Plan du site- Liste des lieux de déportation
Témoignage sur le convoi parti de Compiègne le 21 mai 1945 pour le KL Neuengamme: Fallersleben et Wöbbelin Notre convoi est parti de Compiègne le 21 mai 1944 au petit malin emportant l993 hommes vers le Reich nazi. Nous étions cent par wagon de marchandise avec une petite ouverture de 40 cm sur 70 cm barreaudée, notre seule entrée dair et avec un bidon de 200 litres pour tinette. Nous sommes arrivés au Koncentration lager Neuengamme le 24 mai au soir avec quelques morts et des fous vite abattus. Poussés par les hurlements et les coups des SS, nous avons couru jusquaux caves dun bâtiment où nous avons été pris durement en main par les kapos pour la tonte, la douche et la désinfection, mais nous avons pu enfin boire un peu malgré les coups de trique. Le dressage dans le camp fut très brutal mais bref car nous avons été désignés pour le nouveau kommando de Fallersleben, fort de 656 déportés loués aux usines Volkswagen pour les travaux les plus durs. Nous avons perdu là, 35 des nôtres sur les 462 venus de France lorsque à la joie du débarquement a succédé labattement dune progression des Alliés toujours trop lente à nos yeux, lépuisement par le travail, la maladie, la faim et la rigueur de lhiver. Le 7 avril 1945 soir, nous sommes partis en train vers lEst avec plusieurs autres Kommandos de Neuengamme soit prés de 2.000 hommes et 600 femmes, à raison de 120 par wagon de marchandises. Après un enfer de six jours les vivants et les morts ont été jetés dans le camp inachevé de Wöbbelin à lest de lElbe 1e14 avril. Dans ce mouroir, arrivèrent de partout 10.000 détenus. Nous avons très peu travaillé, il y a eu peu dexécutions. Les maladies et la faim suffirent pour que nous nayons plus la force de ramasser nos 400 morts par jour. De notre groupe parti de France, nous navons été que 248 rapatriés après notre libération le 2 mai par la 82°division parachutiste américaine qui avait devancé les armées soviétiques .Sans eux, nous naurions pas tenu une semaine de plus. Les Américains nous évacuèrent très rapidement vers Lüneburg, en repliant nos malades des hôpitaux quils nous ouvrirent à Ludwigslust puis Schwerin .Nous eûmes encore de nombreux morts : sur les 3.000 libérés de Wöbbelin, 100 par jour moururent la première semaine. |
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