Camp de Prisonniers de guerre de CASTRES
Caserne Drouot
Rapports de visite du secours Quaker de Toulouse
SECOURS QUAKER Toulouse, le 5 novembre 1945
Délégation de Toulouse
Camp de Prisonniers de guerre de CASTRES
Caserne Drouot
Visite de Stanley Johnson et de Toot Bleuland le 23 octobre 1945
Commandant ; Le colonel LUCAS.
Situation
La caserne Drouot se trouve au milieu de la ville près de la rivière. Les bâtiments au fond ont été mis derrière des fils barbelés et servent comme camp. L’infirmerie est en dehors des barbelés.
Bien que les bâtiments soient vieux, ils datent du temps de Vauban, les chambres sont bien meilleures que les baraques des camps comme Mauzac ou le Vernet.
Bien que ce fût notre première visite, on nous laissait entrer sans aucune difficulté et nous allions sans escorte dans le bureau du lieutenant Albarel qui immédiatement faisait chercher l’homme de confiance du camp, Monsieur Weber.
En entrant dans le camp nous avons vu plusieurs centaines d’hommes qui partaient en kommandos.
Dès l'arrivée de l’homme de confiance Weber, nous avons commencé notre visite en commençant par la cuisine. Le lieutenant Albarel nous accompagnait, mais purement pour la forme.
Effectif
L’effectif total du camp s’élève à 5370 hommes, dont
-4500 environ aux kommandos extérieurs
- 850 au camp dont 250 pendant la journée dans des kommandos en ville, ce qui laisse 600 d’une façon permanente au camp.
Cuisine
Il y a une cuisine séparée pour l’infirmerie. La cuisine se fait à la vapeur, chauffée au bois. Les repas des travailleurs et non travailleurs sont séparés.
a) Les travailleurs ont 20 g de matières grasses et 400 g de pain
b) Les non-travailleurs 10 g de matières grasses et de pain.
Repas
Le petit déjeuner se compose uniquement des denrées de la Croix-Rouge américaine, arrivées il y a 8 jours environ (3 grands camions).- Ce petit déjeuner est de 70 g de nouilles et 50 g de corned-beef, 10 g de margarine.
Le déjeuner de 1 litre de potage épais fait de carottes navets et céleris.
Le souper de 70 g de nouilles et 40 g de navets.
Chambres.-
Nous avons visité ensuite différentes chambrées. Beaucoup de carreaux manquent, en hiver, ils étaient remplacés par des planches. Ces derniers cependant ont été brûlés l'hiver : les prisonniers étant arrivés depuis le 21 août 1944.
Dans plusieurs chambrées, 34 hommes étaient couchés dans des lits superposés (2), sur des paillasses avec une couverture et un manteau ou deux couvertures. Ceux qui sont d'une façon permanente au camp, ont tous des lits, ceux de passage, couchent dans des salles séparées sans lits, sur des paillasses remplies de paille ou de fougère.
Cependant, beaucoup couchent à même le lit, puisque la paille infectée de vermine avait été brûlée. Ceux qui couchent dans des chambres sans lits dans des chambrées avec des planches en bois. Les chambrées ont été blanchies il y a deux mois, mais sont pleines le traces de punaises.
Chaque homme à une petite boîte de "antilouse powder" qui n'a aucun effet sur les punaises, qui sont partout dans les planchers.
Nous avons vu une grande salle (grenier) à vrai dire, où couchaient 80 hommes de passage. Leurs paillasses, à même le plancher, se touchaient laissant 1pid de largeur entre le pied d’un rang et la tête du prochain. On avait préféré de les mettre serrés au grenier, où il fait plus chaud que dans les châlits dans les écuries. Cette écurie attend cependant un convoi de 1000 hommes qui a été annoncé.
Lavabos
Dans chacun des deux bâtiments il y a une rangée de 7 robinets d'eau froide, ce qui est très peu pour 800 hommes.
