23/11/2018
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43 innocents envoyés dans les camps nazis Le18 janvier 1944 un soldat allemand est abattu à coups de revolver est découvert dans une rue du bourg de Guilliers. La réaction de l'occupant ne se fait pas attendre: le 20 janvier 1944, une grande rafle, organisée sur les communes de Guilliers, Evriguet, Mauron, Loyat, Mohon et Brignac, rassemble dans la cour de l'école publique de Guilliers près de 500 personnes. Les Allemands retiennent pour la déportation 43 hommes , de préférence jeunes et pris au hasard. les autres sont relâchés. de ces malheureux, dirigés d'abord sur Compiègne et ensuite Mauthausen et Dachau, 24 ne reverront plus leur pays. Le responsable de ce drame avait pris soin de se cacher et de garder toute sa discrétion. - Il avait 19 ans et habitait Saint-Brieuc.
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Document publié par la municipalité de Guilliers lors du 60 ème anniversaire Témoignage de Louis GARIN et Jean THEBAULT "Les Allemands occupaient Guilliers, réquisitionnaient Les écoles et d'autres bâtiments. Le 18 janvier, une réquisition de chevaux a lieu à Guilliers. Le soir ou dans la nuit, un soldat allemand a été tué et retrouvé dans la rue du 20 janvier qui n'était à l'époque qu'une servitude piétonne.. le 19 janvier, on s'attendait à des représailles. Les hommes les plus jeunes avaient commencé à se cacher et à fuir. Au matin du 20 janvier, les Allemands ont amené de la troupe et cerné Guilliers, au niveau de Loyat, Mohon, Evriguet, St-Brieuc-de-Mauron, le Bois de la Roche et ramenaient tous les hommes valides qu'ils trouvaient dans la cour de l'école laïque de Guilliers, nous présentaient à deux officiers de la Feldgendarmerie qui nous indiquaient le groupe o^l'on devait se mettre. le plus petit groupe était destiné à être exécuté car une mitrailleuse était braquée sur nous avec un soldat au pied qui n'attendait que les ordres pour tirer. le temps a été très long et angoissant, jusqu'au moment où on appris qu'il y avait un sursis à l'exécution, qu'on serait emmenés à 10 kilomètres de là mais on ne savait pas où (à signaler qu'ils ont ont emmenés les plus jeunes). Cinq cent personnes furent arrêtés et parquées dans la cour de l'école publique de Guilliers.. Cinquante parmi les plus jeunes sont choisis et emmenés sous escorte à pied dans une salle de l'école publique de Mauron. où nous sommes restés trois jours avec un peu de ravitaillement. Puis ce fut l'embarquement à la gare de Mauron pour Rennes dans des wagons à voyageurs, puis direction à Compiègne-Royallieu. Les soldats qui nous escortaient ne savaient pas où étaient le camp et nous mirent du temps à arriver. Nous restâmes deux mois à fabriquer des paillassons. Nous n'avons pas été maltraités à Compiègne. Ensuite nous avons été embarqués pour l'Allemagne. Nous étions entassés à 100 par wagon à bestiaux avec un bidon pour les besoins et une botte de paille. Nous n'avions ni à boire ni à manger: ceux qui tombaient ne pouvaient plus se relever. certains ont essayé d'ouvrir le wagon et y sont parvenus, mais les soldats allemands surveillaient y compris la nuit, avec de puissants projecteurs.. Lorsqu'ils ont constaté les premières évasions, ils ont fait stopper le convoi et vérifier tous les wagons. Quand ils ont vu notre wagon ouvert, ils nous ont fait déshabiller entièrement et fait remonter dans le wagon dans la tenue d'Adam. Ce voyage a duré environ trois jours et deux nuits. On avait faim, froid et on devenait fou là dedans. Arrivés à Mauthausen, nous avons pu récupérer des vêtements mais pas forcément les nôtres: le curé avec le képi et le gendarme sans uniforme. puis il a fallu courir pour arriver au camp. A l'entrée, un répit a permis de se rhabiller. mais ce ne fut pas long car nous avons dû de nouveau nous déshabiller pour la douche froide; puis on nous a rasé et barbouillé de désinfectant. Nous sommes ressortis nus dans le froid. Nous avons endosser notre uniforme de bagnard: le bonnet, le pantalon et la veste rayée, des chaussures composées d'un plaque de bois et d'une lanière de cuir avec des chiffons. Ce fut alors le début de l'enfer! Tout d'abord, il y a eu la quarantaine: pour nous dresser à coups de cravache, apprendre à obéir aux ordres, connaître son numéro matricule en allemand, car nous n'étions plus que des numéros matricule. On pouvait parfois rester des heures debout, sans bouger sur un sol mal pavé, ce qui rendait encore plus difficile la position et malheur à celui qui n'était pas droit ou qui tombait. Ensuite, nous avons été répartis dans différents commandos de travaux forcés avec pour seule nourriture 250 grammes de pain et une louche de rutabagas pour 12 heures de travail par jour. Tous les déplacements se faisaient à pied sous la garde des SS, mitraillettes chargées et accompagnés de chiens.
