuer dehors un travail utile. Du ravitaillement supplémentaire nous vient de Norvège. Les camarades apportent leurs instruments de musique et nous profitons dun magnifique concert. Avec le soja il y a parfois maintenant du poisson, des biscuits ou une soupe à lorge décortiqué. Le mot dordre est " sans nourriture pas de travail ". On ne peut rien faire avec les produits que lon peut acheter avec notre salaire à laéroport. Qui mange de la brillantine ou de la crème de beauté, Personne dentre nous, na besoin actuellement deau de Cologne. On a besoin que de papier à lettre dans la mesure où lon peut envoyer du courrier non censuré. Condensé de mon expérience de vie Bien que je naie pas atteint 20 ans, je ne peux pas me plaindre dun manque dexpérience de la vie. Discipline et maîtrise de soi sont devenus des mots étrangers. Le combat pour la survie détermine souvent le comportement dhommes autrefois disciplinés. Le vol est à lordre du jour. Beaucoup surtout les plus âgés se laissent simplement aller, ils ne se maîtrisent plus. Pour nous les plus jeunes se préparer pour la première douche est un événement, nous pouvons pour la première fois depuis notre " licenciement " de la Wehrmacht nous doucher. Dans les tentes, des lits sont montés, les baraquements reçoivent lélectricité. Quand allons-nous avoir notre prochaine mission ? cest la question qui nous préoccupe tous. On vient nous chercher Enfin aujourdhui 2 avril un camion vient nous chercher dans le camp. Cinquante prisonniers de guerre cette fois " pas de membres du Parti " partent pour une équipe de travail dans le département voisin du Morbihan. Lidyllique petite localité sappelle Caro. Avec notre arrivée le nombre dhabitants atteint 1500. Laccueil est amical, le premier repas bon et copieux. Nous devons y construire des routes. Nous le ferons volontiers si nous sommes encore bien nourris et bien traités. Dabord on se bricole des lits. Huit camarades ont leur quartier dans des fermes voisines, ils ont tiré le gros lot. Nous constituons deux groupes desquels 15 furent pris en charge par lentreprise Jouvance à la Gacilly et le reste par la commune. Je faisais partie de léquipe de la carrière de lentreprise. Le matin à 5h45 nous allons au travail. Au sud de la commune il est prévu une route pour aller à la ferme. Nous prenons notre déjeuner ensemble. La cuisine reçoit des haricots et des abats. Cest une bonne nouvelle. Malheureusement la joie est de courte durée, car les haricots doivent être très vieux. Presque tous contiennent un insecte. Cette garniture nest pas du goût de chacun. Par bonheur pour les camarades qui vont chaque jour à la carrière, Monsieur Jouvance leur fournit de temps en temps un supplément de nourriture. Le travail est très dur à cause de la température ambiante. Le gendre, chef de travaux était en captivité en Allemagne. Tout le temps on entend " moi en Allemagne, trois fois gazé ". On ne pouvait quen rire. Probablement fut-il épouillé trois fois. Le soir on met sur lépaule nos outils et perceuse pour les amener à aiguiser à la forge du village. La population de Caro A la fin de la semaine on se disperse pour travailler dans les fermes des environs. Nous travaillons pour un salaire dappoint. Bientôt on est adopté partout. Notre participation à loffice dominical nous octroie des sympathies supplémentaires. Les gens sont en général très pieux. Les femmes âgées offrent un spectacle très agréable avec leur costume traditionnel, leur coiffe en dentelle et leurs sabots de bois. Notre " grand-père " Matthieu dAix la Chapelle est particulièrement apprécié. Il a déjà plus de 50 ans. Il fait parti du personnel des cuisines. De ce fait il va tous les jours chercher leau à la fontaine. Il rencontre en chemin des femmes allant chercher leau, laisse son seau et aide. Pour sa galanterie on lui offre beaucoup de morceaux de pain. Moi et Jochen en profitons de temps en temps. Notre surveillant cherche à se marier. Alphonse a pris en charge notre surveillance. Équipé dun fusil de chasse il accompagne au travail léquipe des routes. Le soir quand nous sommes tous rentrés il tire un coup de fusil pour que les gens sachent que maintenant tous les prisonniers sont rentrés et que personne na à avoir peur des étrangers. Mais cet intermède a bientôt une fin. Les gens ont confiance en nous. Alphonse de retour de captivité en Allemagne a atteint lâge de se marier. Il doit rechercher une femme. Comme les deux choses surveiller les prisonniers constamment et rechercher une femme ne vont pas ensemble, la surveillance se relâche au bénéfice des roucoulades. Préparation dun nouveau chantier Ensemble Jochen et moi avec un camarade français, nous sommes détachés à la préparation dune nouvelle route. Un camion apporte des pierres concassées que nous répandons en couches à droite et à gauche des bords de la route. Le rythme de travail est déterminé par le camion. Plus nous sommes loin de la carrière, plus nous avons le temps dorganiser dans le