Douches.
II y a 20 douches chaudes qui fonctionnent 1 fois par semaine.
Malades.
45 malades se trouvent actuellement à l’infirmerie. Une quarantaine de sous-alimentés et de cas d'œdème de la faim ont été transférés à l'hôpital de Castelsarrasin récemment.
Éclairage.-
Chaque chambrée a plusieurs ampoules. La lumière s'éteint à 21h30
Bibliothèque.
La bibliothèque consiste de 600 livres pour les 5700 hommes. Il manque des livres de sciences, qui ont été demandés à la Croix-Rouge de Genève. Les livres sont reliés au camp par un relieur. II y a grand besoin de livres, jeux, etc. pour ceux des kommandos isolés.
Chapelle
II se trouve une petite chapelle au camp assez joliment faite, avec des chandeliers en bois fait par les prisonniers. Un prêtre catholique fait le service, mais il n'y a pas de pasteur protestant.
Théâtre.
Une salle de théâtre et d« récréation se trouve en haut dans un des bâtiments, mais nous ne l'avons pas visité. Un orchestre assez bien monté est formé au camp. Ils ont un violoncelle, trois violons, un piano, une contrebasse, une clarinette, un trombone, une trompette, des caisses et des cymbales.
Un chœur chante régulièrement et un ténor de l'opéra assez connu, était entrain de s'exercer lors de notre visite, en préparation d'un prochain concert.
Cependant, ils n'ont qu'une petite quantité de musique et pas de poste de T. S. F.
Ateliers.
Dans une pièce se trouve un atelier de cordonnerie avec 3 cordonniers qui font des réparations avec des moyens de fortune pour les chaussures des prisonniers.
4 tailleurs font la même chose pour les vêtements. Il y a une machine à coudre qui leur a été prêtée pour quelque temps, mais ils en auraient besoin d'une autre . Également le fil manque.
Prison.
Le lieutenant Thoreaux nous a demandé si nous voulions visiter la prison. Dans une grande cellule, sur des paillasses, se trouvent 5 prisonniers qui ont le même traitement et la même nourriture que celle de tout le camp. 4 d'entre eux avaient volés des boîtes de conserves au chauffeur de la Croix-Rouge américaine et ont été signalées par d'autres prisonniers.
II y avait deux autres cellules dont les occupants étaient punis pour des fautes de discipline au camp. Il n’y avait aucun cas de crime.
Infirmerie
Comme signalé plus haut, l'infirmerie se trouve en dehors des barbelés, dans un propre bâtiment. Les murs de toutes les chambres ont été blanchis, les matelas désinfectés.
Les malades sont dans des lits de fer avec trois couvertures chacun mais sans draps. L’infirmerie a 90 lits dont 45 sont occupés actuellement.
II y a surtout des cas de troubles intestinaux et des bronchites. Ces derniers cas sont dus au fait que les hommes couchent sur les escaliers pour tâcher d'éviter les punaises de cette façon dans les chambrées.
Plusieurs petites chambres étaient occupées par des cas de diphtérie, dont quelques uns en état de guérison. Un dentiste travaillait dans une petite pièce avec une chaise dentaire improvisée.
Le médecin allemand, le docteur Köppler, nous a reçu dans la salle de pansement, habillé d'une blouse blanche immaculée avec un tablier en caoutchouc et des gants de chirurgien. Un envoi important de médicaments (2 camionnettes) venait d'être reçu il y a 4 jours, envoyé par la Croix-Rouge internationale. L'aide du docteur, un jeune médecin allemand Langer, était chargé de monter la pharmacie avec, ces magnifiques médicaments, qui sont introuvables en France. Il y avait en autres, des sulfamides, des bandes de gaze en quantité, des gants chirurgicaux, etc.