Combien de morts pour en arriver jusque là? Quant à Jean Thébault, il était affecté à la construction de chars. A la Libération, Louis Gapaillard ne pesait plus que 27 kg. Il a été transporté par avion à Hazebrouck où il fut soigné avant d'être envoyé sur Paris à l'hôtel Lutétia, durant quelques jours. Puis il fut rapatrié sur Guilliers. On nous avait mis un brassard pour que l'on puisse s'asseoir dans le train parce que l'on était trop faible pour rester debout..." |
"Cette image-là est celle qu'on ne peut oublier de toute sa vie". dans la cours de l'école publique de Guilliers où il fut retenu comme otage avant de partir en déportation., Jean Thébault monte son doigt en direction de la mitrailleuse allemande qui les tenait en joue, lui et ses compagnons d'infortune. "J'avais les yeux fixés sur le canon. On savait que pour un Allemand tué, c'était cinquante civils exécutés." Finalement gendarmerie et Préfecture parviendront à obtenir des Allemands, un sursis. " on a attendu jusque trois ou quatre heures de l'après-midi de jeudi puis un officier nous a dit qu'on allait à dix kilomètres de là. On est parti vers Mauron, sans rien. Là-bas on est resté trois nuits. en nous voyant, un officier allemand de la Croix-Rouge nous a dit que c'était la plus mauvaise journée de sa vie de soldat."Vous allez partir demain en train pour Compiègne. Vos gardiens durant le voyage sont de vieux soldats, vous ne serez pas maltraités" nous a-t-il dit. " On avait soif, on devenait fous là-dedans A Rennes, le wagon à bestiaux est complété d'autres déportés. "On est arrivé tard dans la nuit à Compiègne, une ancienne caserne de cavalerie. Gardés par la Werhmacht nous n'étions pas frappés. Nous sommes restés là un mois. puis on est venu nous dire qu'on partait pour un camp en Allemagne." Le 22 mars 1944, les hommes montent dans des wagons à bestiaux. "une botte de paille, un bidon pour les besoins pour cent hommes. On a roulé une nuit, un jour, puis encore une nuit avant d'arriver à la gare de Mauthausen." Pendant le voyage, les déportés de deux wagons vont tenter de s'évader en perçant le bois des cloisons. "L'instituteur d'Evriguet, M. Guéguen, avait réussi à cacher un tournevis pour creuser le bois." Ils sont découverts. Des fuyards sont mitraillés. les gardiens regroupent les autres et les font continuer le voyage entièrement nus." Ça été très dur. on avait soif, j'ai attrapé la fièvre. On devenais fous là-dedans." A l'arrivée à la gare de Mauthausen, en Autriche, les déportés sont pris en charge jusqu'au camp par les SS et leurs chiens. "là ce n'était plus de la rigolade". Tout le monde passe à la douche, est entièrement badigeonné d'une solution désinfectante. "On nous a distribués une tenue de bagnards rayée, des claquettes avec un bout de toile, puis en rang par cinq". les hommes sont envoyés dans "kommando de quarantaine, pour nous dresser à coup de cravaches, à répondre aux ordres en allemand, à connaître notre numéro, par cur, sinon c'était les coups. on n'avait plus de nom. moi j'avais le 60.624. je m'en souviendrais toute ma vie." 80 grammes de pain par jour et une louche de rutabagas Une mise en condition terrible qui va durer un mois et demi. "On pouvais rester au garde à vous des heures dans la neige. Et attention à celui qui tombait. C'était les coups." Parla suite, les déportés sont affectés à des "kommandos de travail" sur différents sites: usines, carrières, mines, fonctionnement du camp... Un travail forcé avec comme unique nourriture" quatre vint grammes de pain et une louche de rutabagas" Mauvais temps, cris, coups permanents, travail harassant jusqu'à 15 heures par jour: la carrière est le site le plus dur. Celui où les hommes meurent le plus vite d'épuisement, de maladies, de faim. Après une formation à la soudure, Jean Thébault sera affecté dans une usine de construction de chars. " C'était moins dur qu'à la carrière. En plus, on avait un contremaître autrichien francophile. c'était comme ça qu'on s'en est sorti vivant". Recueilli par Patrick Caillez Source: Ouest-France du 22 janvier 2004 |
