CAMP DE MONT-DE-MARSAN DE P.G. de L’AXE

 Rapports de visite du secours Quaker de Toulouse

 

 

SECOURS QUAKER                                                                                            BO/MLF le 12 juin 1946

Délégation de Toulouse

 

CAMP DE MONT-DE-MARSAN

Visite de Stanley Johnson et Toot Bleuland, avec le Dr Bulliot de la Croix-Rouge internationale

le 23 mai 1946

 

Transfert de Labouheyre

Le dépôt 186 commandé par le capitaine Jost, a été transféré de Labouheyre à Mont-de-Marsan.

Il ne reste qu’une poignée de prisonniers à Labouheyre.

Le terrain de Mont-de-Marsan étant réquisitionné, doit être rendu au propriétaire prochainement.

Le capitaine Jost s’inquiète beaucoup car on veut transférer le dépôt dans une vielle caserne mal commode et sale. Il a fait des démarches pour que le camp reste dans le terrain réquisitionné et a signalé que les frais de transfert s’élèveraient à plus de 230000 francs, c'est-à-dire plus du montant du loyer pour 30 ans du terrain réquisitionné.  

Le Dr Bulliot de la Croix-Rouge internationale qui est arrivé dans le camp quelques minutes après nous, a téléphoné à la Croix-Rouge internationale à Paris pour essayer d’éviter le transfert proposé.

Rapatriement

On attend un rapatriement de presque 600 prisonniers dans deux semaines.

Baraques

Nous avons visité plusieurs baraques. Elles sont en bois et beaucoup plus claires que les baraques de Labouheyre.

Les baraques sont rangées autour de deux cours ou champs carrés larges d’environ 50 mètres.

Literie

Les prisonniers de guerre se couchent dans des châlits superposés en bois,  exceptés à l’infirmerie où les lits ont des sommiers métalliques.

Il y en a très peu qui manquent de matelas ou de paillasses et tout le monde a deux couvertures.

Douches

Les douches à eau chaude fonctionnent régulièrement et d’après le chef de camp, les aménités sont pour beaucoup d’hommes, bien mieux que chez eux.

Malades

Il n’y a que 18 malades alités. Le médecin allemand a signalé un manque de pommade et il n’y a pas d’insuline.

Dentiste

Il y a un dentiste qui travaille dans le camp et le Dr Buillot a offert de mettre à sa disposition une trousse complète portative, si le commandant peut le laisser circuler parmi les commandos.

Cantine

Nous étions agréablement étonnés de voir la belle installation de la cantine.  Il y avait une variété de marchandises beaucoup plus grande que celle que nous avons vue dans les autres camps. Par exemple, il y avait des cuillères, des fourchettes, des raisins secs, des citrons frais, des boîtes de conserve de porc, des jeux de cartes, des matériaux d’artiste, etc.

On nous a dit que la cantine a dépensé 200000 francs pour le mois, pour ces marchandises.

Atelier de réparation

Le cordonnier possède un peu de cuir mais il manque (comme toujours) des aiguilles, du fil de lin, des clous et des fers.

Le tailleur a une machine à coudre, mais il lui manque des aiguilles, ainsi que du fil et de la craie.

Impression générale

Nous avons bien l’impression que le capitaine Jost s’est donné beaucoup de peine pour faire installer le camp comme il faut pour que les relations entre les prisonniers de guerre et les Français soient excellentes et ce serait très regrettable si on devait de nouveau transférer le camp comme proposé.

 Délégué, C  BLEULAND                                    Stanley JOHNSON

Déléguée                                              Délégué

Source: American Friends Service Committee Records Relating to Humanitarian Work in France, 1933-1950.

Séries II TOULOUSE OFFICE. Sub-series: REPORTS Box 26 Folder 19. American Friends Service Committee 1501 Cherry Street Philadelphia, PA 19102

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