Une cuisine séparée sous les ordres du médecin allemand, est faite pour l'infirmerie dans un bâtiment à part, avec une cuisine roulante et une grande marmite à vapeur, toutes deux chauffées au bois. Le souper du soir consistait en une soupe sucrée faite avec des biscuits américains, de la poudre d'œufs et du lait en poudre.
Calories.
Le nombre des calories que les hommes ont actuellement (aussi bien ceux de l’infirmerie que les autres) est entre 1800 et 2000 et peut encore augmenter pour les malades.
Tabac.
Les hommes touchent 40 cigarettes et 50 g de tabac par mois.
Parmi les prisonniers se trouvent une quinzaine d'adolescents entre 16 et 18 ans. Ils ont été arrêtés dans le Wurtemberg et travaillent maintenant surtout dans les kommandos. Cependant, quelques uns d'entre eux se trouvent au camp.
Chauffage
II y a des poêles mais il n’y a pas assez de bois pour l’hiver. L'hiver dernier, on a fait des salles de réunion dans quelques chambrées
Pour économiser le bois.-
Besoins :
Livres, jeux d'échec, jeux de cartes, machine à coudre, matériel de cordonnerie, du fil surtout, des sous-vêtements, des pantalons, des manteaux, des chaussettes,
matériel (fil surtout) pour l’atelier de tailleur, du matériel de coiffeur (tondeuses et cuir rasoir), de boîtes de lait vides (pour servir de gobelets)
Impressions générales.-
Il règne un état d’esprit épatant dans le camp et les prisonniers nous ont dit que la direction a beaucoup de compréhension et fait ce qui est humainement possible, même au risque d'être critiquée.
Le colonel Lucas nous a dit qu'il considérait ses prisonniers non pas comme des Allemands ennemis, mais comme des êtres humains tout simplement. Ses propres mots furent "en les traitant de cette façon, n'est la meilleure propagande que la France pourra faire. Il est à noter que le colonel Lucas a eu un fils fusillé dans le maquis.
C BLEULAND Stanley JOHNSON
Déléguée Délégué
Secours Quaker le 17 décembre 1945
Délégation de Toulouse
BO/-MLFCAMP DE CASTRES
Visite de Stanley Johnson et Toot Bleuland le 29 novembre 1945
Ce fut notre deuxième visite au camp. L’effectif total est de 5770 hommes, et au camp de 750. Un convoi de 200 prisonniers de guerre est venu de Nîmes en remplacement éventuel des Autrichiens.
Cette fois le colonel Lucas nous a d’abord fait visiter quelques chambres et on nous a dit qu’il y avait beaucoup moins de punaises en raison du froid, mais qu’on craignait que dès que les chambres seraient chauffées, elles feraient leur réapparition.
Comme le camp ne possède pas assez de bois de chauffage pour chauffer toutes les chambres (on n’en chauffera qu’une partie) le colonel a décidé d’installer dans chaque bâtiment une salle commune où une quarantaine de personnes pouvant se tenir à la fois. Ces salles seront chauffées au charbon à volonté et le chauffage devait commencer le lendemain ; elles ont été repeintes complètement à la chaux colorée, avec de petites fleurs, et on devait y installer des tables et des bancs. Cela avait l’air propre et sympathique.
Nous avons également vu une petite chambre où se trouvent 22 prisonniers couchés dans des châlits ; comme elle donne sur le côté où il n’y a pas de soleil, c'est une des chambres qui sera chauffée.
Nous sommes montés de nouveau au grenier où, à notre dernière visite fin octobre, couchaient un très grand nombre d'hommes sur des paillasses et sans lits. Actuellement, il y a en beaucoup moins, de sorte qu’ils ne sont plus serrés du tout, mais ils sont toujours sans prochainement en kommandos, on ne leur donne pas de lits, ces derniers étant réservés pour ceux qui demeurent au camp.
