Pour enrichir la mémoire du passé, le groupe P..G.A. de l'Université du Temps Libre de Bretagne recherche de nouveaux témoignages des P.G.A. eux-mêmes, ou en rapport avec les P.G.A. d'une manière générale, se rapportant à la capture, à la vie dans les camps à la garde des prisonniers, à l'aspect sanitaire, à la mortalité, au déminage, au travail, aux traces laissées par les PGA : tableaux, peintures, écrits, correspondances personnelles, à leur retour au pays, aux difficultés de réinsertion etc... (A l'inverse, nous recueillons également les mêmes informations sur les P.G. français et la Résistance en Bretagne
http://assoc.orange.fr/memoiredeguerreEcrivez-nous:memoiredeguerre35@yahoo.fr
Je dispose d'une dizaine de courriers du camp de Barlin. Si un traducteur bénévole accepte de me traduire ces documents, il sera le bienvenu. M'écrire:: jplouv35@orange.fr
Chers tous.
J'attends depuis quelque temps du courrier de votre part. Comme j'ai appris il y a eu à la mine de Unna (une ville près de Dortmund) un grand accident. Jusqu'à maintenant, j'ai toujours eu de la chance et espère de continuer d'en avoir. Seulement avec la libération nous ne semblons pas avoir de la chance, car nous allons être apparemment les derniers à partir d'ici. Les soldats racontent, certes, beaucoup, on fixe des dates et les soldats sont alors déçus lorsque la date arrive et qu'ils sont toujours ici. C'est seulement maintenant qu'on se rend compte ce que veut dire d'être libre.
Je vous demande si vous avez déjà envoyé les paquets, j'ai besoin des affaires de façon urgente. Ensuite je vous prie de m'écrire un peu plus souvent car je m'intéresse à toutes les petites choses qui se passent. C'est moi qui reçoit le moins de lettres ici dans ma chambrée. Des amis (connaissances) devraient écrire. Votre Werner.Traductrice: mme Dagmar Krooss
Pâques 1947
Mes chers parents. De nouveau un jour de fête. Malheureusement ce n'est pas une fête pour nous ici; c'est dans nos coeurs un jour de souffrance et aussi le souvenir d'un meilleur temps devient de plus en plus grand ainsi que la nostalgie des chers et de la patrie, (j'ai essayé de reproduire le sens de la phrase: certains mots sont coupés et illisibles) Cependant qu'un jour cela devrait changer
mais quand? C'est une grande question.
Chers tous et Papa: j'ai bien reçu ta lettre du 31 Janvier. Ce concernant je vous demande de ne
plus parler de E.H. Comme je peux déduire de tout ça, j'avais encore un mauvais jugement. Je
n'y ai pas pensé que j'avais l'âge où une jeune fille puisse avoir des espérances.
Mon avenir est encore obscur et c'est pour cela que je veux rompre cette relation car je ne veux pas qu'elle se fasse des illusions. Je te remercie de m'avoir mis en garde. D'abord je dois être rentré, puis nous allons en reparler. Je crains que vous n'allez pas bien me comprendre encore une fois dans mes explications, aussi lisez entre les lignes ce que je veux vous dire.
Mille salutations.
Votre ???? (leprénom est illisible)Traductrice: mme Dagmar Krooss
Source: Richard Perrussel
Le prisonnier Vladimir, MORAVEC en compagnie d'un garde du camp de Barlin (date probable mars 1945)
Ressortissant tchécoslovaque, enrôlé de force dans l'armée allemande en 1940 en Tchécoslovaquie avec menaces contre sa famille en cas de non-obéissance. Ayant eu le courage de critiquer le gouvernement hitlérien et pratiquant une activité anti-allemande pendant l'été de 1941, il est dénoncé, arrêté le 1er octobre 1941 et jugé par un tribunal militaire à Hanovre, le 28 janvier 1942 et condamné à 6 mois de prison militaire. Aussitôt libéré, il a déserte à la première occasion, ayant l'intention de gagner l'Angleterre pour rejoindre l'armée tchécoslovaque. Il rejoint la résistance locale. le 1er septembre 1944, il participe à la capture de 20 soldats allemands.
Don de Pierre Lamarche (Avril 2013)