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Sources d'archives et bibliographie

 

L'insupportable isolement des « empochés »


Ils s'appelaient eux-mêmes les «empochés», ces civils enfermés dans les deux poches de La Rochelle et de Royan. Ils ont souffert de pénurie, certes, mais surtout d'isolement. D'où l'importance capitale de tous les réseaux postaux, le plus souvent fragiles, censurés et précaires dans un dernier semblant d'organisation. Pour ceux qui furent évacués, ce fut un véritable drame et ils demeurent les oubliés de l'histoire. Déportés parfois fort loin, les restrictions de toute sorte sévissant toujours, ils connurent souvent une vie plus difficile, au point de quelquefois préférer revenir. Certains y parvinrent, mais bien peu, en raison de l'extrême difficulté à franchir les lignes. La situation n'était pas plus enviable, et parfois même pire, pour la population vivant entre les lignes et dans la zone des armées. Les F.F.I. et soldats autour des poches n'étaient guère mieux lotis : loin de leurs bases, sans beaucoup plus de subsides que les civils, ils vivaient un isolement semblable qu'évidemment la tradition de l'armée accepte mal... Quant aux Allemands assiégés, ils étaient eux aussi en pleine confusion, eux aussi en plein isolement... Les meilleures troupes ayant été rappelées à la mi-août 1944 pour la défense de l'Allemagne, ne restaient dans les poches que des éclopés du front de Russie, des adolescents mal formés au combat et des vieux nouvellement mobilisés dont certains avaient fait la guerre de 1914-1918. Le tout était complété d'éléments disparates de diverses nationalités si peu sûrs qu'on avait préféré ne pas les armer.
Assiégeants, assiégés, empochés et évacués, tous ont partagé une même situation insupportable : la dispersion familiale et l'anxiété quant au sort des êtres chers dont ils étaient séparés et la plupart du temps sans nouvelles. D'août à octobre 1944, la circulation du courrier familial fut totalement interrompue sur tout le territoire français et avec l'Allemagne. Seule la Croix rouge était autorisée à faire circuler des messages. Ces restrictions furent ensuite levées, sauf dans les poches et les zones d'opérations qui les entouraient. Le fonctionnement des postes française et allemande, la Croix rouge, les moyens clandestins d'échange de courrier, sont l'objet principal de cette étude. Les médias, journaux et radios, y jouent également un rôle important car ils favorisaient le contact entre les familles.
Sans jamais les partager parce que la guerre est en elle-même un dérèglement d'exil et de claustration, Français et Allemands, civils et militaires vivaient les mêmes angoisses. Confrontant l'analyse détaillée de l'organisation postale et de nombreux témoignages de l'époque, ce texte apporte un regard nouveau sur les poches de l'Atlantique ; ne négligeant rien de la vérité des archives et sachant leur rendre leur dimension humaine, Jacques Perruchon donne là une nouvelle preuve de son talent d'historien et de sa tendresse pour les gens les plus simples lorsqu'ils sont rejoints par la guerre.
Le livre comprend en annexe un DVD illustrant l'histoire des «empochés», 950 photos pour la plupart inédites.
Ancien médecin à Bernay-Saint-Martin (Charente-Maritime), Jacques Perruchon s'intéresse d'abord à son village, d'où la biographie du maréchal Bouchard d'Esparbès de Lussan, son enfant le plus fameux; puis, grâce à sa sensibilité confrontée aux archives, il se révèle un historien des faces inexplorées de la dernière guerre.

Les illustrations de couverture représentent : le car servant de PC au premier bataillon de la Brigade RAC (Musée du Gua), défilé à la libération de La Rochelle (photo Lavaux, collection Le Dret), officier allemand prisonnier lors des combats de Royan (Musée du Gua) et éléments de la Brigade RAC sur le front de Royan (Musée du Gua). En quatrième de couverture : vignette de propagande que les Allemands de La Rochelle collaient sur les lettres adressées à leurs famille (traduction : Forteresse de La Rochelle encerclée par l'ennemi. Nous tenons bon et saluons notre courageuse patrie de tout cœur.)

400 pages et 24 hors-texte, 44 illustrations, format 155 x 240 Avec un DVD de 950 photos pour la plupart inédites

CHEZ VOTRE LIBRAIRE 30 € TTC
Pour toute commande directe : Le Croît vif 83, rue Michel-Ange - 75016 Paris
info@croitvif.com


Diffusion Région parisienne Librairie Guénégaud - 10 rue de l'Odéon - 75006 Paris
Diffusion Poitou-Charentes Geste-éditions - 3 rue Norman-Borlaug - 79260 La Crèche
Editions Le Croît vif. Collection Documentaires. ISBN 2-907967-82-7  ISSN 1140-3799   22€

 

 

poitou.jpg (19380 octets)Jacques Perruchon-Camps d'internement en Poitou-Charentes et Vendée 1939-1948. Editions Le Croît vif. Collection Documentaires. ISBN 2-907967-82-7  ISSN 1140-3799   22€


"Il s'agit là du premier inventaire régional des camps d'internement  de la période 1939-1948. Leur ouverture commence en effet avant la guerre, avec les réfugiés espagnols, et leur fermeture aura lieu quatre après la Libération, une fois réglés les problèmes des prisonniers de guerre allemands. Sujet encore nouveau pour l'historiographie, sujet délicat pour la mémoire car jusqu'ici grandement occulté, sujet largement "souterrain" car peu agréable à la conscience, Jacques Perruchon l'aborde avec le sérieux  de l'enquêteur, entre documents et témoignages, ouvrant ainsi des pistes de réflexion et de recherche qui, sans nul doute, se révèleront fructueuses à l'avenir; il aborde aussi avec un regard de profonde humanité sur la détresse de ceux qui, pour quelque raison que ce soit, furent les hôtes de ces camps, quelques fois confrontés à des débordements de la part de ceux qui les surveillaient .

L'inventaire administratif des nombreux camps ayant existé en Poitou et dans les Charentes et les explications sur la réglementation qui les régissait sont une nécessité; mais l'essentiel réside sans doute dans ces détails quotidiens qui illustrent la vie des camps: les rations alimentaires, l'hygiène, le courrier avec l'extérieur, les relations souvent ambiguës avec les gardiens, les petites combines, les tentatives d'évasion... Les mêmes camps ont servis à interner successivement des"indésirables" supposés être des facteurs de trouble, puis des prisonniers de guerre français, puis des civils anti-allemands et des "marché noir", puis des collaborateurs et des prisonniers de guerre allemands; de la même façon, méthodes et attitudes restent inchangées, d'un vainqueur à l'autre: l'inorganisation est souvent trouble de souffrance, notamment en matière alimentaire et sanitaire, les mentalités dominantes sont souvent plus sévères que celles des responsables en charge des camps et seules quelques voix isolées s'élèvent contre les abus...

Parce que la guerre y fut plus longue qu'ailleurs, avec les poches de l'Atlantique, la Charente Maritime est le département qui a le plus souffert; c'est aussi celui qui a été le plus rigoureux- et le plus critiqué- pour son intransigeance lors de l'épuration qui suit la Libération, mais Angoulême ou Poitiers avec leurs fameux camps des Alliers ou de la route de Limoges, n'ont rien à lui envier! On ne pourra plus évoquer cette période et d'après-guerre en Poitou en Charentes sans se référer au livre de Jacques Perruchon"

CHEZ VOTRE LIBRAIRE 22 € TTC
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Diffusion Région parisienne Librairie Guénégaud - 10 rue de l'Odéon - 75006 Paris