Dans une petite chambre qui avait été décorée proprement, nous avons vu six jeunes garçons, âgés de 16, 17 à 19 ans, qui étaient des soldats . Un des garçons de 17 ans avait été blessé déjà deux fois. C'était eux-mêmes qui avaient décoré leur chambre et ils en étaient très fiers.
Cantine,
Le lieutenant Bonhomme, ancien prisonnier lui-même et très compréhensif, qui s’occupe du ravitaillement et des achats d'une façon très active, a eu l’idée de monter une petite cantine avec les choses nécessaires pour les prisonniers, surtout ceux qui travaillent, puissent acheter les articles dont ils ont besoin. Cette cantine est installée comme un petit magasin, et nous y avons vu mille lames de rasoir, du savon, de la pâte dentifrice, du papier hygiénique, des canifs, vendus au dessous du prix d’achat car autrement ils seraient trop chers pour les prisonniers, des aiguilles et même quelques rasoirs et blaireaux. Le lieutenant a également pu se procurer des peignes de poche, de la laine à repriser blanche et grise, etc. qui est vendue trois pelotes pour 10 francs. C'était le jour d'ouverture de cette cantine et tout le monde en était, à juste titre, très fier.
Vêtements
Chaque homme possède une couverture et en plus on a distribué des paillasses en fibre de coco qui ont été données comme paillasses, mais dont les hommes se servent pour se couvrir. Ce n’est évidemment pas très chaud, mais mieux que rien. Le camp a également reçu et distribué 1400 paires de sabots, 650 chemises, 200 pantalons et 30 capotes. Tout cela provient de stocks de l’armée allemande, sauf les sabots.
Salle de musique
Une chambre est réservée pour l’orchestre où couchent en même temps les musiciens. Lorsque nous sommes entrés, on était entrain de répéter l’ouverture Rienzi de Wagner. Il y a un piano, quatre violons, un violoncelle, deux clarinettes, une contrebasse, une grosse caisse. Les pupitres sont faits avec des planches et couverts avec une sorte de toile peinte en rose. Nous avons assisté à toute la répétition et avons été impressionné par cette exécution.
L’homme de confiance, M. Weber, nous a dit que le dimanche auparavent. Ils avaient donné un concert de morceaux demandés par les auditeurs, qui étaient tous des prisonniers. Ils ont fait une collecte qui a donné 13000 francs et avec cet argent, il veulent acheter de nouveaux instruments.
L’homme de confiance, M. Weber, nous a dit que le dimanche précédent, ils avaient donné un concert de morceaux demandés par les auditeurs, qui étaient tous des prisonniers. Ils ont fait une collecte qui a donné 13000 francs et avec cet argent, ils veulent acheter de nouveaux instruments.
Avant de quitter la salle de concert, un jeune s'est levé et nous a remercié pour tout ce que les Quaker avaient fait pour lui lorsqu’il état un gosse de 11 ans et qu’il recevait la nourriture des Quakers.
Ateliers
Nous avons visité l’atelier de cordonnerie, qu’ils ont fabriqué eux-mêmes ; ils transforment des bouts de fer en talonnettes et ils mettent du caoutchouc en talonnettes et ils mettent du caoutchouc aux sabots neufs avant de les distribuer.
Pour l’atelier de tailleur, nous avions apporté une machine à coudre, à titre de prêt. Lorsqu’elle est arrivée et que les hommes ont vu que c’était une machine Singer toute neuve, tous les quatre étaient rayonnants de joie. Cette machine leur permettra de faire plus vite les réparations pour leurs camarades. Nous avons vu une trentaine de chemises pour lesquelles un paysan avait donné l’étoffe pour pouvoir vêtir les prisonniers qui travaillent chez lui.
Infirmerie
Nous avons fait la connaissance d’un nouveau médecin, le docteur Gunther, qui est arrivé il y a très peu de temps. Le docteur Köppler est toujours là et est venu à notre rencontre avec un pied dans le plâtre ; il a eu un accident en descendant un escalier, mais il allait beaucoup mieux.
