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4-6-Les camps de prisonniers dans les environs de Bingen

Von Heinz Bucher

(Traduction par Mr Duros)

Ed:08/07/2003

Le camp de Bretzenheim

Le camp de Bretzenheim entra dans l'histoire de l'après-guerre sous le nom de "camp de la désolation". Officiellement, on a dû enterrer là 3500 prisonniers. Il y régna au printemps et en été 1945 une situation incroyable. Le camp était installé au sud de Bretzenheim, le long de la route reliant Bretzenheim à Bad Kreuznach.. Du barbelé empêchait les tentatives d'évasion et il était surveillé par des sentinelles lourdement armées. Dans beaucoup de cas il fut fait brutalement usage des armes à feu.

Les différentes sections du camp étaient établies par groupe d'âges. Dans une section, il y avait environ 11000 femmes qui y étaient logées. Elles étaient auparavant assistantes à un état-major, auxiliaires à la défense antiaérienne, infirmières à la Croix Rouge ou employées à tout service féminin de la Wehrmacht. Les membres féminins de l'ensemble de l'Opéra de Leipzig avaient aussi été transportés là, par les Américains, pour des raisons inconnues.

Jusqu'à la fin mai, les femmes devaient coucher en plein air. En juin, des "tentes-hôpital" furent dressées pour les nombreux blessés.

Les conditions s'améliorèrent lors de la prise en charge du camp par les Français. Jusqu'à septembre tous les prisonniers étaient logés sous des tentes. A partir d'octobre, on construisit des baraques en bois. Le camp fut occupé jusqu'à la fin 1948.

On procéda déjà en mai à des libérations. Purent retourner chez eux en priorité les agriculteurs, les cheminots, les bouchers, les boulangers. D'autres durent prendre le chemin de la France pour travailler dans les mines ou dans quelque chose d'équivalent.

Beaucoup de morts ont été les victimes d'un ravitaillement qui dans les premiers jours était presque totalement inexistant et plus tard insuffisant. Ce fut avant tout les blessés e les malades, transportés par les Américains des hôpitaux militaires d'Allemagne centrale vers l'Ouest, qui ne supportèrent pas l'hébergement en plein air, dans le froid et l'humidité, en petite tenue d'hospitalisé.

Les rapports des prisonniers sont bouleversants. Les fortes pluies eurent des conséquences graves sur la situation. Tout s'enfonçait dans la boue. La dysenterie et le typhus s'ensuivirent.

Comme à Bretzenheim, la population des communes environnantes essaya d'apporter son aide. Les femmes jetaient du pain par dessus la clôture au risque d'essuyer des coups de feu de la part des sentinelles. Ce pain tombait souvent dans la zone interdite le long de la clôture. Lorsque les prisonniers se précipitaient dessus, les sentinelles ouvraient le feu. Il y eut des morts.

Des sentinelles isolées en dehors du camp, prenaient le pain aux femmes et le tendaient aux prisonniers à travers la clôture de barbelés, d'autres au contraire piétinaient le pain devant les yeux des prisonniers, lorsque ceux-ci essayaient de le saisir.

 

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