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L’AERODROME DE GAEL

Ouest-France du 5 août 2002 (copie)

Les élus de la région ont un projet de musée de l’aviation sur le site de Gaël

L’aérodrome du Point-Clos naît en 1925

La présence de nombreux élus et officiels, samedi matin, lors de l’inauguration d’une stèle au Point-Clos à Gaël, s’explique par une riche histoire qui commence en 1922. Pendant la guerre, les allemands y avaient installé un aérodrome important. Les élus veulent installer un musée de l’aviation sur les anciennes pistes.

Les raveurs qui ont envahis par milliers le site du Point-Clos à Gaël à deux reprises ne savaient peut-être pas quel lieu d’histoire ils piétinaient. Au rythme endiablé de la musique techno. Le maire de Gaël, M. Amet, a davantage de mémoire. Samedi matin, lors de l’inauguration de la stèle, il a retracé les grands moments de l’ancien aérodrome devant les regards émus de vétérans français et américains, venus pour l’occasion.

C’est en 1921 que la commune de Gaël cède le terrain à l’Etat. Le produit de cette vente permet d’ailleurs l’adduction d’eau dans l’agglomération. En 1925, le Ministère de la Guerre aménage un camp d’aviation pour escadrille isolée. Avec la partie Morbihannaise, située sur la commune de Concoret, les installations s’étalent sur une centaine d’hectares.

Le Commandement est assuré par le Commandant permanent de Coetquidan qui s’occupe aussi du service médical, des vivres et du carburant. Le camp dépend de la base aérienne 131 de Tours. Outre trois grands hangars, le terrain dispose de bâtiments abritant plusieurs chambres pour les Officiers et hommes de troupe. Les installations sanitaires et techniques sont conséquentes. Une soute à carburant de 2000 litres permet le ravitaillement des appareils.

Pendant plusieurs années, le Point-Clos est le seul aérodrome du grand ouest. Le camp accueille plusieurs meetings aériens dans les années 30. Il est devenu l’un des points d’atterrissage recherché par les aviateurs de l’entre deux guerres. Le 14 décembre 1930, l’arrivée de l’aéroplane de Costes et de Bellonte, de retour d’Amérique, fait partie des heures de gloire du Point-Clos.

Les élus n’oublient pas

En 1939, la guerre éclate. L’aérodrome connaît un regain d’activité. Un an plus tard, c’est la débâcle. Les aviateurs reçoivent l’ordre d’abandonner les appareils et de partir. L’armée allemande occupe alors le camp.Le Général Alfred Hienz assure le commandement. L’aérodrome est réaménagé. Les pistes endommagées sont réparées et rallongées. Neuf nouveaux hangars voient le jour Le Point-Clos devient le grand aérodrome de la Bretagne intérieure. C’est de là que décollent les nombreux bombardiers de la Lutwaffe qui pilonnent l’Angleterre.

En 1942, 60 bombardiers et 40 appareils de transport de troupe et une centaine de planeurs y sont basés. Des chars et des troupes SS stationnent dans les environs. .Les allemands utilisent cette base pour mettre au point des techniques de largage de parachutes à basse altitude. En 1944, de mars à août, les Anglais et les Américains attaquent. Ils larguent leurs bombes sur le camp pour en chasser l’occupant. Le 3 août les troupes du Général Patton libèrent Gaël. Les américains succèdent aux aviateurs du III° Reich. L’US Army y réalise à son tour des travaux pour soutenir l’offensive alliée.

Après la guerre le camp tombe en désuétude. On y trouve encore des pistes de circulation goudronnées, des hangars qui datent de 1925. Le reste a disparu. Le château d’eau a été reconverti, depuis peu, en mur d’escalade.

Toute cette histoire, les élus de la région ne l’oublient pas. Ils ont monté un projet pour redonner ses lettres de noblesse au site. Une maquette a été montée avec l’intense collaboration de l’Office national des forêts. Il est question de faire du Coint-clos un endroit touristique et historique de l’aviation. L’arboretum déjà existan t, devrait être mis en valeur. Les vestiges existants seraient conservés et exposés. Bref, c’est un musée de l’aviation, avec jeux et attractions, qui pourrait y voir le jour, dans les années à venir.

                                                                                              Serge LE LUYER