L’état sanitaire en général n’est pas mauvais, il y avait encore quatre cas de diphtérie et un cas de tuberculose pulmonaire grave qu’on va probablement transférer à l’hôpital ; les deux docteurs étaient d’avis qu’il ne s’en tirerait plus. C’est un homme de 43 ans qui s’est amaigri et affaibli d’une façon effrayante. Les autres malades sont des cas de bronchite, de névrites et quelques cas d’ulcères d’estomac et des accidents du travail. Heureusement, il n’y a qu’un cas d’entérite et pour ainsi dire plus d’œdème de la faim.
La cuisine pour l’infirmerie est faite toujours à part, et on garde les denrées de la Croix-Rouge américaine pour les malades.
Selon l’homme de confiance et les autres prisonniers, la nourriture est très bonne et suffisante pour le camp même.
Le docteur nous a dit qu’il y avait besoin toutes les semaines d’une voiture ambulance car il n’a pas la possibilité de transporter les malades couchés. Le colonel Lucas a promis d’en parler au docteur français.
Les besoins pour l’infirmerie sont surtout des infusions diverses : menthe, camomille, tilleul. À titre privé, le docteur nous a demandé d’avoir pour Noël un disque de cantiques de Noël où l’on entend des cloches, et quelques bougies et articles pour arbres de Noël qu’il voudrait faire pour ses malades. Il a demandé également pour une petite chapelle qu’il voudrait installer à l’infirmerie, des vases et de l’étoffe pour garnir les murs.
En dernier lieu, nous avons vu le cabinet dentaire. Le dentiste était désespéré parce qu’il n’avait pas assez de vrilles pour sa machine et que la machine même fonctionne mal. Il a également grand besoin de ciment. 366 malades ont été soignés par lui durant le mois d’octobre.
Laissé au camp
Nous avons apporté au camp :
7 kg de cacao
6 boîtes de Ramaltin
6 de Germalpe
8 de bouillie maltée
2 savons de 250 g
4 tondeuses
12 cuirs à rasoir
5 chemises de papier
6 bobines de coton à repriser
écheveaux de laine à repriser
7 paquets d’aiguilles
3 paires de ciseaux
7 bobines de fil à coudre
1 machine à coudre à titre de prêtImpressions générales
Ainsi que la dernière fois, nous sommes partis avec un sentiment de réconfort de ce camp, où on fait vraiment tout ce qu’on peut pour rendre la vie supportable.
Stanley Johnson Toot Bleuland
Délégué. Déléguée
SECOURS QUAKER BO/MLF le 13 mars 1946
Délégation de Toulouse
CAMP de CASTRES
Visite de Stanley Johnson et de Toot Bleuland le 27 Février 1946
Effectif : L'effectif total est de 5100 dont 658 se trouvent au camp.
Rapatriement.
80 Autrichiens ont été rapatriés, mais on ignore la date d'un autre convoi de rapatriés.
P.G. d'Amérique et d'Allemagne.
Le colonel Lucas nous a dit d'attendre un renfort de 1600 P.G. qui vient d’Amérique. Il confirme le bruit que les Américains avaient affirmé que ces PG étaient rapatriés en Allemagne, mais que les Américains les ont transférés aux Français. A la fin du mois de mars, il y aura un autre convoi de 1600 P.G. qui viendrait d’Allemagne. II a l’intention de prendre le camp de la Vieille à 3 km de Castres pour y mettre une partie de ceux qui sont actuellement à Castres. Ce camp de la Vieille sera équipé pour 1500 personnes.
Ravitaillement.
II est toujours relativement bien et la Direction fait ce qu'elle peut. II y aura des difficultés pour la soudure des pommes de terre, dont le camp en possède encore 3 tonnes. Le colonel a eu des difficultés avec le Ravitaillement Général qui lui a confisqué un camion avec des pommes de terre venant de 1'Aveyron.