Liste des déportés de la rafle de Guilliers
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Liste des lieux de déportation
Ameline Gustave. Né le 3 avril 1925 à Vertou (44). Arrêté dans le bourg de Loyat, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen. (Matricule 59489). Il est libéré en mai 1945. Autre lieu de déportation : Gusen. |
19 ans |
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23 ans |
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24 ans |
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19 ans |
Chantrel Henri, né le 22 juin 1921 à Evriguet (56). Arrêté à Evriguet, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen (Matricule 59715)) où il décède le 10 juillet 1944. |
23 ans |
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21 ans |
Doublet Raymond Julien Marcel, né le 15 septembre 1911à Mauron (56). Arrêté à Mauron, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen (Matricule 59852) où il décède le 8 mai 1945. |
33 ans |
Ferteu Eugène, né le 10 mars 1924 à Mohon(56). Arrêté dans le bourg de Mohon, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen (Matricule 59926). Il est libéré le 5 mai 1945 à Mauthausen ou Gusen. |
R |
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31 ans |
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24 ans |
Gapaillard Louis, né le 25 janvier 1925 à Guilliers. Arrêté à Mohon, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen (Matricule 59662). Autre lieu de déportation : Gusen II. Revenu. |
19 ans |
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20 ans |
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20 ans |
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23 ans |
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26 ans |
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29 ans |
Guillemot (François, Lucien, Marie), né le 17 octobre 1925 à Guilliers (56). Arrêté à Guilliers, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen(Matricule 60040). Autre lieu de déportation: Gusen. Il décède le 19 avril 1944 à Mauthausen. |
19 ans |
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19 ans |
Jagoury (Eugène, Marie), né le 20 novembre 1920 à La Chapelle (56). Arrêté à Guilliers, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen(Matricule 60075). Autre lieu de déportation: Gusen II. Il décède le 21 janvier 1945 à Gusen (Aut.) (Source JO: 189-17/8/1994) |
24 ans |
Jegorel (Jean, Marie), né le 20 septembre 1925 à Crédin (56). Arrêté à Mauron, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen(Matricule 60085). Autre lieu de déportation: Gusen II où il décède le 10 septembre 1944 à Gusen (Aut.) ( |
19 ans |
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23 ans |
Lequitte (Adolphe, Pierre, Marie), né le 13 août 1921 à Taupont (56). Arrêté dans le bourg de Loyat, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen(Matricule (601666). Il décède le 18 février 1945 à Mauthausen (Aut.) (Source JO: 226-29/9/1994) |
23 ans |
Louis Joseph. Né le 20/1/1924 à Guilliers. Arrêté à Guilliers, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen (Matricule 60193). Autre lieu de déportation : Melk ou Amstetten. Il décède le 5 avril 1945 à Amstetten. |
20 ans |
Macé (François, Marie, Mathurin), né le 24 octobre 1921 à Guilliers (56). Membre des Corps Francs Vengeance du Morbihan. Arrêté à Guilliers, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen (Matricule 60264). Il décède le 4 avril 1945 à Vienne. (Source JO: 163-16/7/1994). Papiers le concernant déposés à la BDIC de Nanterre. |
23 ans |
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R |
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19 ans |
Meat (Roger, Ange, Raymond, Désiré), né le 18 juillet 1920 à Evriguet (56). Arrêté à Evriguet, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen (Matricule 60276). Il décède le 4 janvier 1945 à Gusen (Aut.) (Source JO: 67-19/3/1995) |
