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Plan du site- Liste des lieux de déportation

Le KL Dachau

Le KL Dachau est situé en Bavière, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Munich. C'est le premier camp de concentration créé par le IIIe Reich, le 20 mars 1933, soit seulement sept semaines après l’accession d'Adolf Hitler au pouvoir. Il constitue ainsi le modèle de référence sur lequel d'autres camps ont été construits et ont fonctionné jusqu'à la fin de la guerre.


Les premiers détenus, tous des opposants au nouveau régime (sociaux-démocrates, communistes et quelques monarchistes) sont installés au camp dans les baraquements d'une fabrique d'explosifs désaffectée, datant de la première guerre. Ils sont bientôt rejoints par des témoins de Jéhovah, des droit commun, des Juifs et des Tsiganes, des homosexuels, alors qu'est construit un véritable complexe concentrationnaire.

De 1933 à 1939, 35 575 détenus, des Allemands, puis des Autrichiens, des Tchèques et des Polonais, sont ainsi immatriculés au KL Dachau. A partir de 1939, des détenus provenant de tous les pays en guerre contre l'Allemagne arrivent à Dachau. A la libération, trente nations sont représentées. Au total, plus de 200 000 déportés sont passés par Dachau et ses Kommandos. Parmi eux, on trouve 12 500 Français environ.

Plaque du KL Dachau

Les premiers Français, arrivés dès l'été 1940 au camp, sont partis des départements français annexés au Reich. On compte également des travailleurs civils et des prisonniers de guerre arrêtés sur le territoire du Reich dont les entrées au camp se succèdent jusqu'en avril 1945. Au total, plus de 2 100 y pénètrent dans ces conditions.

Les autres Français arrivent à partir de 1943, comme Edmond Michelet, depuis le camp de Sarrebruck Neue Bremm, puis surtout à partir de l'été 1944. Des transports massifs quittent alors la France depuis Compiègne, Dijon, Lyon et Bordeaux et arrivent à Dachau notamment les 20 et 26 juin, les 2, 5 et 7 juillet, et enfin le 28 août 1944. Ces transports acheminent au total plus de 6 000 déportés. Par ailleurs, des détenus du SL Schirmeck et du KL Natzweiler sont aussi évacués vers Dachau à partir de septembre 1944.

Le KL Dachau compte 169 Kommandos extérieurs dans les dernières semaines de la guerre. Ils sont disséminés en Bavière, dans le Wurtemberg et dans les régions frontalières de l'Autriche. En Bavière, on peut citer ceux d'Augsbourg-Pfersee (usines Messerschmitt), d'Allach (usines BMW et aéronautique). Plusieurs Kommandos de femmes dépendent également du KL Dachau, comme celui des usines Agfa à Munich ou celui des constructions mécaniques des Michelwerke à Augsbourg. Au total, 11 000 femmes environ sont affectées dans des Kommandos extérieurs dépendant du KL Dachau.

Le camp de Dachau présente quelques caractéristiques propres comme, à partir de la fin de 1940, le regroupement, après une convention ratifiée entre le IIIe Reich et le Vatican, des prêtres de toutes nationalités initialement dispersés dans les autres camps de concentration. Celui-ci ne devient systématique qu'à partir de novembre 1944. Au total, 2 271 religieux sont comptabilisés à Dachau, dont 700 y meurent et 300 disparaissent au cours des transports d'évacuation. 156 prêtres français y sont déportés dont Monseigneur Piguet, évêque de Clermont-Ferrand, et le père Michel Riquet. Parmi les autres personnalités françaises déportées à Dachau se trouve le général Delestraint, chef de l'Armée Secrète, qui est exécuté le 19 avril 1945.

Le 26 avril 1945, alors qu'une épidémie de typhus sévit dans le camp depuis décembre 1944 et cause de nombreux décès, les SS organisent l'évacuation de 7 000 détenus vers le Sud. Ces différentes colonnes ne sont rejointes qu'au début du mois de mai par les troupes alliées. Les 30 000 survivants restés au camp sont libérés le 29 avril par les troupes américaines. Sur plus de 200 000 prisonniers enregistrés au KL Dachau, 31 591 décès ont été déclarés au camp1.

Équipe du Livre-Mémorial


1 Pour plus d'informations sur l'histoire du KL Dachau, se reporter en particulier à " Dachau : le camp école des SS", Mémoire vivante, Fondation pour la Mémoire de la déportation, n 33, mars 2002 ; Paul Berben, Histoire du camp de concentration de Dachau (1933-1945), Comité international de Dachau, 1976 ; Le Mémorial annuaire des Français de Dachau, Amicale des Anciens de Dachau, 1987.

 

 
 

La libération du camp

Quand les troupes de la 7 ème armée américaine arrivèrent à ce camp, le 30 avril 1945, un lieutenant SS les accueille avec le drapeau blanc. Mais lorsque les libérateurs approchèrent de l'entrée, les SS ouvrirent le feu sur eux.

Trois prisonniers qui s'élançaient à leur rencontre furent électrocutés dans les barbelés, et les SS en abattirent plusieurs autres. La garnison SS du camp fut fusillée sur le champ.

Plus de 32.000 internés furent ainsi libérés. mais durant les mois d'hiver sans aucun chauffage, des milliers avaient péri de froid, et des milliers d'autres, depuis le début de l'année, par la faim, le typhus, la fusillade ou les mauvais traitements.

La pendaison sévissait tout particulièrement. pour toute tentative d'évasion, pour vol d'épluchures ou moins encore, on pendait solennellement, devant tout le camp rassemblé.

Sur une voie de garage voisine du camp, 50 wagons furent découverts, emplis de cadavres d'évacués amenés là de divers camps et abandonnés sans nourriture.

Les libérateurs trouvèrent encore un chenil de chiens féroces et affamés, auxquels étaient parfois livrés les prisonniers; des chambres à gaz, des fours crématoires pleins de corps nus, des corps marqués par la dissection parmi lesquels ceux de plusieurs enfants.

Les détenus du camp de concentration de Dachau après sa libération par les troupes américaines
, les prisonniers se sont réunis à l'ancien site du camp de concentration de Dachau.
Dachau, 29 Avril 1945
© Fondation du Musée de l'Histoire de la République fédérale d'Allemagne

Source: http://www.hdg.de/lemo/objekte/pict/Nachkriegsjahre_photoBefreiungDachau/index.html

 

Lien externe sur les documents photographiques du camp

 

 

Poème écrit à Dachau, attribué au Pasteur Niemöller
 mort à Dachau

Quand ils sont venus chercher les
Communistes
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas communiste.

Quand ils sont venus
Chercher les syndicalistes
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas syndicaliste.


Quand ils sont venus
Chercher les juifs
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas juif.


Quand ils sont venus
Chercher les catholiques
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas catholique.


Puis ils sont venus me chercher
et il ne restait plus personne pour protester.

 

 
 
 

   

Sources:
Mémorial des déportés de France