voisinage, un supplément à lordinaire. Nous sommes particulièrement reconnaissant à une dame âgée qui,chaque midi pile, daussi loin quelle puisse nous voir, nous fait signe de venir manger. Cela nous aide à surmonter la faim. Pentecôte 1946 Jochen et moi sommes volontaires pour travailler le samedi à la carrière pour que lapprovisionnement du chantier marche bien. Monsieur Jouvance nous procure pour cela du pain, du beurre et des ufs en plus. Le dimanche est jour de repos. Le lundi de la Pentecôte, nous aidons dans lexploitation agricole à démarier les betteraves. Maintenant mes souliers doivent absolument être réparés cest pourquoi je reste à travailler à lintérieur une journée. Un été magnifique nous fait paraître comme des estivants. Nous avons découvert en dehors de la localité une carrière tranquille pleine deau. Nayant pas de maillot de bain nous rentrons dans leau exquise, nus comme des vers. Japprends plus tard que quelques jeunes filles samusaient à nous regarder. La kermesse apporte à Caro un peu de couleur à la grisaille quotidienne. Malheureusement nous sommes tenus à lécart. A côté de notre dortoir le bal dure longtemps. Les jeunes femmes avec leurs sabots nous empêchent de nous endormir. Comme nous aimerions y prendre part, car entre temps nous avons fait plus ample connaissance avec quelques belles jeunes filles de la commune. Les nouvelles du pays ne sont pas particulièrement réjouissantes. Nous sommes particulièrement choqués par les rapports sur les atrocités des Russes dans leur zone. Une nouvelle route est terminée Le 17 juillet il y a une raison de faire la fête. Il est facile de savoir qui a offert à boire. Les riverains se réjouissent enfin. La cuisine aussi peut servir dautres mets. Maintenant il y a de la soupe aux choux malheureusement avec des morceaux de viande. On pourrait sen réjouir si ces morceaux nétaient pas des grillons qui la nuit font de la musique, mais qui se précipitent dans la soupe lorsque lon met la lumière et que lon soulève le couvercle de la marmite. Je dois encore continuer à mendier à midi car peu de mes délicats camarades se réjouissent de ma soupe. Tous attendent la nouvelle moisson Il ny a pas que notre responsable de cuisine qui se casse la tête pour pouvoir nourrir des estomacs affamés, nos " hôtes " français nont aussi plus de farine. Nous apportons volontiers notre aide à la nouvelle récolte car cest aussi notre intérêt. Il y a malheureusement des gens dans la région qui ne savent pas distinguer ce qui leur appartient et ce qui appartient aux autres. Le bureau de la mairie a été cambriolé dans le but de prendre les cartes de rationnement. Un moment nous avons été soupçonnés, mais la police a rapidement découvert la bonne piste. Il y a maintenant suffisamment de travail et nous aidons tous bien volontiers à la récolte. On peut avoir maintenant du pain à la boulangerie sans ticket. Heureusement il y a maintenant la livraison de marchandise de vivandières de Rennes La deuxième année de captivité tire lentement à sa fin Nous nous sentons déjà à Caro comme
chez nous. La population locale nous témoigne son estime pour la fête de Noël. Une
collecte rapporte 50 kg de farine, 100 ufs, 4 kg de graisse avec quoi le boulanger
du village nous fait de délicieux gâteaux et gâteaux secs Adieu à Caro Le 14 juin 1947, on nous ordonna de partir, après que léquipe eut été fortement réduite suite au transfert des plus âgés et des malades au camp de Rennes. Nous les plus jeunes, craignons datterrir dans une équipe de déminage ou dans une mine. Jai cependant encore de la chance. Dès le jour suivant, une agricultrice me prend dans sa ferme dans la commune dIffendic. La période de la moisson est imminente. La modernité na pas encore fait son entrée chez les paysans du " Perrais ". Lélectricité et leau courante durent être installés que beaucoup plus tard. Je partageais la cuisine servant de chambre à coucher avec le patron, sa femme et un enfant. Le feu de la cheminée séteignant donne le signal de la fin de chaque journée de travail. Le premier chant du coq le commencement dune nouvelle. Une fontaine dans un chemin creux à côté fournit leau pour le foyer. Sil pleut leau est colorée en vert des jours entiers car les vaches du voisin passent par là pour aller au pâturage. François qui après son retour sait raconter un tas dhistoires merveilleuses sur les gens qui habitent de lautre côté du Rhin, ne peut pas convaincre sa Léontine de la nécessité de faire sa toilette. Tout reste comme dans le temps. Le seul cheval va bientôt mourir, les vaches fournissent si peu de lait que lon na même pas assez de beurre. On trouve maintes fois de la margarine sur la table. Jinterviens la première fois, pendant un été torride sur un champ de blé noir. Avec une faucille je suis occupé à faucher cette magnifique céréale. La farine sert à confectionner de délicieuses galettes. Une chance que malgré toute cette misère il y ait assez de cidre. Le temps des battages Les céréales