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Plan du site- Liste des lieux de déportation
GUSEN I
A Güsen, les Nazis exploitent les carrières de granit, grâce notamment à lenvoi dès 1940 de milliers de Républicains espagnols. A partir de 1943, les détenus y sont massivement utilisés dans les usines installées par les firmes Steyr, Daimler, Puch et Messerschmitt pour la fabrication des pièces de fusils et des moteurs davions. En 1944, pour parer aux attaques aériennes, des galeries souterraines abritent progressivement des chaînes de montage. Güsen II voit ainsi le jour pour recevoir les milliers de prisonniers nécessaires à ces travaux de creusement. Parmi plus de 71 000 détenus issus de plus de 27 nations, 37 000 déportés trouvèrent la mort à Gusen I, II & III, dont 2 000 furent gazés au château de Hartheim sous le nom de code « action 14f13 ». Le 2 mars 1942, plus de 150 prisonniers de guerre russes et les 21 et 22 avril 1945, plus de 650 malades et invalides sont gazés au Zyklon B, selon les cas dans une chambre à gaz située dans le camp ou dans un camion à gaz faisant la navette entre Mauthausen et Gusen. Le taux de mortalité extrême du camp impose la mise en activité d'un four crématoire en janvier 1941. (Source: Wiipedia) "Starving inmate of Camp Gusen, Austria."
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GUSEN II
"Bagne des bagnes, enfer des enfers, le camp de la mort, le camp du meurtre, le camp du suicide, le camp de la folie. Où êtes-vous, tous mes camarades qui êtes entrés, un matin d'avril 1944, dans ce camp ouvert pour nous, et vous autres qui êtes venus, en incessants renforts combler les vides, renforcer nos rangs ? Gusen II, dont le nom seul faisait trembler ceux de Gusen I, ce camp qui passa pour être le plus terrible des kommandos sous la tutelle de Mauthausen. |Gusen II et sa monstrueuse usine souterraine. Gusen II, après Buchenwald, après Mauthausen, après Gusen I, c'est la fin de la voie sur la ligne de la grande aventure, c'est le buttoir après lequel il n'y a plus rien : que la nuit, que la peur, que la mort. On ne revient pas en arrière, on ne va pas de Gusen II à Gusen I ou à Mauthausen.
Ici, nous sommes tous bons pour la casse. Il
n'y a qu'une porte de sortie : la grande, celle qui passe par la cheminée.
Une cinquantaine de milliers d'hommes sont
morts dans ce camp ou dans la montagne où ils creusèrent vingt-huit
kilomètres de galeries." |
La libération du camp de GUSEN II "Nous sommes en avril 1945 et nous entendons, la nuit, le bruit du canon. Il faudrait que les choses aillent Vite, très vite. C'est une question de jours ; nous ne touchons plus qu'un kilo de pain pour vingt-quatre hommes. Après la faim, c'est la famine.
Le camp entier semble être habité par des
fantômes. Exception faite, bien entendu, pour la race des Seigneurs qui
continue à festoyer sous nos yeux et qui garde, intacte, la vigueur
nécessaire pour nous torturer.
Nous devons être rapatriés par la Croix-Rouge,
bénéficiant d'un échange de prisonniers politiques?... Le rapatriement était bien une chose prévue, mais les voitures de la Croix-Rouge ne vinrent jamais, la ligne de feu leur interdisant le passage. Le 5 mai 1945, les Américains faisaient leur entrée à Mauthausen. Le même jour, à Gusen, la libération donnait lieu à une effroyable tuerie. La plupart des tyrans furent massacrés par les détenus déchaînés. Livrés à eux-mêmes, les hommes, pillant ce qui restait dans les magasins, rendus fous par la faim, s'entr'égorgèrent, transformant Gusen II en un immense charnier que survolait une multitude de corbeaux."
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GUSEN II : LES " JUD "
S'ils passent à la soupe avec les autres, ils
reçoivent plus souvent un coup de louche sur la tête que leur ration. C'est
à peine s'ils portent leurs mains maigres jusqu'à leur crâne d'où le sang
pisse en filets noirs. Ils semblent déjà loin. Dans le camp, les " Jud " sont affectés à toutes les répugnantes besognes. Ce sont eux qui assurent la vidange. S'ils n'étaient pas là, ce serait sans doute aux Français que serait confié ce poste de confiance. Des enfants juifs sont plongés nus dans les fosses ; cramponnés à une échelle de fer, ils se font passer les seaux pleins que d'autres vident dans un wagon citerne. Leurs corps, que déforme le rachitisme, sont répugnants avoir. Ils sont couverts de ces matières immondes qui s'égouttent des seaux.
Ces gosses, avec des gestes d'un automatisme
résigné, accomplissent leur besogne sans murmurer. |
Sources: Mémorial des déportés de France |