Il faut avoir présent à lesprit la débâcle et leffondrement national de 1940 pour comprendre la création des F.T.P. (avant les F.F.I.). Il faut avoir vu larmée française en déroute casser ses armes, les jetant le long des rues ou dans les champs, abandonnant son matériel nimporte où... Il faut avoir vu lorgueilleux envahisseur occuper les 2/3 du territoire, réquisitionner et piller la France, imposer les drapeaux nazis sur nos édifices. Il faut avoir vécu lhumiliation nationale de 1940, la perte de notre indépendance nationale, la perte de nos libertés historique pour comprendre pourquoi et comment est apparu le besoin de refuser cette situation intolérable et la manière de résister à lenvahisseur. Pour les uns, les jeunes de cette époque, qui ont vécu, qui ont vu, ils ont forcément à un moment ou à un autre, pris conscience des menaces qui planaient sur eux, leurs familles, le pays, et lEurope et après lappel du 18 juin 1940, lancé par de Gaulle de Londres, lidée de résistance à fait son chemin. Pour dautres, plus nombreux au départ, qui navaient pas encore pris conscience de lampleur des dégâts, malgré lhumiliation générale, l'armistice du 17 juin 1940, signée par le Maréchal Pétain, vainqueur de Verdun, pouvait paraître à cette époque, un moindre mal, après un tel désastre national et la perte de près de 100.000 morts pour rien. Quand on a vécu des événements historiques aussi dramatiques, aussi intenses, allant de labîme à la victoire, quand on a participé à cette victoire sous les couleurs F.T.P. on ne peut oublier. Les F.T.P.F. (Francs Tireurs et Partisans Français), d’obédience communiste, tout en ayant dans ses rangs des anticommunistes et surtout une majorité de non communistes. Et pour cause, dès mars 1941, 18.000 communistes étaient déjà dans les prisons de Vichy. Les uns et les autres eurent le courage de tout quitter pour se battre ensemble contre loccupant nazi. Ils ont quitté leur famille, leur travail, leurs études, ils ont fait abstraction de leur jeunesse, de leur avenir, ils acceptaient le risque de mourir pour la France en participant les armes à la main, à la Libération du Pays, inséparable de linsurrection nationale. Les communistes français choisirent dorganiser et de mener la guérilla armée sur le sol français en créant des unités de combat "F.T.P." à partir du moment ou les Allemands eurent déclenché leur offensive contre la Russie, en 1941 et que le Japon entra brutalement dans la guerre en détruisant la flotte américaine basée à Pearl-Harbor. Charles Tillon dans son livre "Les F.T.P., Soldats sans uniformes" (Éditions Ouest-France) à écrit au sujet des F.T.P. : "Il faut dabord retenir que les F.T.P.F., dobédience communiste, font partie de lArmée Secrète et sont sans restrictions aux ordres du chef du Comité français de libération nationale...
Le 10 juillet 1942, la S.S. annonce quelle fusillera tous les hommes de la famille des " fauteurs de troubles " (Jean Moulin délégué par de Gaulle avait invité dès octobre 1942 les mouvements "combat", "Libération" et "Francs-Tireurs" a entreprendre la formation de cette armée secrète) On savait depuis Duguesclin quon pouvait se battre à un contre dix... quon pouvait répondre à la terreur par la terreur... et que chaque fois que lun tombe, un autre sort de lombre à sa place... Pour l’ennemi et sa milice française, les F.T.P. étaient des terroristes à abattre... Alors, il fallait des têtes communistes partout pour organiser la guérilla. ... La tactique des F.T.P., c'était "la boule de mercure" (attaquer par petits groupes, tuer et se fondre dans la nature) Le pire ennemi des F.T.P. était souvent la « milice Perrot » regroupant une centaine d’hommes sous l’uniforme nazi. Créée par Célestin Lainé, anticommuniste notoire, celui-ci voulait prendre contre la France, la revanche de l’armée nationale Bretonne détruite le 26 juillet 1488 par les troupes royales à Saint Aubin du Cormier. La consigne de la milice Perrot, à la solde nazie, sous les ordres du célèbre assassin Di Constanzo, était de liquider tous les F.T.P. Malgré les exactions de la SS, de la milice française, de la milice Perrot, les F.T.P. ont tenu bon. Particulièrement en Bretagne, si nous fûmes libérés du joug nazi et de ses milices grâce à l’armée américaine supérieurement mécanisée, ce fut aussi avec le concours des F.F.I./F.T.P. qui ont souvent servi d’infanterie aux blindés américains de Patton qui en étaient plutôt dépourvus. Ce fût vrai (dixit Charles Tillon) lorsque la formidable cavalerie blindée de Patton déferla sur lOuest à partir du 6 juin 1944. Ce fût encore plus vrai quand cette armada fût stoppée aux portes de Lorient par de violents tirs allemands le 7 août 1944, au profit dune guerre de position et de tranchées par les F.F.I.. Combattants des "fronts oubliés" la lumière des médias ne nous a pas aveuglée. Les survivants ont le devoir dapporter leur témoignage à lhistoire Page d'accueil | Sommaire | Page précédente | Page suivante | Photos et documents | Liens |