sont mûres et la batteuse est là, à disposition. Deux aides venant de chaque ferme sactivent auprès des caisses de chaque batteuse. Ensemble avec mon camarade Karl nous aiderons à remplir les greniers. Il est grand et fort et il est tout indiqué pour moi de travailler avec lui. Bien que le transport des céréales ne soit pas un travail facile. Mais la sécurité avant tout. Qui sait comme çà sert dêtre ensemble? La bonne alimentation me donne aussi la force deffectuer ce travail. Le travail fini on fait la fête et on fait partie de léquipe. Des filles délurées ramassent la paille perdue derrière la machine et de jeunes et robustes gaillards lamassent autour dune perche. Parfois une des filles échoue avec un gars dans la paille pendant quune de ses collègues fait le guet. La jeune paysanne nous fournit constamment du cidre ; ce qui mincite dautant plus à aller avec elle dans la paille. On peut voir après les conséquences de cette " agression " sur mon visage. La jalousie doit bien être la cause dune bagarre à la soirée finale. Les jeunes gens veulent absolument me boxer. Mais Karl me remplace au pied levé. La pièce est déménagée, le calvados accroît lenvie de bagarre et déjà le premier combat de boxe est en route mais vite fini. Malheureusement le deuxième finit par une fracture à la jambe. Pour que la caisse de maladie prenne en charge les dommages, nous sommes à partir de maintenant une bande de comploteurs. Malheureusement le 6 novembre on reçoit lordre de partir. On retourne à Rennes. Avec inquiétude on se pose à nouveau la question Condensé de mon expérience de vie .Condensé de mon expérience de vie. Va ton être employés à déminer ou à lextraction du minerai? Une issue sébauche Par le biais de " travailleur
dans le civil " se trouve le meilleur moyen de préparer son retour chez soi.
Pourtant quel métier doit donner un scolaire enrôlé pour servir sa patrie sil
veut devenir quelquun dautre. Les meilleures perspectives pour y arriver
résident dans lagriculture. Surprenante rencontre dans le camp Un insigne sur ma casquette avec lindication de ma ville dorigine a décidé de mon sort. Hubert Esser un compatriote des environs de Düren me repère, sa libération est imminente et il cherche un successeur. Il est employé à ladministration française du camp. Je ne réfléchis pas longtemps car japerçois la " terre ". Après présentation au responsable, le frère de laviateur de chasse allemand Philipp, je suis embauché dans ce bureau à la réputation louche. La sécurité Le service soccupe de soi-disant criminels de guerre allemands. Sous la surveillance dun Lorrain, quatre prisonniers épluchent des listes de recherches alliées. Personne ne quitte le pays daccueil sans ce contrôle. Plus dun rêve de retour définitif au pays tombe à leau au dernier moment, un homme ou une unité sont recherchés pour une raison quelconque. En conséquence rester ici et attendre jusquà ce que, à loccasion, le cas sélucide ou ne nécessite plus de témoins. Tout le camp est constitué par des membres de la deuxième division. de parachutistes. Sous le commandement du général Ramcke, qui croupit dans la moyenâgeuse prison de Jacques Cartier à Rennes, ils défendaient à la fin la place de Brest. Les 120 hommes étroitement soudés de cette unité délite préfèrent rester encore longtemps en captivité plutôt que de témoigner contre leur commandant de division. Un rare témoignage de fidélité. Notre aumônier catholique du camp reste en contact avec les camarades incarcérés à Jacques Cartier. Il emporte aussi en prison certains vêtements quil a enfilé en dessous. A ce que lon dit, les prisonniers allemands furent enchaînés la nuit durant un certain temps. La bonne coopération avec le personnel permanent du camp et la 1ère compagnie de parachutistes a préservé ainsi beaucoup de camarades de larrestation au vu des indications du questionnaire. Chacun peut simaginer peut- être, comme reviennent souvent chez nous des noms comme Meier, Müller ou Schulze. Jai à donner le crochet final pour prouver linnocence du prisonnier. Le manque de discrétion dun camarade libéré de cette façon faillit mêtre fatal. Le commandant de compagnie a pu intervenir à temps. Mes deux supérieurs français maimaient bien et ils nont douté à aucun moment de ma fiabilité. En contrepartie ils me protégeaient de nombreux ennuis dans mes rapports avec les soldats français subalternes. Le 13 juillet cest la fin de ma captivité. Je peux rentrer. Retour dans ma famille qui a tout perdu pendant la guerre et qui envoie en formation laîné de ses six enfants. A lâge de 22 ans je commence une formation commerciale à Düren. La guerre et la captivité mont mûri très tôt. Mes années comme prisonnier dans le pays voisin sont le début de lamitié avec notre " ennemi héréditaire ", amitié qui persiste jusquà aujourdhui et qui resserre les liens amicaux au-dessus de notre génération.
Théo Kirtz Rennes le 4 août 1998
Théo Kirtz est décédé le 3 avril 2012 à l'âge de 86 ans. |
Ed: 15/04/2012