24 ans |
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24 ans |
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2 0 ans |
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33 ans |
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20 ans |
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41 ans |
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23 ans |
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29 ans |
Quesnel (Ernest, Joseph, Marie), né le 8 juin 1895 à Mauron (56). Cordonnier à Mauron,, le 22 vers midi il est amené à son tour. Il a été dénoncé comme communiste- énorme mensonge- par un collaborateur dont le nom est vite sur toutes les lèvres. Quesnel a menacé le minotier O.. qui fait du marché noir avec les Allemands, de brûler son moulin quand la guerre sera finie. (Le 25 avril 1944, une dizaine d’hommes armés iront incendier le moulin ). Il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen(Matricule 60478). Il décède le 15 janvier 1945 à Gusen (Aut.) (Source JO: 115-19/5/1998) |
49 ans |
Renard Alexandre. Né le 16 juin 1925 à Guilliers (56). Arrêté à Guilliers, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen (Matricule 60501). Autre lieu de déportation :Wiener-Neudorf. Revenu |
19 ans |
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23 ans |
Rouaud Pierre, né le 2 juin 1910. Arrêté à Néant-sur-Yvel (56). il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen (Matricule 60543). Autre lieu de déportation : Wiener-Neudorf. Revenu des camps. Décédé le 28 décembre 1964. (Acte vérifié en mairie). |
34 ans |
Ruelland Gabriel Pierre Marie, né le 30 avril 1920 à Loyat (56). Arrêté à Loyat Kernoul, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers le KL Mauthausen (Matricule 60549). Autre lieu de déportation :Wiener-Neudorf. Il est rapatrié le 24 avril 1945. (Décédé le 25 janvier 1966 à Loyat) |
24 ans |
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24 ans |
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30 ans |
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19 ans |
Vacher (Prosper, Pierre, Marie), né le 20 septembre 1923 à Mauron (56). Arrêté à Mauron, il est déporté de Compiègne le 22 mars 1944 vers Mauthausen (Matricule: 60549). Il décède le 31 octobre à Gusen (Aut.). |
21 ans |
Raflés non déportés |
BILLARD Alexandre Pierre Marie, né le 6 septembre 1925 à Loyat. Il est arrêté à Loyat le 20 janvier 1944 et emprisonné à Rennes. Libéré le 10 juin 1944. ibéré à Mauron |
DUVAL Albert. Il est arrêté dans le bourg d'Evriguet, puis emprisonné à la prison Jacques Cartier Rennes pour être libéré le 15 juin 1944. |
JEGOU, né le 7 mai 1921 à Scaër (29) instituteur à Loyat. Il est arrêté dans le bourg de Loyat le 20 janvier 1944 et libéré à Mauron avant le 24 janvier 1944. |
LEQUITTE Albert né le 16 juin 1921 à Loyat, libéré à Mauron avant le 24 janvier 1944. |
RENARD Joseph. Il est arrêté à Mohon Courant, puis emprisonné à la prison Jacques Cartier de Rennes pour être libéré le 13 juin 1944. |
THEAUD Pierre. Il est arrêté dans le bourg de Guilliers et libéré à Mauron avant le 24 janvier 1944. |
Répartition par lieu d'arrestation |
12 de GUILLIERS 13 de LOYAT
AMELINE Gustave (forain) né le 3 avril 1925 à Vertou
(44) raflé au bourg de Loyat
8 de MAURON
4 d’EVRIGUET
4 de MOHON
1 de BRIGNAC
1 de NEANT-sur-YVEL
1 de NANTES |
REPARTITION par KOMMANDOS ou camps annexes |
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DACHAU GUSEN
Gustave AMELINE |
LINZ
LOIBL PASS (Tunnel)
MAUTHAUSEN
MELK
NEUENGAMME |
WIENER NEUDORF VIENNE François MACE
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Les 24 déportés décédés dans les camps |
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19.04.1944 |
Mauthausen |
François GUILLEMOT |
Sources:
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