On fait l’élevage de quelques porcs au camp.
La ration de pain a été diminuée de 400 g à 300 g. Par contre, le camp a reçu une énorme quantité de farine de soja déshuilé (30 tonnes) et une offre d’une autre quantité de 25 tonnes que le colonel a refusées. Cette farine est peu appréciée.
Denrées de la Croix-Rouge internationale.
Un wagon avec des denrées est arrivé. Le prix s'élève à 71000 Fr. pour cet envoi. L'homme de confiance est en correspondance avec Genève à ce sujet puisqu’il aimerait avoir ces denrées gratuitement.
Contrats de travail.
II est devenu beaucoup plus difficile d'obtenir 1'autorisation pour faire travailler les P.G. On doit leur faire des contrats de travail visés par le bureau de travail et le Ministère de la Guerre et seulement, lorsqu'il n'y a pas de Français pour occuper la place, on pourra prendre un P.G. C'est devenu très administratif et le chemin beaucoup plus long.
La paie des P.G. chez les paysans.
Les P.G. touchent 250 Frs. par mois dont la moitié est mise sur leur compte au camp et ils touchent donc à la main 125 F. Chez certains paysans on leur retient sur ces 125 F, la paire de sabots ou la chemise que le paysan est obligé de leur fournir.
Infirmerie.
Le colonel Lucas va transformer la moitié de l’infirmerie en hôpital et nous avons vu deux pièces que l’on passait à la chaux. Il fera une liste pour les instruments nécessaires pour cet hôpital. Il manque de microscope, autoclave. 2 tuberculeux bacillaires seront isolés dans une chambre à part à partir du 26 février.
Vaccination contre le typhus.
Tout le camp a été vacciné contre le typhus (700 personnes) et un grand nombre de ceux des kommandos. Au total 1800 personnes ont eu le vaccin. Seulement ceux qui travaillent dans les mines seront vaccinés par des médecins sur place. Contre la typhoïde le camp n’a rien en stock mais demandera à Toulouse.
Calories.
Le nombre de calories pour l'infirmerie est de 23000 et 2100 au camp. Les régimes touchent de la purée de pommes de terre et des nouilles. Il y a 30 régimes.
Vermine: II n’y en a plus, sauf des punaises.
Aumônier: Le camp n'a toujours pas d'aumônier allemand.
Besoin pour la prochaine visite
- lait
- jus de fruits
- sacs de couchage
- fil pour machine à coudre pour l’atelier du tailleur
- aiguilles pour machine à coudre et cordonnerieLaissé au camp
- Savon.........................12 morceaux à 200 g
- Ramaltin………….….10 btes
- Lait non sucré.. .......... 48 btes
- Vitamines ................. 800 sachets
- Bouillie maltée ............ 34 btes
- Cacao ......................... 8 btes
- Huile de foie de morue.. 1 bidonPour la cordonnerie.
- Fers pour talons ................... 1 bte
- Fers pour pointes chaussures. 1 bte
- bobine de fil de lin. . ........ … 5
- Alênes ............................... 24
- Tiges alênes ...................... .. 1
- Pointes ................................ 5 btes
- Balles de cire ….................. 20
- Râpe ……………………….1
- Ciment ................................. 1 bidon
- huile ..................................... 1 bidonVêtements
40• Caleçons ...................
• Sous- chemises ...... .. 40
• Sacs de couchage .......20
• Paires de chaussettes.. 30
• Paires de chaussures .. 30Brochures:
- “Losungen” 1946 ...... 15
- "Morgenwache”......... 10
C BLEULAND Stanley JOHNSON
Déléguée Délégué
Source: American Friends Service Committee Records Relating to Humanitarian Work in France, 1933-1950.
Séries II TOULOUSE OFFICE. Sub-series: REPORTS Box 26 Folder 16-17. American Friends Service Committee 1501 Cherry Street Philadelphia, PA 19102
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