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La prison d'Hirschberg

Entre le 15 novembre 1944 et la fin du mois de janvier 1945, une petite centaine de Français sont arrêtés par la Gestapo à Hirschberg. Cette vague de répression au sein de la population française de la ville a pour objectif le démantèlement d’un groupe de résistance, dit « FFI 667 », qui s’est progressivement constitué dans la région. Il est accusé d’avoir « pour projet d’intervenir à l’approche des troupes soviétiques sur les arrières allemands ». En réalité, son activité principale est l’organisation de l’écoute clandestine des radios étrangères, ainsi que la diffusion des nouvelles auprès des travailleurs étrangers des environs. Il semble également qu’il ait travaillé au développement du sabotage au sein des usines et à l'évasion de prisonniers de guerre vers la France.


Au total, 85 Français arrêtés  durant cette période à Hirschberg ont pu être identifiés. A l’intérieur de ce groupe, 74 sont des prisonniers de guerre transformés en travailleurs libres appartenant au Kommando 310 du Stalag VIII A et astreints au travail dans plusieurs usines de la ville et de ses environs immédiats, en particulier la Zellwolle, une importante fabrique de viscose. On note également la présence de 8 requis du travail, alors que la nature du départ de France (forcé ou volontaire) reste inconnue pour les 3 derniers.


Tous sont d’abord conduits à la Gestapo d’Hirschberg pour interrogatoires, mais 15 (peut-être 16, selon les témoignages) sont fusillés le 18 février 1945, à proximité du cimetière d’Hirschberg. Ces Français seraient les responsables du groupe et auraient été exécutés sommairement pour cette raison. La présence d’Albert Lemieux parmi eux, considéré comme le chef du groupe « FFI 667 », permet de confirmer en partie cette hypothèse. Mais, le fait que ces 15 Français aient été arrêtés à la fin du mois de janvier 1945 laisse aussi supposer qu’avec l’avancée des troupes russes le processus de déportation vers Gross Rosen était rompu et que ces prisonniers devenaient « encombrants ».


Les autres Français, arrêtés  de la mi-novembre aux premiers jours du mois de décembre, sont rassemblés à l’intérieur du camp de déportés juifs de la Zellwolle Werke à Hirschberg, dépendant de Gross Rosen, après leur passage par la Gestapo de la ville. Ils sont ensuite conduits au KL Gross Rosen où la majorité est immatriculée vers la mi-décembre dans la série des « 89000 ». Parmi les 68 Français internés au KL Gross Rosen2, 51 meurent en déportation dont quelques-uns au camp, en janvier 1945, avant son évacuation. Les autres trouvent la mort au cours de transferts vers d’autres KL, en février 1945, ou dans les KL Dora ou Mauthausen et leurs Kommandos extérieurs.


Arnaud Boulligny

 

Sources:

Voir le livre de Yves Durand, La Captivité . Histoire des Prisonniers de Guerre français. 1939-1945, p. 381 et le témoignage de Charles Escure, Hirschberg, Des PG se souviennent, éditions Peuples amis, 1978.

LIVRE-MÉMORIAL des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution. 1940-1945. Tome IV p 126-127

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