Ed:27/04/14 (page en cours de développement)

Bibliographie

 

nouveau.gif (144 octets)

poitou.jpg (19380 octets)Jacques Perruchon-Camps d'internement en Poitou-Charentes et Vendée 1939-1948. Edition Le Croît vif. Collection Documentaires.ISBN 2-907967-82-7  ISSN 1140-3799   22€


"Il s'agit là du premier inventaire régional des camps d'internement  de la période 1939-1948. Leur ouverture commence en effet avant la guerre, avec les réfugiés espagnols, et leur fermeture aura lieu quatre après la Libération, une fois réglés les problèmes des prisonniers de guerrre allemands. Sujet encore nouveau pour l'historiographie, sujet délicat pour la mémoire car jusqu'ici grandement occulté, sujet largement "souterrain" car peu agréable à la conscience, Jacques Perruchon l'aborde avec le sérieux  de l'enquêteur, entre documents et témoignages, ouvrant ainsi des pistes de réflexion et de recherche qui, sans nul doute, se révèleront fructueuses à l'avenir; il aborde aussi avec un regard de profonde humanité sur la détresse de ceux qui, pour quelque raison que ce soit, furent les hôtes de ces camps, quelques fois confrontés à des débordements de la part de ceux qui les surveillaient .

L'inventaire adminstratif des nombreux camps ayant existé en Poitou et dans les Charentes et les explications sur la réglementation qui les régissait sont une nécessité; mais l'essentiel réside sans doute dans ces détails quotidiens qui illustrent la vie des camps: les rations alimentaires, l'hygiène, le courrier avec l'extérieur, les relations souvent ambigües avec les gardiens, les petites combines, les tentatives d'évasion... Les mêmes camps ont servis à interner successivement des"indésirables" supposés être des facteurs de trouble, puis des prisonniers de guerre français, puis des civils anti-allemands et des "marché noir", puis des collaborateurs et des prisonniers de guerre allemands; de la même façon, méthodes et attitudes restent inchangées, d'un vainqueur à l'autre: l'inorganisation est souvent trouble de souffrance, notamment en matière alimentaire et sanitaire, les mentalités dominantes sont souvent plus sévères que celles des responsables en charge des camps et seules quelques voix isolées s'élèvent contre les abus...

Parce que la guerre y fut plus longue qu'ailleurs, avec les poches de l'Atlantique, la Charente Maritime est le département qui a le plus souffert; c'est aussi celui qui a été le plus rigoureux- et le plus critiqué- pour son intransigeance lors de l'épuration qui suit la Libération, mais Angoulême ou Poitiers avec leurs fameux camps des Alliers ou de la route de Limoges, n'ont rien à lui envier! On ne pourra plus évoquer cette période et d'après-guerre en Poitou en en Charentes sans se référer au livre de Jacques Perruchon"