La libération des prisonniers de guerre allemands

Lien externe: La France face au rapatriement des prisonniers de guerre allemands

 

Les premières libérations ont débuté en septembre  et octobre 1945 avec celles des Italiens  des autrichiens et des   Roumains. Au mois de mars 1946, les premiers Hongrois sont libérés.
  • La France libérera en septembre 1945, 38.000 Italiens en Afrique du Nord et 12.500 en métropole (Camp de Marseille et de St Médard-en-Jallès près de Bordeaux)
  • La France a voulu faire un geste de libéralité à l'égard du nouveau gouvernement de Vienne en accordant le 18 octobre 1945 la libération des P.G. autrichiens.

    • Sont d'abord retenus les SS et les hauts membres du parti nazi; par la suite ils seront rendus, à charge à leur gouvernement de les juger devant les tribunaux autrichiens. Sera en outre autorisé ultérieurement, le rapatriement en Autriche d'un certain nombre de PG allemands, puis de P.G. tchécoslovaques et yougoslaves non reconnus par leurs missions, mais dont les familles se sont réfugiées en Autriche et que le gouvernement autrichien qui les réclame,se propose de les naturaliser pour reconstituer son capital humain usé par la guerre.

    • Plus de 50 000 P.G. seront ainsi rapatriés sur l'Autriche. Ils transitèrent par le dépôt 501 du Coudray près de Chartres. Très peu d'Autrichiens choisirent de rester en France comme travailleurs  libres.

  • Plusieurs milliers de  Roumains furent libérés à partir du 26 octobre1945, la Roumanie n'ayant pas été en guerre contre la France. Ces derniers étaient rassemblés à Sedan et Givet. (800 P.G. Roumains d'origine hongroise et allemande n'ayant pas été reconnus comme nationaux ont été gardés dans les dépôt
  • En reconnaissance de l'hospitalité offerte par la Hongrie à 8 000 P.G. français évadés d'Allemagne, le gouvernement français décida le 9 mars 1946 la libération de 10 000 Hongrois avec la faculté pour ceux qui le désiraient de rester en France.Quelques centaines prirent ce choix
 

Pour le Gouvernement français le recours au travail des P.G.A. est une nécessité vitale pour l'économie nationale.  La décision pour les libérer fut difficile à accepter de la part des Français. La pression américaine était forte.

"L'opinion publique américaine où le concept du travail forcé rencontre une opposition extrêmement vigoureuse , se prononce de plus en plus largement en faveur du prochain rapatriement des prisonniers"
(Note de Mr Gaffery , Ambassadeur des Etats Unis à Paris au Président Bidault le 3 décembre 1946)
 

Dans une réponse le 14 janvier 1947 au Gouverneur américain Léon Blum refusait la demande américaine de libérer des prisonniers de guerre et justifiait leur utilisation pour reconstruire le pays:" La main d'oeuvre française , du fait de l'envoi en Allemagne de 720 000 français au titre du S.T.O. , du maintien sur le territoire du Reich pendant cinq ans de 1 500 000 prisonniers de guerre français et du travail forcé imposé aux déportés politiques..."
Une réduction qui, compte tenu seulement des morts et des inaptes totaux, représente seulement 300 000 personnes. A ce chiffre, il faut encore ajouter plusieurs centaines de milliers d'inaptes partiels qui ne peuvent apporter à l'économie française qu'une contribution diminuée. Ces pertes , résultats de l'action allemande contre la France ont été compensées par les travail des prisonniers de guerre dont 220 000 apportent un concours indispensable à l'agriculture, près de 150 000 travaillent dans les diverses branches de l'industrie, des transports , des travaux publics et de la reconstruction et 55 000 extraient 30% de la production charbonnière française".

 

Les quatre ministres des Affaires Étrangères(Etats Unis, Angleterre, l'URSS et la France) ont fixé à Moscou, en avril 1947, à l'instigation du CCIR, un terme à la captivité.

v-effectifs-pg2.jpg (21272 octets)
Graphique sur les libérations

 

Document:

Campagne pour la libération des détenus pour crimes de guerre

(Réf: Paul Sérant Les vaincus de la libération-Robert Laffont)

Les anciens hitlériens tentèrent aussi d'organiser des campagnes pour la libération des prisonniers de guerre détenus à l'étranger pour crimes de guerre.

En 1953, le général de waffens SS Ramcke prononçait à Verden un important discours dans lequel il dénonçait l'attitude des gouvernements alliés à l'égard des waffens SS et policiers allemands faits prisonniers.

"Jusqu'en décembre 1948, déclarait-il, 11 864 membres de la Waffen SS ont été condamnés dans la zone britannique. parmi eux, 8 859 ont été condamnés à un ensemble de 4 166 années de détention ou de prisons et à 20 millions d'amendes recouvrables par contrainte de corps. Les peines furent, comme pour les criminels de droit communs, inscrites sur le casier judiciaire afin d'empêcher tout reclassement dans la communauté civile. Ils furent, en compagnie des organisations déclarées criminelles, estampillés comme citoyens de deuxième classe."

Le général Ramcke incriminait également l'attitude des dirigeants français qui avait déclaré, en 1948, qu'il ne restait plus en France de prisonniers de guerre allemands, mais seulement des criminels de guerre : A cette époque, disait-il, il se trouvait dans les prisons françaises des milliers de soldats allemands qui n'avaient pas encore vu une fois un acte d'accusation. En conclusion de son discours, le général déclarait que les puissances occidentales devaient maintenant libérer les combattants allemands devenus prisonniers, ce qui faciliterait aussi la libération de centaines de milliers d'autres combattants allemands encore détenus arbitrairement par la Russie soviétique.

De telles campagnes avaient lieu au moment où les puissances occidentales avaient décidé de restaurer l'armée allemande pour renforcer leur système de défense face à l'impérialisme soviétique... .

... Les puissances alliées procédèrent donc discrètement à un certain nombre de remises de peines, concernant les militaires allemands auxquels on ne pouvait reprocher que d'avoir obéi aux ordres de leurs supérieurs.

L'Allemagne fédérale prit cependant grand soin d'éviter que l'amnistie accordée à d'anciens combattants hitlériens ne put favoriser la constitution d'associations d'anciens combattants de caractères"néo-nazis".

Les rescapés de la seconde guerre mondiale furent autorisés à se regrouper, mais à condition que leurs associations se consacrent essentiellement à des activités sociales et à des commémorations patriotiques excluant tout caractère politique.

 

 

 

(Ed:24/3/2003)